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Esclavage sexuel et le silence du Maroc
c
12 mai 2007 20:26
tous les semaines il y a un feuilleton à la presse sur ce sujet,j'en ai lu un ce matin meme sur une fille qui s'est enfuit en chemise de nuit pour se refugier à l'ambassade du maroc en jordanie

on a un manque flagrant en metteurs de scenes, les histoires y en a à la pelle
a
12 mai 2007 20:29
Citation
crocotype a écrit:
on a un manque flagrant en metteurs de scenes, les histoires y en a à la pelle


On n'a qu'à faire des films avec ces histoires, n'est-ce pas ?
l
12 mai 2007 20:52
Au lieu de faire des films sur nos soeurs,pourquoi ne pas réaliser des oscars sur le gouvernement de l'alternance?(en s'attaquant aux marchés publics qui s'octroient aux épouses des ministres,et leurs enfants,sans oublier les 250 festivals dont 14 résérvés strictement aux cinémas dans un pays où il n'y a même pas de salles).
Pourquoi ne pas faire un autre film sur un gouvernement avec autant de ministres(2 pour les affaires étrangères,2 pour l'interieur,2 ou 3 pour l'enseignement,2 pour l'agriculture,2 pour la famille....)
Silence,on tourne.
L
12 mai 2007 21:45
Le probléme principale c'est que lorsque socialement (légalement et traditionnellement) il y a un refus de regarder les problèmes en face, les solutions réglant les problèmes arrivent moins vite

Quand on vois que dans certain pays on enferme les femmes victime d'abus sexuel , il y a du travail à faire et du chemin à parcourir
a
12 mai 2007 21:53
la plupart des marocainnes qui se prostitue dans le golf sont consentante.
l'etat marocain restreint les visans à ces filles pour qu'elles se prostitue au maroc et aide le pays à parvenir au 10 milliojs de touristes.
on est dans un état proxénéte
c
13 mai 2007 07:31
Citation
andi espoir a écrit:
Citation
crocotype a écrit:
on a un manque flagrant en metteurs de scenes, les histoires y en a à la pelle


On n'a qu'à faire des films avec ces histoires, n'est-ce pas ?
mais bien sure que oui, le phenomene merite qu'on le denonce, et c'est bien le role d'un cinematographe .
l
13 mai 2007 11:20
Lorsqu'on a un irresponsable incompétent à la tête de la police du Maroc il n'y a aucun espoir andi espoir, désolé..le chef de la sûreté nationale qui ne sait pas ce qu'il signe...Normale que certaines ambassades ferment au Maroc...(...) Ces ambassades n'ont pas confiance dans la sécurité d'un pays dirigée par un Charqui Draiss..c'est maheureux..très malheureux...
l
14 mai 2007 02:39
la passivités des autorites marocaines et de la societe marocaine devant l'ampleur de ce phenomene ,meme a l'etranger ou le maroc a reussi a assoir l'image d'une vrais destination pour le tourisme sexuelle (a 3 h de l'europe et du moyen orient ) avec une panoplie de produit (enfants,filles,gay) ,profitant meme de cette notoriete pour exporter ses talents confirmes .
serieusement si on veut atteindre les 10 milions de touristes en 2010 sur des bases saines ,il faut attaquer ce problems maintenant a l'image du terrorisme .
en offrant a ces jeunes filles de possibilites d'une reinsertion sociale et digne soit en les formant et en les coupant de leur entourage,on sias tous que le problem est plus compliquer que ca et qu'il y a des personnes dont c'est la seule possibilite de vivre et faire vivre toute une famille deriere (aalah i3aouen aljami3) mais il ne faut pas ceder a la facilite et arreter de touver des justifications.


ma question est pour quel raison l'etat marocain ne fais pas de reels actions pour combatre le tourisme et l'esclavage sexuel qui ne va ni avec la culture ni la religion des marocains.
b
14 mai 2007 03:18
Le terrorisme comme la prostitution sont assez difficile à expliquer et encore plus à comprendre, car on pourra tjrs parler de pauvreté, de misère etc.... mais encore un fois je ne vois pas le prétexte pour allé se faire sauter au milieu d'innocents ou d'aller souiller son corp pour qlque pièces.

