Mme Rice invite les Européens à ouvrir un nouveau chapitre de l'Alliance
transatlantique (Le discours de la secrétaire d'Etat des Etats-Unis à Paris) (850)
La secrétaire d'Etat, Mme Condoleezza Rice, a invité l'Europe, le 8 février, à surmonter ses désaccords avec les Etats-Unis et à ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire de l'Alliance transatlantique en se fondant sur l'occasion exceptionnelle qui se présente de faire progresser dans le monde la cause de la justice, de la prospérité et de la paix.
"Le moment est venu de surmonter nos désaccords du passé. Le moment est venu d'ouvrir un nouveau chapitre de nos relations et de notre alliance", a-t-elle dit lors du discours qu'elle a prononcé à l'Institut d'études politiques de Paris, dans le cadre de son voyage d'une semaine en Europe et au Moyen-Orient.
"Les Etats-Unis se tiennent prêts à œuvrer de concert avec l'Europe à la réalisation de nos objectifs communs, et l'Europe doit se tenir prête à œuvrer de concert avec les Etats-Unis", a-t-elle souligné.
Après avoir déclaré qu'il s'agissait d'une période exceptionnelle pour l'Alliance transatlantique, elle a dit : "Si les Européens et les Américains font de la promotion de la liberté dans le monde le principe directeur du XXIe siècle, nous ferons des progrès d'importance historique dans le monde en matière de justice, de prospérité et de paix."
Mme Rice a commencé son discours en rappelant que les fondateurs tant de la République française que de la République américaine s'étaient inspirés des mêmes principes. Citant des exemples d'hommes et de femmes qui avaient lancé des mouvements en faveur de la liberté, tels que Rosa Parks aux Etats-Unis avec le mouvement en faveur des droits civiques et ceux qui avaient fait tomber le mur de Berlin en 1989, elle a comparé leur courage à ceux des Afghans et des Irakiens qui venaient de voter en faveur de la liberté.
La secrétaire d'Etat a indiqué que le but de son voyage était de parler avec des dirigeants européens au sujet de ce que les Etats-Unis et l'Europe pouvaient faire pour favoriser la réalisation dans le monde d'idéaux communs. Le président Bush poursuivra cette conversation lors de son voyage en Europe, du 21 au 25 février. "Nous qui sommes du bon côté en ce qui concerne la liberté avons l'obligation d'aider ceux qui ont eu la malchance de naître du mauvais côté", a-t-elle dit.
Après avoir décrit de façon plus détaillée le nouveau chapitre qu'elle envisageait pour des relations américano-européennes fondées sur des possibilités communes plutôt que sur des menaces communes, Mme Rice a parlé de favoriser les réformes démocratiques au Moyen-Orient, en général, et en Afghanistan et en Irak, en particulier.
Elle a fait état des mesures prises afin d'encourager le pluralisme économique, l'économie de marché et l'essor de la société civile dans le cadre de l'Initiative de partenariat avec le Moyen-Orient élargi et l'Afrique du Nord.
Tout comme le président Bush l'a dit, Mme Rice a admis que l'essor de la liberté dans le monde serait l'œuvre de nombreuses générations, mais elle a souligné qu'il s'agissait d'une tâche urgente, qu'on ne pouvait reporter, dans le monde arabe et dans le monde musulman.
En Irak, a-t-elle dit, "le partenariat transatlantique doit relever le défi devant lequel le peuple irakien nous a placés. Nous devons apporter un soutien aux Irakiens alors qu'ils créent leurs institutions politiques. Nous devons les aider en ce qui concerne la reconstruction et le développement économique, et nous devons rester à leurs côtés pour assurer la sécurité tant qu'ils ne peuvent pas prendre totalement en charge cette tâche."
Mme Rice a aussi invité l'Europe à se joindre aux Etats-Unis pour faciliter le règlement du conflit israélo-palestinien. Outre ce que les Israéliens et les Palestiniens doivent faire à cet effet, "il nous faut tous dire clairement que l'Iran et la Syrie doivent cesser d'apporter un soutien aux terroristes qui tentent d'anéantir toutes les occasions de paix, a-t-elle déclaré. C'est là la meilleure occasion de paix que nous sommes susceptibles d'avoir au cours des quelques années à venir. Nous agissons pour permettre aux Israéliens et aux Palestiniens de la saisir. Le président Bush est résolu à saisir cette occasion. Je le suis moi-même. Nous le sommes tous."
En conclusion, la secrétaire d'Etat a déclaré : "Le développement, la transparence et la démocratie se renforcent mutuellement. C'est pourquoi l'essor de la liberté dans le cadre de l'Etat de droit est notre meilleur espoir de réaliser des progrès."
Les Etats-Unis, a-t-elle dit, ont tout à gagner d'avoir une Europe forte pour partenaire dans la construction d'un monde meilleur et plus sûr. "Que chacun de nous amène à la table ses idées, son expérience et ses ressources. Discutons et décidons ensemble comme nous pouvons les utiliser le mieux en faveur de la démocratisation."
A l'issue de son discours, Mme Rice à répondu à des questions portant sur des sujets relatifs notamment à la démocratisation de l'Irak et aux armes biologiques. article retransmis par : acharif moulay abdellah bouskraoui