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ESCROQUERIE OU « INSULTE » A L’ART MAROCAIN?
A
15 juin 2005 10:12
ESCROQUERIE OU « INSULTE » A L’ART MAROCAIN?

Par Abderrahmane Zenati.

D'après le quotidien Aujourd’hui le Maroc, je cite, le 1er Salon national d’Art contemporain, qui s’est clôturé dimanche soir au Forum de la culture de Casablanca, est vivement décrié par les artistes et les amis de l’art et la culture. Au centre de l’affaire, l’Association nationale des arts plastiques (ANAP), organisatrice de cette manifestation.

L’(ANAP),est en principe, une association à but non lucratif qui veut participer à l’animation de la vie culturelle de Casablanca.
Plus encore, cette association prétend avoir un « scénario » pour cette action de salubrité publique. Le 1er «acte», qui a eu pour «théâtre» l’Eglise Sacré-Cœur fraîchement rebaptisée «Forum de la culture» de Casablanca, est déjà riche de rebondissements. L’acteur principal, c’est l’Association Nationale des Arts Plastiques (ANAP). Et c’est de son 1er Salon national d’art contemporain qu’il s’agit. Un «événement» qui, en lieu et place des Beaux-Arts, plus globalement de la culture que l’ANAP prétend servir, s’est réduit ni plus ni moins à son expression marchande. S’agit-il d’une déviation de l’objectif assigné à cet «événement» par
ses organisateurs ? En effet, «au moment du vernissage de ce 1er Salon, la première question que j’ai posée à M. Abdellatif Zine, président de l’ANAP, est la suivante : Est-ce que vous allez vendre des tableaux ? Il m’a répondu par la négative, l’objectif, a-t-il dit, étant purement et simplement culturel», nous dit Mme Skalli, responsable des affaires culturelles au Conseil de la Ville de Casablanca. Seulement voilà, il s’est avéré que c’était l’inverse qui allait se produire. Contacté par « ALM », Abdellatif Zine a reconnu avoir organisé des ventes. « Les artistes ont besoin de vendre », explique-t-il. Question : le président de l’ANAP sait-il que cette « vente » n’est pas du ressort d’une association « à but non lucratif » et, par conséquent, ne saurait avoir un numéro de patente, sachant que le « business » ne doit pas être son fond de sauce? N’est-ce pas d’ailleurs pour cette raison que cette association a bénéficié de l’argent du contribuable pour organiser « son » Salon national des arts plastiques ? Le Conseil de la Ville de Casablanca a affirmé, par la voix de Mme Skalli, avoir matériellement accompagné l’ANAP durant tout le Salon : Mise à disposition gratuite du Forum de la culture au service de l’ANAP, prise en charge des frais de logistique (transports, et tout), nettoyage, sans oublier le dîner qui a été offert par le Conseil de la Ville lors du vernissage de l’exposition. Et ce n’est pas tout… Le ministère de la Culture affirme avoir octroyé à l’ANAP 90.000 dirhams en nature. Selon M.Zine lui-même, le ministère de tutelle aurait subventionné l’impression de 1000 catalogues, 1000 affiches, 2000 dépliants, 2000 invitations… Et ce n’est pas fini… M. Zine affirme avoir reçu le soutien (en espèces) de gouverneurs de plusieurs préfectures de Casablanca. Et comme si cela n’était pas suffisant, alors il décide d’imposer des prélèvements à hauteur de 10% sur les ventes de tableaux de ces «artistes qui ont besoin de vendre» pour vivre ( !). Un artiste-plasticien, ayant visité le Salon, nous a indiqué avoir eu la surprise de constater que même le catalogue, rappelez-vous, subventionné par le ministère de la Culture, avait été vendu à 100 dirhams le numéro (!). En dépit de tout, M. Zine dit être «déficitaire». Pour lui, les charges du « Salon » auraient été lourdes. Il « facture » les frais de téléphone à 80.000 dirhams, l’infographie à 60.000 dhs, la location des stands à 60.000 dirhams, le gardiennage et autres frais pour les « coordinateurs » à 50.000 dhs ! Tous « comptes » faits, M. Zine valorise son déficit à 340.000 dhs ! Il irait même jusqu’à dire qu’il a dû payer de sa propre poche pour combler le trou. Peu importe, pour lui, si cela sert la noble cause de la culture. Il va alors falloir en penser quelque chose. « Or, rien », de l’avis de plusieurs artistes-plasticiens qui ont refusé de participer au Salon. « Il s’agit d’un Salon bâtard, il n’a rien apporté au patrimoine artistique national puisque la créativité a été le souci cadet des organisateurs», nous disent certains. D’autres, qui n’ont pas mâché leur mot, ont parlé d’insulte à l’art.

Abderrahmane Zenati

[membres.lycos.fr]

 
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