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"On ne chasse plus les pauvres, on les fuit"
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21 avril 2006 09:51
Jacques Donzelot, sociologue
"On ne chasse plus les pauvres, on les fuit"
LE MONDE DES LIVRES | 13.04.06 | 17h36


Spécialiste reconnu de la ville contemporaine, le sociologue Jacques Donzelot a consacré de nombreux travaux aux métamorposes de la question urbaine. Il publie aujourd'hui Quand la ville se défait. Quelle politique face à la crise des banlieues ? (Seuil "La couleur des idées", 192 p., 16 €).




Vous notez qu'en comparaison des violences qui ont embrasé les banlieues en novembre, les premières émeutes qui éclatèrent au début des années 1980 (aux Minguettes, notamment) apparaissent comme "celles de l'espoir". Qu'est-ce à dire ?

C'est le contexte de ces événements qui leur donna ce sens : celui d'une pétition d'existence, d'une volonté d'être pris en compte par une société qui se préoccupait uniquement de "faire du social" à l'ancienne (horaires de travail, âge de la retraite...). Soit le programme de la gauche au pouvoir, qui ignorait totalement la population immigrée du Maghreb, dernière arrivée, première licenciée, installée à la hâte dans les cités d'habitat social. C'est contre cette indifférence que les enfants de ces familles ont protesté. Et cette protestation fut entendue, relayée par la marche des beurs (reçus à l'Elysée en 1983), par la création de SOS-Racisme... Bref, ce fut le point de départ d'un mouvement. En comparaison, les émeutes de novembre expriment la colère de ne se sentir l'objet que d'une suspicion et d'une répression permanentes. La nouvelle génération, toujours dite "issue de l'immigration récente", se vit comme un problème dont il faut se débarrasser. Le plus souvent, elle a acquis la nationalité française, mais cela ne veut rien dire : elle reste maghrébine, noire, sans travail, disqualifiée d'avance. C'est contre le mépris qu'elle se révolte. Elle manifeste en ne respectant manifestement plus rien, puisqu'elle désespère de se voir respectée un jour.


Vous rappelez que la politique urbanistique du baron Haussmann ne fut pas pour rien dans le soulèvement de la Commune de Paris. Peut-on définir les récentes émeutes, pour reprendre une formule de l'époque, comme une nouvelle "revanche des exilés" ?

Au XIXe siècle, on combattait les émeutes populaires en exilant leurs protagonistes. Ainsi Haussmann refit-il la ville en la purgeant de fait de la classe ouvrière qui peuplait les ateliers et les garnis, lesquels furent démolis pour faire place au nouvel urbanisme. Actuellement, on ne chasse plus les pauvres, on les fuit. Dans les cités HLM des années 1960, il y avait une certaine mixité, grâce à l'effet attractif de ces cités en comparaison des logements de centre-ville, sans hygiène ni confort. Puis les classes moyennes, suivies par la classe ouvrière blanche, ont vu dans la formule du pavillon la possibilité d'avoir le même confort, plus un jardin, et sans la promiscuité avec plus pauvre que soi. Toutefois, on pourrait trouver un certain écho des anciennes "déportations" dans les opérations de démolition/reconstruction initiées par la loi Borloo (2003). Nombre d'élus ont vu là l'occasion de se débarrasser de la population qui peuplait les cités construites dans les années 1960, et depuis englobées dans la ville par son développement. Ces terrains sont précieux pour faire revenir les classes moyennes et récupérer ainsi une population forcément reconnaissante... Quitte à ce que les immigrés présents en ces lieux depuis trois générations aient le sentiment qu'ils ne sont pas assez bons pour qu'on les garde.


Entre ces différents territoires, vous affirmez qu'il existe désormais de profonds clivages, voire des "ruptures quasi anthropologiques"...

Oui, la ville contemporaine est marquée par une logique de séparation. On trouve, d'un côté, la relégation dans les cités occupées par des minorités ethniques, et qui correspond à la mondialisation par le bas. A l'autre extrémité, on peut placer les quartiers des grandes villes en cours de "gentryfication", où domine la classe émergente de la mondialisation. Et puis, entre les deux, s'étend l'espace du périurbain pavillonnaire, où se retrouvent ceux qui veulent fuir la population des cités, mais aussi ceux qui ne peuvent suivre la montée du foncier dans les grandes villes centres. Comment "faire société" dans une ville qui se défait selon trois directions aussi divergentes ? En France, nous prétendons y réussir en imposant la mixité sociale. Il y a dans ce volontarisme une foi républicaine, mais aussi une tendance à simplifier le problème : on voit bien que la concentration de pauvreté augmente, et que la population vivant dans le logement social y reste bloquée. Or les expérimentations conduites à l'étranger montrent qu'il vaut mieux faciliter la mobilité qu'imposer la mixité. Comment ? En jouant simultanément sur le collectif et sur l'individuel.

