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as tu confiance en ALLAH ?
6 novembre 2013 09:12
salam alaykoum

article que je partage avek vous
un peu long mais sa vaux le coup !!

FATIHA ET CONFIANCE

Dix-sept fois par jour au moins, tu ornes ta prière de la sourate Al Fatiha. Et sur l’ensemble de ces récitations quotidiennes, il restera possible de voir des frères et soeurs comme nous, passer des jours, voire des mois, sans se rendre compte de l’importance de ce qu’ils prononcent comme expressions. A l’image de robots sans coeurs, les sept versets se succèdent sans aucune émotion, ni réflexion sur le sens des paroles divines. Imagine un peu qu’une personne te témoigne sa confiance, alors que tu sais pertinemment qu’elle pense à autre chose en te le disant. Quel sera ton ressenti…?

C’est malheureusement ce qui se passe chaque jour qu’Allah fait, lorsqu’arrivés au 5ème verset de la sourate Al Fatiha, nous prononçons inconsciemment :

إِيَّاكَ نَعْبُدُ وَإِيَّاكَ نَسْتَعِي

[C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours] Sourate Al Fatiha, verset 5.

Le messager de Dieu (prière et salut sur lui) rappelait que le Coran constituait un argument pour ou contre nous [Mouslim]. C’est alors que nombre d’associationnistes témoignent de leur langue (à travers ce verset) ce que leurs coeurs et leurs membres ne réalisent pas : à savoir une adoration exclusive de Dieu. Et quelle bassesse que de mentir en pleine prière devant le Seigneur des mondes ! Qu’Allah nous en préserve…

L’adoration d’Allah, requise en islam, doit comme tu le sais, respecter les bases et les limites instituées par Dieu et Son messager (prière et salut sur lui). Et l’acceptation de ces principes et de ces règles témoigne en réalité d’une confiance en notre Créateur.

Les textes authentiques nous montrent aussi qu’Allah à titre d’épreuve, changeait certaines manières de l’adorer (la modification de la qibla par exemple), afin de démontrer aux hommes qui sont ceux qui s’empressent de lui obéir, et qui sont ceux qui ne font que suivre les gens ou leurs habitudes ? Au final, quelques en soient les modalités d’obéir à Allah, la confiance en Lui propulsait les pieux vers l’obéissance et les éloignait des polémiques et de l’esquive du bien. C’est en l’occurrence, ce qui se passait lorsque les compagnons du prophète (qu’Allah les agréés) disaient [Nous avons entendu et nous avons obéi] Sourate La génisse, verset 285.

Etait-ce un leurre, lorsque ces hommes et ces femmes témoignaient à Allah qu’Il était le Seul qu’ils adoraient et le Seul dont ils imploraient le secours ? Certes non. Le témoignage était plus que véridique et on le remarquait notamment, à travers l’énergie qu’ils consacraient dans l’adoration et les supplications auxquelles ils s’attachaient.

Quant à toi, es-tu sincère dans tes expressions quotidiennes envers le Très-Haut, ou répètes-tu mécaniquement des versets sans vie, devant Celui qui t’a pourtant créé ? Envers qui d’autre qu’Allah, mérite-t-on d’être le plus sincère dans nos témoignages ?

Le cinquième verset de la sourate Al Fatiha a croisé des millions de coeurs insensibles, et parmi eux, des coeurs malades parmi les musulmans. Quant à ceux qui sont enracinés dans la science (qu’Allah nous recense parmi eux), il renferme sagesses, secrets, lumière et bénédiction. Parmi ces évidences, on notera qu’il implique une double sensation de confiance.

La première tient compte du droit d’Allah d’être adoré seul, en espérant Sa récompense (car chaque adoration respectant le cadre de la bienséance est forcément liée à une gratification). Il apparaît en effet que notre foi en le Dieu unique, nous a opposé à toutes les formes d’adorations qui tendent à Lui donner des égaux. L’associationnisme étant le pire des péchés au regard d’Allah, les véridiques ont compris que ce chemin était une abomination et un blasphème sans nom, envers Celui qui est le digne d’être adoré Seul. C’est donc de cette compréhension et des mises en gardes répétées dans le Coran et la sunna, que les croyants placent leur confiance en Allah et cheminent au coeur d’un système spirituel exclusivement monothéiste. Ces derniers estiment tellement leur créateur, qu’ils ne peuvent se permettre de se soumettre au fruit de leur imagination ou aux supposés égaux du Seigneur des mondes.

Aussi, la connaissance de certaines paroles prophétiques tend à amplifier cette relation de confiance que les croyants peuvent avoir. Parmi elles, rappelons le hadith authentique rapporté par Al Bokhari et Mouslim, dans lequel Mu’adh ibn Jabal (qu’Allah l’agréé) discute avec le prophète (prière et salut sur lui), ce dernier lui disant : « …Le droit d’Allah sur Ses serviteurs est de L’adorer sans rien Lui associer et le droit des serviteurs auprès d’Allah, est de ne pas châtier ceux qui ne Lui ont rien associé ». C’est alors que Mu’adh ibn Jabal demanda au messager de Dieu (prière et salut sur lui) s’il pouvait annoncer la bonne nouvelle aux gens. Et l’envoyé de Dieu (prière et salut sur lui) de répondre : « Non, ne leur dit rien, de peur qu’ils aient confiance ».

