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La démocratie dans les pays arabes
S
4 novembre 2005 15:53
La démocratie unidimensionnelle
(Mohamed Abd El Motaleb Al Houni)

Le discours des élites arabes sur la démocratie est souvent empreint d’une confusion délibérée résultant de conflits idéologiques. Les médias, chaînes satellitaires et journaux, véhiculent ce discours trompeur et l’inculquent aux gens. Son contenu est : il n’y a pas de démocratie même pas en Occident, que la démocratie occidentale n’est qu’un moyen de brider les foules et qu’elle est utilisée à des fins opportunistes et de manière intéressée. C’est-à-dire que l’Occident applique la démocratie uniquement à l’intérieur de ses frontières alors qu’à l’extérieur il fait preuve d’arbitraire, d’injustice et de despotisme. La conclusion que les élites tentent de faire parvenir à l’auditeur ou au lecteur arabe est que tous les régimes se ressemblent, qu’il n’y a pas de démocratie véritable à laquelle le citoyen arabe peut aspirer dans son désir d’améliorer ses conditions de vie, qu’il doit rejeter l’Occident avec toutes ses valeurs puisque les plus attrayantes et les plus transcendantes d’entre elles ne sont qu’un des leurres de l’hégémonie. L’Arabe moyen, perplexe, se demande alors : que faire ? Et point de réponse : l’intervenant à la TV a vite fait de disparaître le laissant à son inquiétude.

Suite aux doutes qu’on lui communique, le citoyen arabe arrive à la conclusion qu’il n’y a rien à espérer de rien, rien à réaliser, que tous les régimes du monde, qu’ils soient d’Orient ou d’Occident, se valent et que la démocratie n’est qu’un des subterfuges des intellectuels, une des balivernes de l’élite. Cela signifie que les injustices dont souffre le citoyen ne peuvent pas être imputées à l’absence de démocratie puisqu’il n’y en a point sur terre mais qu’il s’agit d’une fatalité. C’est là que réside le danger réel, celui de voir le citoyen se perdre dans un négativisme le conduisant inévitablement vers un refus de la vie, vers une glorification de l’au-delà puisque cette vie trompeuse et éphémère se présente à lui comme un long tunnel obscur.

Quand le cheikh Ben Laden vient dire dans un de ces enregistrements diffusés par les chaînes fallacieuses d’une auguste voix prophétique que la démocratie n’est qu’hérésie et athéisme, que le vrai islam rejette cette acculturation occidentale, que quiconque y adhère se perd et devient un renégat, le citoyen qui l’écoute et qui n’a pas de réponse à ses questions, en sort avec une autre conclusion à savoir le caractère antireligieux attribué par cette fatwa à la démocratie, un des méfaits de Satan et de ses agents dont on doit se prémunir par la prière chaque fois que son nom se trouve évoqué. Ainsi il pourra le jour du jugement dernier se présenter devant Dieu pur de cette maudite démocratie.
Lorsque ce citoyen voit l’armée d’occupation israélienne détruire et tuer en Palestine alors qu’il sait qu’Israël est qualifié de démocratique, le discours qu’il a entendu fait son effet et le voilà, muni d’une ceinture explosive, qui va chercher, l’âme tranquille la mort de l’autre et la sienne. L’équation qu’il établit est la suivante : la démocratie, c’est la souillure du profane, l’islam, le sacré. La guerre contre la démocratie est dès lors lutte contre l’impur et contre l’impiété.

Mais cette nouvelle donne erronée suscite maintes questions : pourquoi perdons-nous toutes les batailles ? Pourquoi continuons-nous à perdre des territoires ? Pourquoi l’ennemi progresse-t-il alors que nous sombrons dans le sous-développement ? Le prêcheur terroriste intervient alors avec sa réponse toute prête : tant que nous ne nous conformons pas au Livre sacré, à la tradition prophétique, le Ciel n’enverra pas ses anges à notre secours et nous perdrons encore des batailles, mais nous en gagnerons d’autres…
L’on se demande alors, surtout quand on est jeune ce que nous devons faire Comment pouvons-nous devenir autre pour que le Ciel change d’attitude à notre égard ?

La réponse spontanée qui fuse est que pour changer nous devons métamorphoser nos sociétés. Comment ? En mettant en place un gouvernement comme celui des Talibans qui aurait pu être le noyau du califat musulman n’eut été le complot occidental. Le moyen pour y parvenir ? La guerre civile, le peu de cas fait de la vie des enfants, des femmes et des civils dont il faut considérer la mort comme résultat de l'opposition de l’ennemi, ou comme résultat de leur collaboration avec l’État tyrannique… À chaque type d’assassinat une fatwa toute prête. Le marché des fatwas est florissant aussi bien dans les villes que dans les cavernes…
Après cet aperçu des idées dominantes dans l’esprit arabe, revenons en arrière pour poser une question importante : pourquoi a-t-on présenté la démocratie sous ce jour ? Pourquoi la rejette-t-on et la classe-t-on comme impure ? Les régimes démocratiques sont-ils le porte-étendard de la liberté et de la fraternité entre tous les peuples ? Notre salut est-il dans le refus de la démocratie à l’occidentale ?

Précisons d’abord que la démocratie, en tant que valeur civilisationnelle, n’est pas l’apanage de l’Occident ; elle est le fruit d’innovations de l’esprit humain, y compris les contributions, directes ou indirectes, de la culture arabo-musulmane du temps où Arabes et musulmans avaient une civilisation. Précisons aussi que la démocratie est le meilleur mode de gouvernement que l’homme ait pu imaginer au fil de ses expériences. C’est un mode de gouvernement et d’alternance pacifique sur le pouvoir garantissant aux peuples qui l’appliquent développement et sécurité, après des siècles de monopolisation du pouvoir et des biens avec son cortège de guerres et de catastrophes dont l’humanité a longtemps pâti. La démocratie n’a donc ni race ni identité. C’est un mode de vie permettant aux citoyens de préserver la dignité humaine à travers la participation politique, l’exercice des libertés d’expression, de réunion, de manifestation et à travers les élections. D’autre part, la démocratie n’est pas une recette qu’on peut acheter ou échanger ; c’est le point d’aboutissement d’un long cheminement fait de luttes et de sacrifices, résultant d’un développement économique et d’une maturité politique. Ce n’est pas non plus une doctrine arrêtée car c’est à chaque société de l’appliquer et d’en améliorer le rendement en fonction de ses conditions objectives et de son histoire.

Nous n’avons pas encore répondu à la question de savoir pourquoi nombre d’“ intellectuels ” arabes rejettent la démocratie. La démocratie est rejetée par trois types d’ “intellectuels ” :

Les islamistes

La mentalité islamiste n’admet pas que l’action de l’homme puisse servir de base à une société. Pour eux, tout est dans le passé. Ni le présent ni l’avenir ne nous appartiennent ; ils sont entre les mains d’une force dont nous sommes les marionnettes. Plus le présent est proche du modèle passé mythifiée, de la première société négativiste, de la glorieuse époque du califat, mieux c’est. Quand on demande à un islamiste “ Comment nous gouverner ? Qui nous gouvernera ? ”, il répond sur un ton confiant “ En reproduisant le modèle ancestral, c’est-à-dire en reproduisant la société du viie siècle et en adoptant le principe de la choura (consultation) Et le voilà qui débite des slogans religieux illustrés par un verset coranique inséré en dehors de son contexte auquel il attribue un sens qui n’est pas le sien : “ Il n’est de pouvoir que pour Dieu ”. Quand on lui rétorque que la choura ne s’est jamais réalisée dans l’histoire musulmane, que la première tentative de son application s’est soldée par un échec (à Sakifet Ibn Sa’ida que Omar a qualifiée de “ discorde dont Dieu nous a protégés ”) et que la choura ne concerne qu’une élite d’hommes désignés et non pas élus, que la société ancestrale idéale n’est qu’un mythe parce que la lutte pour le pouvoir a commencé avec la mort du prophète et avant même son enterrement, que trois califes ont été assassinés, que le mot hukm “ pouvoir ” au sens politique ce mot étant employé dans le Coran dans le sens de “ jugement juridique” et le mot correspondant à “ pouvoir politique ” était amr [§]. Faute d’arguments, il n’a alors d’autre réponse que de vous taxer d’athéisme et d’hérésie. Je crois qu’il est vain de polémiquer avec ces groupes parce qu’il s’agit de deux logiques différentes. La logique passéiste des islamistes hypothèque le présent dans une fin de l’histoire prématurée. Notre logique, elle, est rationnelle, et cherche à ce que le présent soit une aspiration vers l’avenir, une aspiration capable de tirer profit de toutes les expériences humaines accumulées et qui considère l’histoire comme un processus et non comme une fin.

Les intellectuels du pouvoir

L’intellectuel arabe rattaché de manière organique aux régimes en place, considère la démocratie comme le pire ennemi de ses maîtres dans des pouvoirs qui sont la négation de la démocratie et qui voient dans la démocratie leur propre négation. Mais comment un intellectuel laïc peut-il rejeter la démocratie ?
Ce type d’intellectuels confond Occident et démocratie. Ils essayent de faire croire aux gens tantôt que la démocratie n’est valable qu’en Occident étant donné qu’il a des spécificités autres que les nôtres et essayent tantôt d’attribuer à l’Occident, impérialiste et comploteur, notre sous-développement et notre inaptitude à instaurer la démocratie. Mais en fin de compte, ils sont unanimes pour dire que la démocratie pourra être adoptée lorsque prendront fin les circonstances exceptionnelles que nous vivons sous l’occupation israélienne des territoires arabes. Pour l’heure “ aucune voix ne doit s’élever sur celle de la bataille ”.

