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Détectives privés : Le juteux business de l’adultère
13 juillet 2009 00:10
Abdessamad Taghi sort de sa voiture couleur gris clair. Il ôte ses lunettes de soleil, laissant voir un regard vif et attentif. Derrière cette apparence commune de quadragénaire, se cache un détective privé. Une activité encore méconnue au Maroc, du moins pour le grand public. N’empêche, l’agent Taghi, basé à Mohammédia, a déjà du pain sur la planche. « Depuis des mois, je suis débordé par la charge de travail. Je traite 5 affaires en même temps », précise le détective. Divorces, infidélités, personnes portées disparues, escroquerie, faux et usage de faux, chèques en bois... la liste est longue. « J’ai traité plus d’une centaine d’affaires depuis que j’ai commencé à exercer il y a 8 ans », poursuit-il.

Bien que ce soit une activité récente au Maroc, l’enquête des détectives en affaires gagne du terrain. « A partir de 5.000 DH, l’on peut déblayer le terrain, vérifier les soupçons et passer aux preuves tangibles », souligne le détective. « Des avocats m’envoient souvent des clientes à la recherche de preuves concrètes pour accélérer la procédure du divorce. Parfois, il suffit de quelques bonnes photos et le tour est joué pour gagner le procès », annonce un autre détective qui préfère garder l’anonymat. Sans micro ni caméra de nuit comme dans les films américains, les enquêteurs font l’affaire. Les problèmes de couple, notamment l’adultère, se taillent la part du lion des affaires traitées jusque-là. Ces dossiers représentent 90% du chiffre d’affaires du cabinet du détective Taghi. A ce titre, les femmes constituent l’écrasante majorité de la clientèle. Sauf que le recours aux services d’un détective privé n’est pas un réflexe systématique pour les affaires de couple. Les opinions divergent auprès des femmes : « Si mon mari me trompe, je préfère ne pas le savoir. Il est donc impensable pour moi de recourir aux services d’un détective », témoigne une jeune Casablancaise. D’autres, par contre, n’y voient pas d’inconvénient, du moment que ça peut révéler la vérité.

Abdessamad Taghi, comme son confrère Rachid Mounacifi, détective privé à Marrakech, affirme qu’il est également sollicité par des entreprises : enquêtes sur les CV, vol de marchandises, recel, concurrence, recouvrement... sont autant d’affaires traitées. Des agences étrangères de détectives, européennes notamment, sollicitent leur aide, surtout pour les affaires de disparition sur le territoire marocain. Mais pour mener à bien leurs missions et intervenir sur le terrain, les détectives privés sont obligés d’avoir des relations étroites avec la police. Souvent, inspecteurs et détectives font équipe et interviennent ensemble. « Nous avons une collaboration assez étroite avec la police pour avoir des renseignements, mais pas de manière officielle bien sûr », souligne Mounacifi.

Sauf que certains agents ne voient pas d’un bon œil l’activité de détective. Ils préfèrent la voie officielle et classique. « Seule la police est habilitée à mener des enquêtes. Si on laisse faire ce genre d’activité, ce sera l’anarchie totale avec des prises de risque inutiles », avertit un jeune policier pour qui le passage par l’académie reste indispensable. Pourtant, les « Colombo » marocains font valoir leurs compétences. Généralement, ce sont des anciens de la sûreté nationale, l’armée ou des agents ayant fait carrière dans la sécurité, surtout à l’étranger. Ils ont généralement des parcours assez différents. Taghi, par exemple, a commencé dans la sécurité au Maroc. Pour perfectionner ses connaissances, il a dû suivre une formation, sanctionnée par un diplôme belge. Rachid Mounacifi, lui, a fait une longue carrière dans la sécurité en Suède. En 2004, il décide de rentrer au pays pour monter une entreprise de sécurité et de gardiennage à Marrakech. Mounacifi est également président de l’Association professionnelle des agences de sécurité au Maroc.

Mais le parcours le plus atypique revient à Myriam Marzak, première et unique femme détective privée au Maroc. Après un baccalauréat au lycée Lyautey de Casablanca, Marzak part étudier en France. A Montpellier, elle s’inscrit dans la faculté de médecine et entame en même temps une formation en recherche et investigation pour détectives privés. En 1991, elle intègre un ministère français, en tant qu’agent d’investigation, du fait de sa double nationalité franco-marocaine. Un an après son embauche, elle est détachée pour suivre une formation continue au Canada. C’est en Amérique du Nord qu’elle aiguise ses armes En plus des cours de repérage, de filature, de morphopsychologie, de photographie et de droit, Marzak passe par une formation dans les services militaires. En 2003, elle a plus de 10 ans d’expérience et décide de rentrer au Maroc pour investir, avec son mari, dans une société de sécurité et de gardiennage à Casablanca.
13 juillet 2009 00:11
Statut juridique

Faute de cadre juridique, les détectives ont dû anticiper et contourner la loi en créant des sociétés de sécurité. La nouvelle activité a pris de court le législateur qui n’a pas encore concocté un texte dédié. « J’ai contacté toutes les institutions concernées, secrétariat général du gouvernement, ministère de l’Intérieur... pour la régularisation de notre activité, en vain », affirme Taghi. En attendant, c’est le flou : « Le métier n’est ni autorisé, ni interdit », ajoute-t-il. Officiellement, ils sont « agents de recherche et d’investigation ». L’autorisation d’exercice est délivrée par le ministère de l’Intérieur. Ce vide juridique accentue les réticences au développement de cette activité. Pour certains, « c’est une atteinte à la liberté et à la vie privée des gens ». Un témoignage corroboré par l’avis d’une jeune Casablancaise : « Cela ne correspond pas à nos traditions ». La mémoire des Marocains, influencés par les clichés des films américains : Colombo, Sherlock Holmes... en est aussi pour beaucoup. Du coup, l’activité est perçue comme une intrusion.

D’autant plus que les frais engagés excluent une bonne partie de la population. Les services des détectives privés ne sont pas accessibles à tout le monde. Les frais d’une enquête varient en moyenne entre 5.000 et 7.000 DH. Ils peuvent atteindre des montants assez élevés en fonction de la durée, la nature de l’enquête et la difficulté de l’investigation.

Tarik HARI

www.leconomiste.com
h
13 juillet 2009 00:18
ça concerne que les high class, ... entre riches, et cette categorie de marocain, je m'en souci pas,


les pauvres marocains n'ont pas que ça a faire, il doit gagner leur pain, de quoi payer le loyer, et envoyer les enfants a l'ecole
assalam o alykoum
 
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