La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le premier ministre israélien Ehud Olmert sont tombés d'accord le 15 janvier sur le principe d'un sommet à trois avec le président de l'Autorité nationale palestinienne (ANP), Mahmoud Abbas. Un officiel américain a fait entendre qu'il s'agirait du dialogue du plus haut niveau de ces six dernières années. Pourtant, Ehud Olmert a, le jour même, réaffirmé une fois de plus qu'Israël ne pouvait accepter un gouvernement palestinien qui ne serait pas en mesure de reconnaître Israël, d'abandonner la violence et d'admettre les traités palestino-israéliens précédemment conclus. Le gouvernement israélien a lancé, dans le même temps, un plan de construction de nouvelles colonies. On peut se demander alors si, face à la reprise des négociations, l'attitude d'Israël est sincère, estime Liao Jibo correspondant permanent de RCI en Israël.
À l'issue des longs entretiens entre Condoleezza Rice et Ehud, un officiel américain a révélé que ce sommet sur l'avenir de la Palestine pourrait avoir lieu dans trois à quatre semaines. Lors de son entrevue avec le président égyptien Hosni Mubarak, le soir même, Condoleezza Rice a fait savoir que ce prochain sommet à trois, qui sera axé sur la mise en place d'un Etat palestinien, constitue les prémisses de la reprise des négociations des deux parties sur la position finale de la Palestine.
Pourtant, Ehud Olmert a rendu publique rapidement une déclaration en avançant les conditions préalables à toutes éventuelles négociations palestino-israëliennes. Il a précisé qu'Israël est prêt à participer au sommet à trois à condition que le gouvernement palestinien observe les trois conditions avancées par la communauté internationale, à savoir : la reconnaissance d'Israël, l'abandon de la violence et la reconnaissance également des anciens traités israëlo-palestiniens. Vues la situation intérieure actuelle de la Palestine et les conditions préalables avancées par Olmert, les analystes doutent généralement de la sincérité d'Israël dans la reprise des négociations de paix et du résultat éventuel du somment à trois.
Tout d'abord, il est très difficile pour la Palestine de former en un laps de temps si court un gouvernement correspondant aux exigences israéliennes. Car, depuis son accession au pouvoir il y un an, le Hamas a toujours refusé de reconnaître Israël. Le Premier ministre du gouvernement de l'Autorité palestinienne et dirigeant du Hamas Ismail Haniyeh a fait savoir le 15 janvier que le Hamas ne reconnaîtrait jamais Israël. Et, même s'il était constitué, est-ce que ce nouveau gouvernement ferait vraiment le geste qu'attend Israël? Le gouvernement israélien doit se rendre compte que, dans ces circonstances, exiger du gouvernement palestinien sa reconnaissance, c'est dresser un obstacle à la reprise des négociations.
En outre, le jour même de l'entrevue entre Condoleezza Rice et Ehud Olmert, le gouvernement israélien a annoncé qu'il allait construire 44 nouveaux logements dans les colonies de Maale Adumiu en Cisjordanie. Ce plan va à l'encontre de la « Feuille de route » pour la paix au Moyen-Orient brandie à maintes reprises par la secrétaire d'Etat américaine. En vertu de cette « Feuille de route », Israël doit arrêter ses implantations de colonies, tandis que la Palestine doit cesser toute violence. Le représentant en chef de la Palestine aux négociations a indiqué qu'Israël devait choisir entre la paix et les colonies. Une organisation pacifique locale a critiqué Israël pour « avoir craché sur les Etats-Unis ».
En décembre dernier, une photo sur laquelle Olmert et Abbas s'embrassent et se serrent cordialement la main à Jérusalem avait éclairé d'une lueur de paix la nouvelle année. Finalement, cette rencontre n'a rien changé à la situation au Moyen-Orient, et Israël n'a pas honoré ses engagements. Ce qui peut faire penser alors que cette nouvelle rencontre ne sera qu'une nouvelle occasion pour les dirigeants palestiniens et israéliens de poser ensemble?
Analyse de notre correspondant permanent Liao Jibo sur l'attitude d'Israël face à la reprise des négociations de paix.
Israël continue illégalement l'expansion de ces colonies et exigent que le gouvernement palestinien l'accepte auquel cas, elle ne reconnaîtra jamais un état palestinien!!! C'est vraiment du n'importe quoi! Qu'en restera t'il à la fin?
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