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El-Jazzira...ou LES MEDIAS ET LES GENERATIONS QUI MONTENT...QUI MONTENT!!!
S
29 octobre 2006 23:08
EL Jazira, les « Indigènes » même combat !
Quel est votre avis????
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Par AOUINA Hamadi


[www.indigenes-republique.org]


La chaine El Jazira qui fête ses dix ans d’existence (déjà) donne la parole à des intellectuels arabes afin de témoigner sur cette aventure télévisuelle. L’un d’eux a précisé que parmi les élèments importants qui ont bouleversé le champs médiatique arabe, c’est le fait que de consommateurs d’informations, d’analyses, de documentaires réalisés par les chaînes occidentales qui parlent de nous et en notre nom nous nous sommes transformés en réalisateurs d’une information pour nous et par nous. Ce changement est une véritable révolution dans la perception que l’on se fait de notre propre personnalité.

Quel rapport avec les indigènes ? Eh bien la démarche est la même. Au bout d’une génération d’émigrants d’origine coloniale nous parlons enfin de nous et pour nous d’abord. C’est une petite révolution dans le landerneau politique. Jusqu’à présent ; on a parlé en notre nom, sans que nous puissions émettre la moindre rectification. Que cette parole parle de nous en bien ou en mal, elle nous était extérieure. Aujourd’hui, nous arrivons à formuler un « nous » sans complexe. Il a fallu pour cela que le temps de la maitrise des instruments de la formulation du « nous » soit en notre possession. C’est exactement ce qui s’est produit avec le lancement d’El Jazira. Il a fallu qu’une génération de journalistes maîtrisent cet instrument qu’est la télévision, possédent son langage, s’approprient sa technique. A partir de cet instant nous avions cette fierté d’avoir réussi un challenge que beaucoup doutaient que nous puissions atteindre.

C’est la raison pour laquelle les forces de la nouvelle offensive coloniale en terre arabe ont voulu la faire taire par la force. Rappelons les bombardements des locaux d’El Jazira en Afghanistan et en Irak coûtant la vie à un journaliste jordanien de cette chaine. L’ancien ministre de l’intérieur britannique a déclaré récemment, à une chaîne anglaise, avoir donner l’ordre aux forces d’agressions anglaises de chercher un moyen pour faire taire El Jazira pendant la dernière guerre en Irak. Cette déclaration corrobore les informations selon lesquelles Bush en personne avait les mêmes intentions concernant la destruction des locaux d’El Jazira à Doha au Qatar.

Cela nous rappelle, toutes proportions gardées, l’ostracisme à l’égard des « indigènes » en France par l’ensemble de l’échiquier politique. Cette ostracisme ne peut se comprendre que par la peur qui a saisi cet échiquier de voir les enfants descendants des anciens colonisés s’inviter dans le champs politique en expliquant qu’ils avaient enfin pris la parole en leur propre nom. Qu’ils n’étaient pas prêt de la rendre, ni de la taire. C’est le sens de notre lutte pour un mouvement politique autonomes des « indignènes », ici et maintenant. La question : qui dérangeons-nous en prenant cette parole longtemps confisquée ? Réponse : l’ensemble de l’éventail conservateur de ce pays qui à l’image de leurs copains à travers le monde euro-américain pensaient ne jamais voir quelqu’un leur siffler la fin du scénario qu’il nous avaient concocté et auquel il fallait que l’on se conforme. Notre prise de parole et notre apparition sur la scène politique en a fait vasciller plus d’un sur ses convictions. Ils ne sont plus les seuls à écrire le scénario de notre futur. Nous réclamons non seulemnent d’en être les protagonistes, nous poussons le manque de tact jusqu’à bousculer leurs vérités pour leur opposer les nôtres. Nous rejetons avec fermeté toutes leurs théorisations concernant le « choc des civilisations », le « dialogue des religions » qui pour reprendre les paroles de Georges Corm ne sont « qu’un piège, une supercherie et un habillage idéologique des Américains pour masquer l’occupation des terres arabes ». Nous opposons à ces théories la volonté de rappeler avec fermeté un principe intangible : une oppression ancienne et présente ne peut survivre que si les opprimés ne lui oppose leurs actions et leurs réflexion. La prise de parole et la volonté de s’organiser pour la défendre est le premier acte du début de la fin de l’oppression. Nous vivons cette instant. Continuons, dans l’unité, ce combat.

Aouina Hamadi



Modifié 3 fois. Dernière modification le 31/10/06 00:13 par Sanrival.
 
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