Au premier argument, il peut être répondu que la démocratie, nous l’avons déjà dit, n’est ni orientale ni occidentale. Pour ce qui est de la responsabilité de l’Occident dans notre sous-développement, cela n’est vrai que pour la période de la colonisation directe. Au départ des colons, ce sont les enfants du pays qui ont pris les rênes du pouvoir et tout ce qu’ils ont fait, c’est de dilapider des fortunes pour rester au pouvoir, aux dépens du développement. Par ailleurs, ce sont eux qui ont accepté de collaborer avec l’étranger pour préserver leurs intérêts, pour obtenir le silence de l’Occident sur leur corruption, leur violation des droits de l’Homme les plus simples, leur irrespect de toutes les manifestations de la société civile, leur utilisation des institutions officielles et des biens publics comme un butin partagé avec les castes qui les soutiennent. Nous avons longtemps mis sur le compte de l’Occident tous nos échecs et tous nos maux. Aujourd’hui, il n’est plus possible de se dérober à ses propres responsabilités. L’idée que la démocratie peut être adoptée après la fin des circonstances exceptionnelles que nous vivons, c’est-à-dire l’occupation israélienne, est un faux-fuyant inacceptable car la société arabe ne pourra nullement se libérer de cette occupation tant qu’elle est gouvernée par de tels régimes qui considèrent que leurs peuples sont plus dangereux qu’Israël même. La libération des territoires occupés ne pourra avoir lieu que par une forme de participation des peuples au gouvernement. Les armées arabes sont conduites à chaque fois vers la défaite. Ce sont des armées vaincues d’avance par l’effet de la tyrannie et du totalitarisme de ces régimes. Par ailleurs, ce ne sont plus des armées destinées à combattre en dehors des frontières ; elles ont été transformées en forces de police menaçant des peuples damnés. Les armes que nous voyons dans les défilés militaires ne sont plus employées contre l’ennemi ; elles sont utilisées pour intimider le peuple. C’est une simple démonstration de force devant les peuples. Nombre de chefs de ces armées perçoit bakchichs et pots-de-vin et finit par accepter toutes les formes de corruption en vue d’un seul objectif : serrer l’étau sur le peuple.

Les idéologues de la réaction inverse

Cette catégorie d’intellectuels font preuve de paresse d’esprit parce qu’elle recourt toujours à la simplification des problèmes les plus complexes, s’ingénient à vilipender leur ennemi même quand ils ne trouvent pas d’ennemi correspondant aux accusations qu’ils portent. Ils vous diront : puisque c’est l’Occident qui a fait connaître la démocratie, nous la rejetons parce que ce qui vient de l’ennemi ne peut être qu’une catastrophe pour nous. C’est pourquoi nous les appelons ici “ les idéologues de la réaction inverse ”. Selon eux, tout ce que fait l’Occident ne peut être que nuisible pour l’Orient, tout ce à quoi il croit est forme d’athéisme. Il concède à peine qu’on puisse emprunter à l’Occident son progrès matériel et sa technologie, quant aux idées et à la culture, il s’agit là de tabous qui ne peuvent être abordés.
Cette catégorie d’idéologues nous rappelle la philosophie de l’histoire fondée sur l’opposition, sur l’action et la réaction, sur la nécessité pour une action d'être de force égale celle à quoi elle s’oppose telle qu’on peut la lire chez Ibn Taymiya dans son ouvrage intitulé Iqtidâ’ al-sirât al-mustaqîm mukhâlafat ashâb al-jahîm [**]. Tout se passe ici comme si l’homme était une masse inerte sans volonté ni liberté de choix, comme s’il n’y avait pas d’alternative autre que la chose ou son contraire. Une philosophie proche du manichéisme moral de la pensée islamique qui ignore l’existence de couleurs autre que le noir et le blanc.

L’idéologue souffre de cécité, il est l’aveugle par excellence : il ne peut rien voir sans le prisme idéologique qui lui montre le monde tel qu’il l'imagine et non pas tel qu’il est réellement. En outre, c’est l’absence d’esprit critique chez l’élite qui a engendré ce type d’intellectuels vociférant que le monde peut changer par la force des figures rhétoriques.

Ce qu’il convient de rappeler, c’est que nombre d’intellectuels arabes – je ne dis pas tous – sont soit inféodés au régime soit essayent tous les jours de prendre le train des aspirations légitimes et exaltées des masses populaires. Au lieu de leur révéler les leurres qui les cernent de tous côtés, on les voit s’ingénier à les caresser dans le sens du poil en rappelant la grandeur réelle ou fictive d’antan, projetant les lueurs du passé sur un présent piteux et les berçant pour qu’elles s’endorment sur les lauriers du passé. Le résultat final est que chaque individu de cette nation se cherche une place sous la couverture poussiéreuse de l’histoire se laissant aller à une névrose collective pour ne pas sombrer dans une douloureuse névrose individuelle.

