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Enseignement. La mission à tout prix
h
24 mars 2006 16:15
Enseignement. La mission à tout prix


L’Enseignement français au Maroc séduit de plus en plus de parents. Beaucoup de candidats pour peu de places. L’admission à la mission serait-elle un chemin de croix ?


Dans quelques semaines, Kamil va passer un concours important. Trois épreuves programmées dans la même demi-journée pour évaluer ses capacités motrices, linguistiques et logiques. En attendant la date fatidique, il fréquente une crèche dont l'objectif clairement avoué consiste à préparer les gamins comme lui à ce fameux concours. Kamil a trois ans et demi et ses parents, marocains, souhaitent l'inscrire dans
un établissement français. Ils sont de plus en plus nombreux à considérer que l'enseignement français représente le meilleur choix possible, une sorte de voie royale. Un parent explique ses raisons : “Mon fils, à la mission, est plus épanoui. Je compare avec ses cousins qui sont élèves dans le privé marocain et je constate qu'ils ont des horaires plus lourds, beaucoup plus de devoirs à la maison, pour un résultat finalement inférieur”. Mais cet enseignement français se mérite… Les aspirants doivent s'inscrire sur Internet, six mois avant la rentrée scolaire. Pour résumer, disons que les Français sont admis d'office, s’ils ont les moyens de payer, les Européens aussi, de même que ceux qui sont déjà scolarisés dans ce système. Pour les autres, il faut passer le fameux concours d'admission dès la maternelle. Un concours qui n'a rien à envier à ses grands frères comme le baccalauréat. Des sujets qui arrivent cachetés, et qui finiront à la déchiqueteuse après les épreuves, un mode de notation qui tient compte du mois de naissance… Une organisation rigoureuse. Du coup, certains parents n'hésitent pas à inscrire leurs enfants dans des crèches spécialisées. Sur place, ils pourront se préparer spécifiquement à ce concours, simulations à l'appui. On leur demandera d'éviter de parler arabe. Plutôt perturbant… Et il y a des dérives encore plus perturbantes. Une pédiatre raconte : “je me rappelle du cas d'un enfant très angoissé que je suivais régulièrement. Il était en grande souffrance à cause du test qu'il préparait. Dès que l'épreuve est passée, ses parents ont arrêté mon suivi…” Prêts à tout pour voir leur rejeton entrer dans la bonne filière, certains parents lui font subir une pression et un stress incompatible avec son jeune âge. Loubaba Belmejdoub, psychologue spécialisée dans la petite enfance nous confie : “Il y a des risques pour le développement harmonieux de l'enfant. J'ai vu des choses terribles, en particulier en cas d'échec : des cauchemars, des refus de manger, des phobies. Vous vous rendez compte, pour des enfants de moins de cinq ans !” ; Moins dramatique mais tout de même inquiétante est la situation décrite par ce papa : sa fille est revenue des épreuves très renfermée, gardant le silence plusieurs jours sur ce qui s'était passé. Elle avait pourtant réussi. Qu'importent les risques, la demande est de plus en plus importante et la sélection féroce. Le site Internet l'annonce sans ambages : le nombre de places est limité et les décisions sont sans appel. On parle pourtant avec insistance de la création prochaine de plusieurs centaines de places supplémentaires. Elles viendront renforcer un système déjà lourd, le plus important à l'étranger pour la France.

Ils sont en tout 17 000 à être scolarisés dans le système français au Maroc. Le lycée Lyautey, qui existe depuis plus de 80 ans, est le quatrième établissement français à l'étranger par la taille. Un lycée qui affiche des taux de réussite impressionnants : 98% de succès au bac. Certains ironisent sur ce chiffre, qu'ils attribuent en fait à la sélection féroce plus qu'à la qualité de l'enseignement. La sélection est également financière puisqu'il faut compter en moyenne 20 000 dirhams par an pour scolariser son enfant dans un établissement français. Un chiffre valable pour les établissements publics, en partie financés par l'Etat français. Mais il faut également compter avec les établissements OSUI, qui dispensent un enseignement agréé mais sont entièrement financés par les frais de scolarité. Le ticket moyen y grimpe à 25 000 dirhams par an. Même chose pour les écoles marocaines agréées. Ces deux derniers modèles, plus économiques pour la France, sont amenés à se développer dans l'avenir. C'est clair, on est loin de la quasi-gratuité en vigueur jusque dans les années 80. A l'époque, la francophonie accueillait encore à bras ouverts et brassait les populations aux origines sociales diverses. Aujourd'hui, l'enseignement français concerne une élite, c'est une évidence. Les écoles françaises ressemblent à des îlots culturels, complètement détachés des réalités marocaines, ce qui n'est pas sans causer quelques heurts. “J'ai été choqué le jour où mon fils m'a expliqué qu'on lui avait dit qu'il pourrait choisir sa religion à 18 ans. Je suis plutôt libéral, mais là…”, explique un papa perplexe. Gênant, mais insuffisant pour remettre en cause son choix de base : “Il suffit de compléter à la maison, de rappeler qui nous sommes, d'insister sur l'arabe, sinon on peut finir par fabriquer des Français avec des passeports verts”. Tout n'est pas si rose, donc. Amina, qui a longtemps enseigné à la mission, est formelle : “J'ai vu des professeurs sous-formés, des coups de piston permanents… En fait, il y a autant de dysfonctionnements à la mission qu'ailleurs…” Piston, bien sûr, mais également corruption. Sous couvert d'anonymat, les professeurs le disent clairement : “nous sommes soumis à des propositions permanentes, certains offrent beaucoup pour éviter un redoublement ou une note qui va dégrader un dossier d'inscription en classe prépa. Ne parlons même pas des admissions en maternelle, certains parents deviennent fous”. Sans doute parce qu'ils savent qu'un bac français aboutit le plus souvent à des études à l'étranger (c'est le cas pour plus de 80% des bacheliers), une possibilité de décrocher un meilleur diplôme et donc un meilleur emploi avec en toile de fond la décrédibilisation totale du système marocain. Résultat : depuis l'ouverture des inscriptions sur Internet, plus de 300 candidats s'inscrivent chaque jour pour passer les tests d'admission.
© 2005 TelQuel Magazine. Maroc. Tous droits résérvés
f
24 mars 2006 18:34
C'est des esprits colonisés, ils feront de leurs enfants de futurs alienés.


