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Claustrophobie en pleine mosquée
g
30 juin 2016 20:30
Salam Aleykoum,

Depuis toute petite je suis atteinte de claustrophobie mais de façon légère
C'est à dire que ça ne me le fait pas n'importe où, et que je peux me contrôler en génral
Et que dans certains lieux c'est plus intense que d'autres.

Avant je m'en préoccupais pas tant que ça
Quand ça venait, je pensais à autre chose, luttais, ou partait de l'endroit qui me gênait tout simplement

Mais en ce moment ça devient vraiment problématique et je ne me contrôle plus
Ca m'est arrivé en pleine mosquée hier, en plein tarawih
J'ai cru que j'allais mourir tellement j'étouffais
J'ai dû interrompre mon tarawih malheureusement

Je me demandais à quoi c'était dû
et surtout comment dans un lieu sain ça peut me faire ça
c'est pas normal non?
on m'a déjà dit que c'était sheytan tout ça

Donc je commence à me poser des questions et me demander quel est mon problème
Et si ça faisait ça à d'autres gens aussi?
Et surtout comment soigner ça ?

J'ai pas une phobie des endroits clos, j'y vais y a pas de souci, mais très vite ça me donne le tournis, je suis à la limite de l'évanouissement parfois
Je le supporte sans problème, je fais avec, mais pour la mosquée c'est pas la première fois sauf que là c'était trop intense
et même entendre le coran ne m'a pas apaisé
n
30 juin 2016 20:35
Si tu rentres avec la grippe dans une mosquée tu n'y sortira pas guéri!

Ça doit venir de tes angoisses.

Essaie la médecine douce ou visite chez psychologue si ça devient vraiment ingérable.
"Je crois que toi et moi, on a un peu le même problème: on peut pas vraiment tout miser sur notre physique, surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, oublies que t'as aucune chance, vas-y fonce. On sait jamais, sur un malentendu, ca peut marcher."
g
30 juin 2016 20:39
Je suis pas angoissée avant de rentrer dans la mosquée pourtant
Après quand je sens la panique montée à cause de l'oppression autour de moi, là oui j'angoisse

C'est quoi la médecine douce ?

Psychologue ça jamais j'irai tongue sticking out smiley
Citation
nabildeluxe a écrit:
Si tu rentres avec la grippe dans une mosquée tu n'y sortira pas guéri!

Ça doit venir de tes angoisses.

Essaie la médecine douce ou visite chez psychologue si ça devient vraiment ingérable.
n
30 juin 2016 20:47
Angoisse de la peur panique de la foule ...peur de ne plus pouvoir respirer.

Es- tu asthmatique?

Médecine douce : plante, homéopathie ...

Va voir un bon généraliste .

Citation
PetitePoule a écrit:
Je suis pas angoissée avant de rentrer dans la mosquée pourtant
Après quand je sens la panique montée à cause de l'oppression autour de moi, là oui j'angoisse

C'est quoi la médecine douce ?

Psychologue ça jamais j'irai tongue sticking out smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/06/16 21:04 par nabildeluxe.
"Je crois que toi et moi, on a un peu le même problème: on peut pas vraiment tout miser sur notre physique, surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, oublies que t'as aucune chance, vas-y fonce. On sait jamais, sur un malentendu, ca peut marcher."
g
30 juin 2016 20:51
Peur de ne plus pouvoir respirer c'est ce que je ressens oui exact
La foule aussi j'aime pas thumbs down mais je m'y accommode

Je vais voir ce qu'il y a niveau plantes Heu

Non je ne suis pas asthmatique hamdulillah

Merci
Citation
nabildeluxe a écrit:
Angoisse de la peur panique de la foule ...peur de ne plus pouvoir respirer.

Est tu asthmatique?

Médecine douce : plante, homéopathie ...

Va voir un bon généraliste .
C
30 juin 2016 21:42
Salut

Les angoisses, je connais. La claustrophobie, c'est pas que dans les endroits clos, mais aussi dans les foules. S'il y a beaucoup de monde à la mosquée, ça peut te déclencher une crise. Allez dans un marché bondé, ou faire les soldes en grande surface, pareil. Enfin ... ce genre de choses quoi.

Et pour le peu qu'il fasse chaud, c'est encore pire. Et c'est le cas quand il y a du monde.

==> Il faut que tu fasses des exercices de respiration. C'est ça qui va maîtriser tes crises.

Quand tu paniques, ton coeur se met à battre la chamade. Du coup, ta respiration s'accélère, comme quand tu cours. Et quand tu es en panique, tu as tendance à respirer encore plus vite et plus fort, du coup, ton coeur s'emballe encore plus. Et tu finis par tomber dans les pommes. C'est un cercle vicieux. Plus ton coeur bat, plus tu respires fort. Plus tu respires fort, plus ton coeur bat. Au final, ça va toujours en crescendo, en augmentant et tu succombes à ta crise.

