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Denise Masson
m
30 novembre 2006 12:20
Née en 1901 à Paris, Denise Masson est fille unique de parents très aisés. Son père, Maurice Masson, juriste et amateur d'art, a, très tôt, constitué une remarquable collection d'art impressionniste que père et fille légueront au Musée des Beaux-Arts de Lille. Dès 1911, la famille passe une partie de l'année en Algérie, dans la propriété des grands-parents maternels, en raison de la santé fragile de Denise. Elle est donc, dès le plus jeune âge, familière et imprégnée de la culture maghrébine et musulmane.

Elle reçoit, surtout à la maison, une éducation de jeune fille bourgeoise: études classiques, latin et musique, jusqu'au brevet supérieur.

En 1925, ses parents se séparent, puis divorceront, situation dont Denise souffrira toute sa vie.

C'est à cette époque, dans les années vingt, que Denise, catholique très croyante, essaie la vie de couvent, mais Denyse de la Trinité redevient Denise Masson et décide de devenir infirmière.

Idéaliste comme beaucoup de jeunes françaises catholiques de la bourgeoisie de l'époque, et toujours attachée au Maghreb, elle partage les idées du catholicisme social et de la bienfaisance pratiquées par des ordres tels que les Pères Blancs, les Frères de Foucault ou les Petits Frères de Jésus.

Elle vit une première expérience d'infirmière à Tunis et, après plus ample formation à Paris, elle s'installe, en 1929, au Maroc, alors sous protectorat français. Adhérant aux idées du premier Résident général Lyautey, elle croit en la mission civilisatrice du protectorat, mais aussi au respect et au maintien de la « marocanité » et à un futur état indépendant. Elle défendra l'utilité et les mérites du protectorat « lyautien » jusqu'à la fin de sa vie, tout en critiquant les erreurs commises par le « troupeau des énergumènes colonialistes » qui parvinrent à faire rappeler Lyautey par le gouvernement français. Selon elle, la France,

avec le départ de Lyautey, a trahi l'esprit et la lettre du protectorat.

Elle commence à travailler en tant qu'infirmière au dispensaire anti-tuberculeux de Rabat. Très vite pourtant, elle se distingue de ses compatriotes par son intérêt profond pour l'Islam et les Musulmans. Cet intérêt peut s'expliquer justement par son respect de la marocanité et donc aussi de la religion des Marocains, ou bien y cherchait-elle une intensité de foi, traditionnelle et conservatrice, qu'elle ne trouvait plus dans le christianisme. Elle se lance également dans l'apprentissage de l'arabe classique et dialectal - écrit plutôt que parlé - à l'Institut des Hautes Etudes.

En 1930, elle devient directrice du dispensaire antituberculeux dans la médina de Marrakech.

Elle cesse de travailler comme infirmière en 1932, ce qui lui est possible grâce à la fortune familiale, et elle se consacre, de plus en plus, à des études destinées à démontrer les points communs et les divergences des trois grandes religions monothéistes - le christianisme, l'islam, le judaïsme - sans jamais recourir au syncrétisme.

En 1938, elle s'installe à Marrakech, Derb Zemrane, dans le riad qui porte aujourd'hui son nom et qu'elle ne quittera plus jusqu'à sa mort.

Offert par ses parents, comme ses appartements de Paris et de Villefranche-sur-Mer où elle passe l'été, ce riad devient sa « tour d'ivoire » et lui permet de vivre sa vie « d'excentrique », comme elle se proclame, au sens propre du terme, de solitaire travailleuse avec peu d'amis et de contacts en dehors de son travail.

En effet, enracinée dans son identité de française chrétienne, avec un penchant pour l'aile conservatrice de l'église catholique, elle reste à l'écart de la plupart de ses compatriotes qu'elle trouve « pas fréquentables » et « mal élevés », et en même temps de la culture marocaine et de l'Islam, qu'elle étudie, admire, et critique, en observatrice.

En 1939, son père et sa deuxième femme la rejoignent à Marrakech où son père décède en 1947.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale elle reste au Maroc mais prend ses distances avec ses compatriotes et ses co-religionnaires ; partisans de la collaboration et du maréchal Pétain. Selon une rumeur, elle aurait été fichée au consulat de Marrakech.

