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En Egypte, les Black Bloc détrônent les révolutionnaires
c
29 janvier 2013 23:04
En Egypte, les Black Bloc détrônent les révolutionnaires
Créé le 29-01-2013 à 10h02 - Mis à jour à 10h53
Le Nouvel Observateur

Un camion de police calciné trône au milieu de la place Tahrir. Comme dans un parc d'attraction, les gens font sagement la queue, lundi 28 janvier, pour se faire prendre en photo, perchés sur le trophée du jour. La veille, en début de soirée, des manifestants se revendiquant de la révolution avaient dérobé ce véhicule à des forces de l'ordre.

Peu avant, à la fin d'une marche jusque-là pacifique à l'initiative des forces d'opposition, ils avaient failli décrocher un lot plus gros encore en capturant un officier de police après qu'une voiture a renversé deux jeunes. L'homme d'une soixantaine d'années s'en est sorti in extremis et a pu rentrer dans la porte dérobée d'un hôtel, extrait de la foule furieuse par d'autres révolutionnaires, 27 personnes ont été arrêtés.

Comme depuis trois jours mais avec une intensité variable, les heurts se sont poursuivis toute la nuit sur la corniche, juste devant les hôtels de luxe offrant vue sur le Nil. Les mal inspirés touristes de passage, ont surtout pu voir des jeunes, des très jeunes, échanger des pierres avec la police qui répondait par des gaz lacrymogènes et des tirs de grenaille.
La violence fait partie du quotidien

Le pont Qasr el Nile, situé juste à côté, offre aux voyeurs et aux moins courageux un panorama d'exception de ce spectacle animé mais un peu répétitif. Quand les tirs sont espacés de plusieurs minutes, cela fait dire aux habitués que les choses sont calmes. La violence fait désormais partie de la vie quotidienne des Egyptiens. Plus rien d'étonnant à voir des pneus flamber au bord de la route, le bruit des tirs ne fait plus très peur.

Ahmed, 22 ans, est fier de pouvoir dire qu'il peut distinguer avec certitude, le son d'un feu d'artifice, d'un tir de gaz, d'un pistolet à plomb ou à balle réelles. La fameuse place de la révolution ne ressemble plus à grand chose. Il y a toujours les tentes plantées le mois dernier mais elles ont pris l'eau et leurs habitants réguliers, proches des mouvements politiques de gauche, sont invisibles.

Sur une estrade, un homme d'une trentaine d'années s'efforce de scander des slogans anti-Morsi, mais sa voix est trop éraillée et le public trop peu nombreux pour que cela crée une effervescence. Comme si la politique n'accrochait plus, comme si l'affrontement avec les forces de l'ordre était devenu une fin en soi.
Apparition des Black Bloc

Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que les médias égyptiens accordent plus d'attention aux ultras et aux Black Bloc qu'aux révolutionnaires traditionnels. Apparu début janvier, les Black Bloc comptent déjà 20.000 fans sur Facebook. On sait peu de choses sur cette organisation inspirée des mouvements anarchistes européens sinon que l'identité de ses membres est secrète et qu'elle aurait été créée en réponse aux affrontements de décembre dernier.

Des partisans des Frères musulmans étaient venus déloger manu militari les protestataires installés devant le palais présidentiel, dix personnes étaient mortes au cours de cette journée de violences. Les Black Bloc se caractérisent par leurs actions coup de poing, spectaculaires et bien organisées. Le problème est que depuis une semaine, le mouvement est devenu une mode et on a pu voir des groupes cagoulés et vêtus de noir tout casser pour le plaisir en se revendiquant des Black Bloc, ce que ces derniers ont démenti.
Le prix de la cagoule grimpe

Conséquence logique : le prix de la cagoule a augmenté ces derniers jours sur Tahrir. Un révolutionnaire confie son sentiment d'impuissance : "On ne comprend plus très bien ce qui se passe. Jusque-là, on n'arrivait à peu près à orienter cette violence ou au moins à l'inscrire dans un discours politique, là, on se sent un peu dépassé par les évènements."

