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Dis-moi qui t'a rendu visite...
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18 janvier 2006 18:43
source:
www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN15016dismoetisiv0

Dis-moi qui t'a rendu visite...
- 15 janvier 2006 - par FARID ALILAT

De tous les pays de la région, c'est le Maroc qui a accueilli le plus grand nombre de personnalités extra-africaines en 2005. Mais, depuis que la Libye est devenue dréquentable, on s'y bouscule aussi. Suite de notre enquête (voir J.A.I. n° 2348) sur les voyages officiels en Afrique l'an dernier.

L'année 2005 commence sous de bons auspices pour les relations hispano-marocaines. Trois jours durant, les 17, 18 et 19 janvier, le royaume chérifien reçoit avec faste le roi d'Espagne, Juan Carlos, et son épouse, la reine Sofia. Cette visite, la première depuis la mort de Hassan II en juillet 1999, va sceller la réconciliation entre les deux pays. Fini la brouille après la grave crise qui a opposé Rabat et Madrid sur la souveraineté de l'îlot Leila (Perjil pour les Espagnols) ? Certainement. Désormais, les relations entre les deux monarchies sont empreintes de sérénité. Discours solennel prononcé à la tribune du Parlement marocain, séjour à Marrakech et escapade à Tanger, le roi Juan Carlos et la reine Sofia ont droit à un accueil royal. Au cours de son voyage, le souverain espagnol ne manque pas de distribuer les bons points à l'endroit des dirigeants marocains. Il loue les vertus de la réforme de la Moudawana, le code de la famille, salue le projet de loi sur les partis politiques et vante les efforts de démocratisation entrepris par Mohammed VI.
À Rabat, un président chasse un roi. Après Juan Carlos, c'est au tour du chef d'État mexicain Vicente Fox d'entreprendre une tournée au Maroc du 10 au 12 février. Au menu des discussions : la promotion des échanges entre les deux pays ainsi que la question du Sahara occidental. Le lobbying marocain aura porté ses fruits. Ayant reconnu la RASD (République arabe sahraouie démocratique) depuis longtemps, le Mexique opte aujourd'hui pour « une neutralité positive ». Le samedi 12 février, le président mexicain est accueilli à l'aéroport international d'Alger par le président Bouteflika. Le lendemain, Mexicains et Algériens conviennent de quatre accords de coopération dans les domaines de l'énergie, de la protection des végétaux, de l'éducation et de la circulation des personnes.

La Tunisie aura été la dernière escale africaine pour le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin avant son départ de Matignon le 31 mai. À Tunis, les 30 et 31 janvier, Raffarin déclare que la France continuera à être l'avocat de la Tunisie auprès des instances européennes avec conviction et loyauté. « Nous encourageons la Tunisie à progresser sur la voie de la modernisation politique et démocratique », affirme l'ancien chef du gouvernement français.

Le Maroc est un royaume cher au coeur de son successeur Dominique de Villepin. C'est avec une « grande émotion » que le Premier ministre français retrouve son « pays d'enfance » - Dominique de Villepin est né à Rabat le 17 octobre 1954 -, lundi 26 et mardi 27 septembre, pour une visite officielle à la tête d'une importante délégation composée de ministres, d'hommes d'affaires et de journalistes. Au terme de deux jours de rencontres, sept contrats, d'un montant global de 600 millions d'euros, sont signés.

Entre Paris et Rabat, les relations sont au beau fixe. Le 12 juillet, le nouveau ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy ne manque pas de le rappeler. « Nos deux pays ont une vision commune sur les grands problèmes internationaux et régionaux », précise-t-il au sortir d'une entrevue avec le roi. Deux mois plus tard, le chef de la diplomatie française est à Tunis pour son premier déplacement dans ce pays depuis sa nomination au Quai d'Orsay.

Le Maroc, la Tunisie, mais point d'escale en Algérie. Le ministre français des Affaires étrangères serait-il indésirable à Alger ? Possible... On y reprocherait à Philippe Douste-Blazy d'être l'un des initiateurs de la désormais célèbre loi du 23 février 2005 invitant les enseignants à souligner le rôle positif de la colonisation française.

Décidément, le Maroc attire Dominique de Villepin. Le 16 novembre, il est de retour dans la capitale marocaine pour assister au lancement des cérémonies commémoratives du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Maroc. À Rabat, le Premier ministre se fend d'une déclaration aux accents grandiloquents : « Aujourd'hui comme au lendemain de l'indépendance, annonce-t-il, la France se tient résolument aux côtés du royaume et veut accompagner les grands chantiers de sa modernisation et de son développement. En retour, le Maroc n'a cessé de partager le meilleur de lui-même avec la France, notamment à travers ses écrivains, ses artistes qui apportent tant à notre culture. »

Depuis que la Libye est redevenue un pays fréquentable, on s'y bouscule pour conclure de juteux contrats. La décision des autorités libyennes de renoncer à leur programme nucléaire offre de réelles perspectives d'affaires pour les pays européens. C'est ainsi que les 5 et 6 janvier le Premier ministre polonais Mark Belka est à Tripoli pour une visite officielle. Outre la signature d'un accord bilatéral sur la non-prolifération des armes de destruction massive, la Pologne propose son aide pour la liquidation des armes chimiques et la conversion de l'industrie chimique libyenne en production civile. De retour à Varsovie, le chef du gouvernement polonais indique qu'il rentre de Libye « avec tout un paquet de propositions de coopération dans les secteurs chimique, pétrolier et de défense ». Dans l'objectif de moderniser son arsenal militaire, acquis il y a vingt ans auprès des pays du bloc soviétique, Tripoli pourrait acquérir auprès de la Pologne des chars d'assaut, des hélicoptères, des radars et du matériel de télécommunication.

La levée de l'embargo européen sur les livraisons d'armes à la Libye aiguise l'appétit des marchands de canons. À peine le Premier ministre polonais reparti que la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, débarque dans la capitale libyenne. Ce déplacement vise à fixer le cadre des futures relations de défense entre la France et la Libye, pays jugé désormais par Paris comme un « interlocuteur incontournable ». Cette visite sera suivie quelques mois plus tard, précisément le jeudi 6 octobre, par une escale de 24 heures à Tripoli de Nicolas Sarkozy, ministre français de l'Intérieur. Motif principal : la lutte contre l'immigration clandestine d'origine subsaharienne en direction de l'Europe. Confrontée à l'arrivée massive de clandestins subsahariens, la Libye abrite de nombreux camps de réfugiés, tous candidats à l'immigration.

Jadis un État voyou dirigé par un « fou », la Libye est aujourd'hui dans les bonnes grâces de Washington. Après la visite en juin 2004 de William Burns, alors secrétaire d'État adjoint pour les affaires du Moyen-Orient, suivie de plusieurs déplacements d'officiels, de sénateurs et de délégations commerciales, c'est autour de David Welsh, sous-secrétaire d'État pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, de se rendre à Tripoli le 10 décembre. Distancés par les Européens, les Américains tentent de renouer le fil du dialogue avec ce pays de l'Afrique du Nord dont les richesses pétrolières suscitent tout leur intérêt.

Mars est le mois des retrouvailles entre la Turquie et la Tunisie. C'est aussi la première fois depuis son accession à la tête du gouvernement en 2003 que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan se rend au Maghreb. Ces deux jours de visite (29 et 30 mars) sont essentiellement marqués par la décision de mettre en application dès le mois de mai 2005 un traité de libre-échange entre les deux pays. La Tunisie et la Turquie étant deux grands producteurs de textile, cet accord vise à faire face aux conséquences du démantèlement des Accords multifibres (AMF) qui imposaient des quotas d'exportation aux pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

De Tunis, le chef du gouvernement turc s'envole vers Rabat sans passer par Alger. Deux jours de discussions aboutissent à la signature de quatre accords sur la coopération en matière de santé et de sciences médicales, sur la prévention des maladies qui attaquent les végétaux et sur le transfert de technologies routières adaptées aux régions montagneuses. La venue de Recep Erdogan, dont la formation politique, l'AKP (Parti de la justice et du développement), est d'obédience islamiste, est également l'occasion d'évaluer l'expérience en oeuvre à Ankara. « Les Marocains, écrit le journal L'Économiste, se demandent s'il n'y aurait pas dans l'évolution turque des idées applicables au Maroc. »

En 2005, l'Algérie n'a pas eu le privilège d'accueillir autant des personnalités de haut rang que lors des précédentes années. La visite la plus significative aura été celle de Mohammed VI en mars à l'occasion du 17e sommet de la Ligue arabe. Son entrevue de deux heures avec le président Bouteflika laissait espérer d'importantes décisions, notamment la réouverture des frontières entre les deux pays. Il n'en fut rien. La dernière personnalité à se rendre à Alger au mois de décembre n'est autre que le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo De Rato. Dans une conférence de presse organisée au lendemain de son arrivée, ce dernier félicite le gouvernement algérien pour la bonne conduite des réformes économiques. Une fois n'est pas coutume, un directeur du FMI de passage à Alger ne sera pas reçu en audience par le chef de l'État. Et pour cause : ce dernier se trouvait en convalescence dans un hôpital parisien.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/01/06 18:43 par bikhir.
N
18 janvier 2006 19:21
C'est pas le nombre de visiteurs qui comptent, mais le résultat des rencontres.
z
18 janvier 2006 21:01
oui, sauf qu'il faut des rencontres a la base pour qu'il y ait des resultats a la fin..
 
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