Dès 1940, elle se lance dans un projet de formation adéquate (« islamo-marocaine ») d'assistantes sociales pour l'Afrique du Nord, sous l'égide de Lucien Paye, à l'époque directeur de l'enseignement musulman au Maroc. A partir de 1944, attachée à l'Instruction publique du gouvernement provisoire d'Alger, elle prévoit, en fait, un service social favorisant l'adaptation des Marocains à une civilisation moderne, à l'aide d'assistantes sociales connaissant parfaitement la culture et les mœurs marocaines, et surtout l'arabe. Mais elle démissionne en 1947, déçue qu'on ne suive pas ses conseils, surtout en matière de l'apprentissage de l'arabe, et soupçonnant l'appareil colonialiste de ne pas vraiment vouloir l'émancipation du Maroc et de la femme musulmane.

En effet, elle est, par principe, pour l'indépendance du Maroc et soutient les « légitimes revendications » des Marocains. Pourtant, l'indépendance décevra ses espoirs.

Elle reprend ses études après l'échec du projet de service social, influencée surtout par le grand orientaliste Louis Massignon (« le maître » comme l'appelait Denise Masson qui l'avait rencontré en 1932), par le théologien chrétien Louis Gardet et par le mouvement d'orientalisme catholique et de réflexion chrétienne sur l'Islam pratiqué au Maghreb. En 1958, elle publie Le Coran et la Révélation judéo-chrétienne aux éditions Adrien Maisonneuve.

Ayant commencé, pour ses études portant sur les points de contacts entre les trois religions monothéistes, à traduire elle-même des extraits du Coran, elle décide de le traduire en entier, et en 1967 , sa traduction - dans la mesure où l'on peut parler de traduction du Coran, qui est, pour les Musulmans, la transcription de la parole de Dieu - paraît chez Gallimard dans la Bibliothèque de la Pléiade. Bien que Denise Masson se soit fortement appuyée sur des traductions déjà existantes, par exemple celle de Régis Blachère, c'est elle qui produit le texte français le plus lisible. Sa traduction reste, jusqu'à ce jour, la plus vendue et une des plus recommandées, surtout en raison de son style fluide et concis et de sa véritable qualité littéraire. C'est sans doute son plus grand accomplissement d'avoir rendu le Coran plus accessible pour le lecteur français.

Dans sa préface de cette traduction, Jean Grosjean écrit : « Le texte coranique est un sacrement : il apporte la grâce de le croire . Sa naissance fut miracle. Est-ce qu'un traducteur peut faire un miracle ? Il peut, du moins, à force de respect pour ce texte, en livrer le reflet. Denise Masson l'a humblement et patiemment essayé et arrive par une sorte d'ascèse, à rendre contagieux le mouvement du langage. »

En 1976 paraît Monothéisme coranique et Monothéisme Biblique , en 1983, Les Trois Voies de l'Unique , en 1986, L'eau, le feu, la lumière, et en 1989, son ouvrage semi-autobiographique Porte Ouverte sur un Jardin Fermé (tous aux éditions Desclée de Brouwer)

Elle décède en 1994 à Marrakech.

Denise Masson était une femme solitaire et déterminée ; un esprit original et une grande travailleuse. Ni universitaire, ni prosélyte, cette chrétienne en terre d'Islam a dédié sa vie à ses études religieuses comparées et à la « compréhension fraternelle » entre religions monothéistes. Ascétique avec des goûts de luxe, dure et affectueuse, ses contradictions en font sa singularité.

ifm.ma
30 novembre 2006 15:55
et puis apres et la suite k'est elle devenue ?
R
23 décembre 2006 00:28
Le christianisme n'est pas un religion monothéiste, mais polyteiste, le fils le pere et le saint esprit forme un trinité. Donc 3 divinités.

Salam
C
23 décembre 2006 13:28
Citation
Rifian84 a écrit:
Le christianisme n'est pas un religion monothéiste, mais polyteiste, le fils le pere et le saint esprit forme un trinité. Donc 3 divinités.

Salam


Qui sont alors ces Nasârâ que le Coran range parmi les gens du Livre monothéistes? Des gens aussi connus que les Sabéens? Et ceux qui pratiquent le judaïsme sont-ils les mêmes que ceux qui ont divinisé Uzayr et sont donc aussi des polythéistes?



Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/12/06 13:29 par Cyril.
R
23 décembre 2006 13:57
Citation
Cyril a écrit:
Citation
Rifian84 a écrit:
Le christianisme n'est pas un religion monothéiste, mais polyteiste, le fils le pere et le saint esprit forme un trinité. Donc 3 divinités.

Salam


Qui sont alors ces Nasârâ que le Coran range parmi les gens du Livre monothéistes? Des gens aussi connus que les Sabéens? Et ceux qui pratiquent le judaïsme sont-ils les mêmes que ceux qui ont divinisé Uzayr et sont donc aussi des polythéistes?

Le Coran dit que parmi les gens du livre il ya en qui sont correctes et d'autres pas, pour la divinité uzayr c'était une secte juive Mouhammed saw les avait rencontré, et Dieu lui indiqué qu'il devait arreter de le prendre pour son fils.

Pour répondre a ta question oui les chrétiens actuels sont polytéistes.
1+1+1=3 , 3 en 1 j'ais jamais compris...
C
23 décembre 2006 20:51
Rifian

Ma question concernait les gens que le Coran appelle chrétiens. Qui sont-ils?
R
23 décembre 2006 22:19
Citation
Cyril a écrit:
Rifian

Ma question concernait les gens que le Coran appelle chrétiens. Qui sont-ils?

Ce sont les gens du livres, le Coran ne dit pas qu'ils sont monotheiste, il ne dit également pas qu'ils sont polyteiste mais vu leurs croyances moi je vous dis qu'ils sont polyteistes.
On remarque également que parmi les gens du livre il y'en a qui sont resté fideles a Dieu, mais actuellement les chrétiens sont tous égarés.
C
24 décembre 2006 11:03
Citation
Rifian84 a écrit:
Ce sont les gens du livres, le Coran ne dit pas qu'ils sont monotheiste, il ne dit également pas qu'ils sont polyteiste mais vu leurs croyances moi je vous dis qu'ils sont polyteistes.
On remarque également que parmi les gens du livre il y'en a qui sont resté fideles a Dieu, mais actuellement les chrétiens sont tous égarés.


Je voulais savoir si les gens du Livre appelés Nasara sont les chrétiens.

Tu me dis que ce sont bien eux. Le problème c'est que tu rajoutes ensuite "actuellement", comme s'il y avait deux sortes de chrétiens: ceux de maintenant et ceux d'autrefois.

Comme ceux de maintenant ont exactement les mêmes croyances que ceux d'autrefois, j'aimerais que tu précises la différence que tu trouves entre les deux. S'il y en a une évidemment.

Quand tu dis "fidèles à Dieu" tu veux dire quoi car les chrétiens se disent tous fidèles à Dieu.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 24/12/06 15:31 par Cyril.
R
24 décembre 2006 14:52
Citation
Cyril a écrit:
Je voulais savoir si les gens du Livre appelés Nasara sont les chrétiens.


Oui ce sont des chrétiens mais probablement différend de ce de maintenant.

Tu me dis que ce sont bien eux. Le problème c'est que tu rajoutes ensuite "actuellement", comme s'il y avait deux sortes de chrétiens: ceux de maintenant et ceux d'autrefois.

Oui le christianisme a évoulué au cours de l'histoire, maintenant il ya les protestant, TJ, maintenat la mode c'est de carrément dire que jésus est Dieu.

Comme ceux de maintenant ont exactement les mêmes croyances que ceux d'autrefois, j'aimerais que tu précises la différence que tu trouves entre les deux. S'il y en a une évidemment.

les chrétiens d'avant été trés trinitaire, ceux de maintenant le sont moins, car la bible ne parle de trinité, dans l'AT Dieu est UN, en plus personne ne comprend ce qu'est la trinité, a l'époque personne ne dissait que jésus est Dieu, maintenant beaucoups de chrétiens le dissent...

Quand tu dis "fidèles à Dieu" tu veux dire Allah car les chrétiens se disent tous fidèles à Dieu.


Ne joues pas sur les mots, Allah=Dieu, les arabes paiens croyaient déja en Allah dieu unique mais le probleme c'est qu'ils lui associer des divinités. C'est comme si tu dissais jéoavah n'est pas Dieu, et peu de sérieux...
 
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