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Cités: «Je comprends que les petits veuillent casser»
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5 mars 2006 21:47
Des sociologues ont collecté dans un livre des témoignages d'habitants des cités à la lumière des émeutes.

Qui mieux que celles et ceux qui ont grandi dans les banlieues peuvent capter, analyser la réalité des cités ? Quand les banlieues brûlent (1) est un ouvrage collectif de chercheurs et d'intervenants issus de quartiers du Val-de-Marne, de l'Essonne et des Yvelines. Ils reviennent sur les émeutes de novembre 2005. «Il était important d'avoir des entretiens avec des habitants et des émeutiers pour montrer qu'il n'y a pas d'un côté les méchants jeunes et de l'autre les adultes», indique Laurent Mucchielli, sociologue, chercheur au CNRS, qui a dirigé la rédaction de ce livre avec la sociologue Véronique Le Goaziou.

Dans le chapitre 3, le sociologue Eric Marlière raconte comment il est revenu dans un quartier populaire de la région parisienne où il a longtemps vécu, et qui n'a pas «flambé» en octobre-novembre. Il a interrogé une quinzaine de personnes sur la manière dont ils avaient perçu les violences urbaines. Extraits.

Les mères : l'injustice de l'institution scolaire

«Ma fille aînée a eu son bac général avec mention ! Et c'était la seule du lycée à l'avoir avec mention ! La prof d'économie en terminale lui a dit : "Pourquoi tu veux faire un concours pour aller dans une grande école ? Tu fais un BTS tourisme et c'est déjà mieux que ta mère qui fait le ménage !" Ma fille est rentrée à la maison en pleurant. Moi je travaillais à la cantine du lycée à l'époque. La prof, elle me connaissait et je la servais bien... Depuis ce jour je ne lui ai plus dit bonjour et une fois, elle est venue me demander ce que j'avais et je lui ai dit : "Ecoutez je ne suis qu'une petite femme de ménage et nous les Arabes, pour vous on est là pour faire le ménage." Alors mes enfants sont grands mais je comprends que les petits aient envie de tout casser parce que c'est pas bien ce qu'ils nous font.» (Femme d'origine tunisienne, 59 ans, 5 enfants, préretraite)

Les pères : un passé lourd à porter

«J'sais pas quoi dire ! Y a des enfants qui ne veulent pas travailler et ceux qui veulent travailler, on leur donne pas de travail ! Je ne sais si je te le dis à toi parce que je te connais mais je crois que je n'aurai pas dû partir du pays. J'étais jeune, je voulais de l'argent, en Algérie y avait plus rien à l'époque. Mais je regarde mes enfants, ils sont pas français mais ils ne sont pas algériens non plus.» (Ouvrier retraité d'origine algérienne, 71 ans, 11 enfants)

«Depuis le temps que cela devait arriver ! Cela fait 15 ans que je le dis ! Pour les jeunes y a rien, même si on dit qu'ils font rien ! Les politiciens s'en foutent. Y a pas que les jeunes qui doivent descendre dans la rue, nous les Français, on est des peureux. On a notre petite télé, notre bière et le reste on s'en fout !» (Chômeur, 48 ans, fils d'ouvrier, 1 enfant)

Les grands frères : un sentiment revanchard

«On aurait dû accompagner les émeutes par une marche silencieuse sur Paris pour dire à tous ces politicards qu'on les soutient ces jeunes ! Y a vingt ans, c'était nous, et même si c'est n'importe quoi de brûler des voitures... je comprends ! ça fait vingt ans qu'ils ne nous aiment pas ! Je te parle comme ça et j'ai un bon boulot mais au fond je te dis ce que je pense.» (Contremaître maçon, 39 ans, marié, 1 enfant, né en Algérie)

«Moi, je m'en suis sorti, j'ai deux enfants, j'ai ma boîte de louageurs qui tourne bien, je pars en vacances et tout ça. Mais quand je vois ce que font les petits je pense à tous les mecs qui sont morts et qui n'ont pas pu fonder une famille parce qu'ils ont clamsé avant trente piges ! Ouais, y en a deux ici dans le quartier qui sont morts butés par la police, c'étaient pas des enfants de choeur, mais ils les ont tués comme des chiens ! Ils étaient arabes et c'est çà la différence ! Les jeunes dans ces quartiers, ils n'ont plus envie de vivre ça.» (Chauffeur-livreur, 43 ans, marié, trois enfants, né au Maroc)

Les jeunes non émeutiers : un sentiment de solidarité

«Franchement c'est une bonne chose ! Ouais il faut le dire ! Attends, les condés viennent ici et ils veulent faire la loi ! Ils nous parlent comme à des merdes ! Ils veulent que les bougnoules rentrent chez eux ! Si un jour ça pète ici j'irai brûler des voitures mais pas n'importe lesquelles ! Y a des racistes ici.» (Sans-emploi, 25 ans, petit trafiquant, issu d'une famille en provenance du Maroc)

