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la culture amzigh à deux vitesses
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10 juillet 2005 15:27
Indéniablement la reconnaissance de la culture amazigh s’impose de plus en plus. Il y a à peine quelques années ses détracteurs étaient nombreux, surtout parmi l’élite et les intellectuels.

Beaucoup d’entre eux ont changé d’avis. Est ce là, le fruit de la volonté royale ? le résultat de l’acharnement des militants amazighs ? Ou bien la conséquence logique de l’évolution des mentalités ? Quoiqu’il en soit , il est regrettable de constater parfois l’excès de zèle , pour ne pas dire l’intégrisme de certains militants de cette culture ,qui ne ratent pas une occasion pour scander : "Nous n’avons rien à voir avec les palestiniens" ; "nous n’avons rien de commun avec les arabes" ; "nous devons chasser les arabes".

Fort heureusement, un des sages parmi ces imazighen écrit : "c’est que le vieux peuple, chaque fois livré à lui-même, sans ennemi extérieur à combattre, se retrouve face à face avec ses démons intérieurs, de vieux démons coriaces qui ne laissent pas de répit".
Il est vrai que sur le" Maghreb colonisé a soufflé une idéologie chauvine et raciste à telle enseigne que des têtes brûlent de passion et des cœurs de rage". Résultat : L’amazigh apparaissait à l’arabe comme l’autre. Chaque fois qu’un amazigh parlait de sa culture, on lui sortait la chanson du séparatisme ou celle du dahir berbère. L’arabe paraissait pour l’amazigh comme l’intrus, le conquérant, le malfaiteur responsable de tous les maux de la société. Les cicatrices de cette idéologie se retrouvent chez les uns et les autres.

Conscients de ces séquelles, certains amazigh prônent la sagesse et la modération et cherchent à restaurer leur culture et sa langue amazigh par un travail de longue haleine où l’alphabet Tifinagh doit être introduit dans l’enseignement par étapes, et que cette langue peut être enseignée dès maintenant en arabe ou en français. D’autres à l’inverse veulent l’amazigh complet maintenant et tout de suite, en imposant le Tifinagh dès le début de l’apprentissage !


Beaucoup d’amazigh ont souhaité, le soir venu, réviser les leçons de tamazight ,dans une langue qu’ils connaissent déjà, avec leurs enfants .Ce choix aurait permis à ces derniers de communiquer oralement en tamazight avec leurs parents, entre eux à l’école, qu’avec leurs grands parents, famille, paysans et montagnards au Bled. Ils auraient appris également du primaire jusqu’au lycée la richesse immense de l’oralité de cette culture. Ceci n’empêche pas certains de ses enfants ,une fois murs et responsables, de choisir de s’inscrire à la faculté des lettres dans des modules ou maîtrises amazighs où le Tifinagh serait roi.

Aujourd’hui, tout le monde connaît les palabres qui ont eut lieu au sein de l’Ircam sur ce sujet ainsi que la déconfiture que connaît cette institution comme il connaît également le résultat de la grande vitesse avec laquelle voulait aller la majorité de ses membres en votant pour le Tifinagh !

Qu’on soit amzighophone ou arabophone , nous devons être fiers de nos deux cultures , dont l’une compléte l’autre comme chacune peut être utilisée pour vulgariser et enrichir l’autre . C’est cette idée pourtant simple qui échappe parfois à certains intellectuels et militants amazigh .

Les responsables de la sécurité routière ne le rappellent que trop : « la vitesse tue »,et à La fontaine de conclure "rien ne sert de courir il faut partir à point !"
 
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