Trouver du travail pour ces gens prendra un tps fou car l'état n'a pas su ou pu voir ces fléaux, je miserai davantage sur l'éducation, car une société qui réfléchie est une société intélligente.

Certains marocains ne savent même pas ce qu'est réellement le sida, 1 marocain sur 2 ne sait pas lire, ni écrire.

Sans éducation nous ne servons pas à grand chose, nous sommes dangereux pour nous, mais aussi pour les autres.
b
14 mai 2007 12:31
Moi je me suis toujours demande pourquoi ce probleme de la prostitution est si flagrant au Maroc. Certes, c est le metier le plus vieux du monde comme on dit, mais, c est devenu un vrai fleau chez nous. Ne me dites pas svp que parceque le Maroc est pauvre. Oui le Maroc est pauvre et meme tres pauvre, mais il y a d autres pays arabes aussi pauvres que lui et peut etre meme pire et ou ce probleme existe mais a faible echelle. Moi sincerement, en tant que marocain je pense que ca fait coller une image tres degradante et humiliante pour nous et notre pays le maroc. Le maroc est un pays de contradictions qui pense aller prosperer en misant sur le 100% tourisme au prix de nos valeurs et l'education de nos enfants. Tout le monde est pour le tourisme mais un tourisme choisi (nuance avec la politique de Sarco immigration choisie lol!). Je crois que si on est arrive la c'est parce que le maroc a perdu beaucoup de ses valeurs religieuses et morales. Ceci est du certainement d'une part a la pauvrete la corruption le manque de ressources mais surtout aussi a un manque flagrant d'education et de valeurs morales. Sans oublier que le Maroc est trop proche de l'europe, et donc cherche a s'occidentaliser peut etre un peu trop vite que les autres, d'ou cette liberte des moeurs et cette indulgence envers ce fleau. Et finalement, il faut dire aussi que pour certains de nos dirigeants le profit personnel passe bien avant la fierte et la ferveur pour le drapeau national.
H
15 mai 2007 12:36
Je suis daccord , la pauvreté n explique pas tout , et surtout pas la prostitution qui devient de plus en plus préoccupante . Le tourisme sexuel doit être combattu par l ensemble de marocins .


Citation
bled-in-heart a écrit:
Moi je me suis toujours demande pourquoi ce probleme de la prostitution est si flagrant au Maroc. Certes, c est le metier le plus vieux du monde comme on dit, mais, c est devenu un vrai fleau chez nous. Ne me dites pas svp que parceque le Maroc est pauvre. Oui le Maroc est pauvre et meme tres pauvre, mais il y a d autres pays arabes aussi pauvres que lui et peut etre meme pire et ou ce probleme existe mais a faible echelle. Moi sincerement, en tant que marocain je pense que ca fait coller une image tres degradante et humiliante pour nous et notre pays le maroc. Le maroc est un pays de contradictions qui pense aller prosperer en misant sur le 100% tourisme au prix de nos valeurs et l'education de nos enfants. Tout le monde est pour le tourisme mais un tourisme choisi (nuance avec la politique de Sarco immigration choisie lol!). Je crois que si on est arrive la c'est parce que le maroc a perdu beaucoup de ses valeurs religieuses et morales. Ceci est du certainement d'une part a la pauvrete la corruption le manque de ressources mais surtout aussi a un manque flagrant d'education et de valeurs morales. Sans oublier que le Maroc est trop proche de l'europe, et donc cherche a s'occidentaliser peut etre un peu trop vite que les autres, d'ou cette liberte des moeurs et cette indulgence envers ce fleau. Et finalement, il faut dire aussi que pour certains de nos dirigeants le profit personnel passe bien avant la fierte et la ferveur pour le drapeau national.
c
15 mai 2007 12:11
Parties travailler dans les pays du Golfe comme coiffeuses ou hôtesses, des milliers de Marocaines se retrouvent séquestrées, battues et forcées à se prostituer. Cherchant à s’évader, certaines sont emprisonnées ou même assassinées ! Et le Maroc se tait, au nom de “considérations diplomatiques”.
Il est temps de briser cette scandaleuse omerta.