Il faut rompre ce cercle. Et le meilleur moyen, c'est de maîtriser ta respiration. Moins tu respires, plus ton coeur s'apaise et la crise passe.

Alors c'est facile à dire comme ça, mais avec un peu d'entraînement, tu vas y arriver.

Tu as peut-être déjà vu dans des films qu'une fille prend un sac en papier pour respirer dedans. Elle fait une grande inspiration, puis elle expire longuement, et ce, malgré le fait qu'elle a envie d'haleter comme si elle venait de courir un 100 m.

Quand tu sens que ton coeur s'emballe, oublie ce qui t'entoure, et inspire longuement et profondément, comme si tu allais plonger dans l'eau et que tu dois retenir ta respiration ensuite, mais en le faisant lentement. Tu peux bloquer ta respiration si tu te sens de le faire. Puis tu expires longuement aussi. Alors tu peux faire cet exercice la bouche ouverte ou que par le nez. Par le nez, c'est plus efficace. Mais au début, tu t'emballeras trop vite, tu risques d'être vite à cours de souffle. Donc fais-le par la bouche.

== > Ferme les yeux aussi, afin d'oublier où tu es et d'éviter le regard des autres. Mets-toi dans ta bulle pendant la crise.

Dans les premiers temps, tu auras peut-être du mal à rester où tu es pour te calmer. On a quand même l'instinct de fuir de là où on est et si vraiment tu en ressens le besoin, je te conseille quand même de sortir de l'endroit où tu es. Dans ce cas, commence la respiration dans le lieu de la panique, yeux fermés, puis tout doucement, quand tu le sens, lève-toi et dirige-toi, lentement, tout en respirant, vers la sortie. Une fois dehors, fais ce qu'il faut pour retrouver ton calme.

==> Autre chose, tu remarques toi-même que tu as de plus en plus souvent des crises. Dis-toi que ça risque d'empirer, d'arriver de plus en plus souvent. Il va falloir absolument, pour guérir, te mettre en situation de crise quo-ti-dien-ne-ment, afin que tu t'habitues à la crise et que tu parviennes à la maitriser.

Donc tu as des malaises à la mosquée, t'as peut-être plus envie d'y retourner, mais il va falloir y retourner. Au début, la crise s'intensifiera car vu que tu es entrain d'en avoir de plus en plus souvent, ça signifie que les angoisses gagnent du terrain et te font réellement peur. La peur engendre la peur. Et tu vas finir par avoir peur de faire des crises (c'est déjà l'objet de ton post) et plus tu auras peur, plus tu feras des crises. Et plus tu feras des crises, et plus il faudra te mettre en situation de crise. Faudra y retourner à la mosquée, quotidiennement, même si à un moment donnée, tu n'arriveras peut-être plus à y rentrer, tu paniqueras avant.

Pas grave. Il y aura une période où ce sera infernal et petit à petit tu vas réussir à vaincre le démon de l'angoisse et tu arriveras à refranchir le seuil de la porte, puis à rentrer, puis à t'installer, puis à prier ...

==> Enfin, n'espère pas que ça se guérit en un claquement de doigts. J'ai eu des angoisses (agoraphobie, peur de sortir de chez moi, mais du coup, peur aussi par la suite de croiser du monde, donc même problème que toi) et il m'a fallu 2 ans pour pouvoir refaire le tour du pâté de maison et entrer dans un centre commercial sans avoir le palpitant défaillant ...

C'est pour cela que je te dis de te forcer à affronter ces endroits confinés tous les jours. Pour ne plus avoir peur, il faut affronter ses peurs. Petit à petit. Un peu chaque jour.

==> Adopte le dicton de Dany Boon : "je vais bien, tout va bien". Il fait un sketch sur une personne hyper stressée. Mais ce qu'il dit est vrai. Il faut toujours positiver. J'ai peur de rentrer dans la mosquée, mais je vais y aller quand même parce que je suis plus forte que ma peur.

Si tu veux, je te parlerai de mes angoisses demain pour t'expliquer le processus de commence ça se met en place au fil du temps. Là on va bientôt manger, je n'aurai pas le temps et après, je n'aurai plus le courage.
g
30 juin 2016 22:57
Coucou smiling smiley

Oui exact, d'ailleurs la dernière fois que je suis allée au marché j'avais la tête qui tournait, je perdais l'équilibre... mais j'ai supporté malgré tout.
La foule me cause parfois des soucis
Là où je prie c'est non seulement bondé (enfin pas toujours mais hier oui), mais étroit.
J'avais déjà eu des essoufflements et tout en pleine prière, quand c'était bondé comme hier mais j'avais réussi à surpasser ça. Donc en effet j'ai l'impression que ça empire.