En commentant ce hadith, les savants ont expliqué que cette parole du prophète (prière et salut sur lui) se justifiait de par le fait que nombre de croyants à l’écoute de cette nouvelle, se reposeraient sur leurs acquis (ou plutôt sur ce qu’ils croient avoir acquis !). Le silence vers lequel invitait le messager de Dieu (prière et salut sur lui) avait surtout une valeur préventive et protectrice. Ceci dit, le témoignage du prophète (prière et salut sur lui) dévoilait un réel pacte entre d’une part, le Dieu unique, et de l’autre, les véritables monothéistes. Cette réalité mise en évidence à Mu’adh Ibn Jabal montrait l’importance de l’adoration exclusive d’Allah et du désaveu du Shirk (associationnisme). De notre côté, quand bien même cette nouvelle serait réjouissante, à l’image de ce qu’a ressenti Mu’adh Ibn Jabal, chacun d’entre nous doit être sûr de ne rien avoir associé à Allah dans ses adorations, ce qui n’est jamais certain ! Les premiers des musulmans redoutaient d’ailleurs, d’avoir intégré à leurs oeuvres un égal à Allah, à l’image de ce qui se produit entre autres, dans l'association mineure (Shirk Al asrarh) par exemple. C’est pourquoi aussi, le messager de Dieu (prière et salut sur lui) disait : « Ce que je crains le plus pour vous, c’est l’association mineure (on demanda au prophète (prière et salut sur lui) ce qu’était l’association mineure. Il répondit qu’il s’agissait de l’ostentation (ar-riya’) » [Authentique par Ahmad, At-tabarani et d’autres]

Ainsi, le souvenir de ce pacte qui existe entre Dieu et les muwahidun (monothéistes) devrait apaiser les coeurs et les encourager à purifier leurs intentions, au point de vouer au Seigneur des Mondes, un culte exclusif et indivisible. De la même manière et en référence à ce que redoutait l’Envoyé de Dieu (prière et salut sur lui), aucune sensation de suffisance ne doit se faire ressentir dans le coeur des orants, dans la mesure où aussi, nombre de personnes qui se sont reposées sur leurs acquis, ont connu des mauvaises surprises au moment de faire les comptes…

Quant à la seconde sensation de confiance, elle prend conscience du fait qu’Allah est non seulement le seul à être sollicité en cas de besoin, mais surtout, qu’Il est tout à fait capable de dissiper nos craintes et nos malheurs. Là aussi, la connaissance du pouvoir d’Allah joue un rôle plus que précurseur dans le degré de confiance que l’on a en Dieu. Que de fois par exemple dans le Coran, il était question de prophètes ou de vertueux (à l’image de Youssef ou Ayub - sur eux la paix) qui avaient subi des épreuves douloureuses et incomparables, et qui soutenus par leur confiance en Dieu, sont sortis de leurs calamités, dans l’honneur et l'apaisement.

Parfois aussi, le souvenir de certaines épreuves qui nous sont propres et dont la douleur a été dissipée par la grâce d’Allah, tend lui aussi, à régénérer cette relation de confiance que l’on a envers le Très-Haut. Que dire alors de celles et ceux qui ont vécu de nombreuses épreuves et qui s’en sont sortis par la sollicitation du Tout-Miséricordieux, la patience et l’espoir de Son secours ? Contrairement à ceux d’entre nous qui dissimulent une foi faible, ils savent réellement de quoi ils parlent lorsqu’ils disent

وَإِيَّاكَ نَسْتَعِي

[Et c’est Toi (Seul) dont nous implorons le secours] !

C’est donc et dans ces deux cas, une question de connaissance et accessoirement d’expérience, qui refait surface : la connaissance de la religion et la connaissance de Dieu par Ses noms et attributs. Une fois ces deux volets assimilés, le coeur devient plus prompt à l’obéissance, ainsi qu’à l’accueil de la lumière divine, tels que l’ont connu les premiers musulmans agréés de Dieu.

DIFFERENCIER LES CROYANTS PAR LA CONFIANCE EN DIEU

Si on observe avec attention ce qui justifie la valeur des individus, on remarquera que parmi les critères les plus significatifs qui ressortent, figure celui de la confiance en Allah. Inébranlable chez certains, faible ou versatile chez d’autres, c’est aussi et surtout, une question de cheminement spirituel.

Croire ou faire preuve de crédulité, devient un produit de la confiance en Celui en qui on croit. Et là où nombre de non musulmans verront une tendance à la naïveté, les porteurs de foi considéreront qu’il n’est question que d’intelligence et de soumission, lorsqu’il s’agit de concrétiser sa réflexion et son raisonnement, en un sentiment de subordination envers Celui qui nous a créé et vers qui nous retournerons.

Les créatures les plus illustres que notre terre ait portées (les prophètes en l’occurrence) ne devaient leurs positions auprès de Dieu, qu’au travers de leur abnégation, de leur aptitude à se sacrifier et à comprendre que le Tout-miséricordieux, est aussi Celui qui est à l’origine de leurs troubles [Dis : "C'est Lui, le Tout Miséricordieux. Nous croyons en Lui et c'est en Lui que nous plaçons notre confiance Sourate Al Mulk verset 29], et également Celui qui peut à tout moment, dissiper ces gênes éphémères et les transformer en une joie permanente. La connaissance du pouvoir d’Allah a aiguillé les coeurs des véridiques vers des destinations de soumission et surtout, de succès. N’est-ce d’ailleurs pas Allah qui dit dans la sourate L’ornement : [Dis : « Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ? »]

Au final, et à force de connaître son Seigneur, avoir une confiance « aveugle » en Lui, devient un sentiment qui n’est en réalité, que l’aboutissement d’un travail long et fastidieux de recherche. En amont, l’être humain est tiraillé par une multitude de questions sans réponses, qui témoignent de l’ignorance qui le submerge. C’est alors que la seule et unique manière de trouver la quiétude dans son cheminement, consiste à acquérir connaissances et discipline, afin de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons, déceler ses plus profondes subtilités, de manière à découvrir qui en est à l’origine, et donner ainsi, un sens à sa vie. A l’arrivée, celui qui était jadis dubitatif et aveuglé par ses impressions et ses conclusions prématurées, se voit revêtu d’une lumière qui l’accompagne et lui enseigne les plus sages décisions de l’univers, quand bien même il ne cerne pas tout de son savoir…

