Citation
MOUSSAYER a écrit:
Hormone sécrétée par une glande située au-dessus des reins, la cortisone synthétique est aussi très utilisée dans de nombreuses pathologies en raison de son action anti-inflammatoire très efficace. Sa mise au point dans les années 1950 a même bouleversé le traitement de certaines d’entre-elles, les maladies auto-immunes. Elle a aussi de nombreux effets secondaires nocifs et sous-estimés (faute d’informations complètes) qui demandent de la prudence dans son emploi.
UN MEDICAMENT D’UNE EFFICACITE REDOUTABLE SUR L’INFLAMMATION ET LES DOULEURS
La cortisone combat l’inflammation (dénommée pour cette raison anti-inflammatoire stéroïdien) et a une action immunosuppressive (= supprime les réactions immunitaires exagérées de l’organisme). Les molécules les plus utilisées sont la prednisone et la méthylprednisolone.
Son action empêche l’organisme de produire les substances qui causent les symptômes de l’inflammation (augmentation de la température, douleurs, rougeur, gonflement…).
Les corticoïdes sont donnés sous forme de crème dans les inflammations de la peau et des muqueuses (eczéma, psoriasis, inflammations des yeux appelées uvéites …), de comprimés ou d’injections pour des inflammations plus larges (allergies, asthmes, traitement complémentaire des greffes, …).
Pour la femme enceinte lorsque l’on vise un effet sur le fœtus, on opte pour des corticoïdes spécifiques (dexaméthasone ou bétaméthasone), pour leur bon passage de la barrière placentaire.
Les corticoïdes sont bien tolérés lors d’une prescription courte ou s’ils sont appliqués localement.
Ils ne sont prescrits sur une longue durée que dans de rares cas ou encore quand l’inflammation est chronique et généralisée, en particulier dans les maladies auto-immunes.
LES NOMBREUX EFFETS DELETERES DE LA CORTISONE
Un médicament n’est jamais anodin et doit être donné en fonction d’une balance bénéfice / effets nocifs nettement en faveur du premier terme.
Quand les corticoïdes sont suivis pendant de nombreux mois voire de nombreuses années, leurs effets délétères sont nombreux et graves parfois :
- La cortisone déplace la graisse de l’extrémité inférieure du corps à la partie supérieure : le visage devient bouffi..
- Au niveau des reins, la cortisone retient le sodium et élimine le potassium provoquant une surcharge hydrosodée (en eau et sodium) et donc un risque d’hypertension artérielle. Le régime sans sel prescrit avec la corticothérapie est une mesure thérapeutique essentielle, mais souvent insuffisante.
- Au niveau gastrique (estomac), la tolérance de la cortisone est meilleure que celle des anti-inflammatoires non stéroïdiens (indometacine, diclofénac, ketoprofene…). Des lésions ulcéreuses gastriques surviennent cependant chez des personnes à risque.
- Au niveau osseux, les corticoïdes accélèrent la perte osseuse et diminuent les capacités de formation osseuse. L’ostéoporose cortisonique est la plus fréquente des complications des traitements cortisoniques au long cours. Le risque de fracture est plus élevé dans l’ostéoporose cortisonique que dans l’ostéoporose due à la ménopause chez la femme, et ce pour une même valeur de densité osseuse. Pour limiter ce phénomène, du calcium et de la vitamine D3 sont généralement prescrits. Dans des cas graves, des médicaments contre l’ostéoporose y sont ajoutés.
- Au niveau des yeux, la cortisone est susceptible d’entrainer une cataracte, et même une altération de la rétine
- La cortisone peut induire un diabète ou au minimum une intolérance au glucose : l’organisme réagit moins aux effets de l’insuline (le régulateur de notre quantité de sucre) et doit redoubler d’efforts pour contrôler les taux de glucose sanguin.
- Des insomnies et même des troubles psychiatriques surviennent aussi lors d’une corticothérapie.
Enfin, étant donné que les corticoïdes réduisent l’activité protectrice du système immunitaire, le risque d’infection est accru. Parfois, un traitement antibiotique doit être prescrit.
L’arrêt des corticoïdes doit impérativement être progressif. La prise de corticoïdes de synthèse utilisés lors des traitements bloque en effet la sécrétion des corticoïdes naturels produits par les glandes surrénales. Il faut donc s’assurer que ces glandes ont bien pris le relais avant l’arrêt définitif des corticoïdes de synthèse.
Dans des pays comme le Maroc, ces recommandations et conseils de prudence sont encore loin d’être suivis ou connus du fait même de pratiques massives d’automédications (faute de moyens financiers).
Au total, si la cortisone peut s’imposer lors des poussées aiguës d’une maladie, elle doit autant que possible être diminuée ou arrêtée en dehors des périodes de crise.