T'as parfaitement décrit ce qui s'est passé
Et le fait que mon coeur s'emballe ça me fait paniquer encore plus d'ailleurs

Merci pour ce conseil que je vais appliquer aujourd'hui si jamais je refais une crise

J'ai jamais pensé à fermer les yeux, c'est une bonne idée aussi

C'est vrai qu'aujourd'hui j'ai pas vraiment envie d'y aller, et je redoute le fait qu'il y ait du monde
En plus c'est la honte de sortir comme ça d'un coup
Mais je vais quand même m'y rendre
J'espère ne pas en arriver jusque-là, et guérir rapidement ce problème incha Allah

Et t'as trouvé les solutions toute seule pour vaincre ta phobie ?
2 ans ok, c'est pas grave, tant que ce truc disparaît c'est l'essentiel
Car ça commence à devenir handicapant

C'est ce que je vais faire oui smiling smiley

C'est ce que j'avais essayé de faire quand j'ai eu ma crise, de positiver, mais malgré tout j'ai dû sortir sad smiley
je suis restée un petit moment à lutter quand même

Je vais suivre tes conseils très pertinents, merci d'avoir pris le temps de m'écrire ce long message!

Oui je veux bien que demain tu m'expliques tout ça, prends le temps qu'il faut, ne t'inquiète pas winking smiley

Merci encore


Citation
Cathy91 a écrit:
Salut

Les angoisses, je connais. La claustrophobie, c'est pas que dans les endroits clos, mais aussi dans les foules. S'il y a beaucoup de monde à la mosquée, ça peut te déclencher une crise. Allez dans un marché bondé, ou faire les soldes en grande surface, pareil. Enfin ... ce genre de choses quoi.

Et pour le peu qu'il fasse chaud, c'est encore pire. Et c'est le cas quand il y a du monde.

==> Il faut que tu fasses des exercices de respiration. C'est ça qui va maîtriser tes crises.

Quand tu paniques, ton coeur se met à battre la chamade. Du coup, ta respiration s'accélère, comme quand tu cours. Et quand tu es en panique, tu as tendance à respirer encore plus vite et plus fort, du coup, ton coeur s'emballe encore plus. Et tu finis par tomber dans les pommes. C'est un cercle vicieux. Plus ton coeur bat, plus tu respires fort. Plus tu respires fort, plus ton coeur bat. Au final, ça va toujours en crescendo, en augmentant et tu succombes à ta crise.

Il faut rompre ce cercle. Et le meilleur moyen, c'est de maîtriser ta respiration. Moins tu respires, plus ton coeur s'apaise et la crise passe.

Alors c'est facile à dire comme ça, mais avec un peu d'entraînement, tu vas y arriver.

Tu as peut-être déjà vu dans des films qu'une fille prend un sac en papier pour respirer dedans. Elle fait une grande inspiration, puis elle expire longuement, et ce, malgré le fait qu'elle a envie d'haleter comme si elle venait de courir un 100 m.

Quand tu sens que ton coeur s'emballe, oublie ce qui t'entoure, et inspire longuement et profondément, comme si tu allais plonger dans l'eau et que tu dois retenir ta respiration ensuite, mais en le faisant lentement. Tu peux bloquer ta respiration si tu te sens de le faire. Puis tu expires longuement aussi. Alors tu peux faire cet exercice la bouche ouverte ou que par le nez. Par le nez, c'est plus efficace. Mais au début, tu t'emballeras trop vite, tu risques d'être vite à cours de souffle. Donc fais-le par la bouche.

== > Ferme les yeux aussi, afin d'oublier où tu es et d'éviter le regard des autres. Mets-toi dans ta bulle pendant la crise.

Dans les premiers temps, tu auras peut-être du mal à rester où tu es pour te calmer. On a quand même l'instinct de fuir de là où on est et si vraiment tu en ressens le besoin, je te conseille quand même de sortir de l'endroit où tu es. Dans ce cas, commence la respiration dans le lieu de la panique, yeux fermés, puis tout doucement, quand tu le sens, lève-toi et dirige-toi, lentement, tout en respirant, vers la sortie. Une fois dehors, fais ce qu'il faut pour retrouver ton calme.

==> Autre chose, tu remarques toi-même que tu as de plus en plus souvent des crises. Dis-toi que ça risque d'empirer, d'arriver de plus en plus souvent. Il va falloir absolument, pour guérir, te mettre en situation de crise quo-ti-dien-ne-ment, afin que tu t'habitues à la crise et que tu parviennes à la maitriser.