«La France ne va pas s'en remettre ! La République raciste parce que cette République est raciste et élitiste ! Si t'es pas énarque ou normalien tu vas ramer toute ta vie ! Même toi t'as un bac plus 10 000 et tu manges des pommes de terre ! Moi avec mon bac plus 5 et ma tête d'arabe c'est pas gagné. J'ai bossé pendant un an dans une boîte de consulting et ils m'ont viré: ils voulaient que je change mon nom dans les rapports que je faisais (...) C'est pour ça que j'ai signé la pétition les "indigènes de la République" parce que là des sociologues peuvent revoir leur paradigme et les politiciens continuer à ignorer notre passé et notre histoire ! La France est un pays de merde et c'est pour ça que j'en veux à mes parents parce que, malgré tout ce qu'ils ont subi, ils croyaient en la France. Moi je n'y crois pas et elle est là la différence aujourd'hui.» (29 ans, titulaire d'un DESS, issu d'une famille en provenance d'Algérie)

(1) La Découverte, sortie le 9 mars.


par Jacky DURAND et Fabrice TASSEL
Source: Libération
p
6 mars 2006 06:11
Vivre en france c'est l'illusion ce monde capitaliste n'est pas meilleur, le travail il y en a de moins en moins, et c'est beaucoup esprit de compétition, un peu malsain, tout ne va pas si bien, la vie augmente les salaires ne bougent pas, les entreprises recherchent la rentabilité, elles s'enrichissent et toi tu bosses tu bosses sans plus, la majorité des français gagne + ou - 1000 euros seulement ce que tu gagnes et pratiquement redonner nourriture + loyer + téléphones + electricité = 1000euros et quand tu ne travailles pas tu es rejeté(bon a aller faire les poubelles), de l'autre coté il y a ceux qui gagne bien leur vie mais ils en foutent de toi alors pas étonnant si les jeunes deviennent de plus en plus violents, pas étonnant que la France devienne de plus en plus raciste (une excuse pour dire c'est la faute aux étrangers mais le malaise ne vient pas de là) le problème maintenant en France c'est que plus tu es riche plus tu le deviens et vice versa et entre les deux tu survies
I
6 mars 2006 13:13
Et dire que dans notre beau pays le Maroc, ces Français ont tous les droits, alors que les marocains et les autres africains vivent comme au temps du code de l'indigénât...
j
6 mars 2006 20:25
réponse à [www.yabiladi.com]
siryne a écrit:
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> Dans la banlieue de Lyon, un père de famille
> d’origine algérienne a été tué à la sortie d’un
> bar. Le tireur aurait proféré des insultes
> racistes.
> « Il y a eu des coups de feu, mon cousin Chaib est
> tombé »
>
> Par Olivier BERTRAND
>
> lundi 06 mars 2006
>
> les enquêteurs restent prudents, mais cela
> ressemble beaucoup à un crime raciste. Samedi
> soir, un homme armé d’un pistolet automatique a
> tiré sur deux autres hommes, d’origine algérienne,
> à la sortie d’un bar. La scène s’est passée à la
> sortie d’un bar d’Oullins, dans la banlieue sud de
> Lyon. L’une des victimes est décédée, l’autre a
> été blessée au bras. Tous avaient passé la soirée
> dans le même établissement, la Brasserie du
> commerce, à l’entrée d’Oullins. Un bar PMU décoré
> à l’ancienne, et qui diffuse des matchs certains
> soirs. Samedi, l’Olympique lyonnais jouait à
> l’extérieur, à Ajaccio. Dans le bar, la salle
> était pleine pour ce match de championnat. Chaib,
> qui aurait eu 42 ans cette année, était venu avec
> son cousin Nabyl, 31 ans, et un ami. Ils se
> trouvaient au fond de la salle, auraient bu trois
> bières dans la soirée. L’auteur présumé des coups
> de feu, un homme de 35 ans, se trouvait à l’autre
> bout de la salle, vers l’entrée, près de la vitre.
> Il était attablé avec son frère et un ami. Selon
> un témoin, ils auraient commencé à boire dans
> l’après-midi, carburaient « au whisky pur ». Un
> enquêteur confirme que les trois hommes étaient
> ivres au moment des faits. Selon un témoin, le
> patron du bar aurait prévenu des consommateurs que
> ces clients étaient mûrs, et armés.
>
> Fin de match. Les deux tablées n’ont pas échangé
> un mot de tout le match. Pas un regard. « On ne
> les connaissait pas, affirme Nabyl. Je sais qu’ils
> étaient d’Oullins parce que je les ai toujours vus
> là, mais c’est tout. » Hier après-midi, des