La scène se passe dans la capitale d’un riche pays du Golfe. Une fille en chemise de nuit entre en courant dans l’ambassade du Maroc. En pleurs, elle demande aux fonctionnaires de la rapatrier illico presto à Casablanca. “Faites vite, je vous en supplie ! Sinon, ils viendront me chercher pour me ramener de force au cabaret !”, crie-t-elle. Visiblement, la fille a peur. Elle n’arrête pas de se retourner pour vérifier si on ne l’a pas suivie. Les fonctionnaires de l’ambassade lui demandent son passeport. “Je ne l’ai pas sur moi. Mon patron l’a confisqué depuis mon arrivée ici”, répond-elle. Les employés de l’ambassade finissent par accéder à sa demande et entreprennent la préparation du laissez-passer qui lui permettra de regagner le Maroc...

- Prostitution forcée
L’histoire de cette jeune fille de l’ambassade, toute récente, n’est pas un fait divers exceptionnel, ni un cas isolé. Elle ressemble à celles de centaines de Marocaines qui partent travailler en tant que gouvernantes, coiffeuses ou hôtesses dans les pays du Golfe, pour se retrouver otages de réseaux de trafic humain. Séquestrées, souvent maltraitées, elles sont forcées à exercer dans les milieux de la nuit et, étape suivante, à se prostituer.

“J’ai commis l’erreur de ma vie en les laissant partir. Ce qui me console, c’est que j’ai pu les sauver avant qu’elles ne se retrouvent dans le circuit de la prostitution”, hoquette Ahmed, la cinquantaine bien entamée, en racontant l’histoire de ses deux filles de 23 et 25 ans. Les deux ont été séquestrées de longues semaines en Jordanie, après avoir refusé de “danser et de coucher avec les clients” de l’hôtel cinq étoiles où elles étaient censées travailler comme hôtesses d’accueil. “Depuis leur retour, elles refusent de parler de ce qui leur est arrivé. Le sujet est devenu tabou à la maison”, souffle-t-il avec des yeux embués.

Depuis des années, ce sujet dont on ne parle qu’à mots couverts est en train de prendre pourtant une ampleur sans précédent, sans que les Etats (marocain compris) ne daignent s’y attaquer ouvertement.

De nombreuses personnes sont ainsi sacrifiées sur l’autel des relations diplomatiques, des enjeux économiques ou tout simplement pour sauvegarder “l’honneur national”, piqué au vif chaque fois que le mot “Marocaine” est prononcé dans l’une de ces pétro-monarchies. Dans l’imaginaire moyen-oriental, comme cela nous a été plusieurs fois confirmé par des témoins, une Marocaine est vue au pire comme “une prostituée”, au mieux comme “une voleuse de maris ou une sorcière”.
c
15 mai 2007 12:12
Derrière ce stéréotype se cachent en fait de véritables drames.

Sous couvert d’anonymat, un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur jordanien parle de plus de 30 000 filles marocaines vivant en Jordanie, travaillant dans diverses activités. Le chiffre paraît assez excessif, pour un pays qui ne compte que 5,3 millions d’habitants. Et il est en tout cas vivement contesté par le Maroc. “Ces chiffres fantaisistes sont le résultat d’une guerre entre réseaux. Il existe en tout et pour tout 141 filles marocaines inscrites comme artistes”, tonne un responsable au consulat marocain à Amman.

En Jordanie, le mot “artiste” est une appellation fourre-tout, sous laquelle s’inscrivent toutes les travailleuses de la nuit (barmaids, danseuses, chanteuses...). Quand elles atterrissent en terre jordanienne, les jeunes femmes sont tenues de s’inscrire auprès du syndicat des artistes qui leur délivre “une autorisation d’exercer”. Mais le plus souvent, cette carte sert de couverture à d’autres activités nocturnes.

Il reste cependant difficile d’établir un recensement fiable des Marocaines installés en Jordanie, en raison des réseaux d’immigration clandestine. “Durant les cinq dernières années, des milliers de Marocaines sont entrées en Jordanie, en tant que touristes, en provenance d’autres pays du Golfe, particulièrement les Emirats Arabes Unis”, affirment des sources sécuritaires jordaniennes. Cela montre bien que les réseaux de prostitution sont devenus transnationaux dans cette région du globe : il est courant que les réseaux de prostitution déplacent leurs “protégées” dans un pays voisin ou les revendent à une filière locale.
Résultat : les calculs sont brouillés.

