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Cinéma : «L'enfant endormi», un mythe ressuscité
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28 décembre 2005 10:38
salam


PETITE INFO....POUR CEUX QUI NE SONT PAS AU COURANT


sortie au cinéma aujourd'hui du film «L'enfant endormi», un mythe ressuscité

Taourirt au centre du film de Yasmine Kessari.......UNE MAROCAINE A ENCOURAGER...


Immobile derrière son voile, la jeune mariée, Zeinab, est préparée par les femmes au milieu des youyous et des chants, mais le vrai personnage de «L'enfant endormi», premier long métrage de la réalisatrice d'origine marocaine Yasmine Kassari, est le village, Taourirt, perdu dans le nord-est marocain.


«L'enfant endormi», primé dans les festivals d'Angers (France), Fribourg (Suisse) et Mar del Plata (Argentine), sort le 28 décembre en France.

La fête de mariage de Zeinab tourne vite court, le jeune époux a décidé de partir avec les autres hommes pour l'Espagne, dans la clandestinité, dès le lendemain matin.

Un vieux camion assure le transport sur les pistes caillouteuses, les femmes et les enfants s'y accrochent et le suivent autant qu'ils le peuvent. Il n'y a rien à faire au village.

Zeinab s'aperçoit quelque temps plus tard qu'elle est enceinte et dans l'attente du retour de son mari, elle fait endormir le foetus.

Selon un mythe qui remonte à la nuit des temps dans le monde arabe et qui est intégré dans la législation islamique, un enfant peut être endormi dans le ventre de sa mère lorsque celle-ci n'en souhaite pas la naissance immédiate.

Dans le code de la famille, les législateurs musulmans avaient admis la durée de la grossesse entre trois ans et dix ans et cette législation a prévalu pendant 14 siècles. Une femme pouvait avoir un enfant des années après la mort de son mari et cet enfant appartenait au mari décédé. Ce bénéfice du doute que représentait «l'enfant endormi» permettait aux femmes non mariées, veuves ou dont le mari était absent, d'éviter la lapidation.

Dans les vieux murs de pierre du village de Taourirt ne restent plus que les femmes et les enfants. Zeinab a une amie, Halima, interprétée par Rachida Brakni, actrice française découverte dans «Chaos», dont la présence digne et fougueuse éclaire le personnage.

Halima a deux enfants, une fillette d'une dizaine d'années et un bébé, son mari est parti lui aussi. Elle ne supporte pas la solitude. Elle rencontre un jeune homme revenu d'Europe -, parce qu'il préfère «travailler chez les siens plutôt que chez les autres» - qui a un pressoir et fabrique l'huile d'olive.
Le village apprend qu'ils se rencontrent et les beaux-parents de Halima viennent la battre et lui retirer ses enfants.

Dans ce climat pesant, la modernité surgit: les hommes partis ont fait parvenir de leurs nouvelles par une cassette vidéo. Les femmes regardent avec anxiété, la tristesse des hommes les oppressent, le mari de Halima n'a pas encore trouvé de travail, il est pris en charge par les autres, mais tous paraissent découragés.

Aucune musique n'accompagne ce film, quelques chants et surtout les bruits de la nature, le vent, la pluie, celui des marchés ou des camions roulant sur les pierres, restituent la réalité aride où se débattent les femmes.

Cette région où ont été refoulés en octobre 2005 des centaines de candidats à l'émigration en Europe après avoir essayé de franchir les enceintes des enclaves occupées de Sebta et Melillia est filmée avec amour. Sa présence inerte et poétique révèle un monde comme hors du temps, des vies oubliées.

Jeune cinéaste, née au Maroc et installée en Belgique, Yasmine Kassari a réalisé trois courts métrages. «L'enfant endormi» a reçu plus de 30 prix, dont le Grand prix national du Maroc, avec le prix d'interprétation pour Rachida Brakni et du meilleur son pour Henri Morelle.

Rachida Brakni, César du meilleur espoir féminin pour «Chaos», vient de passer deux ans à la Comédie française, jouant la reine dans «Ruy Blas» de Victor Hugo et participant à la création de «Papa doit manger» de Marie N'Diaye.


Biographie

Après deux années d'études de médecine à Paris ,Yasmine Kassari décide de se consacrer au cinéma. Elle s'inscrit donc à l'INSAS, école de cinéma qui se trouve à Bruxelles. Parallélement à l'INSAS, elle travaille dans une société de production. En 1994, elle réalise son premier court métrage, Le feutre noir.

En 1995 et 2000, elle réalise Chien errants et Linda et Nadia , deux courts métrages de fiction. En 2002, elle réalise Quand les hommes pleurent, documentaire sur l'immigration clandestine des travailleurs marocains en Espagne. L'enfant endormi, réalisé en 2004, est son premier long métrage de fiction .
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28 décembre 2005 16:43




avez vous déjà entendu parler de ce mythe auparavant ?
 
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