Mélange de rap, de musique orientale et de musette
La musique du MAP se joue des frontières
S’il est un style auquel le groupe tient particulièrement, c’est bien au « rap populaire », aux antipodes de l’étiquette « rap musette » qu’on lui a trop souvent collée.
Sur scène, le Ministère des affaires populaires (MAP) est une boule d’énergie qui décoiffe. Au premier plan : HK et Dias, deux rappeurs qui balancent : "Elle est belle la France avec son cortège d’indécences". Au sampler, s’ajoutent les charmes de l’accordéon et du violon oriental. ça rappe, valse, jazz, guinguette et dénonce. Situé quelque part entre Java et Zebda, ils revendiquent des textes ainsi qu’une musique engagée : "En ces temps tendus où ça tire dans tous les sens, on est solidaires, explique HK. C’est l’union sacrée entre l’accordéon, le violon oriental et les cultures urbaines."
Tiraillés entre leurs racines méditerranéenes, leur vie de chti originaires de Roubaix et leur culture hip-hop, les deux MC de MAP ont choisi de "ne pas choisir". De Lille à Alger, leur musique se joue des frontières, en tendant des ponts entre le Nord et le Sud. Un voyage musical qui nous mène hors des sentiers formatés sur fond de violon arabo-andalou, d’accordéon franco-tzigane et de textes "militants et engagés sur une musique festive et chaleureuse".
Au travers de son bal aux airs dansants, ses mots qui « n’oublient pas d’être mordants », MAP revendique une France plus juste, plus égale, plus ouverte. Telle est la manière qu’a le groupe de vouloir bousculer « les habitudes et réveiller les consciences ».
Leur première chanson, Lillo, plante le décor. Ces cinq-là viennent du Nord, « des pays des mines de charbons et des pavés boueux » et mélangent le patois chti et les expressions arabes. Mais leur inspiration vient des quatre coins du monde : « De Roubaix à New York en passant par Alger la Blanche ». Ils puisent dans le répertoire traditionnel algérien, adorent Aznavour - dont ils reprennent Je m’voyais déjà - Jacques Brel et Bob Marley.
Depuis trois ans, MAP écume les scènes du Nord et d’ailleurs. En avril dernier, ils étaient place de la République pour le concert contre l’immigration jetable. En septembre, ils ètaient sur la grande scène de la Fête de l’Humanité. Entre-temps, ils ont sorti leur premier album : Debout là d’dans !, défini comme un « produit du terroir révolutionnaire ». On l’aura compris, en plus de faire guincher, leur musique veut réveiller les consciences. Leur nom donne déjà le ton : ministère des affaires populaires. « Vu que nos politiciens ne s’occupent pas de nos affaires mais des leurs, il fallait créer notre propre ministère », assène HK. Et Dias de rapper, toujours avec une bonne dose d’humour : « On veut pas des militaires, que des militants ! »
chanson révolutionnaire mais trop marrante
mais pour combien de temps encore 
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