Exemple : pendant la guerre au Liban, l’été dernier, les autorités marocaines croyaient avoir rapatrié tous les Marocains. Mais à la fin des hostilités, surprise : quatre cents Marocaines sont subitement apparues dans les rues libanaises. Elles n’étaient répertoriées par aucun service d’immigration ni par aucun consulat ou ambassade.

- La loi du silence
Ce qui est sûr en revanche, c’est que les responsables marocains entrent dans une colère noire dès qu’on effleure le sujet sensible de la traite des Marocaines. C’est que le phénomène recèle des enjeux financiers qui les dépassent. Pour alimenter la machine touristique, qui tourne à plein régime grâce à la demande des nababs arabes, les opérateurs touristiques du Golfe recrutent des filles étrangères à tour de bras : Européennes de l’Est, Maghrébines, Egyptiennes et Asiatiques. Et pour cause, la “main d’oeuvre” locale ne se prête guère à de tels emplois. Une Jordanienne ou une Syrienne ne peuvent travailler dans des lieux de divertissement nocturne, de peur de perdre la vie. Dans cette contrée du monde, le crime d’honneur est toujours bien ancré dans les moeurs... et puni par la justice avec une certaine mansuétude.
c
15 mai 2007 12:14
Le Maroc se trouve ainsi pris entre le marteau et l’enclume.

Certaines ambassades marocaines parlent ouvertement du phénomène, comme c’est le cas en Jordanie, en Syrie et au Liban, sans doute en raison de la gravité des problèmes rencontrés sur place. A contrario, au Koweït, au Bahreïn et au Qatar, les lois et les mentalités sont beaucoup plus fermées. Alors, les ambassades contactées préfèrent de loin la discrétion...

- Jusqu’à quand ?

“Nous nous concertons avec les Jordaniens, mais sans chercher à donner un caractère officiel à nos consultations. Nous ne pouvons pas faire la police chez eux”, convient une source marocaine “bien informée” à Amman.

En 2005, deux filles ont été retrouvées mortes dans des circonstances douteuses. “Les Jordaniens ont refusé de nous donner le bilan de l’autopsie. Pourtant, nous savons que l’une s’est suicidée et que l’autre aurait été tuée”, précise notre source.

- Pourquoi le Maroc s’est-il abstenu de communiquer officiellement ses protestations ? De peur de dévoiler une réalité qui n’arrange personne ?

En tout cas, l’omerta des Etats entretient le flou même sur les contrôles aux frontières. Officiellement, l’entrée en territoire jordanien n’est pas soumise à un visa. Mais les autorités du pays n’hésitent pas à réactiver les opérations d’expulsion et de refoulement chaque fois qu’un scandale éclate dans les médias. Aujourd’hui, toute Marocaine de moins de 40 ans ne peut désormais transiter par l’aéroport de Amman qu’en compagnie de son mari ou d’un proche, à moins qu’elle ne soit munie d’une invitation professionnelle “convaincante”.

Résultat : des Marocaines invitées dans le cadre de leur profession ont fait les frais de ces procédures irrationnelles. Exemple : une journaliste du quotidien Attajdid, voilée de surcroît, a dû passer la nuit à l’aéroport de Amman en attendant une autorisation d’entrée au territoire, délivrée directement par le ministère jordanien de l’Intérieur. Une autre journaliste a subi le même sort : “Le policier m’a longuement regardée et m’a lancé sur un air provocateur : ‘C’est bien la première fois que je vois une Marocaine travaillant comme journaliste !’”, raconte-t-elle.

Lutter contre l’esclavage sexuel en verrouillant les frontières n’apparaît pas comme une solution réaliste et viable. D’autant que les Marocaines qui émigrent dans un pays au Golfe ne sont pas toutes des victimes de réseaux de trafic humain ou d’esclavage sexuel. Une grande partie d’entre elles a choisi d’y aller chercher fortune, chacune à sa manière

C’est pour cette raison que les agents consulaires ne se font pas d’illusions. “Le problème doit être résolu au Maroc d’abord. Les autorités doivent enquêter sur toute jeune fille qui désire se rendre dans un pays du Golfe. Les contrats de travail doivent être validés par le ministère de l’Emploi et les services consulaires”, tempête un responsable de l’ambassade du Maroc en Syrie. Pour autant, une telle solution est difficilement envisageable pour deux raisons. D’abord, aucun visa n’est exigé pour se rendre au pays de Bachar Al Assad et les filles y voyagent en tant que touristes.

