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Chroniques de mariages : les commensaux
X
15 mars 2010 18:51
Le spectacle des commensaux attablés autour d'un plat est un régal au moins aussi intense qu'une pastilla aux fruits de mer garnie de crevettes aux petits yeux noirs et aux antennes dressées. Et oui, il se trouve un personnage assez fou pour deviser et gloser sur la nature des mangeurs alors qu'il aurait été mieux inspiré de se frayer un chemin au milieu des mains qui font la navette plat-bouche à un rythme effréné.


J'ai vu des miracles de mangeurs, des prodiges, des gens qui n'ont ni rivaux parmi les humains ni concurrents parmi les animaux, ni pères ni frères dans l'art de la manducation. Des scientifiques, des stratèges, des hommes politiques, des soldats, des fourbes comme pas deux, des exemplaires uniques, forgés dans un moule utilisé une seule fois puis détruit.

Il y a le personnage venu avec un seul et unique but, se remplir la panse. Parfois reconnaissable aux questions qui trahissent ses desseins, il ignore souvent qui se marie avec qui et n'a pas honte de demander. On le retrouve dans tous les mariages ou il parvient à se faire inviter et lorsqu'il ne reçoit pas de carton d'invitation -considérant que le marié à simplement oublié de l'inviter - il ne se gêne pas pour réparer l'oubli. Il estime qu'il aurait tort de priver une telle cérémonie de sa présence. Il est au moins aussi heureux que le marié lui même, mais pour des raisons fort différentes que la pudeur et la volonté de ne pas choquer les âmes pures, sur-représentées sur ce forum (99% des intervenant(e)s), nous garderont d'expliciter. Pour lui aussi, c'est le « grand soir »...
Parfois, il ne faisait que « passer par là » et en à « profité » pour venir saluer le marié. Bien évidemment, quelques instants avant que le repas ne soit servi...

Il y a son demi frère, le petit malin qui a décidé qu'il ne s'en prendrait qu'aux crevettes du plat de salade. Il parcours le plat de sa fourchette et fait montre d'une grande détermination à traquer l'animal, ou qu'il se trouve, même dissimulé au dessous d'une feuille de salade ou terré sous les monticules de riz. Il n'hésite pas à s'aventurer en terrain ennemi, faisant quelques incursions sous le nez de son voisin à la recherche de la récalcitrante bestiole. Il considère que le reste du plat, c'est pour les autres.

Il y a le fin stratège carnivore, qui ne paye pas de mine. Il ne touche jamais aux premiers plats pour une raison que j'ignorais jusqu'à ce que le grâce m'eut frappé : il se garde de manger les plats inconsistants ou de faible « valeur » et se « préserve » comme le ferait la jeune mariée en prévision du bon moment. On le voit regarder le plafond lorsque l'on sert ce qu'il appelle de « l'herbe » (salades, crudités...) jugeant bien peu intelligent de tapisser son estomac de chose bonnes à rassasier lapins et tortues. Sa rationalité est poussée à l'extrême mais part d'un postulat pourtant simple et fulgurant : l'espace disponible dans un estomac étant (malheureusement) limité, les nourritures sont substituables. Remplir l'estomac d'herbe, c'est laisser peu de place pour l'essentiel.
J'ai moi même été leurré par son comportement, m'étonnant de la retenue dont faisait preuve ce jeune qui voyait les plats défiler dans une totale indifférence de sa part et je confesse même avoir vanté son mérite, jalousé ses manières raffinées et son ascétisme.

.../...
B
15 mars 2010 20:09
En tout cas il n'est pas très fûté le chroniqueur parce que toutes les crevettes lui sont passées sous le nez!

J'espère pour lui,qu'il n'a pas philosopher sur le comportement alimentaire des invités jusqu'au dessert?

Car il serait alors le grand perdant de ce mariage..
C
15 mars 2010 20:59
Le chroniquer semble être le personnage perincipale de cette histoire...

Citation
Bedoon essm a écrit:
En tout cas il n'est pas très fûté le chroniqueur parce que toutes les crevettes lui sont passées sous le nez!

J'espère pour lui,qu'il n'a pas philosopher sur le comportement alimentaire des invités jusqu'au dessert?

Car il serait alors le grand perdant de ce mariage..
☠ chti'sem ☠
P
15 mars 2010 22:49
J'ai compris le récit autrement, mais bon, il vaut mieux me taire au risque de passer pour une "folle"Angel

Je dirais juste :
A force de regarder les autres, on en arrive à oublier de "vivre", comme si on retenait notre respiration.

Et puis à quoi bon regarder les autres? Le monde n'est qu'une illusion autant s'éviter les déceptions!

Nous n'avons qu'une vie, donc autant la vivre bien sinon nous passons à côté de choses essentielles.
Si c'est toi le chroniqueur, tu as raté de très bonnes crevettesgrinning smiley, voilà ce que ça fait de perdre son temps à essayer de comprendre le genre humain: rater un bon repas!eye rolling smiley
s
16 mars 2010 00:01
Dans un mariage , il y avait un homme qui entrait et sortait de la cuisine, transportant des plats aux invités , leur distribuant du thé. Il entre même dans les endroits "réservés" aux femmes.

Bref, tout le monde l'a remarqué cet inconnu : la famille de la mariée croyait qu'il fait partie de la grande famille du mari.
La famille du mari pensait qu'il est de la famille de la mariée. Mais personne ne le connaissait vraiment...

Un Vieux de la famille du mari , intrigué par cet inconnu qui se promène de la cuisine au salon en se servant lui même son diner , l'a approché et lui a dit :"Ya Weldi , chkounek ?" ( Mon fils, t'es qui ? ) , il lui a répondu : "Ana weld 3am bent okht moul el bâche" grinning smiley ( Je suis le cousin de la nièce du propriétaire de la bâche ptdr )

PS: La bâche est utilisé comme sorte de tante pour se mettre à l'abri du soleil ou de pluie dans certains mariage au bled winking smiley
e
16 mars 2010 10:13
drôle ptdr et bien écrit, la suite .... thumbs up
m
16 mars 2010 12:24
rastapopûlos

C'est toi qui a écrit? Le style me fait penser à certains textes de littérature arabe classique (au niveau de la syntaxe, du vocabulaire et même du thèmegrinning smiley)

ssagst

Je crois que dans tous les mariages il y a un "would 3am bent oukht moul el bâche" ptdr




Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/03/10 12:24 par majleyla.
N
16 mars 2010 13:43
j'ai eu la nausee des les premieres lignes ...

ces charognards qui se jettent sur des carcasses de crustaces avaries ... et qui avalent goulument ces mollusques en ne pensant qu'a leur plaisir personnel ...

se pourrait-il que ces crevettes soient une malheureuse metaphore pour designer les femmes ? et meme plus ... pour designer le 'grand soir' ?

si c'est le cas, je ne te felicite pas, rasta ! ou est passe ton sens de la moralite !? quelle insulte aux femmes !



ps : pika, tu as pense a la meme chose que moi ? ou ai-je l'esprit vraiment mal place !?
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
X
16 mars 2010 18:59
Il y a celui qui prépare les choses avec beaucoup d'entrain et qui considère la dîner avec un sérieux non feint et non dissimulé. J'ai vu un jeune murmurer une longue litanie d'invocations dont je n'ai pu saisir la substance, ne comprenant pas s'il louait Dieu pour cette nourriture ou s'il Lui demandait de « raffermir son poignet », de le faire « triompher de ce poulet » et de le « maintenir ferme jusqu'à la fin du repas. »
Je l'ai vu déboutonner le col de sa chemise, enlever sa montre, retrousser ses manches, s'ajuster magistralement sur son siège, faire craquer ses doigts et même sa nuque, comme s'il se préparait à un intense combat. Et j'ai encore en tête son regard pétillant, l'oeil quasiment baigné de larmes lorsqu'il vit le serveur s'approcher, un sourire accroché aux lèvres trahissant sa joie, un euphorie dans le regard pétillant, de celles que l'on perçoit chez un jeune homme tombé en amour.

Il y a le criminel, l'exterminateur de plats, le Khmer Rouge, le Nazi partisan de la solution finale, qui nourrit une haine farouche envers les poulets et les quartiers de viande, bien décidé à en finir avec l'espèce et à en effacer toute trace sur terre. Eut-il trouvé une solution pour manger les os qu'il ne s'en serait pas privé. Que n'a t-il pensé à les réduire en poudre, à mélanger la chose obtenue avec de l'eau et à l'avaler, me direz-vous. Il n'est pas improbable qu'il y ait déjà songé.
Il est d'une cruauté terrible, sans foi ni loi, il ne connaît ni convention de Genève ni droit de la guerre. Il arrache les cuisse de poulet comme des ailes de moustique, saisie à pleine poignée le morceau de viande violemment arraché à l'épaule de boeuf et je ne m'étonnerai pas d'apprendre que l'animal, même dans son état de mort avancé, puisse parfois en souffrir. Il empile les os devant lui comme Gengis Khan empilait les crânes de ses victimes, formant de petits monticules comme autant d'édifices à la gloire de ses exploits.
Il vidange coupe sur coupe, boit d'un seul trait et demande à ce qu'on le re serve.
Il semblerait que ce type de convive prémédite son comportement et je le soupçonne fortement de se livrer à une diète durant les 24 heures précédent le repas. Je ne vois pas d'autre explication rationnelle à un tel appétit qui défie la raison.

Il y a (mais c'est souvent le même personnage que le précédent) celui que rien de déconcentre ou détourne de la tâche qu'il s'est assigné. Il entretien une relation fusionnelle avec le plat comme le ferait avec un homme avec une jeune victime du premier amour. Les coups de coude ne le distraient pas et vaines sont les tentatives de l'interpeller pour lui demander du sel, du poivre ou quoi que ce soit d'autre. Il est persuadé que c'est un moyen de le détourner du plat et craint qu'en faisant une pause, il n'en vienne à rater quelque chose du repas.
Il donne de la mandibule avec acharnement, ses mâchoires s'activent comme des broyeuses, ses gestes sont mécaniques, pensés et rationalisés. La concentration se lit sur son visage et si d'aventure il vous répondait, il le ferait sans détourner le regard de son objectif, comme s'il craignait que le poulet ne se lève du plat et ne se mette à courir.

Il y a le « jeune corrompu » : un personnage assez réservé mais que le comportement de ses voisins de table a fait dévier et au contact duquel les manières policées se sont corrompues. Constatant que personne ne s'embarrassait de civilités ni de préambules, il s'active lui aussi à la tâche et met sous la table les quelques traits de bonne éducation dont il s'était orné pour venir. Il fait sien l'adage « chercher à être sage seul est pure folie. »
Ce jeune manque d'expérience mais apprendra par la force du temps. Il se dépouillera bientôt totalement de ses bonnes manières. Il a cependant un fond de sagesse qu'il lui permet de s'adapter au comportement de ses voisins de table, subtilité dont ne s'embarrassent jamais les autres catégories de commensaux. Il est à ce titre supérieur aux catégories précédentes.
e
16 mars 2010 19:25
Rastapopûlos, tu pourrais nous faire plus tard les chroniques des dragueurs stp

ça promet en tous cas looool
P
16 mars 2010 19:37
L'ambition et l'intérêt~~~Angel Dans un milieu bien particulier!

L'intrigant ne respecte rien à part son propre intérêt, un ambitieux veut faire valoir son droit et n'a pas de petits desseins!
L'ambition l'emporte sur l'amitié, l'ambition courtisane!

La cour est le lieu de la fourberie de la malhonnêteté!
Une quête de la faveur à tout prix, absence flagrante de morale qui poussent certains aux complots, à la manipulation, au mensonge, à la tricherie, à former des clans!

Un décor digne d'un théâtre, tout n'est qu'apparence, beau mais laid à la fois, laid à cause de bas sentiments et de basses actions qui cachent un but, évincer, écarter voire prendre la place du marié.

Rencontre entre fantasme et réalité, et entre l'excellence et la fourberie ~~~smoking smiley
Respect des règles de bienséance et de l'honneur, afin de se démarquer des fourbes et corrompus qui fait de lui (je ne dirais pas de qui!Cool) un personnage digne de confiance et de bonne morale!

L'image d'un groupe uni autour du marié, l'importance qu'ils ont chacuns aux yeux de ce marié, et inversement mais le plus sage est celui qui est le mieux récompensé, car il se sait protégé par le marié.

Le marié est le Roi, suivant sa puissance il peut être utile, les charognards ne sont pas loins, mais il est bien entouré, donc bien protégé ~~~ Pour le moment!

Tu es dans un drôle d'univers Rastapopûlos eye rolling smiley
X
16 mars 2010 23:43
Citation
NoirDésir a écrit:
j'ai eu la nausee des les premieres lignes ...

ces charognards qui se jettent sur des carcasses de crustaces avaries ... et qui avalent goulument ces mollusques en ne pensant qu'a leur plaisir personnel ...

se pourrait-il que ces crevettes soient une malheureuse metaphore pour designer les femmes ? et meme plus ... pour designer le 'grand soir' ?

si c'est le cas, je ne te felicite pas, rasta ! ou est passe ton sens de la moralite !? quelle insulte aux femmes !



ps : pika, tu as pense a la meme chose que moi ? ou ai-je l'esprit vraiment mal place !?

La crevette n'est pas un mollusque, mollusque toi même.
Pour le reste, chacun peut donner libre cours à son imagination.

Citation
a écrit:
Tu es dans un drôle d'univers Rastapopûlos

Laughing out loud.
B
17 mars 2010 01:04
Moi j'attends la cerise sur le gâteau!
P
17 mars 2010 12:37
Citation
Bedoon essm a écrit:
Moi j'attends la cerise sur le gâteau!

Attends qu'elles soient prêtes et je t'invite chez moiWelcome, j'ai deux cerisiers et personne n'en profite!Ill sauf les oiseaux!

Mais il y a une contrepartiegrinning smiley, c'est toi qui fait le gâteau! je ne sais pas cuisiner sad smiley

Pour le repas, quelque chose de simple et loin du faste de ce récit, pas de crevettes.eye rolling smiley

Sinon pour l'histoire elle peut très bien s'appliquer au temps des chevaliers, des couronnes, avec toutes les intrigues en coulisses pour détrôner le Roi etc...perplexe
N
17 mars 2010 18:01
Citation
Rastapopûlos a écrit:
La crevette n'est pas un mollusque, mollusque toi même.
Pour le reste, chacun peut donner libre cours à son imagination.


eh le bigornot !

crevettes, crustaces, mollusques ... c'est la meme famille !
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
P
17 mars 2010 18:18
ND Désolée j'avais pas vu ton ps ~~~sad smiley

Par contre je serais curieuse de savoir à quoi tu as pensé?perplexe

Vas y fait nous un petit résumésmiling smiley, pour ma part je reste sur le temps des Rois!eye rolling smiley
N
17 mars 2010 19:41
je ne peux me risquer a une interpretation licencieuse meme s'il y a matiere a philosopher sur la portee erotique du texte ...


(je pensais que tu avais pense a ce que j'avais moi-meme pense)
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
P
17 mars 2010 19:50
Citation
NoirDésir a écrit:
je ne peux me risquer a une interpretation licencieuse meme s'il y a matiere a philosopher sur la portee erotique du texte ...


(je pensais que tu avais pense a ce que j'avais moi-meme pense)

Ah là tu éveilles un peu ma curiosité perplexe

Perso au départ j'ai pensé au mariage, maghrébin, tu sais où tout le monde surveille et parle de tout le monde, le mot marié, ensuite je crois que j'avais de la fièvre ce jour làIll

Mais je t'assure que je serais curieuse de savoir quelle est ton interprétationperplexe
Nous avons l'autorisation de laisser notre imagination galoper alors vas y ~~~~Angel
N
17 mars 2010 20:06
la derniere phrase est plutot revelatrice ...

j'ai lu a travers le texte un certain rapport a la chair ... une metaphore de l'appetit sexuel ... du desir, de la passion amoureuse et de la sensualite (parfois) ...


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Il est au moins aussi heureux que le marié lui même, mais pour des raisons fort différentes que la pudeur et la volonté de ne pas choquer les âmes pures, sur-représentées sur ce forum (99% des intervenant(e)s), nous garderont d'expliciter. Pour lui aussi, c'est le « grand soir »...


Il ne touche jamais aux premiers plats pour une raison que j'ignorais jusqu'à ce que le grâce m'eut frappé : il se garde de manger les plats inconsistants ou de faible « valeur » et se « préserve » comme le ferait la jeune mariée en prévision du bon moment.


je confesse même avoir vanté son mérite, jalousé ses manières raffinées et son ascétisme.


J'ai vu un jeune murmurer une longue litanie d'invocations dont je n'ai pu saisir la substance, ne comprenant pas s'il louait Dieu pour cette nourriture ou s'il Lui demandait de « raffermir son poignet », de le faire « triompher de ce poulet » et de le « maintenir ferme jusqu'à la fin du repas. »


Je l'ai vu déboutonner le col de sa chemise, enlever sa montre, retrousser ses manches, s'ajuster magistralement sur son siège, faire craquer ses doigts et même sa nuque, comme s'il se préparait à un intense combat. Et j'ai encore en tête son regard pétillant, l'oeil quasiment baigné de larmes lorsqu'il vit le serveur s'approcher, un sourire accroché aux lèvres trahissant sa joie, un euphorie dans le regard pétillant, de celles que l'on perçoit chez un jeune homme tombé en amour.


Il entretien une relation fusionnelle avec le plat comme le ferait avec un homme avec une jeune victime du premier amour.


Je ne vois pas d'autre explication rationnelle à un tel appétit qui défie la raison.
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
P
17 mars 2010 20:18
Waouh NoirDésirperplexe

C'est vrai que ça tient la route, j'ai pensé à tous les scénarios possible hormis celui-ciOups

Je crois que je comprends mieux certains éléments.eye rolling smiley
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