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Entre Ségo et Sarko..., je choisis Bayrou
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28 janvier 2007 21:51
LE MONDE | 27.01.07 |



Ce sont souvent des bobos, vivant avec des revenus confortables mais tenant un discours généreux sur la justice sociale. Il y a quelques années, voter UDF les aurait fait rire. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy leur fait peur, Ségolène Royal les désoriente et, au fond, ils ne se voient plus choisir entre la droite et la gauche.




"IL A LE CHARISME D'UNE TABLE BASSE, MAIS..."


Vrej Minassian, 41 ans, consultant dans le secteur multimédia


"J'ai toujours voté socialiste depuis mes 18 ans, même lorsque tout le monde déchantait sur Mitterrand. Mais, franchement, je ne supporte pas la faiblesse du face-à-face Sarkozy-Royal et ce marketing politique constant. Royal est à pleurer. Sa diction est nulle, elle est pleine de bons sentiments, dit qu'elle réserve sa réponse sur l'entrée de la Turquie en Europe et reste haut fonctionnaire. J'aurais pu voter pour Strauss-Kahn ou même pour Jospin, bien que j'aie trouvé lâche son retrait, le 21 avril 2002. Je ne voterai jamais Sarkozy.

Bayrou est donc un choix par défaut. Evidemment, il a le charisme d'une table basse, mais c'est un européen convaincu. J'ai vu le député UDF Christophe Lagarde à la télé, et je l'ai trouvé formidable. Totalement en phase avec la réalité. Lorsque je dis à mes copains que je vais voter Bayrou, ils sont effondrés, mais même les plus socialistes d'entre eux sont désabusés."


"LE SEUL QUI SOULIGNE L'ÉNORME PROBLÈME DE LA DETTE"


Yoann Bermond, 21 ans, étudiant en école de commerce

"Dans mon école, 95 % des étudiants votent Sarkozy, les socialistes se comptent sur les doigts de la main et personne ne choisit Bayrou. Moi, je regarde Sarkozy : il propose 68 milliards de baisses d'impôts, sans expliquer comment on les finance. Royal, elle, ne dit que des bêtises dès qu'elle parle de politique étrangère.

Je suis choqué de l'entendre taper sur les entreprises françaises lorsqu'elle est en Chine, comme je suis choqué d'entendre Sarkozy dire, aux Etats-Unis, qu'il n'est pas fier d'être français. Bayrou est venu, il y a quelques mois, à un débat organisé par les étudiants. J'ai apprécié son humanisme. Il est le seul qui souligne l'énorme problème de la dette en France, et, au moins, il ne met pas sur le dos de l'Europe toutes les difficultés."


"BAYROU, POUR MOI, C'EST UN PALIER"


Juliette Novak, 42 ans, conceptrice dans la publicité


"En 2002, j'ai voté Jospin au premier tour, blanc au second ; lors du référendum sur l'Europe, j'ai voté oui, et je me sens devenir très minoritaire dans ma génération, où tous ceux que je connais s'éparpillent sur l'extrême gauche, votent non et sont finalement les vrais déçus du socialisme.

Pour l'instant, le discours de Ségolène Royal m'effraie, je ne comprends pas sa démarche. Elle dit : "J'écoute, j'écoute", puis : "Je déciderai seule." Elle veut passer au-dessus du PS, mais elle s'en sert. Et puis, lorsque je constate la pauvreté du programme socialiste, je me dis que la France n'a pas les moyens d'avoir encore ces gens-là aux affaires économiques.

François Bayrou n'a pas de charisme, mais je trouve les députés UDF en province très bien. J'en ai ras le bol, aussi, de cette pseudo guerre civile entre la droite et la gauche. En fait, je pense qu'au second tour, je pourrais voter Sarkozy s'il est face à Royal. Il ne me fait pas peur, son discours est convaincant et je suis persuadée qu'il est républicain. Bayrou, pour moi, c'est un palier : je reconnais que j'ai basculé."


"SARKOZY A MIS DE L'HUILE SUR LE FEU DANS LES BANLIEUES"


Simon Subtil, 46 ans, responsable marketing dans une PME de 400 personnes


"Ségolène Royal ne m'aurait pas déplu. Elle paraît réaliste sur la révision nécessaire des trente-cinq heures, dont je vois bien qu'elles sont une catastrophe. Mais je crains la démagogie du Parti socialiste, qui ne cesse de taper dans les finances publiques.

Nicolas Sarkozy a un discours intéressant, mais sa façon de draguer l'extrême droite m'a fait fuir en courant. Et je considère qu'il a mis de l'huile sur le feu dans les banlieues.

Surtout, ces deux-là ignorent totalement ce qui est à mes yeux un problème majeur : l'endettement de la France. Bayrou est le seul à en parler. Je trouve son discours plus réaliste et plus à la hauteur des enjeux. A dire vrai, je me sens assez proche de Christian Blanc (l'ancien PDG d'Air France, proche de Michel Rocard, s'est fait élire député apparenté UDF et vient de rejoindre l'UMP) et je regrette qu'il ait rallié Nicolas Sarkozy."