Il nous reste à répondre à la dernière question : la démocratie est-elle le porte-étendard de la liberté et de la fraternité entre peuples ? Si la réponse est affirmative, pourquoi donc les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité de la Révolution Française se sont-elles transformées en un détestable colonialisme qui a dominé tous les peuples de la terre et commis à leur encontre les pires formes d’injustice et d’oppression ? Si la démocratie est porteuse de toutes les valeurs civilisationnelles pourquoi donc l’Occident démocratique s’est-il fait le complice de tous les régimes dictatoriaux pendant la guerre froide ? Si Israël est un pays démocratique pourquoi occupe-t-il un autre peuple contre lequel il commet en direct sur les chaînes de TV, au vu et au su du monde entier, meurtres et dépossessions.

Pour répondre brièvement à cette question, nous devons tout d’abord admettre que la démocratie est un moyen grâce auquel une société met un frein aux conflits inciviques ; c’est le moyen que la société a trouvé pour se soustraire aux tueries et pour imposer à tous égalité et tolérance des différences de sexe, d’opinion, de couleur et de foi. C’est la différence créatrice s’exprimant de manière civilisée conduisant vers l’épanouissement de l’individu et vers le progrès de la nation. L’épanouissement de chacun en est garanti. Par ailleurs, les règles du jeu démocratique font que la relation entre pouvoir et citoyens est une relation saine grâce aux élections qui transforment le quantitatif du scrutin en qualitatif rationalisant le pouvoir.

Pour répondre aux questions que nous avons formulées précédemment, nous dirions que la démocratie a ses limites. Adoptée par une société, elle est confinée à son territoire et ne peut être appliquée à l’extérieur de cette limite parce qu’elle risque alors de devenir utopique, irréalisable. L’histoire nous enseigne même que les peuples ayant réalisé la démocratie dans leurs pays, suite au développement économique qu’ils ont atteint, suite à la puissance que la démocratie enfantée a générée, se sont mis à assujettir les autres peuples arriérés afin de se procurer matières premières, marchés et main-d’œuvre bon marché. La Grande-Bretagne, une des forteresses de la démocratie, vivait en démocratie à l’intérieur de ses frontières mais a colonisé des contrées sur lesquelles le soleil ne se couche jamais, où elle a recouru à toutes les formes de répression et d’asservissement. En démocratie, le chef du gouvernement ou le chef d’État peut se démettre ou être obligé de démissionner pour une infraction aux règles du jeu démocratique dans son pays, mais il n’a pas à répondre de ses agissements envers les autres, ceux qui dans son pays n’ont pas le droit de citoyenneté, quels qu’ils soient. En Israël, dont nous voyons les exactions contre un peuple démuni dont il a occupé la terre, le Premier ministre est interrogé aussi bien politiquement que juridiquement, à la Knesset et dans les tribunaux, sur toute infraction commise dans les règles du jeu démocratique convenues.

Nous pouvons donc affirmer que la démocratie, malgré toute son esthétique, est unidimensionnelle. C’est-à-dire qu’elle est tributaire du territoire et des citoyens qui l’ont mise en place et que ses fruits ne profitent pas aux autres. Si nous voulons critiquer la démocratie, nous pourrions dire que nous avons tous pour ambition une démocratie qui développe ses conditions de sorte qu’elle soit plus humaine. Mais nous ne pouvons en aucun cas la rejeter. Ça serait jeter l’enfant avec l’eau du bain. Nous avons fortement besoin de démocratie pour rendre à nos sociétés sécurité, progrès et bien-être. Nous pensons que la critique de la démocratie ne peut être formulée que chez les peuples qui la connaissent parce qu’on ne peut dépasser, comme le dit Hegel ce que l’on n’a pas connu.

Reste une grande question : dans leurs conditions actuelles, les peuples arabes peuvent-ils établir la démocratie ?

p
4 novembre 2005 18:29
Souad Sifaoui a écrit:
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> La démocratie unidimensionnelle
> (Mohamed Abd El Motaleb Al Houni)
>
> Le discours des élites arabes sur la démocratie
> est souvent empreint d’une confusion délibérée
> résultant de conflits idéologiques. Les médias,
> chaînes satellitaires et journaux, véhiculent ce
> discours trompeur et l’inculquent aux gens. Son
> contenu est : il n’y a pas de démocratie même pas
> en Occident, que la démocratie occidentale n’est
> qu’un moyen de brider les foules et qu’elle est
> utilisée à des fins opportunistes et de manière
> intéressée. C’est-à-dire que l’Occident applique
> la démocratie uniquement à l’intérieur de ses
> frontières alors qu’à l’extérieur il fait preuve
> d’arbitraire, d’injustice et de despotisme. La
> conclusion que les élites tentent de faire
> parvenir à l’auditeur ou au lecteur arabe est que
> tous les régimes se ressemblent, qu’il n’y a pas
> de démocratie véritable à laquelle le citoyen
> arabe peut aspirer dans son désir d’améliorer ses
> conditions de vie, qu’il doit rejeter l’Occident
> avec toutes ses valeurs puisque les plus
> attrayantes et les plus transcendantes d’entre
> elles ne sont qu’un des leurres de l’hégémonie.
> L’Arabe moyen, perplexe, se demande alors : que
> faire ? Et point de réponse : l’intervenant à la
> TV a vite fait de disparaître le laissant à son
> inquiétude.
>
> Suite aux doutes qu’on lui communique, le citoyen
> arabe arrive à la conclusion qu’il n’y a rien à
> espérer de rien, rien à réaliser, que tous les
> régimes du monde, qu’ils soient d’Orient ou
> d’Occident, se valent et que la démocratie n’est
> qu’un des subterfuges des intellectuels, une des
> balivernes de l’élite. Cela signifie que les
> injustices dont souffre le citoyen ne peuvent pas
> être imputées à l’absence de démocratie puisqu’il
> n’y en a point sur terre mais qu’il s’agit d’une
> fatalité. C’est là que réside le danger réel,
> celui de voir le citoyen se perdre dans un
> négativisme le conduisant inévitablement vers un
> refus de la vie, vers une glorification de
> l’au-delà puisque cette vie trompeuse et éphémère
> se présente à lui comme un long tunnel obscur.
>
> Quand le cheikh Ben Laden vient dire dans un de
> ces enregistrements diffusés par les chaînes
> fallacieuses d’une auguste voix prophétique que la
> démocratie n’est qu’hérésie et athéisme, que le
> vrai islam rejette cette acculturation
> occidentale, que quiconque y adhère se perd et
> devient un renégat, le citoyen qui l’écoute et qui
> n’a pas de réponse à ses questions, en sort avec
> une autre conclusion à savoir le caractère
> antireligieux attribué par cette fatwa à la
> démocratie, un des méfaits de Satan et de ses
> agents dont on doit se prémunir par la prière
> chaque fois que son nom se trouve évoqué. Ainsi il
> pourra le jour du jugement dernier se présenter
> devant Dieu pur de cette maudite démocratie.
> Lorsque ce citoyen voit l’armée d’occupation
> israélienne détruire et tuer en Palestine alors
> qu’il sait qu’Israël est qualifié de démocratique,
> le discours qu’il a entendu fait son effet et le
> voilà, muni d’une ceinture explosive, qui va
> chercher, l’âme tranquille la mort de l’autre et
> la sienne. L’équation qu’il établit est la
> suivante : la démocratie, c’est la souillure du
> profane, l’islam, le sacré. La guerre contre la
> démocratie est dès lors lutte contre l’impur et
> contre l’impiété.
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> Mais cette nouvelle donne erronée suscite maintes
> questions : pourquoi perdons-nous toutes les
> batailles ? Pourquoi continuons-nous à perdre des
> territoires ? Pourquoi l’ennemi progresse-t-il
> alors que nous sombrons dans le sous-développement
> ? Le prêcheur terroriste intervient alors avec sa
> réponse toute prête : tant que nous ne nous
> conformons pas au Livre sacré, à la tradition
> prophétique, le Ciel n’enverra pas ses anges à
> notre secours et nous perdrons encore des
> batailles, mais nous en gagnerons d’autres…
> L’on se demande alors, surtout quand on est jeune
> ce que nous devons faire Comment pouvons-nous
> devenir autre pour que le Ciel change d’attitude à
> notre égard ?
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> La réponse spontanée qui fuse est que pour changer
> nous devons métamorphoser nos sociétés. Comment ?
> En mettant en place un gouvernement comme celui
> des Talibans qui aurait pu être le noyau du
> califat musulman n’eut été le complot occidental.
> Le moyen pour y parvenir ? La guerre civile, le
> peu de cas fait de la vie des enfants, des femmes
> et des civils dont il faut considérer la mort
> comme résultat de l'opposition de l’ennemi, ou
> comme résultat de leur collaboration avec l’État
> tyrannique… À chaque type d’assassinat une fatwa
> toute prête. Le marché des fatwas est florissant
> aussi bien dans les villes que dans les cavernes…
> Après cet aperçu des idées dominantes dans