Sur le collectif : en augmentant la capacité de pouvoir des habitants de ces quartiers à l'occasion des rénovations au lieu qu'ils vivent celles-ci comme une perte de la faible emprise qu'ils ont sur leur vie. Sur l'individuel : en augmentant la marge de choix des parents quant à la scolarité de leurs enfants, en accordant les marchés publics aux entreprises qui emploient les jeunes des cités, en fiscalisant le foncier de manière à fluidifier les stratégies résidentielles au lieu de stocker la population dans le logement social, par défaut.


Par tradition, dites-vous, l'Etat français considère l'espace urbain comme un "problème" à résoudre plutôt que comme une ressource mobilisable pour faire vivre la démocratie. Si bien que les politiques publiques se déploieraient au détriment de ce que vous nommez "l'esprit de la ville". Que faire ?

Toute la difficulté vient peut-être de là, de ce que la ville n'est pas reconnue comme un mécanisme extraordinaire pour produire de la société. Un mécanisme qui s'est enrayé, certes, mais qu'il convient de remettre en ordre de marche plutôt que de considérer l'espace urbain comme on le fait des ruines industrielles. Car ce mécanisme n'est pas caduc en lui-même. Il repose sur l'institution d'un espace qui permet aux gens de se relier et de se délier pour peu qu'un équilibre soit recherché entre les flux et les lieux, comme le montre très bien Olivier Mongin. Ce qui fait l'esprit de la ville, c'est ce lien entre l'ouvert et le fermé. Ce qui le ruine, c'est le déséquilibre entre les flux et les lieux : quand les flux s'imposent au détriment des lieux comme avec la périurbanisation ; quand les lieux s'imposent au détriment des flux comme avec la relégation.



Propos recueillis par Jean Birnbaum
Article paru dans l'édition du 14.04.06
h
21 avril 2006 09:53
Critique
Enfants d'immigrés, fils de France
LE MONDE DES LIVRES | 13.04.06 | 17h36 • Mis à jour le 13.04.06 | 17h36


Que représente l'appartenance nationale pour les enfants nés en France de parents étrangers ? La question qui sous-tend l'enquête d'Evelyne Ribert surgit à première vue sur un terrain miné : comment prendre pour objet de recherche cette fameuse "seconde génération", que les discours politiques ont constituée en "problème public" au cours des années 1980, sans contribuer à entériner "l'assignation à l'origine" que les historiens de l'immigration ont identifiée comme l'un des moteurs du racisme contemporain ? Et que dire qui n'ait été analysé par les nombreux travaux relatifs aux résistances de la nation française à assumer son multiculturalisme ?



L'apport du travail d'Evelyne Ribert, tiré d'une thèse de doctorat, résulte de son double positionnement méthodologique. D'un côté, elle refuse de prendre pour acquis l'idée d'un "affaiblissement" du sentiment national par rapport à un idéal mythiquement identifié à la IIIe République. De l'autre, plutôt que d'explorer les causes sociologiques dudit "affaiblissement", elle préfère s'intéresser au "point de vue des intéressés".

Appuyée sur des entretiens avec cinquante adolescents et jeunes adultes nés en France de parents marocains, tunisiens, espagnols, portugais et turcs, l'enquête, effectuée en 1995-1996, s'est intéressée aux personnes contraintes par la "loi Méhaignerie" d'effectuer une démarche volontaire afin de devenir français. "Occasion idéale" pour observer les représentations que ces jeunes se font de leur appartenance nationale, ce dispositif, voté en 1993 (et aboli en 1998 par le gouvernement Jospin), apparaissait également "emblématique" des débats politiques sur l'acquisition de la nationalité. En contraignant les candidats à renoncer volontairement à la nationalité de leurs parents pour devenir français, la procédure devait susciter chez eux une "prise de conscience" et lutter contre les "conflits identitaires" supposés affaiblir l'identité nationale.


"PRISE DE CONSCIENCE"


Les entretiens menés par Evelyne Ribert contredisent tous ces présupposés. Premier constat : la "prise de conscience" a rarement été au rendez-vous, pour la bonne et simple raison que les candidats se croyaient généralement déjà français, ignorant que la procédure d'acquisition automatique avait été abolie. Pour eux, la manifestation de volonté constituait la simple confirmation juridique d'une évidence vécue ; tant et si bien que l'objet de recherche de la sociologue semblait le plus souvent dénué de tout intérêt aux yeux des principaux "intéressés"...

