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Aïssam Aït-Yahya a écrit:
Etant donné que nous nous appuierons souvent sur les sources scripturaires du christianisme, il est nécessaire de rappeler la croyance islamique au sujet de la Bible. Le Coran lui-même en divers endroit nous témoigne de la falsification de sources juives (dont la torah) ou chrétienne (dont les Évangiles) : "Ô gens du Livre, pourquoi mêlez-vous le faux au vrai et cachez-vous sciemment la vérité?" ( Sourate 3/Verset 71). Dès le départ, le postulat coranique fait état que dans ces textes sacrés, vérités et mensonges, révélation de source divine et écrits humains, se mêlent de manière indissociée. Beaucoup de musulmans et de non musulmans se méprennent sur comment intégrer ces sources dans une optique musulmane. Certains musulmans sans adopter la méthodologie islamique pensent dans une vision maximaliste que tout le corpus biblique est à rejeter, alors que le Coran reconnaît la validité de certaines informations.
Le Cheikh al Otheymine nous rappelle la bonne compréhension et méthodologie à avoir envers les informations issues du texte biblique: "Elles se divisent en trois catégories, celles qui sont citées dans le Coran, celles qui sont citées dans la Sounna authentique, celles qui sont rapportées de leurs rabbins et de leurs savants. Celles de la première et de la deuxième catégorie sont véridiques sans aucun doute et nous devons sans aucune hésitation les accepter. Quand à la troisième catégorie [information rapportée sans avoir aucune équivalence dans les sources islamiques, NDA] Il y en a de trois sortes: Premièrement, les informations dont la fausseté est attestée par notre législation. Celles ci sont fausses et il est obligatoire de les rejeter. Cela arrive souvent dans ce qui est rapporte comme Isra-iliate (les récits rapportes par les fils d'Israël) dans l'exégèse du Coran. Deuxièmement, les informations dont la véracité est attestée par notre législation. Celles-là sont acceptées, troisièmement les informations qui n'ont été ni démenties ni certifiées par notre législation. Celles-là, ni nous ne les démentons et ni nous les certifions, car en les démentant nous pourrions démentir une vérité et en les certifiant nous pourrions certifier un mensonge, alors nous nous abstenons. Cependant, il n'y a pas de mal à les raconter quand elles servent à inciter aux bonnes actions et à faire peur de commettre de mauvaises actions".
Les chrétiens qui visent le posélytisme envers les musulmans, eux aussi, se trompent dans la compréhension de certains versets qui attestent de la véracité de la Torah ou de l'injill. Par exemple : "Et Nous avons envoyé après eux Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora avant lui. Et Nous lui avons donné l'Évangile, où il y a guide et lumière, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora avant lui, et un guide et une exhortation pour les pieux." (Sourate 5/Verset 46) ou "Que les gens de l'Evangile jugent les hommes d'après ce que Dieu y a révélé. Les pervers, sont ceux quine jugent pas les hommes d'après ce que Dieu a révélé". Tout ceci constitue des preuves, selon eux, que le Coran lui-même atteste de manière absolue la véracité de la Bible. Or il n'atteste de véridique que ce qui est véridique tout en certifiant la falsification. De plus l'injil mentionné dans le Coran, traduit par évangile, ne correspond pas évangiles rapportés par Luc, Marc, Matthieu et Jean, mais mentionne le nom de la révélation qui a été faite par Dieu à Jésus lui-même. A contrario, cela ne veut pas dire que toutes les informations issues des quatre évangiles canoniques sont absolument fausses puisqu'elles pourraient citer des informations issues de cet l'évangile christique d'origine divine (qu'on pourrait peut être même relier à ce que les théologiens et historiens spécialistes du problème synoptique nomment parfois la source Q: source originelle des Evangiles de Marc, Mathieu et Luc). Ces informations neutres sont donc du type de celles qui sont "ni démenties ni certifiées par notre législation. Celle-là, ni nous ne les démentons et ni nous ne les certifions, car en les démentant nous pourrions démentir une vérité et en les certifiant nous pourrions certifier un mensonge, alors nous nous abstenons".
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