Donc tu as des malaises à la mosquée, t'as peut-être plus envie d'y retourner, mais il va falloir y retourner. Au début, la crise s'intensifiera car vu que tu es entrain d'en avoir de plus en plus souvent, ça signifie que les angoisses gagnent du terrain et te font réellement peur. La peur engendre la peur. Et tu vas finir par avoir peur de faire des crises (c'est déjà l'objet de ton post) et plus tu auras peur, plus tu feras des crises. Et plus tu feras des crises, et plus il faudra te mettre en situation de crise. Faudra y retourner à la mosquée, quotidiennement, même si à un moment donnée, tu n'arriveras peut-être plus à y rentrer, tu paniqueras avant.

Pas grave. Il y aura une période où ce sera infernal et petit à petit tu vas réussir à vaincre le démon de l'angoisse et tu arriveras à refranchir le seuil de la porte, puis à rentrer, puis à t'installer, puis à prier ...

==> Enfin, n'espère pas que ça se guérit en un claquement de doigts. J'ai eu des angoisses (agoraphobie, peur de sortir de chez moi, mais du coup, peur aussi par la suite de croiser du monde, donc même problème que toi) et il m'a fallu 2 ans pour pouvoir refaire le tour du pâté de maison et entrer dans un centre commercial sans avoir le palpitant défaillant ...

C'est pour cela que je te dis de te forcer à affronter ces endroits confinés tous les jours. Pour ne plus avoir peur, il faut affronter ses peurs. Petit à petit. Un peu chaque jour.

==> Adopte le dicton de Dany Boon : "je vais bien, tout va bien". Il fait un sketch sur une personne hyper stressée. Mais ce qu'il dit est vrai. Il faut toujours positiver. J'ai peur de rentrer dans la mosquée, mais je vais y aller quand même parce que je suis plus forte que ma peur.

Si tu veux, je te parlerai de mes angoisses demain pour t'expliquer le processus de commence ça se met en place au fil du temps. Là on va bientôt manger, je n'aurai pas le temps et après, je n'aurai plus le courage.
1 juillet 2016 02:07
Aleykoum salam

Beaucoup de maladies dites psychologiques sont en réalité dues à la possession par des djinns...

Et tu dois en trimballer un petit toute petite. Ils prennent possession de la personne lors d'un choc émotionnel fort..

Et tu le vois... Lors de la récitation du Coran il ne supporte pas et crée un malaise chez toi (tête qui tourne sensation d'étouffement pensées confuses perte de concentration etc). Tout est fait pour que tu abandonnes le lieu où lui est malaise (lieu avec beaucoup de musulmans qui portent en eux une lumière)

Ce que vous ressentez, n'est pas votre malaise mais son malaise qui engendre en vous des sensations désagréables... et vous pousse du coup à vous isoler du monde, à être seul(e)... pour garder le contrôle sur vous...

Allah y chafi in sha Allah

Bon courage et continuation

Amicalement,
Ma Sha Allah !!! "[i]Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme ![/i]" (Lavoisier) [Bienvenue au Yabi Poésie Club]([url=http://www.yabiladi.com/forum/yabi-poesie-club-7-3375889-5377811.html#msg-5377811])
g
1 juillet 2016 03:19
Ca peut être des waswas mais c'est tout

La solitude n'est pas un mal

Je sais que je suis pas possédée Allah yster
sinon je pourrais pas prier du tout
J'ai bien prié à la mosquée aujourd'hui et ça allait, car j'avais de l'espace donc rien à voir
Je supporte très bien la récitation du coran hamdulillah puisque je le lis tous les jours sans aucun souci


Citation
Moh Tsu a écrit:
Aleykoum salam

Beaucoup de maladies dites psychologiques sont en réalité dues à la possession par des djinns...

Et tu dois en trimballer un petit toute petite. Ils prennent possession de la personne lors d'un choc émotionnel fort..

Et tu le vois... Lors de la récitation du Coran il ne supporte pas et crée un malaise chez toi (tête qui tourne sensation d'étouffement pensées confuses perte de concentration etc). Tout est fait pour que tu abandonnes le lieu où lui est malaise (lieu avec beaucoup de musulmans qui portent en eux une lumière)

Ce que vous ressentez, n'est pas votre malaise mais son malaise qui engendre en vous des sensations désagréables... et vous pousse du coup à vous isoler du monde, à être seul(e)... pour garder le contrôle sur vous...

Allah y chafi in sha Allah

Bon courage et continuation

Amicalement,
C
1 juillet 2016 09:10
Salut.

Alors pour ma part, j'ai surtout souffert d'agoraphobie : peur de sortir de chez soi.

