Deux incendies en quatre jours à Paris, aucune piste exclue
PARIS (Reuters) - Une hypothèse criminelle n'est pas exclue pour les incendies de deux immeubles qui ont fait 24 morts en quatre jours à Paris mais cette hypothèse n'est pas privilégiée, ont déclaré mardi les enquêteurs.
Ceux-ci étudient la piste de l'installation électrique de fortune de l'immeuble sinistré lundi soir dans le IIIe arrondissement, a déclaré le directeur adjoint de la police judiciaire parisienne, Jean-Jacques Herlem.
Pour les deux sinistres, il a précisé que les analyses scientifiques n'avaient pas permis pour l'instant de trancher entre un geste criminel ou un accident.
"Quand on n'exclut aucune hypothèse, on n'exclut donc pas une hypothèse criminelle et donc celle de l'incendiaire, mais ce n'est pas une hypothèse qui est privilégiée, loin de là, dans les deux cas", a-t-il expliqué.
L'incendie d'un immeuble du XIIIe arrondissement, dans la nuit de jeudi à vendredi, a fait 17 morts, dont de nombreux enfants, et sept personnes ont péri dans le sinistre de lundi soir dans le IIIe. Dans les deux cas, les victimes étaient d'origine africaine.
Prié de dire s'il faisait un lien entre les deux incendies, Jean-Jacques Herlem a répondu qu'il sera impossible de répondre à cette question tant que les causes des départs de feux ne seront pas établies.
Il a confirmé que les enquêteurs avaient établi la présence dans l'immeuble du IIIe arrondissement d'une "installation électrique de fortune, à la fois collective et dans la desserte individuelle des logements, qui relève du bricolage".
Le commissaire a cependant précisé que la police judiciaire n'avait pas encore entendu EDF pour savoir si un vrai compteur avait été installé dans le bâtiment.
Il a laissé entendre qu'il n'y avait pas d'abonné au gaz dans l'immeuble et a souligné qu'il était trop tôt pour dire si l'explosion entendue par des riverains avait précédé ou suivi le départ du feu.
Dominique Planquelle, procureur adjoint, a souligné les difficultés rencontrées par les spécialistes du laboratoire de police scientifique, les pompiers ayant été contraints d'enlever des gravats pour éviter un écroulement de l'immeuble.
Elle a précisé que le feu s'était déclaré "soit au premier étage, soit au rez-de-chaussée des parties communes".
Jean-Jacques Herlem a estimé que les auditions des témoins, y compris les ouvriers ou acteurs sociaux qui sont intervenus sur le site, devraient permettre de faire progresser l'enquête, de même que les expertises complémentaires.
Concernant l'immeuble du XIIIe arrondissement, les enquêteurs n'ont pas retrouvé dans un premier temps de traces d'explosifs ou d'hydrocarbures mais une contre-expertise est en cours.
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