CONFIANT D'ABORD EN LA VERITE

La confiance en Dieu ne peut être ressentie par celui qui a fait le choix d’un chemin où le faux gouverne le temps. C’est pourquoi seul un être décidé à défendre la vérité, de quelque endroit qu’elle se trouve, peut aspirer à se voir élargir sa poitrine et ressentir la quiétude (as-sakina). Comprend donc qu’il n’est possible pour un être de bénéficier de sa confiance en Allah, si son quotidien s’anime de désobéissance et d’orgueil. Que de « croyants » sur terre, ayant fait le choix d’un autre chemin que celui de l’Islam, ressentent eux-aussi, un genre de confiance en Dieu ? Mais ont-ils en réalité confiance en leurs sentiments et émotions, ou en ce qu’Allah a délivré comme preuves ? C’est ainsi que la confiance en Allah devient avant tout, une manière de gérer les messages divins…

Dans le Coran, on parle alors de suivisme (id-tiba’, voir sourate La génisse, versets 166 et 167), à partir du moment où suivre, c’est faire preuve de confiance envers quelqu’un/quelque chose. Et parmi les êtres humains dont le comportement est dénoncé par Allah, figurent ceux « qui ont suivi leurs passions ». Celles-ci deviennent l’objet de leur confiance et leurs coeurs adhèrent totalement à ces impressions du faux…

[Est-ce que celui qui se base sur une preuve claire venant de son Seigneur est comparable à ceux dont on a embelli les mauvaises actions et qui ont suivi leurs propres passions ?] Sourate Muhammad, verset 14

Le monde actuel est un gigantesque recueil d’illusions, de promotion de l’hypothétique, un monde cerné par les mensonges et les détenteurs de la vérité sont désavoués, à travers des clichés intempestifs et des probabilités aussi maigres que la foi d’un ignorant.

La confiance en Allah se refusera toujours à poser ses valises dans un coeur qui a pris l’habitude de tout avaler. Le travail de vérification et de sélection intelligente des informations qu’on nous suggère, devient une étape cruciale dans l’accueil et la pérennisation de la confiance en Allah dans le coeur. Mais qu’est-ce qu’une sélection intelligente, si ce n’est tout simplement, de faire preuve d’autant de soumission que les premiers des musulmans, tout en laissant de côté les hypothèses et les postures infondées ? Lorsqu’un signe venait de la part du Très-Haut, l’ensemble des récepteurs avait la même impression, mais chacun la gérait de la manière qui lui plaisait : une esquive ou une soumission de l’être (Inqiyad).

[…alors qu'ils n'en ont aucune science : ils ne suivent que l’hypothétique, alors que l’hypothétique ne sert à rien contre la vérité] Sourate L’étoile, verset 28

Certains aussi dans notre communauté et depuis l’avènement de l’Islam, ont choisi de faire de leur raison, une valeur plus illustre que la parole du messager de Dieu (prière et salut sur lui), comme une manière de dire que l’exemple vers lequel Allah nous a orienté, s’était trompé, là où eux ont su (ou cru) faire preuve de clairvoyance et d’intelligence…Au final, ces malheureux êtres n’ont pas fait preuve de confiance en Dieu, mais plutôt de confiance en eux-mêmes…C’est en réalité des suggestions diaboliques que certains ont fini par construire les « véhicules » qui les ont menés à leur perte, les égarant loin, très loin de la lumière divine. Qu’Allah nous en préserve !

[Ils ressemblent à quelqu’un qui a allumé un feu. Puis quand le feu a illuminé tout à l’entour, Dieu a fait disparaître leur lumière et les a abandonnés dans les ténèbres où ils ne voient plus rien. Sourds, muets, aveugles, ils ne peuvent donc pas revenir de leur égarement] Sourate La génisse, verset 17 et 18

Le prophète (prière et salut sur lui) témoignait également du fait que lorsque le coeur est bon, les membres du corps se conforment aux prescriptions divines et prophétiques. L’obéissance devient par la même occasion, plus prompte. Si celle-ci tarde à venir ou laisse carrément place à une insubordination, c’est en toute certitude, une question de souillure(s) dans le coeur, à laquelle il va falloir remédier très rapidement…

L'ETAT DU COEUR

Que de versets et d’ahadiths viennent chaque jour, bousculer les coeurs malades ? Par opposition, un coeur en bonne santé (à l’image de celui des compagnons du prophète par exemple (qu’Allah les agréés)) est un coeur qui amène les membres du corps à exécuter avec promptitude les ordres d’Allah [Nous avons entendu et nous avons obéi]. A leur sujet, que de sources authentiques évoquent la vitesse d’exécution des prescriptions divines aux premières heures de l’islam ?! Mais c’est en réalité de ces instants d’abnégation et de sacrifices, qu’Allah a bâti dans leurs coeurs, les ponts qui ont permis à certains, de cheminer vers Lui en toute quiétude. Pourquoi nous étonnons-nous alors, de souffrir d’un manque de foi et de l’absence de sérénité et de soutien, alors que nous sommes très souvent retardataires dans le bien, voire « aux abonnés absents » ?

C’est pourquoi cher frère/chère soeur, nous te rappelons que les péchés qui s’amoncèlent dans ta balance t’éloignent peu à peu d’Allah et rendent difficile l’obéissance envers Lui. Et à l’inverse, c’est dans l’énergie considérable que tu fournis dans le bien, que tu empruntes par la même occasion, le chemin inverse et peux aspirer à accroître ta confiance en ton Créateur.

Ce schéma est également semblable aux investissements financiers. Les professionnels du monde de la finance savent tous qu’il faut un minimum d’argent pour faire de l’argent ! C’est également le cas pour ce qui relève de la confiance en Allah. Il faut espérer en Allah avant tout, pour pouvoir intensifier ce degré de confiance dans le temps.

Un travail intérieur est de rigueur lorsqu’il s’agit de comprendre les mécanismes spirituels du coeur. Et pour ce faire, la confiance en Allah doit répondre à un certain nombre de règles, dont le seul et unique but, est de constituer un cadre sûr et efficace, au sein duquel, les croyants peuvent se mouvoir en toute sérénité.

La gestion du temps est un chantier qui influe directement sur l’état du coeur. Celle-ci est malheureusement au sein de notre société, caractérisée par des incohérences qui rendent tout à fait compréhensible la faiblesse de notre foi. Aussi, le délaissement de ce qui nuit à la spiritualité devient une aspiration reléguée aux arrière-plans, alors que cette initiative relève à l’origine, du b.a.-ba. Si pendant que tu nettoies le sol de ta cuisine, tu oublies de retirer tes chaussures pleines de boue, tu gâches tes efforts et le résultat n’est pas au rendez-vous. Ainsi, on ne peut prétendre purifier son coeur, si parallèlement à ce projet, on ne se débarrasse pas de ce qui le souille quotidiennement. Une attitude sage tendrait davantage vers une réorganisation de son emploi du temps et de ses activités. Mais pour se faire, il est plus qu’important de ne pas survoler ses occupations journalières en termes d’analyse. Tu te dois de les mesurer à l’aune du Coran et de la Sunna. Car en effet, on ne peut prétendre accroître la confiance en Dieu, si on ne prend pas au sérieux, ce qu’Il nous a délivré comme messages, mises en gardes (tarhib) et incitations (targhib).

A d’autres égards, l’imam Ibnul Qayyim dans son délicieux ouvrage Madarij as-salikin, dit à propos de la confiance en Allah, que les préoccupations mondaines des gens et le fait qu’elles aient noyé l’humanité, constituent un des éléments qui corrompt cette confiance en le Tout-Miséricordieux. En effet, le coeur en lui-même, est un réceptacle qui ne fait pas le tri entre les bonnes et les mauvaises choses. C’est surtout et avant tout, son propriétaire qui décide de le remplir d’éléments corrupteurs ou de bonnes actions. Le coeur qui abonde de hassanates devient alors un candidat sérieux dans l’obtention de la lumière divine. Celle-ci permettra entre autres, au détenteur du coeur sain, de voir, décider et cheminer dans le bien.

C’est entre autres ce qui ressort de ce hadith authentique rapporté par Al Bokhari, où il est question des effets des oeuvres surérogatoires.

« …Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des oeuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aime, Je suis l’ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, sa main avec laquelle il attrape, son pied avec lequel il marche. S’il me demande quelque chose, Je lui donne certainement et s’il cherche refuge auprès de Moi, Je le lui accorde »

LA CONFIANCE EN ALLAH : 3 SENTIMENTS EFFICACES

Si on prend l’exemple des hommes et des femmes qui se sont sacrifiés pour la cause d’Allah, on verra que ce qui animait jadis leurs coeurs, était axé sur trois grands pivots : la recherche de l’agrément divin, la convoitise de Ses largesses dans l’au-delà et la crainte de Son châtiment.

La recherche de l’agrément divin est il faut le dire, un projet peu sollicité au sein de notre génération. Très souvent, notre tendance au matérialisme nous incite à viser des notions de rentabilité et de récompense. Existe-t-il encore, des croyants qui ne recherchent que l’agrément d’Allah et Sa satisfaction ? Nul doute que la vision de la récompense divine ainsi que sa description ne sauraient laisser un être humain insensible. Cela dit, chez certaines personnes pleines d’humilité, la simple obtention de l’agrément divin constitue une gratification qui entraîne jubilation et enchantement.

La plupart du temps, les membres de notre communauté associent ce premier projet, à la convoitise des faveurs divines (ce qui est loin d’être blâmable). Les compagnons du prophète (qu’Allah les agréés) s’échangeaient souvent des paroles prophétiques qui mettaient en évidence des récompenses particulières, comme une manière d’entretenir le coeur par le souvenir de l’au-delà. C’était là leur façon à eux, de vivifier leur système spirituel, confiants en la récompense divine. Mais l’idée la plus importante résidait dans le fait que les sahabas (qu’Allah les agréés) montraient un engouement particulier pour l’adoration, surtout parce qu’ils avaient compris pour quelle raison ils ont été créée…!

[Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent.] Sourate Les ouragans, verset 56

Quant à notre génération, elle préfère hélas espérer des fins de mois plus confortables, des regards étrangers plus accueillants, des gains financiers plus substantiels, comme si tout ceci allait demeurer éternellement…L’hostilité de ceux qui éloignent de Dieu et de ce qui éloigne de l’au-delà, ne saurait en réalité ébranler les coeurs les plus vigilants en Dieu. C’est aussi parce que la connaissance de l’au-delà, d’un monde encore voilé, conforte les pieux et les pieuses dans leurs croyances, que Dieu et Son prophète (prière et salut sur lui) ont lourdement insisté sur la recherche de la science.

La confiance en Allah restera jusqu’à la fin des temps, incomprise par nos concitoyens athées. Ayant fait le choix d’une vie axée sur la négation de l’invisible (du moins en partie), ces derniers ont opté pour une méthodologie à géométrie variable qui se distingue de manière flagrante de celle des musulmans. Chaque jour que Dieu fait, nous restons animés par des projets dans l’au-delà, la crainte d’un châtiment que nous n’avons jamais vu, d’un Paradis dont nous n’avons de connaissances que le nom et les descriptions, etc. Ces innombrables quantités de croyances et de craintes qui animent nos coeurs, deviennent une aberration pour la gente athée, et non musulmane par extension. Or, de ce qui a été mis en évidence à moult reprises dans le Coran, on apprend que le musulman a du avant tout, raisonner et confronter les arguments les uns avec les autres, avant de conclure son analyse, par une soumission exemplaire. Plus tard, leur Seigneur les a décrits comme étant des êtres qui témoignaient de l’existence de l’invisible. Es-tu alors de ceux qu’Allah cite dans la sourate La Génisse, ou dissimules-tu en ton for intérieur, des doutes et des incertitudes ?

[…c'est un guide pour les pieux. Qui croient à l'invisible et accomplissent la Salat et dépensent [dans l'obéissance à Dieu], de ce que Nous leur avons attribué]

Les pieux dépensent, de l’énergie ou de l’argent, ces derniers considèrent que ces capitaux ne constituent que des « choses empruntées à Dieu ». C’est alors que le sentiment de convoitise des grâces divines s’amplifie dans leurs coeurs. Et c’est via la connaissance d’Allah et la recherche de leur créateur, qu’ils vont réussir à amplifier leurs sentiments pour Lui. Tant il est vrai que s’entretenir par la mémoire ou des souvenirs avec un être qu’on aime, ne fait qu’intensifier et élargir l’amour qu’on peut lui porter. C’est pourquoi, l’une des manières les plus efficaces de faire de l’agrément divin, l’une de ses aspirations les plus nobles, consiste pour nous, à connaître davantage Allah, tel qu’Il S’est décrit lui-même, en termes de noms et attributs. Dans le même temps, on notera également à quel point Allah lui-même, invite les « doués d’intelligence » à scruter l’univers afin de contempler la puissance divine, qui viendra confondre les plus sûrs d’eux, et les réconcilier avec un état d’esprit humble et reconnaissant. C’est d’ailleurs l’exercice auquel s’adonnaient les premiers musulmans, à titre de purification des coeurs et de renforcement de la foi. Ainsi, le visionnage de reportages scientifiques, la lecture d’ouvrages qui traitent de la création du monde, etc, et ce, avec une intention spirituelle, peut tendre à un véritable travail de purification de l’âme, et de préparation à la confiance en Dieu. Les convertis en savent d’ailleurs quelque chose…

La convoitise des largesses divines quant à elle, ne peut en réalité aboutir que si elle est entretenue par l’individu. Un être qui n’est stimulé que par des plaisirs terrestres s’éloigne du Paradis par le coeur et par le droit d’entrée. Cela dit, la privation intégrale et l’interdiction de plaisirs mondains n’a jamais eu sa place en Islam. Malgré tout, la régulation coranique et sunnite est venue faire comprendre aux hommes, qu’ils n’étaient là que pour un laps de temps très court. Aussi, espérer en ses bonnes oeuvres, doit pouvoir alimenter cette sensation de désir de l’au-delà. En effet, plus l’individu redouble d’efforts dans les bonnes oeuvres, et plus il espère que ces derniers seront récompensés. A cette sensation, s’ajoute le souvenir fréquent qu’il n’est qu’un voyageur éphémère, dont on n’oubliera très rapidement le passage sur terre et qui ne sera le jour du jugement qu’un tas de chair tremblotant, parmi tant d’autres…Quant à celui dont la balance est pauvre en hassanates et qui ne fait pas preuve de zèle dans le bien, il est clair que le Paradis ne le stimule pas tant que cela. Son âme a semble-t-il, fusionnée avec un bas-monde, dont les plaisirs terrestres immédiats, ont l’air de le passionner davantage…

Le troisième pivot étant la crainte du châtiment divin, celle-ci ne peut atteindre des proportions avantageuses pour le croyant, que lorsque ce dernier est suffisamment renseigné sur les terreurs du jour du jugement. Si Allah (exalté soit-Il) a insisté sur les châtiments de l’Enfer dans le Coran, c’est qu’ils témoignent d’une gravité sans nom. Or, il est dans la consultation fréquente des textes authentiques (Coran et Sunna), une force spirituelle qui adoucit les coeurs et les réconcilient avec Celui qui est prompt à rendre les comptes (sarhi’oul hissab) et dur en châtiment (chadidul ‘iqab).

Tu noteras aussi que le prophète (prière et salut sur lui) ainsi que ses compagnons (qu’Allah les agréés) n’ont pu en réalité atteindre des hautes sphères dans la foi, qu’en amplifiant leurs efforts dans la crainte du châtiment d’Allah, la méditation à son endroit, les sanglots et les regrets, ainsi que la recherche de Son agrément et de Ses largesses. En outre, après avoir lu et consulté les signes divins, c’est au travers des invocations qu’ils recherchaient le refuge, le soutien et la force spirituelle, qui leur a permis de se diriger confiants, vers leur créateur.

C’est pourquoi les invocations de recherche d’agrément d’Allah, d’acceptation des oeuvres (Al Qabul), et de préservation du châtiment divin, tout ceci joue un rôle précurseur dans la relation que peut avoir le fidèle avec son Seigneur. De même, l’attachement régulier à ces invocations rend l’invoquant de plus en plus dépendant en Allah, à tel point qu’il ne peut plus se passer de Lui. Et même si d’une certaine manière nous sommes tous dépendants de Dieu, encore faut-il être conscient de cette réalité ! C’est pourquoi les croyants qui ont compris cette dimension, et qui à cet effet, multiplient les supplications, deviennent auprès de Dieu des adorateurs différents de la masse, par la prise de conscience et l’effort. Ces deux chemins les ont au final, fait aimés de Lui. Qu’Allah nous recense parmi eux !

LA LECTURE DU CORAN ET SON EFFET SUR LA CONFIANCE EN ALLAH

La lecture du coran est entre autres, le chemin par lequel les plus illustres personnages de notre communauté, ont réussi à développer leur confiance en le Très-Haut. Et ce résultat est devenu possible, notamment, au travers des nombreuses menaces et promesses qui s’articulent verset après verset dans ce livre incomparable. Seul alors, un être doué d’intelligence qui sait prendre le temps de raisonner et de faire preuve d’humilité, pourra faire du Coran, un propulseur de qualité vers l’effort et ce qui mène à la piété. Laissons les versets ci-dessous parler d’eux-mêmes…

[Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. Cependant, cela ne fait qu’accroître la perdition des injustes] Sourate Le voyage nocturne, verset 82

Et le Très-Haut -exalté soit-il- dit également : [Dieu a fait descendre le plus beau des récits, un Livre dont [certains versets] se ressemblent et se répètent. Les peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent (à l'entendre) ; puis leurs peaux et leurs coeurs s'apaisent au rappel de Dieu. Voilà le [Livre] guide de Dieu par lequel Il guide qui Il veut. Mais quiconque Dieu égare n'a point de guide.] Sourate les groupes, verset 23

Puis dans la sourate Le butin, au verset 2 : [Les vrais croyants sont ceux dont les coeurs frémissent quand on mentionne Dieu. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur]

Et enfin, dans la sourate Al a’raf, au verset 204 : [Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde (de Dieu).]

Parmi les fruits instantanés de la confiance en Allah, on trouve la quiétude (as-sakina). Celle-ci peut être acquise au travers du dikhr (rappel de Dieu), et plus précisément, par la lecture du Coran. C’est en ce sens que notre Seigneur nous dit :

[N'est-ce point par l'évocation de Dieu que se tranquillisent les coeurs ?] Sourate le tonnerre, verset 28

Si le coeur de l’individu est lourdement atteint par les souillures et les maladies, il sera évident d’affirmer qu’une lecture ou un rappel furtifs n’auront aucune incidence sur ce dernier. On ne nettoie pas la surface du globe en quelques heures avec une simple brosse à dent ! Raison pour laquelle, si tu ressens de grands troubles en ton for intérieur, nous te conseillons de passer quelques heures en compagnie des plus belles paroles. Allah Le Tout-puissant a mis dans la lecture et la méditation de Ses paroles, une bénédiction telle, que l’esprit du lecteur s’apaise et les problèmes tant redoutés rétrécissent par Sa grâce.

Quelques minutes ou quelques heures à lire le « plus beau des récits » peuvent changer radicalement un homme. Des millions de musulmans nous ont précédé et ont confirmé les résultats de cette expérience coranique, et il ne sera jamais assez, que d’insister encore et encore sur les effets au combien prolifiques, de la lecture du livre d’Allah. Mais seuls les acteurs réguliers peuvent acquiescer à ce genre d’affirmations. Puissions-nous être de ces fréquents adeptes…

L'EFFORT : PREMIER RESULTAT DE LA CONFIANCE EN ALLAH

Si le sentiment de confiance en Allah ne se concrétise pas en un effort, sache que ce sentiment est un leurre et cette confiance, une façade qui cache en réalité bien des problèmes intérieurs. Que de frères et soeurs croient vivre une relation de confiance avec Allah, alors que leurs manquements en religion ne sont plus à compter ? On ne dénombre malheureusement plus les individus sur terre qui font étalage de leur béatitude et de leur enthousiasme, sans que dans leur comportement, on ne distingue comformité avec la Sunna et soumission…C’est ainsi que le diable leur a fait embellir leurs actions (ou plutôt leur inaction devrions-nous dire ?), au point de les voir se reposer sur cette sensation passagère de bien-être, alors qu’exhortations et mises en gardes défilent sous leurs yeux et visitent leurs oreilles. Qu’Allah nous en protège ! C’est pourquoi la confiance en Allah ne doit pour toi, être comprise qu’en tant qu’étape dans le processus d’adoration. Elle ne constitue pas une fin en soi, loin de là.

L’espérance en Allah, si elle ne souffre d’aucun défaut, ne peut donner lieu qu’à deux produits : une action (dans le bien) ou une abstention (renoncement au péché). Autrement dit, un coeur vif, énergique et pleinement convaincu de la récompense divine (et/ou de l’agrément divin) saura fournir aux membres du corps, la vigueur requise, afin d’obéir à Allah.

La confiance en Allah est également une histoire de sacrifice. Ainsi, elle peut retenir ces mêmes membres du corps, dans le but de les protéger du courroux divin. C’est alors que l’individu s’abstient de commettre un péché. Et là aussi, une récompense divine peut être prétendue.

« Celui qui délaisse une chose pour Allah, Allah lui remplace celle-ci par quelque chose de meilleur » [Authentique par At-thirmidi]

« Celui qui a l’intention de faire une mauvaise action et ne la commet pas, Allah l’inscrit auprès de Lui comme étant une bonne action » [Al Bokhari et Muslim]

LA CONFIANCE ET LA PEUR

Il existe deux peurs qui peuvent ébranler les coeurs des pieux. La première concerne le châtiment divin. Quant à la seconde, elle s’articule autour de l’invalidité des bonnes oeuvres. Ces deux terreurs ont cela de particulier qu’elles cheminent main dans la main, dans la mesure où aucun être pieux ne peut prétendre être à l’abri des supplices divins, comme personne ne peut être sûr d’avoir son oeuvre acceptée. Ces deux sensations sont au final, pleinement compréhensible, à partir du moment où si l’individu savait que non seulement son oeuvre était validée, mais qu’il était aussi préservé du châtiment divin, il se reposerait sans aucun doute sur ces acquis. Et ceci constitue une preuve que dans certaines vérités cachées aux êtres humains, il réside une sagesse divine. La caractérisation de ces deux émotions par l’ignorance, devient donc un piston vers l’effort, et surtout, la patience…

A d’autres égards, on notera que ces deux peurs ont cela de paradoxal, le fait qu’elles cohabitent avec cette sensation de confiance en Allah. La question que l’on pourrait se poser est celle-ci : comment peut-on avoir à la fois confiance et peur d’une chose ? Ces deux valeurs antinomiques dans l’absolu se relativisent en Islam, et c’est ainsi que celui qui a peur de subir les sanctions divines, espère dans le même temps, en être préservé. Quant à celui qui ne sait rien de la validité de ses oeuvres et qui a peur de ne pas les voir homologuées, espère lui-aussi, qu’Allah les accepte ! Ces deux sentiments forment alors un tandem émotif perpétuel dans la vie du croyant, pour l’intégralité des oeuvres qu’il est amené à réaliser de son vivant. Et ce n’est qu’une fois ressuscité, qu’il sait si oui ou non, ses peurs et ses espoirs étaient pertinents…Puisse Allah accepter de nous nos oeuvres pies, et nous protéger de sa colère ici-bas et dans l’au-delà !

AVOIR CONFIANCE, C'EST DEJA FAIRE PREUVE DE PATIENCE

L’exercice de la confiance est un entraînement particulier qui réconcilie et familiarise les musulmans avec la patience. Ce travail intérieur est d’autant plus important, dans la mesure où il relève de la croyance, et chacun sait à quel point celle-ci a une influence sur les oeuvres de l’individu.

Dans la sourate Al Kahf, il est question d’une anecdote au cours de laquelle, Allah envoie le prophète Moïse (sur lui la paix) aux côtés d’un homme d’une rare piété (surnommé Al Khadir). Face à certaines « atrocités » commises par ce dernier, Moïse s’en remet à ses premières impressions et chute dans des diagnostics erronés, car précipités et caractérisés par le manque de science. C’est alors qu’Al Khadir lui explique les raisons de ces décisions et lui dit [Je ne l'ai d'ailleurs pas fait de mon propre chef] Sourate Al Kahf, verset 82.