ça s'est déclenché pendant ma première grossesse. J'étais enceinte de 6 mois et je commençais à faire des malaises un peu n'importe quand, sans pouvoir l'expliquer. Je pensais que c'était des malaises vagaux, du coup, je ne me suis pas inquiétée plus que ça. Je me disais que ça partirait avec l'accouchement.

Mais ce n'est pas parti.

Avec le recul, certaines personnes m'ont prévenu, que je n'ai pas écouté. Je me souviens d'un malaise que j'avais eu en cours d'accouchement. La sage-femme m'avait demandé si j'étais une personne angoissée. Elle avait compris. Moi pas encore.

Bref, le temps que je comprenne que c'était un problème psychologique, j'étais enfermée chez moi. En 6 mois de temps après l'accouchement, je ne pouvais plus ouvrir une fenêtre chez moi. Je tournais de l'oeil systématiquement.

Et le simple fait de penser à mettre des chaussures pour aller dehors, c'était reparti avec mes crises. L'horreur.

A l'époque, mon mari travaillait toute la semaine à Paris, j'étais à Lille. Et il arrivait parfois que je finisse la semaine avec des corn flakes en guide de pain, ne pouvant pas aller à la boulangerie pour m'en chercher. C'était vraiment difficile. Et en réalité, si je suis devenue assistante maternelle, c'est que c'était le seul métier que je pouvais exercer dans ces conditions. ça n'a pas été une vocation, mais un choix par défaut à l'époque.

Alors au début, j'avais des malaises dans les endroits surchauffés, les centres commerciaux, les fêtes de concert, les braderies. Et puis très rapidement, la peur d'avoir un malaise prenait le dessus et le simple fait de penser à ces malaises en provoquait un chez moi.

Me faire soigner ? Mais j'arrivais même pas à sortir de la maison. Comment j'aurais pu consulter un psy ?

Et puis j'ai eu mon agrément. Au début je pensais gardé un bébé. Et puis le premier enfant que j'ai eu en accueil avait déjà 2 ans. Il avait besoin de sortir au parc ... Fallait bien que je trouve une solution. Et puis je ne pouvais pas rester comme ça.

Il était hors de question que je prenne des cachets, c'était dans ma tête, fallait que je cesse d'avoir peur. C'est vrai quoi, c'était débile d'avoir peur de sortir.

Et je me suis forcée. Au début, l'objectif était de pouvoir ouvrir la fenêtre et de la laisser ouverte. Le simple fait de tendre ma main vers la poignée me faisait tourner de l'oeil. Je laissais passer le malaise, puis je retournais à la poignée. Il pouvait m'arriver de rester une bonne demi-heure à tenter de toucher cette poignée sans tourner de l'oeil. Il m'a fallu finalement 1 mois pour accepter que la fenêtre reste ouverte pendant une matinée. Puis autant pour réussir à sortir sur mon balcon. Dingue hein ?

Et puis j'ai réussi à ouvrir la porte de mon appartement. Puis j'ai réussi à sortir dans le couloir de l'immeuble. A l'époque, c'était aux propriétaires de laver le sol du couloir, en alternance. On avait une espèce de planning affiché dans le couloir près de l'ascenseur qui désignait les appartements concernés par le nettoyage. Je ne le faisais jamais. Et là, il m'a fallu un autre mois pour réussir à passer la serpillière.

Et puis un autre mois pour aller cherche mon courrier en bas, en passant par les escaliers, ça va de soi. Et toujours les mêmes singeries. Je faisais une tentative d'ouvrir la porte d'entrée, puis je la refermais, c'était trop dur. 5 minutes après, je recommençais. Et puis 10 minutes après, j'arrivais à aller dans le couloir, puis autant pour atteindre la porte de l'escalier, toujours en yoyotant entre j'y vais et j'y vais pas. Je descendais quelques marches, puis revenais chez moi, puis repartais pour descendre d'autres marches supplémentaires. Une vraie barge que j'étais à l'époque. 1 mois de ce rituel pour arriver à ma boîte aux lettres.

Puis il a fallu que j'arrive à ouvrir la porte de l'immeuble pour prendre l'air.

Puis pour faire le tour du bâtiment pour aller jeter mes poubelles. Jusque là, j'attendais que mon mari rentre de Paris pour les descendre ...

Tu peux compter, ça faisait déjà 6 mois que je me battais contre mes angoisses, tout ça pour aller jeter les poubelles.

Il m'a finalement fallu 6 mois supplémentaires pour arriver à faire le tour du quartier.

