En Chine, les violences conjugales sont monnaie courante, dans l'indifférence générale. Le pays ne s'est toujours pas doté d'une loi contre ce fléau et le Réseau anti-violence conjugale (ADVN), le groupe le plus influent du pays sur le sujet, a récemment créé la surprise en annonçant sa dissolution.
Les violences ont commencé un mois après le mariage. Pendant deux ans, Ma Shuyun et sa petite fille ont été battues, recevant gifles et coups de pieds de la part de leur mari et père. Il aurait voulu avoir un fils. Une nuit, les violences reprennent. Mme Ma appelle la police. Son mari, assisté de sa belle-mère, l'enveloppe dans une couette et s'assoit sur elle, jusqu'à ce qu'elle commence à perdre connaissance. La police arrive. Mais à l'issue de leur intervention, ce n'est pas le mari de Ma Shuyn qui est embarqué mais son frère, qui avait accouru pour la sauver. Ils « ont trouvé que mes blessures n'étaient pas assez graves, que c'était juste une dispute conjugale », raconte cette femme de 36 ans. Désormais, le mari demande le divorce, la garde de leur fille et exige qu'elle lui verse une pension alimentaire mensuelle de 1.500 yuan (178 euros). Le tribunal a rejeté la plainte de Mme Ma contre son époux pour absence de preuve. Son frère est en prison depuis huit mois.