- De quel droit les autorités marocaines les empêcheraient-elles de voyager ?

Ensuite, enquêter sur toutes celles qui veulent se rendre dans un pays du Golfe ne résoudra rien.

En raison du durcissement des contrôles dans les vols à destination de certains pays (Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweït, Bahreïn et Qatar), les filles transitent actuellement par trois escales où le visa n’est pas requis : la Tunisie, la Turquie et la Syrie. Une fois sur place, leurs “tuteurs” les acheminent sans problème vers les destinations finales. Certaines filles poussent l’astuce jusqu’à aller en Thaïlande avant de rallier un pays du Proche-Orient. Comment, dans ces conditions, cerner les chemins labyrinthiques des réseaux du charme monnayé ? “Ma curiosité s’éveille dès que je vois une fille seule qui ne sait pas comment s’installer dans un fauteuil d’avion”, glisse le sociologue Abdelfettah Ezzine.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/05/07 12:15 par crocotype.
c
15 mai 2007 12:15
Pour 4000 DH par mois
Malgré les sérieux tours de vis dans les aéroports des pays d’accueil, le phénomène continue à prendre de l’ampleur. Chaque jour, l’ambassade marocaine en Syrie reçoit une moyenne de trois Marocaines cherchant secours. L’année dernière, l’ambassade a adressé une missive virulente à Rabat, demandant une intervention urgente du gouvernement pour stopper le flux des Marocaines “artistes”, dont le nombre avoisine les 2000 rien qu’à Damas. Son ras-le-bol a atteint un tel degré qu’elle est allée jusqu’à dénoncer de possibles complicités dans l’appareil sécuritaire syrien.

À la base, explique l’expert en migrations, Mohamed Khachani, le problème réside dans l’institution du kafil (le tuteur(1)). Aucun étranger ne peut résider dans les pays du Golfe sans un tuteur censé “le protéger”. Or, des kafils peu scrupuleux n’hésitent pas à exploiter leurs protégées dans d’autres métiers que ceux mentionnés sur un éventuel contrat de travail. Ils leur retirent leurs passeports et leurs billets de retour, les mettant devant le fait accompli. “J’ai tenté de me suicider quand on m’a demandé de me mettre en petite tenue et de descendre servir les clients du bar. Je pleurais tout le temps et je refusais de manger. Au bout de 28 jours, ils étaient contraints de me laisser rentrer au pays”, raconte Khadija, originaire de Tadla, qui a passé 28 jours en Syrie.

En cas de résistance, les filles sont battues et privées de leur maigre rétribution. “Une fois, j’ai refusé d’accompagner un vieil homme. Il m’a tirée par les cheveux et m’a presque violée. Non seulement je n’ai pas été payée, mais mon tuteur m’a enfermée dans ma chambre pendant deux jours sans nourriture”, se rappelle Saïda, une autre victime de la filière syrienne.

Constamment escortées par des garde-chiourmes les rares fois où elles sortent en ville pour faire leurs emplettes, quelques filles arrivent à leur fausser compagnie pour aller demander de l’aide. Mais elles ne sont pas nombreuses. “Leurs proxénètes leur font croire qu’elles vont être mises en prison si elles s’adressent à leurs consulats”, affirme une source diplomatique.
Elles se résignent alors, en attendant qu’un hypothétique soupirant vienne les épouser et les délivrer de l’esclavage sexuel.

Les fugueuses, quand elles sont rattrapées par la police, sont aussitôt mises en détention, en attendant de les remettre à leur tuteur. Car sortir sans la permission du kafil est, en effet, considéré comme un délit. “À cause d’une tentative d’évasion ratée, mes filles sont restées en prison à Amman pendant 18 jours. Là-bas, elles ont rencontré des Marocaines qui croupissaient dans les geôles depuis des mois”, raconte leur père Mustapha.