A quand un enseignement marocain de niveau pour inverser le flux.
z
24 mars 2006 19:16
c'est des esprits logiques et pragmatiques... Je ne les plains pas, ils ont les moyens, tu as le public marocain et un enseignement de haut niveau type mission, y a pas photo... Le but est de faire de toutes les écoles marocaines des écoles de haut niveau pour concurrencer la mission française, pas de baisser le niveau de la mission au niveau de l'école publique.
O
24 mars 2006 19:32
Ah si seulemnt toutes les ecoles publiques au maroc etaient comme le lycee liautey .
Reve ou proche realite ?
a
24 mars 2006 21:28
t'es tres loin de la realite smiling smiley mais qui sait dans 15 ans il y aura moin d'etudiant dans le primaire alors ont peus investir plus dans la qualite de l'ecole public marocainne.

ptetre nos enfant ferons l'ecole publics de qualite mais pour l'instant ce n'est qu'un reve pas encore la realite.
d
24 mars 2006 21:54
Citation
fathi a écrit:
C'est des esprits colonisés, ils feront de leurs enfants de futurs alienés.


A quand un enseignement marocain de niveau pour inverser le flux.

L'algérie enseigne le français pourquoi pas le maroc.
z
24 mars 2006 22:01
c'est un reve à portée de mains, il faut des moyens et du sérieux (trop demander?). Les étudiants du public sont mieux que la mission dans les maths et la physique mais s'ils ne savent pas communiquer et parler correctement et s'ils n'ont pas une confiance en soi et une approche analytique et pratique, cela ne sert a rien..
f
24 mars 2006 23:34
Dans les 3 pays du Maghreb l'enseignement est bilingue.

Dans les années 60 tout etait presque enseigné en francais.


Ils faut dire que nos lyceens sont quelquefois mieux en maths ou en physique, mais notre enseignement n'apprend pas a reflechir par soi meme.Il favorise la transmission integrale du model..point barre.

Apprendre par coeur, ne pas contredire le professeur,ajouter le poids de tabous religieux, le poids du sacré..tout cela fait qu'on est inhibé, et qu'on fait le perroquet sans pouvoir oser analyser soit meme les faits.

La qualité de l'enseignement etait meilleure au temps ou on enseignait la philosophie en francais, et on on decortiquait Hegel, Sartre, Strauss, etc.. Parallelement on avait des cours de pensée islmaique sur Al Ghazali, Ibn Rochd et meme des revolutionaires comme Al Maari..

La qualité et la quantité c'est une question de compromis..les etats ont choisi la quantité car l'explosion demographique et l'analphebitisme sont massifs..
a
25 mars 2006 08:58
Citation
zaki7 a écrit:
c'est des esprits logiques et pragmatiques... Je ne les plains pas, ils ont les moyens, tu as le public marocain et un enseignement de haut niveau type mission, y a pas photo... Le but est de faire de toutes les écoles marocaines des écoles de haut niveau pour concurrencer la mission française, pas de baisser le niveau de la mission au niveau de l'école publique.