"ON POURRAIT ESSAYER AU MOINS UNE FOIS LE CENTRE"


Eric Trastour, 38 ans, patron d'une agence de publicité

"Je vote souvent pour le troisième homme, c'est-à-dire pour le loser ! J'ai voté Barre en 1988, Chevènement en 2002, vous voyez un peu... Il y a deux ou trois ans, mon père est revenu enthousiaste d'un meeting de Bayrou et je me moquais de lui. Des copains me disaient : "C'est un démago." Mais j'ai du mal avec les deux autres. Je suis sensible à la beauté de Ségolène, mais heurté par son langage techno. Sarkozy a trop d'ambition personnelle. Et j'en ai assez de ce clivage droite-gauche. Alors, je me dis qu'après tout on pourrait essayer au moins une fois le centre."


"IL Y A QUELQUE CHOSE DE DÉMODÉ DANS LE DISCOURS DE GAUCHE"


Christiane Collange, 76 ans, journaliste, écrivain

"J'ai toujours voté socialiste, j'ai même fait parti du comité de soutien à Lionel Jospin. Mais je suis aujourd'hui préoccupée, car je ne suis pas certaine que la candidate de gauche soit faite pour être présidente. Et puis, il y a quelque chose de démodé dans le discours de gauche. Je ne suis pourtant pas disposée à voter Sarkozy.Il me reste donc Bayrou... En même temps, je suis terrifiée à l'idée que la gauche éparpille ses voix et envoie une nouvelle fois Le Pen au second tour. Imaginez mon dilemme !"


"JE TROUVE BAYROU HONNÊTE, SANS CE SOURIRE SUR PAPIER GLACÉ"



Samuel Cazenave, 38 ans, consultant à la direction générale de La Poste du Grand Sud-Ouest

"Mon grand-père était communiste, toute ma famille est de gauche, j'ai été le directeur de cabinet de Martin Malvy, président socialiste de la région Midi-Pyrénées, et j'étais moi-même membre du PS. Il y a un an, pourtant, j'ai adhéré à l'UDF et je suis maintenant candidat UDF aux prochaines législatives dans la 1re circonscription d'Angoulême.



En vingt-cinq ans, l'alternance droite-gauche n'a pas offert d'alternative crédible, et j'ai le sentiment d'être de la génération qui paie la facture de cette impuissance. Je trouve Bayrou honnête, sans ce sourire sur papier glacé que les deux autres affichent. Je reconnais qu'en province les électeurs des couches populaires parlent très peu de Bayrou. Ma femme de ménage, elle-même, m'a assuré qu'elle votait Le Pen. Mais je crois vraiment qu'on ne fera aucune réforme en montant une France contre l'autre."


"MON CHOIX : BAYROU PRÉSIDENT, BORLOO PREMIER MINISTRE"


Cyril Gelblat, 29 ans, scénariste et réalisateur


"Je suis un déçu de la gauche, pour laquelle j'ai toujours voté et qui est un peu mon bain culturel.

Mais les socialistes n'ont pas négocié le tournant pris par Zapatero en Espagne et Prodi en Italie, et, finalement, Ségolène Royal incarne tout ce que la gauche a d'antiprogressiste. J'ai des copains plus à droite qui voteront Bayrou parce qu'ils ne peuvent pas supporter Sarkozy.

Moi, mon vrai choix, ce serait Bayrou président et Borloo premier ministre. Cela dit, je vote à Nice pour les législatives, et, là, je voterai toujours à gauche. Mais si le second tour de la présidentielle oppose Sarkozy à Royal, franchement, je ne sais pas..."


"J'AI COMPRIS QUE LE LIBÉRALISME ÉTAIT UN ENFER"


Michèle Compos, 38 ans, mère au foyer


"J'ai longtemps été plutôt libérale, et, un jour, je me suis retrouvée au chômage, j'ai perdu mon identité sociale. J'ai alors compris que le libéralisme était un enfer. J'habite Sète, je suis au foyer, et pour ne pas devenir "Desesperate Housewive", je regarde pas mal la télévision. C'est vrai que Sarkozy truste l'espace médiatique. Mais quelle légitimité peut avoir le maire de Neuilly pour comprendre la province ? Bayrou, au moins, est pour l'Europe des régions, il est béarnais.

J'aime aussi beaucoup Marielle de Sarnez. Elle est intelligente, parle comme tout le monde. En fait, mon idéal, ce serait de voter Bayrou au premier tour, Royal au second, que Ségolène soit élue et que François Bayrou soit son premier ministre."



Propos recueillis par Raphaëlle Bacqué



Modifié 3 fois. Dernière modification le 28/01/07 21:57 par andi espoir.
29 janvier 2007 10:42
oui Bayrou ces le plus sages de tousse il fait sont chemin tranquille il fera un bon président pour touts les français Sarko veut le pouvoir a tous prix Sego n est pas encore prête mais je pense que Sarko et plus dangereux que le pen il aime allumer le feux il feras de la France un état policier ça nous rappelleras un certain périodes de l histoires
 
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