> l’esprit arabe, revenons en arrière pour poser une
> question importante : pourquoi a-t-on présenté la
> démocratie sous ce jour ? Pourquoi la rejette-t-on
> et la classe-t-on comme impure ? Les régimes
> démocratiques sont-ils le porte-étendard de la
> liberté et de la fraternité entre tous les peuples
> ? Notre salut est-il dans le refus de la
> démocratie à l’occidentale ?
>
> Précisons d’abord que la démocratie, en tant que
> valeur civilisationnelle, n’est pas l’apanage de
> l’Occident ; elle est le fruit d’innovations de
> l’esprit humain, y compris les contributions,
> directes ou indirectes, de la culture
> arabo-musulmane du temps où Arabes et musulmans
> avaient une civilisation. Précisons aussi que la
> démocratie est le meilleur mode de gouvernement
> que l’homme ait pu imaginer au fil de ses
> expériences. C’est un mode de gouvernement et
> d’alternance pacifique sur le pouvoir garantissant
> aux peuples qui l’appliquent développement et
> sécurité, après des siècles de monopolisation du
> pouvoir et des biens avec son cortège de guerres
> et de catastrophes dont l’humanité a longtemps
> pâti. La démocratie n’a donc ni race ni identité.
> C’est un mode de vie permettant aux citoyens de
> préserver la dignité humaine à travers la
> participation politique, l’exercice des libertés
> d’expression, de réunion, de manifestation et à
> travers les élections. D’autre part, la démocratie
> n’est pas une recette qu’on peut acheter ou
> échanger ; c’est le point d’aboutissement d’un
> long cheminement fait de luttes et de sacrifices,
> résultant d’un développement économique et d’une
> maturité politique. Ce n’est pas non plus une
> doctrine arrêtée car c’est à chaque société de
> l’appliquer et d’en améliorer le rendement en
> fonction de ses conditions objectives et de son
> histoire.
>
> Nous n’avons pas encore répondu à la question de
> savoir pourquoi nombre d’“ intellectuels ” arabes
> rejettent la démocratie. La démocratie est rejetée
> par trois types d’ “intellectuels ” :
>
> Les islamistes
>
> La mentalité islamiste n’admet pas que l’action de
> l’homme puisse servir de base à une société. Pour
> eux, tout est dans le passé. Ni le présent ni
> l’avenir ne nous appartiennent ; ils sont entre
> les mains d’une force dont nous sommes les
> marionnettes. Plus le présent est proche du modèle
> passé mythifiée, de la première société
> négativiste, de la glorieuse époque du califat,
> mieux c’est. Quand on demande à un islamiste “
> Comment nous gouverner ? Qui nous gouvernera ? ”,
> il répond sur un ton confiant “ En reproduisant le
> modèle ancestral, c’est-à-dire en reproduisant la
> société du viie siècle et en adoptant le principe
> de la choura (consultation) Et le voilà qui débite
> des slogans religieux illustrés par un verset
> coranique inséré en dehors de son contexte auquel
> il attribue un sens qui n’est pas le sien : “ Il
> n’est de pouvoir que pour Dieu ”. Quand on lui
> rétorque que la choura ne s’est jamais réalisée
> dans l’histoire musulmane, que la première
> tentative de son application s’est soldée par un
> échec (à Sakifet Ibn Sa’ida que Omar a qualifiée
> de “ discorde dont Dieu nous a protégés ”) et que
> la choura ne concerne qu’une élite d’hommes
> désignés et non pas élus, que la société
> ancestrale idéale n’est qu’un mythe parce que la
> lutte pour le pouvoir a commencé avec la mort du
> prophète et avant même son enterrement, que trois
> califes ont été assassinés, que le mot hukm “
> pouvoir ” au sens politique ce mot étant employé
> dans le Coran dans le sens de “ jugement
> juridique” et le mot correspondant à “ pouvoir
> politique ” était amr [§]. Faute d’arguments, il
> n’a alors d’autre réponse que de vous taxer
> d’athéisme et d’hérésie. Je crois qu’il est vain
> de polémiquer avec ces groupes parce qu’il s’agit
> de deux logiques différentes. La logique passéiste
> des islamistes hypothèque le présent dans une fin
> de l’histoire prématurée. Notre logique, elle, est
> rationnelle, et cherche à ce que le présent soit
> une aspiration vers l’avenir, une aspiration
> capable de tirer profit de toutes les expériences
> humaines accumulées et qui considère l’histoire
> comme un processus et non comme une fin.
>
> Les intellectuels du pouvoir
>
> L’intellectuel arabe rattaché de manière organique
> aux régimes en place, considère la démocratie
> comme le pire ennemi de ses maîtres dans des
> pouvoirs qui sont la négation de la démocratie et
> qui voient dans la démocratie leur propre
> négation. Mais comment un intellectuel laïc
> peut-il rejeter la démocratie ?
> Ce type d’intellectuels confond Occident et
> démocratie. Ils essayent de faire croire aux gens
> tantôt que la démocratie n’est valable qu’en
> Occident étant donné qu’il a des spécificités
> autres que les nôtres et essayent tantôt
> d’attribuer à l’Occident, impérialiste et
> comploteur, notre sous-développement et notre
> inaptitude à instaurer la démocratie. Mais en fin
> de compte, ils sont unanimes pour dire que la
