Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
La démocratie made in USA à l'oeuvre en Afrique de l'est
C
9 mars 2007 16:13
La torture suit la mondialisation:elle se délocalise!


Somalie : les prisonniers fantômes d'Afrique de l'Est
LE MONDE | 09.03.07 | 14h40 • Mis à jour le 09.03.07 | 14h40
NAIROBI CORRESPONDANT

L'affaire rappelle, à s'y méprendre, le traitement subi par les suspects interpellés dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme" dans d'autres régions du monde, avec son cortège d'entorses graves aux règles du droit international. En Afrique de l'Est, un réseau régional de pays alliés de Washington et se livrant à des transferts de prisonniers hors de tout cadre légal apparaît peu à peu au grand jour.



Le premier point d'ancrage de ce réseau se trouve au Kenya. Une vague d'arrestations y a commencé, au début du mois de janvier, alors que les troupes éthiopiennes achevaient de chasser du pouvoir, en Somalie voisine, les forces de l'Union des tribunaux islamiques. Au sein de ce mouvement hétéroclite se trouvaient des éléments extrémistes soupçonnés d'héberger un petit groupe d'hommes liés au mouvement djihadiste Al-Qaida, ainsi que des combattants "étrangers" accusés par l'Ethiopie d'être liés à des organisations "terroristes". Des ressortissants de pays arabes, européens ou nord-américains s'étaient bien glissés dans les rangs des Tribunaux islamiques. Restait à établir s'ils entretenaient effectivement des liens avec des groupes proches d'Al-Qaida, comme l'affirment les autorités éthiopiennes.

Pour le déterminer, un dispositif a été mis en place, côté kényan, pour arrêter les combattants islamistes fuyant la Somalie. Le filet s'est refermé aussi bien sur des hommes que sur des femmes et des enfants qui tentaient d'échapper aux combats. Le nombre exact des personnes placées en détention dans des postes de police, surtout à Nairobi, ne peut être établi avec exactitude, la plupart des détenus n'ayant pas pu entrer en contact avec l'extérieur. En février, la Commission nationale des droits de l'homme du Kenya (KNCHR) a dénoncé "l'arrestation arbitraire et la détention, hors de tout cadre légal, de plus de soixante-dix Kényans et non-Kényans". Njonjo Mue, conseiller de la KNCHR, se désole encore : "Nous avons demandé à avoir accès aux détenus. Cela nous a été refusé, sans explication."

Depuis plusieurs semaines, le Forum pour les droits de l'homme des musulmans (MHRF) s'efforce de dresser des listes de ces détenus, incomplètes par définition. Leur dernière évaluation, vendredi 9 mars, estime à présent à 155 le nombre des détenus qui ont finalement été transférés en Somalie.

"Nous avons pu voir certains détenus en nous rendant dans les postes de police le soir, quand il est plus facile de soudoyer les officiers de garde", note un responsable du MHRF, qui ajoute : "Nous avons recueilli des témoignages de détenus qui ont été sortis de leur cellule et amenés dans des hôtels de la ville pour y être interrogés par des agents britanniques ou américains, puis ramenés dans leur lieu de détention, sans pouvoir être assistés par un avocat."

Les cellules kényanes, dans l'intervalle, ont été vidées. Dix de leurs occupants ont été libérés, tandis que la majorité a été transférée en Somalie. Les détenus se trouvent à présent à Mogadiscio, notamment dans un centre de détention à l'aéroport, ou à Baidoa, "capitale bis" du Gouvernement fédéral de transition (GFT) appuyé par l'Ethiopie.

Mais la Somalie n'est qu'un point de passage vers d'autres lieux de détention. Sur les 155 personnes en provenance de Nairobi qui y ont été envoyées, représentant, selon le KNCHR, 22 nationalités, un nombre important a déjà été transféré en Ethiopie pour y être interrogé et où, relève Amnesty International, les détenus sont "exposés au risque de tortures et de mauvais traitements".