> dizaines de consommateurs ont été entendus par les
> policiers de la sûreté départementale lyonnaise.
> La plupart des témoins ont confirmé que la soirée
> s’était déroulée dans le bar sans le moindre
> incident. Un seul croyait avoir entendu un échange
> d’insultes, quand Chaib et son cousin sont sortis
> du bar, vers 22 h 30, après la fin du match.
>
> « Connerie ». Nabyl et Chaib partaient alors
> retirer de l’argent en face du café, pour régler
> leurs consommations. Nabyl raconte : « On a
> traversé la rue et Chaib a retiré les sous au
> distributeur du Crédit agricole, juste en face.
> C’est quand on s’est retournés pour rejoindre le
> bar qu’on les a vus. Ils ont traversé la rue pour
> s’avancer vers nous. Ils étaient trois. Il y en a
> un qui avait une arme à la main. Il a crié
> "barrez-vous, enculés d’Arabes". » Un autre a dit
> « arrête, tu vas faire une connerie ». Après, tout
> s’est emballé. « Il y a eu des coups de feu,
> c’était la panique. J’ai été touché, mon cousin
> est tombé, je l’ai pris dans mes bras. »
>
> Chaib, touché à la tête, est décédé rapidement.
> Nabyl, blessé à l’avant-bras, a été opéré samedi
> soir. Il est sorti de l’hôpital hier matin.
> L’auteur aurait tiré une demi-douzaine de coups de
> feu, avec un pistolet automatique. Des jeunes
> proches de Chaib ont retrouvé hier des douilles,
> qu’ils ont apportées au commissariat. Un épicier a
> découvert deux impacts sur le rideau de fer de sa
> boutique.
>
> « Après les coups de feu, poursuit Nabyl, les gars
> sont partis en courant. Celui qui avait l’arme a
> descendu une rue, les deux autres sont partis de
> l’autre côté. J’ai lâché mon cousin et j’ai couru
> après celui qui avait tiré. Je l’ai rattrapé, je
> l’ai tapé pour qu’il ne bouge plus, et les
> policiers sont arrivés très vite. » C’est une
> patrouille du commissariat d’Oullins qui a arrêté
> l’auteur, l’arme encore à la main. Le quartier a
> été bouclé, et les deux autres interpellés très
> vite. Les enquêteurs ont ensuite attendu toute la
> journée d’hier que les taux d’alcool redescendent,
> pour entendre sérieusement les trois hommes.
>
> « Pour l’instant, indique, prudente, une source
> proche de l’enquête, rien ne prouve le crime
> raciste. L’auteur reconnaît les faits, mais il
> manque une explication solide. Il donne des
> explications très insuffisantes. Il évoque un
> conflit antérieur à samedi, mais reste extrêmement
> vague sur ce conflit. » Nabyl reste formel : aucun
> différend, selon lui, ne les a jamais opposés au
> meurtrier. Dimanche, des proches sont venus
> déposer des plantes et des bouquets, des petits
> mots, au pied d’un panneau de signalisation, près
> de l’endroit où Chaib est tombé. Plusieurs étaient
> venus, le matin, nettoyer le sang du jeune homme,
> sur le carrefour, choqués que personne ne l’ait
> fait. L’un des petits frères de Chaib est venu
> aussi. Hier, il restait digne, calme malgré la
> douleur. Son grand frère avait trois enfants, «
> dont une petite fille qui aura 6 ans dans quelques
> jours ». Il travaillait comme cariste. « C’est
> quelqu’un de pépère, tranquille, raconte Halim.
> Comme beaucoup, il a fait quelques petites
> conneries quand il était gamin, mais il s’était
> calmé. C’était un père de famille, un gars sans
> histoires. »
>
> « Chauds bouillants ». L’émotion restait très
> vive, hier, en début de soirée à Oullins.
> Plusieurs membres de la famille essayaient de
> calmer des jeunes gens « chauds bouillants ». A
> l’hôtel de police de Lyon, les policiers de la
> sûreté départementale devaient entendre l’auteur
> présumé et ses comparses jusque tard dans la
> soirée.
>
> [www.liberation.fr]
D
6 mars 2006 21:20
Salam,

d'ailleurs je me demande pourquoi on a pas créé une comission type stasi (pour le hijab) afin de comprendre l'origine de ces violcens.
[hr] [b][center]Si perçante soit la vue, on ne se voit jamais de dos[/center][/b][b]Boycottez pour la paix !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! [color=#FF0000]Boycottez!!!!!!!!![/color][color=#FFFFFF]!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!![/color] [color=#009900]Boycottez pour les enfants de Gaza!!!!!![/color][/b]
 
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