> démocratie pourra être adoptée lorsque prendront
> fin les circonstances exceptionnelles que nous
> vivons sous l’occupation israélienne des
> territoires arabes. Pour l’heure “ aucune voix ne
> doit s’élever sur celle de la bataille ”.
>
> Au premier argument, il peut être répondu que la
> démocratie, nous l’avons déjà dit, n’est ni
> orientale ni occidentale. Pour ce qui est de la
> responsabilité de l’Occident dans notre
> sous-développement, cela n’est vrai que pour la
> période de la colonisation directe. Au départ des
> colons, ce sont les enfants du pays qui ont pris
> les rênes du pouvoir et tout ce qu’ils ont fait,
> c’est de dilapider des fortunes pour rester au
> pouvoir, aux dépens du développement. Par
> ailleurs, ce sont eux qui ont accepté de
> collaborer avec l’étranger pour préserver leurs
> intérêts, pour obtenir le silence de l’Occident
> sur leur corruption, leur violation des droits de
> l’Homme les plus simples, leur irrespect de toutes
> les manifestations de la société civile, leur
> utilisation des institutions officielles et des
> biens publics comme un butin partagé avec les
> castes qui les soutiennent. Nous avons longtemps
> mis sur le compte de l’Occident tous nos échecs et
> tous nos maux. Aujourd’hui, il n’est plus possible
> de se dérober à ses propres responsabilités.
> L’idée que la démocratie peut être adoptée après
> la fin des circonstances exceptionnelles que nous
> vivons, c’est-à-dire l’occupation israélienne, est
> un faux-fuyant inacceptable car la société arabe
> ne pourra nullement se libérer de cette occupation
> tant qu’elle est gouvernée par de tels régimes qui
> considèrent que leurs peuples sont plus dangereux
> qu’Israël même. La libération des territoires
> occupés ne pourra avoir lieu que par une forme de
> participation des peuples au gouvernement. Les
> armées arabes sont conduites à chaque fois vers la
> défaite. Ce sont des armées vaincues d’avance par
> l’effet de la tyrannie et du totalitarisme de ces
> régimes. Par ailleurs, ce ne sont plus des armées
> destinées à combattre en dehors des frontières ;
> elles ont été transformées en forces de police
> menaçant des peuples damnés. Les armes que nous
> voyons dans les défilés militaires ne sont plus
> employées contre l’ennemi ; elles sont utilisées
> pour intimider le peuple. C’est une simple
> démonstration de force devant les peuples. Nombre
> de chefs de ces armées perçoit bakchichs et
> pots-de-vin et finit par accepter toutes les
> formes de corruption en vue d’un seul objectif :
> serrer l’étau sur le peuple.
>
> Les idéologues de la réaction inverse
>
> Cette catégorie d’intellectuels font preuve de
> paresse d’esprit parce qu’elle recourt toujours à
> la simplification des problèmes les plus
> complexes, s’ingénient à vilipender leur ennemi
> même quand ils ne trouvent pas d’ennemi
> correspondant aux accusations qu’ils portent. Ils
> vous diront : puisque c’est l’Occident qui a fait
> connaître la démocratie, nous la rejetons parce
> que ce qui vient de l’ennemi ne peut être qu’une
> catastrophe pour nous. C’est pourquoi nous les
> appelons ici “ les idéologues de la réaction
> inverse ”. Selon eux, tout ce que fait l’Occident
> ne peut être que nuisible pour l’Orient, tout ce à
> quoi il croit est forme d’athéisme. Il concède à
> peine qu’on puisse emprunter à l’Occident son
> progrès matériel et sa technologie, quant aux
> idées et à la culture, il s’agit là de tabous qui
> ne peuvent être abordés.
> Cette catégorie d’idéologues nous rappelle la
> philosophie de l’histoire fondée sur l’opposition,
> sur l’action et la réaction, sur la nécessité pour
> une action d'être de force égale celle à quoi elle
> s’oppose telle qu’on peut la lire chez Ibn Taymiya
> dans son ouvrage intitulé Iqtidâ’ al-sirât
> al-mustaqîm mukhâlafat ashâb al-jahîm [**]. Tout
> se passe ici comme si l’homme était une masse
> inerte sans volonté ni liberté de choix, comme
> s’il n’y avait pas d’alternative autre que la
> chose ou son contraire. Une philosophie proche du
> manichéisme moral de la pensée islamique qui
> ignore l’existence de couleurs autre que le noir
> et le blanc.
>
> L’idéologue souffre de cécité, il est l’aveugle
> par excellence : il ne peut rien voir sans le
> prisme idéologique qui lui montre le monde tel
> qu’il l'imagine et non pas tel qu’il est
> réellement. En outre, c’est l’absence d’esprit
> critique chez l’élite qui a engendré ce type
> d’intellectuels vociférant que le monde peut
> changer par la force des figures rhétoriques.
>
> Ce qu’il convient de rappeler, c’est que nombre
> d’intellectuels arabes – je ne dis pas tous – sont
> soit inféodés au régime soit essayent tous les
> jours de prendre le train des aspirations
> légitimes et exaltées des masses populaires. Au
> lieu de leur révéler les leurres qui les cernent
> de tous côtés, on les voit s’ingénier à les
> caresser dans le sens du poil en rappelant la
> grandeur réelle ou fictive d’antan, projetant les
> lueurs du passé sur un présent piteux et les