Parmi les "transférés" de Nairobi, se trouvent des Kényans déportés par leur gouvernement, comme Bashir Hussein Mohammed Chirag. Arrêté en janvier, il a été détenu au poste de police de l'aéroport de Nairobi, où sa famille a pu le voir juste avant que les autorités l'envoient en Somalie. A Mogadiscio, il est parvenu à passer un dernier appel téléphonique avant d'être envoyé en Ethiopie.

Halima Badruddin Hussein et ses trois enfants se trouvent aussi, selon toute vraisemblance, en Ethiopie. Expulsée début février, cette Comorienne est l'épouse de l'homme le plus recherché de Somalie, Fazul Abdallah Mohamed, qui figure en quatrième position sur une liste de treize personnes (en tête de laquelle se trouve Oussama Ben Laden), recherchées par la police fédérale américaine (FBI) pour leur implication présumée dans les attentats contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi (Kenya) et Dar es-Salaam (Tanzanie).

En août 2003, Fazul Abdallah Mohamed avait échappé à la police kényane qui tentait de l'arrêter à Mombasa, sur la côte, avant de retourner se réfugier à Mogadiscio. Il est également soupçonné d'avoir orchestré depuis la Somalie l'attentat anti-israélien de Mombasa, en novembre 2002. Depuis, il se cache toujours en Somalie. Jusqu'ici, selon des sources concordantes, aucun des responsables considérés comme "extrémistes" n'a été arrêté dans le coup de filet au Kenya.

Addis-Abeba n'est sans doute pas la seule destination des suspects déportés par le Kenya. Selon une source somalienne qui a mené sa propre enquête, difficilement vérifiable, certains suspects seraient également transférés à Djibouti, où se trouve la seule base américaine d'Afrique, ou à Godé, ville de la province éthiopienne de l'Ogaden, frontalière de la Somalie, où se trouvent aussi des soldats américains.

Cette source affirme avoir pu entrer en contact avec des détenus à Godé. Ces derniers auraient aperçu, dans des cellules voisines, "des ressortissants de pays arabes arrêtés au Proche-Orient et amenés à Godé pour y être interrogés et torturés". Selon certaines sources, des suspects arrêtés au Kenya pourraient avoir été transférés vers d'autres pays. La Jordanie et le sultanat d'Oman sont cités comme des destinations probables, sans qu'il soit possible d'établir le rôle éventuel des Etats-Unis dans ces transfèrements.

Jean-Philippe Rémy
L
9 mars 2007 18:00
La torture est une abomination, elle ne se justifie en aucune maniére

mais au fait, dans ce texte ou sont les faits avérés de torture ?
A part dans le titre

Il est question d'arrestation arbitraires ... nous savons tous que les organes US implantés en Europe ou ailleur ont pratiqué la torture , mais là, dans ce texte ?
C
9 mars 2007 18:48
La Boètie:tu veux que je te fasse la lecture aussi?La cataracte guette déjà...



Extraits:


Sur les 155 personnes en provenance de Nairobi qui y ont été envoyées, représentant, selon le KNCHR, 22 nationalités, un nombre important a déjà été transféré en Ethiopie pour y être interrogé et où, relève Amnesty International, les détenus sont "exposés au risque de tortures et de mauvais traitements





Cette source affirme avoir pu entrer en contact avec des détenus à Godé. Ces derniers auraient aperçu, dans des cellules voisines, "des ressortissants de pays arabes arrêtés au Proche-Orient et amenés à Godé pour y être interrogés et torturés
L
9 mars 2007 23:32
exposés et risque

c'est ce que je dis, là dessus Amnesty à raison de crier avant que le mal se produise, ce n'est pas un rapport (qui généralement est basé sur des faits et qui sont de préférence croisés)
Doublement raison parce que le passé nous renseigne sur ces pratiques
C
10 mars 2007 11:44
Les mêmes pratiques produisent les mêmes effets.Il y a des antécédents.Les avions de la CIA qui faisaient escale à Paris,c'était pas pour transporter des touristes américains...
L
10 mars 2007 12:41
Citation
a écrit:
La cataracte guette déjà...

Non mais, attends que je te choppe et que je t'esquinte à coup de déambulatoire !

y pu de respect des vieux winking smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/03/07 12:42 par La Boetie.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook