source: lemonde.fr, Article paru dans l'édition du 24.02.06 -------------------- La direction d'Europe 1 a confirmé, mercredi 22 février, les informations publiées le même jour dans Le Canard enchaîné qui affirmait que Jean-Pierre Elkabbach, président d'Europe 1, avait "consulté" Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur et président de l'UMP, pour recruter un journaliste chargé de suivre ses activités.
"L'affaire"commence le 10 février quand M. Sarkozy, en déplacement à Chamonix accompagné de quelques journalistes, confirme la rumeur selon laquelle M. Elkabbach lui a "demandé son avis" pour le remplacement de la journaliste politique Caroline Roux, partie pour Canal+ et accréditée jusque-là par Europe 1 auprès de l'UMP pour suivre les activités de son président.
Interrogé à ce propos, M. Sarkozy a répondu : "Bien sûr, et c'est normal. J'ai été ministre de la communication, je suis cela de très près, ça fait aussi partie du travail politique."
Ces propos, rapportés au sein de la rédaction d'Europe 1, ont créé un malaise. M. Elkabbach a défendu sa démarche le 16 février lors d'une conférence de rédaction, expliquant qu'il était "normal de consulter les politiques pour recruter des journalistes pas trop près du pouvoir".
Mardi 21 février, lors d'un entretien avec M. Elkabbach, le bureau de la société des rédacteurs (SDR) d'Europe 1 lui a indiqué que la plupart des journalistes présents dans la rédaction, jeudi dernier, n'avaient pas été convaincus par ses explications sur cette affaire.
Dans un compte rendu de cet entretien diffusé en interne, le bureau de la SDR indique que M. Elkabbach a répondu qu'il "n'avait pas la science infuse", et a justifié sa démarche : "Je ne connais pas la jeune génération des journalistes, donc je me renseigne, je suis tout le temps à l'écoute, les yeux ouverts, je lis les journaux, j'écoute les radios, je regarde la télévision. Je parle librement avec Sarkozy, comme je le fais avec Julien Dray, François Hollande, François Bayrou (...), les syndicats, les groupes de pression, les professeurs de science politique... Mais la décision sera prise en concertation avec les gens d'Europe 1 pour choisir le journaliste le plus indépendant et le plus compétent."
Lors de cette rencontre, M. Elkabbach a par ailleurs réaffirmé sa "volonté d'indépendance totale" pour Europe 1, vis-à-vis de tous les pouvoirs politique, économique et financier. Il s'est en outre engagé à définir dans les mois qui viennent un "code de bonne conduite" en vue des échéances électorales.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/02/06 20:22 par abdou-bordeaux.
Sarkozy consulté sur le remplacement d'une journaliste d'Europe 1
PARIS (AFP) - Le président d'Europe 1 Jean-Pierre Elkabbach a pris conseil auprès du ministre de l'Intérieur et président de l'UMP Nicolas Sarkozy pour le remplacement de la journaliste Caroline Roux, qui assurait jusqu'ici la couverture des activités de cette personnalité et de ce parti.
"Nous cherchons un journaliste politique et Jean-Pierre Elkabbach a pris conseil auprès de nombreuses personnes de tous bords, parmi lesquelles se trouvait Nicolas Sarkozy", indique-t-on à Europe 1, confirmant des informations publiées par le Canard enchaîné dans son édition du 22 février.
Selon Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach a demandé à Nicolas Sarkozy quels étaient, selon lui, les meilleurs dans la jeune génération des journalistes politiques et le patron de l'UMP lui a donné quelques noms.
Le Canard précise que Sarkozy lui-même a donné cette indication à quelques journalistes dans l'avion qui l'amenait à Chamonix le 10 février dernier.
On souligne à Europe 1 que Jean-Pierre Elkabbach prend conseil "auprès de gens divers et variés", mais que la décision sera prise "avec la direction de la rédaction".
Selon Jérôme Dorville, directeur adjoint de la rédaction, l'équipe des journalistes d'Europe 1 affectés à la politique ne comptait que trois personnes. Europe 1 a commencé à l'étoffer dans la perspective des prochaines échéances électorales en faisant appel à des candidatures extérieures. "Nous déciderons ensuite la répartition des différents dossiers", a-t-il précisé.
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