Dr Khadija Moussayer
Spécialiste en médecine interne et en gériatrie
Citation
MOUSSAYER a écrit:
Hormone sécrétée par une glande située au-dessus des reins, la cortisone synthétique est aussi très utilisée dans de nombreuses pathologies en raison de son action anti-inflammatoire très efficace. Sa mise au point dans les années 1950 a même bouleversé le traitement de certaines d’entre-elles, les maladies auto-immunes. Elle a aussi de nombreux effets secondaires nocifs et sous-estimés (faute d’informations complètes) qui demandent de la prudence dans son emploi.
UN MEDICAMENT D’UNE EFFICACITE REDOUTABLE SUR L’INFLAMMATION ET LES DOULEURS
La cortisone combat l’inflammation (dénommée pour cette raison anti-inflammatoire stéroïdien) et a une action immunosuppressive (= supprime les réactions immunitaires exagérées de l’organisme). Les molécules les plus utilisées sont la prednisone et la méthylprednisolone.
Son action empêche l’organisme de produire les substances qui causent les symptômes de l’inflammation (augmentation de la température, douleurs, rougeur, gonflement…).
Les corticoïdes sont donnés sous forme de crème dans les inflammations de la peau et des muqueuses (eczéma, psoriasis, inflammations des yeux appelées uvéites …), de comprimés ou d’injections pour des inflammations plus larges (allergies, asthmes, traitement complémentaire des greffes, …).
Pour la femme enceinte lorsque l’on vise un effet sur le fœtus, on opte pour des corticoïdes spécifiques (dexaméthasone ou bétaméthasone), pour leur bon passage de la barrière placentaire.
Les corticoïdes sont bien tolérés lors d’une prescription courte ou s’ils sont appliqués localement.
Ils ne sont prescrits sur une longue durée que dans de rares cas ou encore quand l’inflammation est chronique et généralisée, en particulier dans les maladies auto-immunes.
LES NOMBREUX EFFETS DELETERES DE LA CORTISONE
Un médicament n’est jamais anodin et doit être donné en fonction d’une balance bénéfice / effets nocifs nettement en faveur du premier terme.
Quand les corticoïdes sont suivis pendant de nombreux mois voire de nombreuses années, leurs effets délétères sont nombreux et graves parfois :
- La cortisone déplace la graisse de l’extrémité inférieure du corps à la partie supérieure : le visage devient bouffi..
- Au niveau des reins, la cortisone retient le sodium et élimine le potassium provoquant une surcharge hydrosodée (en eau et sodium) et donc un risque d’hypertension artérielle. Le régime sans sel prescrit avec la corticothérapie est une mesure thérapeutique essentielle, mais souvent insuffisante.
- Au niveau gastrique (estomac), la tolérance de la cortisone est meilleure que celle des anti-inflammatoires non stéroïdiens (indometacine, diclofénac, ketoprofene…). Des lésions ulcéreuses gastriques surviennent cependant chez des personnes à risque.
- Au niveau osseux, les corticoïdes accélèrent la perte osseuse et diminuent les capacités de formation osseuse. L’ostéoporose cortisonique est la plus fréquente des complications des traitements cortisoniques au long cours. Le risque de fracture est plus élevé dans l’ostéoporose cortisonique que dans l’ostéoporose due à la ménopause chez la femme, et ce pour une même valeur de densité osseuse. Pour limiter ce phénomène, du calcium et de la vitamine D3 sont généralement prescrits. Dans des cas graves, des médicaments contre l’ostéoporose y sont ajoutés.
- Au niveau des yeux, la cortisone est susceptible d’entrainer une cataracte, et même une altération de la rétine
- La cortisone peut induire un diabète ou au minimum une intolérance au glucose : l’organisme réagit moins aux effets de l’insuline (le régulateur de notre quantité de sucre) et doit redoubler d’efforts pour contrôler les taux de glucose sanguin.
- Des insomnies et même des troubles psychiatriques surviennent aussi lors d’une corticothérapie.
Enfin, étant donné que les corticoïdes réduisent l’activité protectrice du système immunitaire, le risque d’infection est accru. Parfois, un traitement antibiotique doit être prescrit.
L’arrêt des corticoïdes doit impérativement être progressif. La prise de corticoïdes de synthèse utilisés lors des traitements bloque en effet la sécrétion des corticoïdes naturels produits par les glandes surrénales. Il faut donc s’assurer que ces glandes ont bien pris le relais avant l’arrêt définitif des corticoïdes de synthèse.
Dans des pays comme le Maroc, ces recommandations et conseils de prudence sont encore loin d’être suivis ou connus du fait même de pratiques massives d’automédications (faute de moyens financiers).
Au total, si la cortisone peut s’imposer lors des poussées aiguës d’une maladie, elle doit autant que possible être diminuée ou arrêtée en dehors des périodes de crise.
Dr Khadija Moussayer
Spécialiste en médecine interne et en gériatrie
Citation
baliygh75 a écrit: