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Conférence sur le racisme: vives inquiétudes sur la participatio
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8 mars 2009 17:49
salam alaykoum:

L’Italie va boycotter la réunion de suivi de Durban qui se tient à Genève du 20 au 24 avril. Plusieurs Etats européens se tâtent

L’Italie a pris les Européens de court. Son ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, a annoncé jeudi que son pays boycotterait la Conférence de suivi sur le racisme (Durban II) de l’ONU qui se tient à Genève du 20 au 24 avril prochain. Motif avancé dans La Repubblica: l’actuel texte de la Conférence sur lequel les Etats travaillent contient, selon l’Italie, «des phrases agressives et de type antisémite». Au Palais des Nations, une séance des Etats membres de l’Union européenne a été convoquée d’urgence vendredi après-midi pour obtenir des précisions sur la position de Rome.

Même si le refus italien de participer au sommet de Genève peut encore évoluer, l’avertissement est clair. Il s’ajoute aux propos virulents du premier ministre français, François Fillon, tenus lundi devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF): «Nous n’accepterons pas que l’Etat d’Israël soit stigmatisé, que sa politique soit calomniée, ni que la communauté juive dans son ensemble soit flétrie. […] Nous n’hésiterons pas, dans le cas contraire, en lien avec nos partenaires européens, à en tirer toutes les conséquences et, si nécessaire, à nous retirer de cet exercice.» Cette diatribe fait écho à la tribune libre de Bernard-Henri Lévy publiée dans le magazine Le Point de jeudi intitulée «Refusons la mascarade de Durban II».
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Pour Genève et la Suisse, l’organisation de la Conférence de suivi de Durban apparaît de plus en plus comme un cadeau empoisonné. Et si les retraits devaient se multiplier, elle pourrait laisser des traces durables dans la compréhension, notamment entre l’Occident et le monde arabo-musulman et africain. Preuve que les inquiétudes sont prises au sérieux: la semaine prochaine, la haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’homme, Navi Pillay, se rend à Berne. On peut imaginer que Durban sera au cœur des discussions.

Au niveau européen, l’Italie et la France ne sont toutefois pas seules à durcir le ton. Les Pays-Bas, le Danemark et le Royaume-Uni comptent parmi les Etats européens les plus intransigeants. Les Etats-Unis, quant à eux, soufflent le chaud et le froid. Il y a quelques jours, une délégation de Washington est venue à Genève et s’est impliquée activement dans les négociations du texte de la Conférence. Avant que les Etats-Unis annoncent leur… retrait conditionnel. Du côté des pays qui ont déjà précisé qu’ils refusaient de se rendre à Genève figurent Israël et le Canada. L’Australie se tâte encore.

Les pierres d’achoppement sont la question de la diffamation des religions et de la liberté d’expression, des réparations liées au colonialisme et, enfin, la plus sensible, du Proche-Orient. Les Occidentaux ne sont pas prêts à céder à la volonté de certains Etats de créer une nouvelle norme pour prévenir des «attaques» contre la religion. Ils estiment que la norme contenue dans l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques est suffisante. C’est ce que Navi Pillay essaie de mettre en avant: l’article 19 répond déjà aux préoccupations des Etats.

Face à l’urgence, un groupe informel de quelque huit pays s’est formé pour tenter d’adopter un texte plus court (15 pages au lieu de 60) et consensuel. Trois pays, dont la Belgique, s’activent en qualité de facilitateurs. A l’heure actuelle, seuls 20% du texte qui est débattu depuis quelques semaines ont été approuvés. Autre décision sensible à prendre: la désignation de la personne qui va présider la conférence.

Quant à la question des réparations liées au colonialisme, il semblerait que les pays africains ne soient pas sur des positions maximalistes. Depuis la Conférence de Durban de 2001 en Afrique du Sud, plusieurs gestes ont été faits par des Etats occidentaux. En France, Jacques Chirac a institué une journée commémorative de l’esclavage. En Italie, l’actuel président Silvio Berlusconi a conclu un accord avec la Libye, ex-colonie italienne, à hauteur de plusieurs milliards de francs.

[www.letemps.ch]|1
 
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