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Il était une fois... l'âge d'or des sciences arabes
a
16 avril 2009 23:56
SALAM ALAYKOUM:

Depuis le 7 avril et jusqu'au 11 juillet 2009, se tient à Marseille, l'exposition "L'âge d'or des sciences arabes, en partenariat avec l'Institut du Monde Arabe" (IMA). Déjà présenté à Paris, Toulouse, Alger et Damas, cet évènement itinérant présente "l’apport du monde arabe aux innovations scientifiques". Le commissaire scientifique de l'exposition, Ahmed Djebbar*, revient pour Saphirnews sur cette période de prospérité du monde arabo-musulman.




Quand et où commence cet « âge d’or » des sciences arabes ?
L’âge d’or, c’est à dire la période ascendante des activités scientifiques, commence au début du 9ème siècle et se poursuit jusqu’à la fin du 13ème siècle. Géographiquement, il démarre au centre de l'empire, essentiellement autour de Bagdad, c'est-à-dire en Irak et en Syrie. Aux 9ème et 10ème siècles, il va très vite s’étendre en Asie Centrale, jusqu’à Samarcande, en passant par l’Iran, et à l’Ouest jusqu’à la Péninsule Ibérique, en passant par le Maghreb.


Médecine, astronomie, mathématiques…aucun domaine n’échappe aux savants, pourquoi ?
Astrolabe planisphérique, instrument utilisé pour mesurer la hauteur des astres au-dessus de l'horizon. Avant l’arrivée de l’Islam, on avait déjà commencé à traduire des ouvrages sur des sujets qui intéressaient les gens : médecine, philosophie, astrologie… Lorsque la nouvelle civilisation arrive, on a retrouvé ces ouvrages. La tâche fut facilitée par le fait que les citoyens de ce nouvel empire étaient issus de différents groupes sociaux : chrétiens, païens, juifs… qui avaient hérités de leurs ancêtres, d’un savoir et d’un savoir-faire. Mais au départ il a fallu une volonté politique, en particulier des califes Abbassides, qui dès la fin du 8ème siècle commencent à financer les traductions. Les initiatives émaneront ensuite de la société. Puis, les premiers hommes de sciences, de Bagdad et de Damas, financeront eux-mêmes leurs traductions pour développer leurs recherches personnelles. Le moteur premier de cette aventure c’est la religion, avec la constitution de l’empire par des musulmans, et plus précisément par des descendants de la famille du prophète. Ensuite, il y a eu la société. En revanche, on ne peut pas spéculer sur le rôle exact des facteurs car on ne connait pas très bien l’histoire du début de cette civilisation.


Quels sont les contributions les plus importantes issues de cette période ?
Il y a eu des découvertes et des contributions originales. Les savants arabes ont aussi élaboré de nouvelles disciplines scientifiques, comme l’Algèbre, la trigonométrie, la science du temps - essentiellement dans les mathématiques et l’astronomie-, le développement de modèles planétaires… Il faut aussi noter les progrès en astronomie, en chimie, en physique et en mécanique. En médecine, on peut noter le développement de la médecine hospitalière et des techniques chirurgicales, les avancées en physiologie et en anatomie. Dans tous les domaines de la science exacte, des avancées ont eu lieu à partir du moment où des gens curieux se sont posés des questions. C’est ce qu’on observera plus tard en Europe, dès le 17ème siècle, lorsque des conditions semblables seront réunies pour développer les sciences à partir des acquis anciens.


Comment et pourquoi l’activité scientifique arabe va-t-elle déclinée ?
On ne peut pas parler de déclin. Dès la fin du 13ème siècle, on observe des signes de ralentissement des activités scientifiques dans certaines régions et pas dans d’autres. C’est le cas de l’Espagne musulmane, dès la fin du 12-début du 13ème siècle : des savants sont chassés par le nouveau pouvoir chrétien ou quittent d'eux-mêmes le territoire. Ces derniers partent alors avec leur savoir, leur savoir-faire et leurs traditions. Le deuxième exemple c’est celui de la Sicile. A la fin du 11ème siècle, elle est récupérée par les Normands. Le nouveau pouvoir va respecter les activités culturelles des scientifiques. Il ne va pas chasser les gens mais ces derniers quitteront la Sicile pour migrer surtout au Maghreb et en Espagne.
En Asie centrale, tandis que les choses se calment au Maghreb et en Espagne, l’invasion Mongole au 13ème siècle va causer des dégâts très importants et détruire les conditions nécessaires aux savants pour faire de la science.

A SUIVRE
a
16 avril 2009 23:57
SUITE ET FIN:

Pourquoi cet âge d'or est-il mal connu aujourd'hui ?
Il a fallu attendre la seconde moitié du 19ème siècle et tout le 20ème siècle, en Europe, pour que les recherches sur les sciences arabes donnent lieu à de nombreuses publications de spécialistes. Mais il a fallu ensuite du temps entre la découverte de résultats et leur connaissance par les citoyens.
D’autre part, en Europe, à la fin du 17ème siècle, une nouvelle idéologie a donné une image négative de cette civilisation, aboutissant à un constat : la seule chose de valable qu’aurait pu réalisée cette civilisation arabo-musulmane serait la seule transmission des sciences grecques à l’Europe. Aujourd’hui, les recherches contredisent complètement ce constat. Quand on voit l’image actuelle de l’espace musulman, présenté uniquement par la violence, on s’imagine mal que celui-ci ait pu connaitre une période faste de développement de la culture, de la philosophie, de l’art, des sciences. Pour combattre ces préjugés, il faut informer. C’est tout l’intérêt de l’exposition actuelle de Marseille. On a éprouvé le besoin de montrer au grand public certaines réalisations de cette civilisation, réalisations connues des spécialistes depuis plus de 60-70 ans, mais pas du reste de la population.



* Ahmed Djebbar est également professeur d’Histoire des Sciences et de Mathématiques, à l’Université des Sciences et des Technologies de Lille. Il animera une conférence le 26 mai à l'exposition de Marseille, "Les chemins des sciences arabes".

Informations pratiques :
"L'âge d'or des sciences arabes", Du 7 avril au 11 juillet 2009.
Archives et Bibliothèque départementales Gaston Defferre
18, 20 rue Mirès
13003 Marseille
Entrée libre du lundi au samedi de 10h à 18h.
Renseignements au 04 91 08 61 00 ou sur www.archives13.fr


Jeudi 16 Avril 2009
Propos recueillis par Anissa Ammoura

SOURCE:
[www.saphirnews.com]
a
17 avril 2009 02:56
Oulier son passé c'est s'appauvrir. Vivre sur lui c'est se ruiner.

Le dépasser et progresser ne serait-il point plus favoable ?

A méditer.
t
17 avril 2009 03:12
salam

Juste connaitre son passe deja...


salam
17 avril 2009 10:27
salam,

Pourquoi dire "passé"? Aujourd'hui beaucoup de musulmans participent à la marche du progrès, sauf que rarement la lumière les mettent à jour, il y a de grand scientifiques qui apparaissent devant les caméras et accaparent du boulot de jeunes chercheurs qui resteront longtemps dans "l'équipe de recherche", ça je l'ai vu, le mec ou la fille fait tout le boulot, et son directeur de recherche met son nom en premier dans les publications.

C'est vrai qu'aujourd'hui la lumière brille outre-atlantique...
L
17 avril 2009 17:42
combien de fois ai-je regretté que soient si peu invoqué les intellectuels du monde arabe du monde contemporain, surtout dans ce forum

je trouve que le souvenir du temps passé doit nous éclairer en toutes choses dans le temps présent, et il ne fait nul doute que la créativité existe dans la tolérance et la liberté relative a son temps
Partout l'Homme est inventif et créatif, seul le milieu dans lequel il vit peut étouffer cet envie naturelle

Certains dirons que ce que le monde arabe a apporté vient d'ailleurs en grande partie (du passé et de l'Asie), et bien il faudrait rétorqué que justement un signe de décadence serait de refuser d'adopter ce qui est bon du passé et de d'autres lieux et civilisation grinning smiley
(la glorieuse civilisation grecque tenait aussi beaucoup de chose d'ailleurs)

une chose m'interpelle
"le moteur c'est la religion", mais bien sur, la marmotte c'est elle qui emballe le chocolat dans le papier d'alu
 
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