L’inadéquation des lois entre le Maroc et les pays du Golfe est en effet le véritable problème derrière le développement de la traite. Mais les acteurs associatifs conviennent qu’il faut combattre les réseaux à la base, en amont, c’est-à-dire au Maroc. Selon un magistrat, les mafias au Maroc sont pilotées par des Jordaniens, des Irakiens et des Syriens. Avec, systématiquement, la complicité d’une Marocaine qui sert d’intermédiaire avec les filles convoitées. Leurs terrains de chasse sont classiques : salons de coiffure, hammams, cafés ou soirées privées.

Recrutées dans les milieux modestes et les campagnes, ces filles “de troisième division”, selon l’expression d’un connaisseur du dossier, partent avec des contrats de travail pour lesquels elles ont payé entre 10 000 (894 euro) et 30 000 DH(2682€).

Sur place, elles sont séquestrées et obligées de se prostituer pour payer leurs frais de séjour. Les salaires, annoncés dans le contrat de base, et qui sont déjà modestes (4000 DH (357€) tout au plus), sont ponctionnés d’une moitié et versés... à l’employeur !

- La mobilisation des ONG
Depuis quelques mois, le milieu associatif commence à s’activer pour lever le silence sur ce drame et pousser les politiques à agir. À l’occasion des consultations menées sur le futur Conseil des MRE (marocains résidant à l’étranger), trois membres du CCDH ont effectué une visite dans certains pays du Proche-Orient pour s’enquérir de l’état des Marocains du Golfe, “ces oubliés de l’histoire”, comme les qualifie Mohamed Khachani, professeur universitaire et expert en mouvements migratoires.

Ce dernier a réalisé une étude pour le compte de la Fondation Hassan II, bientôt publiée, dont l’objectif est d’attirer l’attention sur cette communauté souillée par les préjugés.
c
15 mai 2007 12:19
L’image de la “Marocaine prostituée” et du “Marocain proxénète” a entraîné des dommages collatéraux.

“Ma soeur est directrice dans une multinationale à Dubaï. Une fois, elle était invitée à une réception. Rentrée chez elle, elle reçoit un coup de fil d’un des invités qui lui demande une rencontre galante. Depuis ce soir, elle ne décline plus son identité marocaine. En société, elle est devenue désormais algérienne !”, raconte, dépitée, une ressortissante marocaine installée en Europe.
Pour Mohamed Khachani, il est temps de rectifier le tir.

“Cette investigation me tenait à coeur car j’ai vu combien nos concitoyennes souffrent là-bas”, dit-il. Les témoignages qu’il a pu recueillir en Libye, en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis, au Sultanat d’Oman et en Jordanie ont abouti à un constat qui confirme celui émis par les ambassades marocaines : éviter de rejeter l’entière responsabilité sur les pays du Golfe et remédier au problème à partir du Maroc. “Il faut analyser les raisons de cette obsession qu’ont les Marocaines de quitter le pays malgré les dangers encourus”, précise le professeur.

“Nous ne sommes pas dans une logique de dénonciation, mais nous voulons sensibiliser et appeler les Marocaines à plus de vigilance”, admet le sociologue Abdelfettah Ezzine, qui a vécu pendant quatre ans dans un pays du Golfe.

Un réseau international de solidarité avec les Marocaines du Golfe s’est récemment constitué en Europe.

- Pourquoi pas au Maroc ?

“C’est plus facile de faire du lobbying à partir des vieilles démocraties”, nous a-t-on expliqué. Surtout, le Maroc peut ainsi éviter une confrontation directe avec les riches émirs qui viennent investir chez lui. Composé de personnalités et d’ONG marocaines très actives en Europe, le réseau a commencé par faire circuler une pétition demandant aux gouvernements d’assumer leurs responsabilités. Jusqu’à présent, plus de 6500 signatures ont été recueillies (www.gopetition.com). Et un rapport sera remis en juillet prochain à l’ONU.

Autant dire que le scandale des Marocaines du Golfe promet de devenir un sujet de préoccupation internationale !

Enquête de Nadia Lamlil
Mai 2007

la suite..........
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