Mais poursuit-il, "il faut se placer à une autre échelle de temps, ce sont des phases, cela ne veut pas dire que la révolution est perdue mais au contraire qu'elle continue." Ces scènes de violences incontrôlées n'ont pas lieu que sur Tahrir mais aussi dans le reste du pays.
L'insoumission devient la règle

L'insoumission et le non-respect des autorités sont devenus la règle et le couvre-feu décrété par Mohammed Morsi, qui devait débuter hier soir dans les villes du canal de Suez, a donné lieu à d'immenses manifestations, à Suez, Ismaïlia et Port-Saïd où plus de quarante personnes sont décédées ces trois derniers jours.

Dans cette ville, on a même pu voir à la nuit tombée un match de football entre la population et... des militaires. Et après les affrontements de samedi, un policier mettait directement en cause ses supérieurs et le ministre de l'Intérieur, accusés de lâcheté.

Selon des informations concordantes, des policiers ont d'ailleurs refusé que le ministre assiste aux funérailles des deux agents tués samedi. Tout cela crée l'étrange et inquiétante impression que les détenteurs de la violence légitime ne sont plus en situation de monopole et ne font plus grand cas de la légitimité.

Marwan Chahine - Le Nouvel Observateur
c
30 janvier 2013 00:15
L'irruption des Black Blocs embrase la place Tahrir

Hostiles aux islamistes, ils conçoivent la violence comme une arme politique.

Il a troqué son béret vert à la Che Guevara contre un uniforme noir. À part sa voix, rauque et métallique, Mohammed al-Masri est méconnaissable. Accoudé à l'une des rambardes de la place Tahrir, «sa» seconde maison, le jeune insoumis marque une pause entre deux «opérations». Le visage masqué, ses compères glanent quelques consignes avant de filer tête baissée vers la Corniche, leur nouveau terrain de bataille contre les forces de l'ordre. À 21 ans, Mohammed «l'Égyptien» - c'est la signification de son pseudonyme - est l'un des meneurs des Black Blocs. Ces révolutionnaires de l'an III, tout droit inspirés des mouvements anarchistes européens, ont mis le feu, la veille, à un véhicule de police. Un nouveau «fait d'armes» qui s'ajoute au saccage, ce week-end, du bureau du site Internet des Frères musulmans et à l'attaque de l'antenne du parti Liberté et Justice, la branche politique de la Confrérie, dans la ville d'Ismaïlia - et qui illustre le climat d'anarchie rampante qui flotte aujourd'hui au Caire.
Radicalisation de la rue

«Nous étions contre la violence. Mais aujourd'hui, c'est tout ce qui nous reste!», se justifie-t-il, les nerfs à vif. Il y a quelques minutes, il a appris que le procureur général a ordonné l'arrestation de toute personne suspectée d'appartenir à son groupe. Or, pour cet ex-agent touristique au chômage, la radicalisation de la rue n'est pas gratuite. Il faut remonter au début du mois de décembre pour la comprendre. «On s'est battu contre Moubarak, puis contre les militaires. Ensuite, Morsi a été élu. Mais au lieu de sauvegarder la révolution, il s'est octroyé des pouvoirs démesurés. Pire: quand on est allé manifester notre mécontentement devant le palais présidentiel, on nous a tiré dessus. Résultat: dix morts et des centaines de blessés», enrage-t-il.

Très vite, un réseau s'organise alors sur Twitter et Facebook. Les messages anti-Morsi appellent à refuser le pouvoir des islamistes et à dénoncer un système politique qui abuse de la religion. Jeudi dernier, à la veille de la date anniversaire du 25 janvier, les Black Blocs égyptiens finissent par sortir de l'ombre: une vidéo postée sur Youtube annonce, images d'une nuée d'hommes noirs à l'appui, leur formation officielle.

Avec comme mot d'ordre la «confrontation contre le régime fasciste des Frères musulmans», assorti d'une mise en garde adressée à la police. Depuis, ces rebelles d'un nouveau genre sont de tous les rassemblements, de toutes les bagarres. Au fur et à mesure que les manifestants, à Port-Saïd ou au Caire, tombent sous les balles, les jeunes encagoulés de noir grossissent les rangs des protestataires. Entre rébellion et phénomène de mode, ce mouvement sans tête entraîne dans son sillage une palette hétéroclite d'ex-révolutionnaires, de jeunes désœuvrés, d'ultras du football, de casseurs, mais également de femmes. «Avant, on pouvait distinguer les différents acteurs de la contestation. Aujourd'hui, les pistes sont brouillées. Impossible de comprendre qui est qui, qui fait quoi. Ça frôle le chaos», observe le politologue Emad Shahine. Et si les Black Blocs d'Égypte comptent déjà plus de 20.000 fans sur leur page Facebook, ils sont aussi difficiles à quantifier qu'à définir.

Adeptes de la théorie du complot, les Frères musulmans les accusent d'être cautionnés par l'opposition libérale. A contrario, de nombreux activistes tiennent à s'en dissocier. Tel le blogueur Mahmoud Salem, alias SandMonkey qui leur reproche de «délégitimer l'image de la révolution, aux objectifs pacifiques». De toutes ces critiques, Sherif al-Sharafi n'a que faire. «Le Front de salut national (la principale coalition politique d'opposants, NDLR) est une bande d'incapables. Ils ont échoué à défendre la révolution. Les élections législatives à venir, nous n'y croyons pas. Nous ne nous reconnaissons en aucun homme politique. On nous appelle la “génération perdue”, on nous traite de “voyous”. Mais tout ce qui nous importe, c'est de sauver l'honneur des martyrs», avance cet étudiant qui affirme être l'un des cofondateurs des Black Blocs.

Signe d'une désobéissance affichée par rapport au pouvoir, une grande «parade noire» est prévue, ce mercredi, dans la capitale égyptienne. Les Black Blocs évoquent aussi une énigmatique opération «Gaber», annoncée pour vendredi. «Je ne peux pas vous en dire plus. C'est top secret. Mais je peux vous garantir que ça va chauffer», prévient Sherif.
F
30 janvier 2013 15:58
l ikhwan aussi ont leur militias( ikhwan95 dirige par Khairat echater)) les salafistes: utilisent les militias de hazimoune pour intimider les journalistes et les juges , les blackblocs en egypte sont des jeunes manifestants qui ont perdu l espoir parmi eux beaucoup des membres des familles des martyrs d ittihadia et la bataille du chameau

les militias poussent comme des champignons en egypte c est vraiment triste de voir les citoyens de ce beau pays s entretuer pour des raisons politiques , ethniques et religieuses

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Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/01/13 16:00 par Futurama.
F
30 janvier 2013 18:31
Les Blacks Blocs: Nous allons renverser le régime lors des manifestations du vendredi

Le mouvement des Blacks Blocs, avec ses ailes « Black Mask » et « Balck Bloc » a décidé l’organisation vendredi prochain de manifestations à la place Tahrir pour renverser le régime au pouvoir.

Dans un communiqué commun, le mouvement a mis en garde contre la prise d’assaut de mosquées et d’installations publiques par des hommes de main issus des Frères Musulmans afin de déformer l’image du mouvement.

Le mouvement a annoncé l’intention d’annoncer, lors d’une conférence de presse, ses objectifs et démentir les charges qui lui sont attribuées quant à l’incendie et la destruction des installations de l’État.

Source: al ahram
U
30 janvier 2013 18:42
Citation
Futurama a écrit:
Les Blacks Blocs: Nous allons renverser le régime lors des manifestations du vendredi

Le mouvement des Blacks Blocs, avec ses ailes « Black Mask » et « Balck Bloc » a décidé l’organisation vendredi prochain de manifestations à la place Tahrir pour renverser le régime au pouvoir.

Dans un communiqué commun, le mouvement a mis en garde contre la prise d’assaut de mosquées et d’installations publiques par des hommes de main issus des Frères Musulmans afin de déformer l’image du mouvement.

Le mouvement a annoncé l’intention d’annoncer, lors d’une conférence de presse, ses objectifs et démentir les charges qui lui sont attribuées quant à l’incendie et la destruction des installations de l’État.

Source: al ahram

J'ai marqué un point très important: Les actions illégales qui visent à discréditer le mouvement.
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
C
30 janvier 2013 19:17
Ce sont des voyous,hooligans qui vandalisent au mieux.Au pire,ce sont tout simplement des terroristes.
Qui méritent d'être traités comme tels...
 
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