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Editorial...
I
6 juin 2005 19:20
un éditorial qui m'a séduit et que je voulais partager avec vous.

smiling smiley

Festivals

ET pourtant, il chante ce Maroc. A voir le succès de tous les festivals, au milieu du marasme social et moral, on peut plagier le physicien Galilée. Du Tanjazz aux Musiques sacrées, et des Gnaoua au Timitar, ces festivals sont des succès payants et populaires, grâce aux spectacles de rue. Ils répondent à une soif nationale de musique, de danse, de plaisirs. Ces festivals, dans la clarté de l’été, détonent dans la sombre ambiance politico-économique actuelle. Celle-ci est entretenue par des médias, même officiels, des hommes d’affaires dépassés, des élus ou des ministres devenus responsables de rien. Tous sont montés sur scène avec quelques contestataires qui se croient représentatifs du peuple, avec des éternels manifestants devant le Parlement, des casseurs. Ils ont formé un orchestre virtuel. Ils jouent une symphonie de tristesse, et montent le son ces dernières semaines. Ceux qui se plaignent ne sont pas ceux qui souffrent; ce sont des privilégiés, par l’argent ou par le temps de se plaindre, et qui en font un métier, un positionnement.
A côté de ce Maroc virtuel, il y a un Maroc réel, qui a des problèmes réels, graves: la sècheresse sévit, le chômage s’aggrave, les Chinois déversent, Bouteflika menace, des étudiants sahraouis relaient… Et alors? Le Maroc n’en mourra pas. Il y a quelques responsables politiques, du public, du privé, du caritatif, courageux, qui tractent le reste. Et il y a à la base, des pauvres et des opprimés, pas non plus dans l’orchestre du lamento. Ils sont trop occupés, poussés par la nécessité de survivre au quotidien, ce grand moteur de croissance, qu’aucun intellectuel ne comprend, et qu’aucun politique ne peut améliorer ou casser. Un peu d’animation, de festivals leur fait grand bien.
Galilée, physicien du mouvement, fut condamné par l’Eglise persuadée que la terre était plate et immobile; il persévéra avec son célèbre “et pourtant, elle tourne”. Le Maroc chante, danse et tourne aussi.

Khalid BELYAZID

l'économiste du 6 juin 2005
"gallek...qui ne tente rien n'a rien!"
V
6 juin 2005 19:23
Maginfique ............et bien ecrit en plus

bravo khalid




Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/06/05 20:04 par Vador.
[COLOR=RED][B]Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ![/B][/COLOR]
b
6 juin 2005 19:49
tres bien.
en plus la citation de galilee fut ma signature contre le sombrisme et defaitisme smiling smiley

Irishman a écrit:
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> un éditorial qui m'a séduit et que je voulais
> partager avec vous.
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> Festivals
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> ET pourtant, il chante ce Maroc. A voir le succès
> de tous les festivals, au milieu du marasme social
> et moral, on peut plagier le physicien Galilée. Du
> Tanjazz aux Musiques sacrées, et des Gnaoua au
> Timitar, ces festivals sont des succès payants et
> populaires, grâce aux spectacles de rue. Ils
> répondent à une soif nationale de musique, de
> danse, de plaisirs. Ces festivals, dans la clarté
> de l’été, détonent dans la sombre ambiance
> politico-économique actuelle. Celle-ci est
> entretenue par des médias, même officiels, des
> hommes d’affaires dépassés, des élus ou des
> ministres devenus responsables de rien. Tous sont
> montés sur scène avec quelques contestataires qui
> se croient représentatifs du peuple, avec des
> éternels manifestants devant le Parlement, des
> casseurs. Ils ont formé un orchestre virtuel. Ils
> jouent une symphonie de tristesse, et montent le
> son ces dernières semaines. Ceux qui se plaignent
> ne sont pas ceux qui souffrent; ce sont des
> privilégiés, par l’argent ou par le temps de se
> plaindre, et qui en font un métier, un
> positionnement.
> A côté de ce Maroc virtuel, il y a un Maroc réel,
> qui a des problèmes réels, graves: la sècheresse
> sévit, le chômage s’aggrave, les Chinois
> déversent, Bouteflika menace, des étudiants
> sahraouis relaient… Et alors? Le Maroc n’en mourra
> pas. Il y a quelques responsables politiques, du
> public, du privé, du caritatif, courageux, qui
> tractent le reste. Et il y a à la base, des
> pauvres et des opprimés, pas non plus dans
> l’orchestre du lamento. Ils sont trop occupés,
> poussés par la nécessité de survivre au quotidien,
> ce grand moteur de croissance, qu’aucun
> intellectuel ne comprend, et qu’aucun politique ne
> peut améliorer ou casser. Un peu d’animation, de
> festivals leur fait grand bien.
> Galilée, physicien du mouvement, fut condamné par
> l’Eglise persuadée que la terre était plate et
> immobile; il persévéra avec son célèbre “et
> pourtant, elle tourne”. Le Maroc chante, danse et
> tourne aussi.
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> Khalid BELYAZID
>
> l'économiste du 6 juin 2005
>
> "gallek...qui ne tente rien n'a rien!"


 
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