Une pratique de plus en plus courante sur la plage de Dieppe
Samedi, sur la plage de Dieppe, une famille a pris bonne place sur les galets, à deux pas de l’eau pour profiter des joies de la baignade.
Des risques bien réels
Si les deux enfants et le père se baignent en maillot de bain, la mère de famille tente, de son côté, quelques brasses avec son voile et une grande robe noire qui lui descend jusqu’aux pieds. « Par conviction religieuse », souffle le mari, un Rouennais d’origine tchétchène. Il explique que cela ne fait que deux ou trois fois qu’elle vient ainsi se baigner mais qu’elle ne s’éloigne pas du bord et qu’il la surveille, bien qu’elle sache nager.
Depuis le début de l’été, les Dieppois ont vu augmenter de manière assez importante le nombre de femmes qui, ne souhaitant pas dévoiler leur corps aux yeux des autres vacanciers, pour des raisons religieuses, tentent toutefois de profiter des joies de la baignade sans se mettre en maillot de bain.
La même chose que de tomber dans la bâche d’une piscine
Samedi, elles n’étaient pas moins d’une vingtaine au milieu de la plage, à se mettre à l’eau. Seulement les risques sont réels si elles décident de nager : « Les vêtements empêchent les mouvements et collent au corps. C’est le même phénomène que de tomber dans une piscine recouverte d’une bâche », rappelle un surveillant de baignade.
Toute la difficulté réside finalement dans la volonté de concilier baignade et pudeur religieuse. Comme les créneaux réservés uniquement aux femmes ne sont plus possibles dans les piscines municipales, elles cherchent d’autres moyens bien légitimes de pouvoir elles aussi nager, tout en respectant leurs convictions.
D’ailleurs, il y a une semaine, l’une de ces tentatives a fait bien des vagues. Celle de cette jeune femme convertie à l’Islam qui s’est vu refuser l’entrée de la piscine d’Emerainville en Seine-et-Marne. Le motif : elle portait un « burkini », autrement dit un maillot de bain islamique composé d’une tunique et d’un pantalon achetés lors de vacances à Dubaï (Emirats arabes unis).
Un refus au nom de l’hygiène et non d’un problème de laïcité, a affirmé le gérant de la piscine, une interdiction au même titre que le short de bain.
La jeune femme a décidé de porter plainte et d’alerter le MRAP, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, et SOS Racisme.
je suis naturiste et je le revendique. Je ne me suis jamais baigné nu sur une plage "textile". Mais si jamais je vois une femme se baigner avec un "burkini", je le fais. Qu'elle se rassure, Dieppe est loin de chez moi.
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