Alors c'était bizarre, mais à ce moment-là, l'immeuble agissait comme un aimant. Au début quand je sortais, je n'avais qu'une envie, c'était de faire demi-tour pour me réfugier chez moi, et plus je m'éloignais, et plus le malaise était fort. Et à l'époque, dès que le malaise se faisait sentir, je me mettais à courir pour rentrer chez moi, pour que le malaise s'arrête. Mais c'était encore pire, car en courant mon coeur accélérait encore plus, alors le malaise s'accentuait aussi. C'est à ce moment-là que j'ai mis en place mes exercices de respiration. Fallait que je fasse ralentir mon coeur. Je me suis souvenue des conseils sportifs de mon ex qui courrait tout le temps
C
1 juillet 2016 09:10
et qui m'expliquait à l'époque que pour bien courir, il ne fallait pas respirer, qu'il fallait faire tout son possible pour avoir un coeur qui bat le moins possible, histoire de pouvoir courir plus longtemps. Du coup, j'ai tenté de moins respirer pour que mon coeur s'apaise.

Au début, c'était difficile. Je n'y arrivais pas très bien. A vouloir m'empêcher de respirer, je finissais à bout de souffle et finalement le malaise arrivait quand même. Et puis, je pensais qu'en m'arrêtant dans la rue, plutôt que de courir pour revenir, ça irait mieux. Mais le fait de m'arrêter, les gens avaient tendance à se retourner sur moi, et puis je n'avais du coup que mon malaise à penser et c'était pire que mieux. Je me focalisais sur mon mal alors qu'il fallait que je pense à autre chose pour que ça passe. Au final, j'ai progressivement compris qu'il fallait que je ralentisse dans mes pas, sans m'arrêter, et que je joue sur ma respiration en avançant. A chaque pas, je me disais "j'ai fait un pas de plus et je t'enzute, tu ne m'auras pas". C'est là que j'ai mis en place, en plus de la respiration, la méthode couet. Je vais bien, tout va bien. Toute la journée, je parlais à mes démons intérieurs et je leur disais d'aller se faire voir, que je réussirais à prendre le dessus quoi qu'ils fassent. Et là, j'ai pu faire de plus grands tours.

Plus je m'éloignais de l'immeuble et plus le malaise arrivait, mais je maîtrisais et en allant plus loin, l'effet d'attraction que l'immeuble avait sur moi s'atténuait. Comme avec l'aimant. Au début, les deux aimants veulent se rejoindre, ils ne sont pas très éloignés l'un de l'autre, et puis une fois loin, ils ne pensent plus à se rejoindre ... Par contre, dès que je revoyais mon immeuble de vue, mon coeur rebattait toujours un peu plus fort et j'avais tendance à vouloir accélérer le pas pour rentrer dare dare. Je combattais cette envie-là en ralentissant encore mon pas. Au final, le tour du quartier qui faisait 10 minutes à tout casser, je le faisais en une heure ... terrible. Une vraie petite vieille qui faisait son petit tour. Et fallait pas qu'une personne m'accoste dans la rue, parce qu'alors là, c'était reparti pour un tour.

1 an plus tard, j'arrivais à rentrer à nouveau dans le centre commercial pour chercher mon pain et je commençais à reprendre la voiture.

Il fallait que je fasse attention aux files d'attente, aux feux rouges, à tous ces moments où je restais immobile debout et où le malaise revenait plus facilement. Aller chez les dentiste, fallait que j'y aille à la dernière minute et en pouvant ouvrir la fenêtre dans la salle d'attente, ou alors je faisais l'aller-retour entre dehors et dedans.

Ouais, ça a été compliqué cette période-là.

Maintenant, je n'ai plus aucun malaise. Je ne sais même pas comment ça a pu me prendre comme ça autrefois. Malgré tout, je suis restée assistante maternelle et si j'ai le malheur de rester une semaine sans sortir, j'éprouve toujours une petite appréhension en ressortant. Surtout quand il fait super chaud dehors. Mais quand ça me reprend, je reprends mes exercices de respiration et en 5 minutes, c'est réglé. Je peux aller faire du shopping, aller au cinéma, aller voir mes parents à 300 km de là, le tout toute seule, sans souci. C'est bon, je gère. Mais je gère toujours. Sortir n'est pas toujours facile. Il y a des moments où ça ne me fait rien du tout et c'est le plus souvent. Et puis y'a des périodes où je sens que ça aimerait bien revenir en moi. Mes démons sont encore en moi, je les ai juste fait taire.

Quand on est angoissée, on est angoissée. Et c'est à vie. C'est comme être dépressive. Quand on l'est, on l'est à vie. Y'a des périodes sans et des périodes avec, faut savoir gérer dans les périodes difficiles et sans prendre de médoc.

