Dans un entretien accordé au journal Al-Hayat paru mercredi, le coordinateur américain de lutte contre le terrorisme, le général Dell L. Dailey, a salué les efforts de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme, affirmant qu’elle a réussi à mettre en faillite la branche maghrébine de l’organisation terroriste Al-Qaïda.
A une question inhérente à l’évaluation de la situation actuelle de l’organisation terroriste (BAQMI), le général américain a indiqué que la Branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (BAQMI), sous la pression du gouvernement algérien, est de plus en plus affaiblie. L’une des difficultés qu’il rencontre aujourd’hui c’est le transfert des fonds, grâce à l’existence des conventions entre les pays et des dispositions prises dans ce sens », a souligné le général Dailey. « L’échec de transfert de fonds est l’une des difficultés auxquelles fait face la BAQMI », souligne le même responsable ajoutant qu’Al-Qaïda, « actuellement en faillite, ne pourrait transférer suffisamment de fonds à ses partenaires régionaux pour causer des troubles ». Le général Dailey a, dans ce même contexte, indiqué que les membres de la branche armée d’Al-Qaïda au Maghreb ont pris conscience que les hommes influents d’Al-Qaïda-mère, sous la direction de Ben Laden [[i]!!![/i]], se sont accaparés de leur organisation, les poussant plus à concrétiser les objectifs de cette organisation que ceux initialement tracés par le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). « Je pense aussi qu’Al-Qaïda a beaucoup perdu de son effet et de sa capacité à manipuler, à sa guise, les groupes terroristes locaux comparativement aux premières années qui ont suivi le ralliement du GSPC à Al-Qaïda », a souligné le responsable militaire américain. Tout en se félicitant de la coopération algéro-américaine dans le domaine de la lutte contre le terrorisme qu’il a qualifiée de haut niveau, le général Dailey a déclaré que « les Algériens sont très coopératifs avec les USA ». En réponse à une question sur l’impact des « divergences algéro-marocaines » sur le niveau de coopération entre Alger et Washington, le général Dailey a affirmé que les relations entre l’Algérie et les USA tout comme les relations des Etats-Unis avec le Maroc, en matière de lutte contre le terrorisme, sont des relations de « très haut niveau », rappelant qu’en matière de coopération, les relations des Etats-Unis avec tous les pays sont marquées par un degré élevé d’équité et d’impartialité.
Le responsable américain a, par ailleurs, souligné que le peuple algérien rejette la criminalité d’Al-Qaïda et sa branche maghrébine, affirmant que l’allégeance de ces groupes locaux à Al-Qaïda a poussé ces derniers à recourir à ses méthodes, notamment les attentats suicides et l’assassinat d’innocents. « Le peuple algérien, poursuit-il, qui refuse cette odieuse criminalité, a rejeté Al-Qaïda et sa branche maghrébine ». Les actes terroristes dans le monde sont en recul, a en outre indiqué le général Dailey affirmant que la lutte contre le terrorisme a, dans son ensemble enregistré des succès, mais « le pire, a-t-il dit, est de voir de sanglants attentats terroristes faire la Une des médias et télévisions internationaux à l’instar de ce qui passé récemment à Bombay, où les derniers attentats au Pakistan, en Algérie ou en Irak ».
Le coordinateur américain de lutte contre le terrorisme a, par ailleurs, relevé la prise de conscience internationale des dangers terroristes. « Tous les pays sont, de nos jours, convaincus qu’ils peuvent eux aussi être la cible d’attentats terroristes ». C’est pourquoi, a-t-il indiqué, « ils contribuent davantage dans la lutte contre le terrorisme à travers le renforcement du renseignement et l’adoption de législations appropriées ». Dans ce contexte, le responsable américain s’est félicité de la coopération des pays arabes en matière de lutte contre le terrorisme, précisant à ce titre que, dans sa philosophie, Al-Qaïda considère les Etats-Unis comme « son ennemi lointain », alors qu’elle considère les pays qui coopèrent avec les USA, ou qui refusent sa conception de l’Islam, comme leur « ennemi proche ». « Beaucoup de pays dans le Moyen-Orient, ou en Afrique de l’Est et du Nord sont considérés par l’organisation terroriste comme des pays apostats qu’elle n’hésite pas à attaquer », a encore souligné le général Dailey.
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