> berçant pour qu’elles s’endorment sur les lauriers
> du passé. Le résultat final est que chaque
> individu de cette nation se cherche une place sous
> la couverture poussiéreuse de l’histoire se
> laissant aller à une névrose collective pour ne
> pas sombrer dans une douloureuse névrose
> individuelle.
>
> Il nous reste à répondre à la dernière question :
> la démocratie est-elle le porte-étendard de la
> liberté et de la fraternité entre peuples ? Si la
> réponse est affirmative, pourquoi donc les valeurs
> de liberté, d’égalité et de fraternité de la
> Révolution Française se sont-elles transformées en
> un détestable colonialisme qui a dominé tous les
> peuples de la terre et commis à leur encontre les
> pires formes d’injustice et d’oppression ? Si la
> démocratie est porteuse de toutes les valeurs
> civilisationnelles pourquoi donc l’Occident
> démocratique s’est-il fait le complice de tous les
> régimes dictatoriaux pendant la guerre froide ? Si
> Israël est un pays démocratique pourquoi
> occupe-t-il un autre peuple contre lequel il
> commet en direct sur les chaînes de TV, au vu et
> au su du monde entier, meurtres et dépossessions.
>
> Pour répondre brièvement à cette question, nous
> devons tout d’abord admettre que la démocratie est
> un moyen grâce auquel une société met un frein aux
> conflits inciviques ; c’est le moyen que la
> société a trouvé pour se soustraire aux tueries et
> pour imposer à tous égalité et tolérance des
> différences de sexe, d’opinion, de couleur et de
> foi. C’est la différence créatrice s’exprimant de
> manière civilisée conduisant vers l’épanouissement
> de l’individu et vers le progrès de la nation.
> L’épanouissement de chacun en est garanti. Par
> ailleurs, les règles du jeu démocratique font que
> la relation entre pouvoir et citoyens est une
> relation saine grâce aux élections qui
> transforment le quantitatif du scrutin en
> qualitatif rationalisant le pouvoir.
>
> Pour répondre aux questions que nous avons
> formulées précédemment, nous dirions que la
> démocratie a ses limites. Adoptée par une société,
> elle est confinée à son territoire et ne peut être
> appliquée à l’extérieur de cette limite parce
> qu’elle risque alors de devenir utopique,
> irréalisable. L’histoire nous enseigne même que
> les peuples ayant réalisé la démocratie dans leurs
> pays, suite au développement économique qu’ils ont
> atteint, suite à la puissance que la démocratie
> enfantée a générée, se sont mis à assujettir les
> autres peuples arriérés afin de se procurer
> matières premières, marchés et main-d’œuvre bon
> marché. La Grande-Bretagne, une des forteresses de
> la démocratie, vivait en démocratie à l’intérieur
> de ses frontières mais a colonisé des contrées sur
> lesquelles le soleil ne se couche jamais, où elle
> a recouru à toutes les formes de répression et
> d’asservissement. En démocratie, le chef du
> gouvernement ou le chef d’État peut se démettre ou
> être obligé de démissionner pour une infraction
> aux règles du jeu démocratique dans son pays, mais
> il n’a pas à répondre de ses agissements envers
> les autres, ceux qui dans son pays n’ont pas le
> droit de citoyenneté, quels qu’ils soient. En
> Israël, dont nous voyons les exactions contre un
> peuple démuni dont il a occupé la terre, le
> Premier ministre est interrogé aussi bien
> politiquement que juridiquement, à la Knesset et
> dans les tribunaux, sur toute infraction commise
> dans les règles du jeu démocratique convenues.
>
> Nous pouvons donc affirmer que la démocratie,
> malgré toute son esthétique, est
> unidimensionnelle. C’est-à-dire qu’elle est
> tributaire du territoire et des citoyens qui l’ont
> mise en place et que ses fruits ne profitent pas
> aux autres. Si nous voulons critiquer la
> démocratie, nous pourrions dire que nous avons
> tous pour ambition une démocratie qui développe
> ses conditions de sorte qu’elle soit plus humaine.
> Mais nous ne pouvons en aucun cas la rejeter. Ça
> serait jeter l’enfant avec l’eau du bain. Nous
> avons fortement besoin de démocratie pour rendre à
> nos sociétés sécurité, progrès et bien-être. Nous
> pensons que la critique de la démocratie ne peut
> être formulée que chez les peuples qui la
> connaissent parce qu’on ne peut dépasser, comme le
> dit Hegel ce que l’on n’a pas connu.
>
> Reste une grande question : dans leurs conditions
> actuelles, les peuples arabes peuvent-ils établir
> la démocratie ?
>
>
ce n est pas la democratie qui a ameliorer les conditions de vie de l occident c est le pillage du tiers monde.ne melange pas les deux .

i
4 novembre 2005 23:30
Souad Sifaoui

Sifaoui, un nom qui s'apparente à un autre (mohammad Sifaoui) et qui le rejoint.
georges orwell
m
5 novembre 2005 08:11
popole
Wawouuuu
T'a copie le post le plus long a lire du forum pour clore avec une phrase claire et breve a la fin ..mes yeux m'ont fait mal avec ce double post grinning smiley
Oplla 3awtaaaaaniiiiiiiii !
 
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