Et tu sais quoi ? J'ai cru longtemps que j'étais barge. Et puis il y a quelques années, j'ai trouvé des médicaments dans le tiroir de mon père. En faisant des recherches sur internet, j'ai compris que c'était des anxiolytiques (anti-angoisse) et j'ai demandé à ma mère depuis quand il prenait ça. Et elle m'a avoué qu'il en prenait depuis des années, depuis la vingtaine. Que mon père était un grand angoissé qui avait peur de tout autrefois. Lui, ça a été l'alcool pour qu'il se sente plus fort. Quand il avait bu, il se sentait plus fort. Et en repensant, je me rends compte qu'il a à peu près les mêmes routines que moi. Quand il doit sortir de chez lui pour se rendre à une réunion des anciens combattants ou autres, il se lève au moins 4 heures avant de partir. Faut qu'il prépare son parcours dans sa tête, qu'il prépare ses affaires à l'avance, il met plusieurs alarmes pour ne pas rater l'heure du réveil ... et il reste bien une heure assis sur une chaise avant de sortir de la maison et faire ce qu'il a à faire. Il a besoin de "respirer" finalement, c'est sa manière à lui de se calmer. 4 heures de préparation avant de sortir. Imagine quand il a une réunion à 9h dans la ville, alors que c'est à 15 minutes à pieds ..
C
1 juillet 2016 09:10
Finalement, faut croire qu'on est tous barge dans la famille ... Est-ce héréditaire ? Je le crois. Tout comme la dépression. J'avais une copine qui pleurait toujours pour un oui ou un non. Et puis finalement, son père prenait des anti-dépresseurs ... Les chiens ne font pas des chats.

Vois dans ton entourage si tu n'as pas des membres de ta famille qui ont des angoisses aussi. On ne te l'avouera pas. Moi, personne ne m'a rien dit, je me suis vraiment retrouvée toute seule. Mon mari ou mes parents ne m'ont pas aidé, il a fallu que je prenne vraiment sur moi sans qu'on ne me dise quoi que ce soit ...A aucun moment on ne m'a dit que d'autres personnes étaient comme moi dans la famille, non, on me disait plutôt que j'étais un problème et que j'allais finir à l'asile si ça continuait. On me prenait pour une timbrée, alors qu'il y avait les mêmes problèmes dans la famille ...

Mais fais ton enquête, tu comprendras peut-être que t'es pas toute seule dans cette situation. On ne te le dit pas, c'est tout. C'est un mal tabou. On n'en parle pas. On est dans le déni face à ça.

Donc voilà mon expérience. Tu te diras que tu n'en es pas arrivé à ce stade-là et je pense que le fait de prendre conscience que tu as un problème, ça n'ira pas plus loin. Malgré tout, maintenant que tu connais le mal, ce mal va tenter de grandir en toi. Et il grandira peut-être, mais il va falloir lui dire de se la fermer parce que dans ton corps, c'est toi le chef et puis c'est tout. Reprends possession de tes moyens. A tout prix. Prends conscience que ça doit se faire sur le long terme. Petit à petit, un pas après un autre. La victoire est au bout.

En espérant que tu parviendras à dompter la bête avec moins de problèmes que moi. Si j'ai mis tant de temps, c'est que je n'ai pas compris de suite ce qui m'arrivait. je pensais que c'était la grossesse, et puis au final, non, et puis le temps que je comprenne que ça venait de ma tête, j'ai laissé les choses s'installer. Toi, tu agis déjà plus tôt que moi, je pense que ça ira mieux. Je te le souhaite en tout cas.
g
1 juillet 2016 18:03
Salut !

Merci de m'avoir raconté tout ça, c'est très intéressant.
T'en as bavé ma pauvre.
C'est vraiment dingue ce qui t'es arrivé, et surtout que tu t'en sois sortie toute seule.
Effectivement toi c'est un cas extrême comparé au miens.
Hier soir justement la claustro m'a repris alors qu'en temps normal ça ne me l'aurait pas fait puisque je me sentais beaucoup moins à l'étroit que d'habitude. Mais effectivement le fait de savoir ce que j'ai...
alors j'ai appliqué ton exercice de respiration et j'ai fermé les yeux comme tu dis et ça a marché au bout d'un certain moment ! j'ai tout de suite stoppé le truc qui je sentais allait s'amplifier
Vraiment merci c'était super efficace
Le truc de la respiration je connaissais déjà aussi vu que je courrais souvent avant, mais j'avais jamais capté que c'était pour rendre le rythme de la respiration plus lente Oups
et surtout je n'avais jamais pensé à faire ça dans ce genre de situation
J'espère que ça fonctionnera après aussi et dans les situations plus intenses

Alors justement dans ma famille j'ai ma grand mère qui était claustrophobe
et j'ai aussi des gens qui ont déprimé pas mal dans leur vie, comme ma mère ou ma tante
Puis j'ai d'autres cas dans ma famille.
donc ouais t'as pas tort, ça a l'air d'être héréditaire, c'est assez étonnant
j'avais jamais fait le rapprochement

En tout cas merci pour tes conseils et le temps que tu as pris pour me raconter tout ça thumbs up
T'as l'air d'être une femme forte et très débrouillarde, j'en suis admirative ^^
Que Dieu te garde. Salam Aleykoum smiling smiley
1 juillet 2016 22:16
Bonsoir,

Quand tu sens que "ça vient" je pense que tu devrais y réfléchir profondément à une image ou quelque chose qui te relaxe instantanément. Penser juste à ça, sans autre chose, ni texte répété (voir prière) dans ta tête ni plusieurs images qui défilent, car le cerveau est complètement emballé et ne pourra pas suivre.

Je connais des personnes qui pensent par exemple à un champ de coquelicots, une image du Paradis ou au Seigneur tout simplement (cette dernière chose c'est plus profonde et c'est le résultat des méditations, je n'en connais pas trop qui peuvent le faire)...Chacun son image, une seule. Mais faudra réfléchir quelle est ton image qui t'apaise le plus et au prochain épisode tu essayeras, si tu veux.

Normalement dans 1 min voir 1min30 tout rentre en ordre, comme rien n'était.

La prochaine fois quand tu vas dans un endroit où tu as eu déjà de telles crises d’angoisse essaie de ne pas te mettre au milieu de la foule mais plutôt à l'écart, proche des murs par exemple.

Peu à peu ça va disparaître et tout reviendra comme avant.
[color=#333399]Le bonheur c'est la paix intérieure.[/color]
g
2 juillet 2016 02:47
Bonsoir smiling smiley

Merci pour tes conseils

L'astuce de l'image est une bonne idée, et l'image apaisante pour moi c'est les montagnes tongue sticking out smiley
J'ai essayé tout à l'heure et ça fonctionne bien !

Oui c'est exactement ce que je fais maintenant je me mets sur les cotés bien devant, ça me fait de l'espace c'est plus facile pour moi
ça va en ce moment, de toute façon là c'était ma dernière journée à la mosquée, le tarawih est fini
après y a la prière de l'Aid mais bon

en tout cas je vais appliquer tout ça dans d'autres contextes incha allah
Merci pour ton aide
Citation
Libérée Alamaison a écrit:
Bonsoir,

Quand tu sens que "ça vient" je pense que tu devrais y réfléchir profondément à une image ou quelque chose qui te relaxe instantanément. Penser juste à ça, sans autre chose, ni texte répété (voir prière) dans ta tête ni plusieurs images qui défilent, car le cerveau est complètement emballé et ne pourra pas suivre.

Je connais des personnes qui pensent par exemple à un champ de coquelicots, une image du Paradis ou au Seigneur tout simplement (cette dernière chose c'est plus profonde et c'est le résultat des méditations, je n'en connais pas trop qui peuvent le faire)...Chacun son image, une seule. Mais faudra réfléchir quelle est ton image qui t'apaise le plus et au prochain épisode tu essayeras, si tu veux.

Normalement dans 1 min voir 1min30 tout rentre en ordre, comme rien n'était.

La prochaine fois quand tu vas dans un endroit où tu as eu déjà de telles crises d’angoisse essaie de ne pas te mettre au milieu de la foule mais plutôt à l'écart, proche des murs par exemple.

Peu à peu ça va disparaître et tout reviendra comme avant.
2 juillet 2016 02:51
Bonsoir,

Avec grand plaisir.

Franchement il n'y a pas de raison que ça ne marche pas.

Zen


Citation
PetitePoule a écrit:
Bonsoir smiling smiley

Merci pour tes conseils

L'astuce de l'image est une bonne idée, et l'image apaisante pour moi c'est les montagnes tongue sticking out smiley
J'ai essayé tout à l'heure et ça fonctionne bien !

Oui c'est exactement ce que je fais maintenant je me mets sur les cotés bien devant, ça me fait de l'espace c'est plus facile pour moi
ça va en ce moment, de toute façon là c'était ma dernière journée à la mosquée, le tarawih est fini
après y a la prière de l'Aid mais bon

en tout cas je vais appliquer tout ça dans d'autres contextes incha allah
Merci pour ton aide
[color=#333399]Le bonheur c'est la paix intérieure.[/color]
R
21 août 2016 21:57
As-Salamu'Alaykum Cathy pourrais-tu m'envoyer un msg pv stp ma sœur merci Baraka Allahu Fik
 
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