salut zaki7 agadir vas passer dans le prive. gaugin vas etre prive inscription 15000dh plus 4000dh par mois ca bouge aussi a marrakche
o
25 mars 2006 09:06
les bachleliers issus de la mission francaise sont de mois en moins acceptés dans les prestigieuses et facultes et ecoles du rayaume apres l'instauration du systeme de concours d'acces commun aux differents etablissement scolaires publique, privé ou mission.
y'a 4 ans la faculte de medecine reseravait plus de 60 poste au bacheliers de la mission "descartes et lyautey" maintenant avec le concours ils ne sont qu 'une dizaine a avoir pu decrocher le billet aux etudes medicales,
ca montre que les bacheliers issus du publique ou du prive sont plus performants que ceux issus de la mission
a
25 mars 2006 09:55
Citation
optimal a écrit:
les bachleliers issus de la mission francaise sont de mois en moins acceptés dans les prestigieuses et facultes et ecoles du rayaume apres l'instauration du systeme de concours d'acces commun aux differents etablissement scolaires publique, privé ou mission.
y'a 4 ans la faculte de medecine reseravait plus de 60 poste au bacheliers de la mission "descartes et lyautey" maintenant avec le concours ils ne sont qu 'une dizaine a avoir pu decrocher le billet aux etudes medicales,
ca montre que les bacheliers issus du publique ou du prive sont plus performants que ceux issus de la mission

ils sont recalet en arabe
a
25 mars 2006 09:55
Citation
agénor a écrit:
Citation
optimal a écrit:
les bachleliers issus de la mission francaise sont de mois en moins acceptés dans les prestigieuses et facultes et ecoles du rayaume apres l'instauration du systeme de concours d'acces commun aux differents etablissement scolaires publique, privé ou mission.
y'a 4 ans la faculte de medecine reseravait plus de 60 poste au bacheliers de la mission "descartes et lyautey" maintenant avec le concours ils ne sont qu 'une dizaine a avoir pu decrocher le billet aux etudes medicales,
ca montre que les bacheliers issus du publique ou du prive sont plus performants que ceux issus de la mission

ils sont recale en arabe
c
25 mars 2006 14:07
j'ai fait mes études dans une école d'ingénieur marocaine, 80 % des bacheliers de la mission étaient recalés en prépa, ceux qui réussissent occupaient le bas du classement jusqu'a l'obtention du diplôme, les étudiants les plus brillants venaient des lycées marocains, et plutôt des campagnes.

la plupart des math sp, qui partent finir leur cursus dans les écoles préstigieuses ou polytech francaises viennent de lycées marocains, et les étudiants de la mission y sont peu représentés.
s
25 mars 2006 14:14
optimal et citizen.M, ce n'est pas de la performance ce dont vous causez, que vous le vouliez ou non, les écoles publiques marocaines ont un système nazes, ces étudiants marocains réussissent pas parce qu'ils sont performants parce qu'ils apprennent tout par coeur et avec sérieux, et aussi parce qu'ils ont la hargne de réussir, l'échec scolaire est impensable!
c
25 mars 2006 14:48
a vrai dire, moi je ne faisais pas vraiment partie des plus brillants de la promo, mais sérieusement quant tu vois les genies qui débarquent d'endroits aussi reculés que errachidia, ou goulmima, ou amzmiz, tu te dis, ces gens la méritent l'admiration, comme quoi, le système peut nous éviter d'être des nases, mais ne peut pas nous transformer en genie.
s
25 mars 2006 15:16
Il semblerait, que les gens du sud du Maroc ont un niveau matheux au top!
C'est un vrai constat, probablement que leurs enseignants mettent beaucoup de coeur dans l'enseignement et les font donc plus travailler!

Citation
citizen.M a écrit:
a vrai dire, moi je ne faisais pas vraiment partie des plus brillants de la promo, mais sérieusement quant tu vois les genies qui débarquent d'endroits aussi reculés que errachidia, ou goulmima, ou amzmiz, tu te dis, ces gens la méritent l'admiration, comme quoi, le système peut nous éviter d'être des nases, mais ne peut pas nous transformer en genie.
c
25 mars 2006 15:19
Je confirme, ils sont vraiment top,
c
25 mars 2006 16:33
tiens j'en suis un et fier de l'êre smiling smiley
s
25 mars 2006 19:22
seulement, pour moi, à part les maths, je ne vois pas ce qu'ils ont en qualité de formation ?


A part le domaine matheux, et le drame est là, au niveau personnalité, communication, vraie culture générale, le niveau est médiocre, triste même!


Citation
citizen.M a écrit:
Je confirme, ils sont vraiment top,
o
25 mars 2006 20:16
Citation
salma26 a écrit:
optimal et citizen.M, ce n'est pas de la performance ce dont vous causez, que vous le vouliez ou non, les écoles publiques marocaines ont un système nazes, ces étudiants marocains réussissent pas parce qu'ils sont performants parce qu'ils apprennent tout par coeur et avec sérieux, et aussi parce qu'ils ont la hargne de réussir, l'échec scolaire est impensable!

qu'on apprennent par coeur ou non, l'essentiel c'est que les etudiants issus du public sont mieux que ceux issus de ta mission francaise occidentalisée
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