On nous apprend alors que le chemin de la confiance en Allah est le seul qui nous permet de ne pas tomber dans l’injustice et dire sur notre créateur, des choses inexactes. La confiance en Allah dans les moments difficiles a une valeur plus que substantielle. Elle protège le croyant des erreurs et surtout, des regrets. Car combien d’hommes et de femmes regretteront amèrement le jour du jugement dernier, d’avoir fait défaut à cette relation de confiance en le Très-Haut ?

La confiance en Allah est surtout, une provision utile durant les moments d’épreuves. C’est en ce sens que le messager de Dieu (prière et salut sur lui) disait : « La patience ne se révèle véritablement qu’aux premiers instants de l’épreuve » [Al Bokhari et Mouslim]

LA CONFIANCE EN ALLAH ET LA SUBSISTANCE

Qu’elles soient coraniques ou sunnites, les sources scripturaires nous apprennent que s’en remettre intégralement à Dieu dissipe les soucis matériaux de la vie. Face aux dettes, à la pauvreté, ou encore à ce qui relève des épreuves en tout genre, etc ; l’abandon de soi à Dieu devient une ouverture d’opportunités qui comme Allah le dit, se réalisent par des procédés et des scénarios inimaginables.

C’est ainsi que dans la sourate Le divorce, il est dit : [Et quiconque craint Dieu, il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Dieu, Il [Dieu] lui suffit. Dieu atteint ce qu'Il Se propose, et Dieu a assigné une mesure à chaque chose.]

La crainte révérencielle en Allah (At-taqwa) va de paire avec celle de confiance. Elle constitue d’ailleurs, le niveau le plus élevé en religion. L’exercice de sacrifice, notamment durant les moments difficiles, encourage les orants à faire preuve d’abnégation et de résignation. Il n’a en réalité, d’autre but que de permettre aux éprouvés un dévouement intégral à Dieu, en ses décisions, tout en étant convaincu qu’elles se caractérisent par la sagesse et l’équité.

Dans le dernier verset, les savants ont rappelé que la crainte dont il est question ici, implique l’observation (dans le sens de respect) des prescriptions et des interdictions religieuses. Cette conformité avec les commandements divins et prophétiques donne lieu à une facilitation et à des aménagements tout aussi surprenants qu’avantageux. Que de frères et soeurs en effet, témoignaient de la dureté de leurs épreuves, au bout du rouleau, durant lesquelles affliction et amertume encourageaient au désespoir ; et en réponse auxquelles, ils ont fait le noble choix de ne rechercher que la satisfaction de leur Seigneur, à travers le respect des lois divines dans leur ensemble ? Par la grâce d’Allah, Sa parole [Il lui suffit] aura été confirmée, et une partie de leur récompense aura alors été anticipée sur terre, avant même l’au-delà ! Puisse-t-Il faire de nous, des gens de la droite le Jour du jugement…

Il était également question plus haut de la purification des coeurs. Celle-ci comme tu l’as compris, nécessite l’abandon des péchés. Cette confiance en Dieu, qui implique le sacrifice de certains avantages éphémères, peut également amener à accroître le bienfait divin sur soi. C’est en ce sens que le prophète (prière et salut sur lui) disait que : « Le serviteur peut être privé de bien pour avoir commis un péché » [Authentique par Ahmad, An-nassa’i, Ibn Hibban, Al Hakim]. Si telle est la conséquence d’un seul péché, que dire de celui ou celle dont le quotidien ne compte plus les transgressions et l’absence d’introspections ?

On notera également cette parole prophétique d’exception [Authentique par Ahmad, At-thirmidi, An-nassa’i, Ibn Maja et d’autres] dans laquelle, l’envoyé d’Allah (prière et salut sur lui) dit : « Si vous vous en remettiez à Allah comme il convient, Il vous gratifierait de Ses faveurs comme il nourrit l’oiseau qui sort le matin affamé et rentre le soir rassasié » Ceci dit, cette confiance doit amener naturellement le croyant à accomplir les causes, car comme l’ont souligné les savants, même les oiseaux réalisent des efforts pour se nourrir ! Dans les faits, ce niveau illustre de confiance garantie aux croyants, la facilitation et l’ouverture de portes et d’occasions de manière régulière…

CONFIANTS, MAIS SURTOUT ACTEURS !

Les perceptions de la confiance en Allah peuvent être erronées. Et seule une synchronisation avec les principes généraux de la Sharia peuvent donner lieu à des résultats conformes à nos attentes et aspirations. Parfois en effet, certaines personnes ont tendance à paradoxalement exagérer dans la confiance qu’ils ont (ou prétendent avoir) en Allah. C’est le cas par exemple de certains yéménites qui accomplissaient le pèlerinage sans s’approvisionner. Ces derniers affichaient ostensiblement leur confiance en Allah. Puis, arrivés à La Mecque, ils mendiaient auprès des gens. C’est alors qu’Allah a révélé le verset [Et prenez vos provisions. Mais vraiment la meilleure des provisions est la piété]. [Ibn ‘Abbas].

Les sources authentiques recensent de nombreux cas où des personnes confondaient la confiance en Dieu qui se limite à une sensation intérieure, et celle qui est requise en islam, impliquant l’effort.

Ainsi, la confiance en Allah, si tant est qu’on espère d’elle un résultat, doit encourager l’individu à réaliser les causes. Prenons également à titre d’argument, ce hadith rapporté par At-thirmidi dans lequel il est question d’un bédouin qui posa au prophète (prière et salut sur lui) cette question : « Ô Envoyé d’Allah ! Dois-je attacher ma chamelle puis m'en remettre à Allah ou dois-je la lâcher et m'en remettre à Allah ? » Il lui répondit alors : « Attache-la et place ta confiance en Allah ! ».

L’inaction mêlée à une forte sensation de confiance, devient donc un chemin qui s’écarte de la sunna. La trajectoire vers laquelle le meilleur des exemples nous dirige (prière et salut sur lui) honore la notion de dynamisme. J’en profite également pour rappeler à nos frères et soeurs qui invoquent Allah pour quelques raisons que ce soient, afin de leur rappeler que leurs supplications, même si elles respectent l’ensemble des règles de bienséance, doivent être conclues par une action et un effort réel, tel que le réalisait le messager de Dieu (prière et salut sur lui). Le fait de demander à Allah le Paradis par exemple, ne peut déboucher sur l’obtention de ce dernier, que si ce projet se caractérise par l’oeuvre (Al ‘amal). Rappelons à l’occasion la parole d’Allah dans la sourate Le temps, dans laquelle il est dit :

Par le temps ! Certes l’homme est en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres…

Ainsi, on comprend que l’intervention divine est liée à une notion de mérite, celle-ci dépendant de manière substantielle, à l’effort.

N’oublions pas non plus que cette notion d’action revient très souvent pour ce qui relève de l’issue des épreuves. Le quotidien de l’éprouvé qui désire s’en sortir, doit inéluctablement être caractérisé par des actions. Attendre que l’on nous fasse notre assiette est un état d’esprit qui se situe loin, très loin de la sunna.

A l’origine, ceux qui allaient plus tard devenir les meilleurs de notre communauté, étaient un peuple inactif, statique et faible sur le plan scientifique. Leur purification à travers l’adoration et leurs efforts dans la religion a fait d’eux un peuple illustre et dynamique tel que le rappelait d’ailleurs, Omar Ibn Al Khattab :

« Nous étions un peuple vil et Allah nous a donné la gloire avec l’Islam. Mais si nous recherchons les honneurs par autre chose (que l’Islam), Allah nous avilira ».

Comprend alors que cette gloire n’a eu de raison d’être que parce que la réforme de soi était au rendez-vous. Nul doute que l’inaction n’aurait fait qu’enfoncer le peuple de Omar Ibn Al Khattab (qu’Allah l’agréé) dans l’insignifiance et l’illusion.

Qu’Allah nous permette de mieux comprendre et mettre en pratique les enseignements de ce verset, au combien important :

[En vérité, Dieu ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce que est en eux-mêmes.] Sourate Le tonnerre, verset 11

DES FORMULES PLEINES DE CONFIANCE

Le comportement du messager de Dieu (prière et salut sur lui) avait cela de particulier qu’il accordait une place considérable aux invocations. Lui-même le disait d’ailleurs : « L’invocation c’est l’adoration » Authentique par At-thirmidi et d’autres. On verra qu’à de très nombreuses reprises, l’intensité de la confiance que notre bien-aimé avait en Allah, entrainait chez lui, l’envie de prononcer des invocations dont le contenu en dit long sur ce qui est requis en termes de relation avec Le Très-Haut. C’est ainsi que la sunna authentique nous fait état de certaines formules telles que la Hawqala : la hawla wala quwata ilabi’llah (il n’est de Force ni de Puissance qu’en Allah), ou bien encore d’autres incluant des idées de Tawakul (confiance). On les retrouve par exemple dans d’autres invocations :

عَدْلٌ فِيَّ قَضَاؤكَ (Ton décret envers moi est juste),
en sortant de la maison « تَوَكَّلْـتُ عَلى اللهِ » (Je place ma confiance en Allah),
« إِنّا للهِ وَإِنَا إِلَـيْهِ راجِعـون » (Nous appartenons à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons),
l’invocation de la prière de consultation qui est un parfait exemple de confiance en Allah,
"اللّهُـمَّ رَحْمَتَـكَ أَرْجـوفَلا تَكِلـني إِلى نَفْـسي طَـرْفَةَ عَـيْن، وَأَصْلِـحْ لي شَأْنـي كُلَّـه لَا إِلَهَ إِلَّا أنْـت" (Ô Allah, je n’espère que Ta miséricorde. Ne me laisse donc pas m’en remettre un seul instant à moi-même. Améliore toutes mes conditions. Il n'y a de divinité digne d'adoration si ce n'est Toi),
"حَسْبُنَا اللَّهُ وَنِعْمَ الْوَكِيلُ"(Allah nous suffit et il est notre meilleur garant),
toutes les formules de protections qui témoignent de la confiance qu’on peut avoir en Allah,
la parole des messagers lorsqu’ils dirent [Et qu’aurions-nous à ne pas placer notre confiance en Allah, alors qu’Il nous a guidés sur les sentiers (que nous devions suivre)] sourate Ibrahim, verset 12.
Etc.
La confiance en Allah relève de la piété, et celle-ci est également très proche de la notion de murhaqaba (vigilance en Allah). Cette sensation est caractérisée par la connaissance et la prise de conscience permanente, du fait qu’Allah nous surveille et nous voit. Si nos coeurs ne trouvent pas la quiétude lorsqu’une caméra est braquée sur nous, que dire alors de ce que nous devrions ressentir au souvenir de Celui qui a tout créé et qui nous demandera des comptes ? L’attachement à la murhaqaba constitue pour toi un excellent exercice qui te rapproche de ton Seigneur et intensifie ta confiance en Lui. Le prophète (prière et salut sur lui) parlait d’Al Ihssan (perfection) lorsque on adore Allah comme si on Le voyait, car si on ne le voit pas, Lui nous voit parfaitement. Ainsi, al Ihssan ne constitue-t-il pas un excellent outil qui permet de nouer des liens forts et solides avec Dieu ?

Et nous finirons incha Allah avec cette parole de sagesse de l’Envoyé de Dieu (prière et salut sur lui) :

« L’homme censé est celui qui se demande des comptes en vue de ce qui vient après la mort. L’homme faible est celui qui se laisse guider par ses passions en espérant que Dieu lui pardonne. » [Hassan par At-thirmidi]

Et Dieu est mieux savant !

Abou Thawbane
c
7 novembre 2013 10:20
Merci pour ce rappel

Puisse Dieu renforcer notre foi Amine.
 
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