Deuxième constat : contrairement à certains discours alarmistes, les liens affectifs que les parents gardent avec leur pays d'origine n'empêchent pas une véritable adhésion à la nation française, et ne constituent donc pas une menace pour l'identité nationale. De fait, comme l'ont montré plusieurs études antérieures menées parmi d'autres populations, quand l'intégration scolaire, professionnelle et/ou relationnelle en France est forte, le sentiment d'appartenance ne pâtit nullement d'allégeances variées, de type national, local, ou autre : "Je ne supporte pas la question : "Tu préfères la France ou le Maroc ?" ; c'est comme si je te demandais : "Tu préfères ton père ou ta mère ?"", témoigne, par exemple, une adolescente.

Enfin, et c'est sans doute la mise en perspective la plus originale de ce travail, même si elle mériterait d'être confrontée aux recherches de sciences politiques sur les nouvelles formes de nationalisme : si, chez les descendants d'immigrés, "la prééminence de l'appartenance nationale est récusée au profit de formes d'inclusion multiples, partielles et conditionnelles", cette attitude rejoint la régression du sentiment national chez l'ensemble des Français ; paradoxalement, elle témoignerait donc de leur intégration, dans un contexte de construction européenne, de mondialisation et de disparition du service militaire. Ainsi, le discours sur l'affaiblissement de l'appartenance nationale ne serait pas fondamentalement faux. Mais il se fourvoirait en se focalisant sur les enfants d'immigrés. Et surtout en confondant cette mise en cause avec la disparition de toute forme d'ancrage identitaire.


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LIBERTÉ, ÉGALITÉ, CARTE D'IDENTITÉ. Les jeunes issus de l'immigration et l'appartenance nationale d'Evelyne Ribert. La Découverte, 276 p., 23 €.



Juliette Rennes
Article paru dans l'édition du 14.04.06
h
21 avril 2006 09:54
Enquête
Banlieues, retour de flammes
LE MONDE DES LIVRES | 13.04.06 | 17h36 • Mis à jour le 13.04.06 | 17h36


Cinq mois se sont écoulés depuis que les banlieues de France se sont enflammées. Mais tandis qu'à Clichy, Pau ou Vénissieux, les jeunes insurgés ont cessé le combat, une autre guérilla continue de faire rage, sur les scènes intellectuelles et médiatiques, cette fois : celle de l'interprétation des faits, qui porte sur la signification même de ce que les spécialistes nomment des "processus émeutiers".



A vrai dire, cette bataille-là ne date pas d'hier. Simplement, à chaque nouvel embrasement, elle franchit, elle aussi, un nouveau seuil de violence. Depuis novembre 2005, elle s'est encore radicalisée. Et si d'aventure les hostilités devaient cesser, ne serait-ce qu'un instant, on s'apercevrait alors qu'un cadavre gît au milieu du front : celui de la sociologie. Sur les plateaux de télévision ou dans les colonnes des journaux, en effet, on a tiré à vue sur ces "chers professeurs" qui, là où il faudrait voir les logiques purement culturelles ou ethniques à l'oeuvre dans ces événements, s'obstinent à y plaquer des causalités sociales (chômage, précarité, relégation...), se complaisant ainsi dans une impardonnable "culture de l'excuse".

Selon cette rhétorique désormais bien rodée, les "belles âmes" sociologiques seraient incapables de percevoir les vrais enjeux des crises actuelles : l'islam, la polygamie, la haine de la République et/ou de la culture "occidentale", c'est-à-dire de la culture tout court. Pire, leur coupable aveuglement ferait de ces sociologues les principaux responsables de la barbarie à venir : "Pour la sociologie (nous parlons ici de la sociologie aussi déterministe que compassionnelle issue de Bourdieu) servant de base à tous les travailleurs sociaux, médiateurs, intervenants en banlieue, "la" culture n'existe pas ; seules existent "les" cultures, toutes légitimes à égalité. A force de marteler que "la" culture est oppression, élitisme, qu'une pièce de Shakespeare n'a pas plus de valeur qu'une chanson, et qu'un vers de Racine ne vaut pas mieux qu'un couscous, comment s'étonner qu'on brûle des bibliothèques ?", s'interroge ainsi le philosophe Robert Redeker dans un ouvrage publié sous la direction de Raphaël Draï et Jean-François Mattéi (La République brûle-t-elle ? Essai sur les violences urbaines françaises, Ed. Michalon, 208 p., 17 €).

Offensive virulente, dira-t-on, hasardeuse pour la forme, sans nuance sur le fond. Mais qui n'en a pas moins atteint son but : faute d'avoir anéanti son adverse partie, elle a réussi à la terroriser. Comment expliquer, sinon, la réaction panique de quelques sociologues français ? Au lieu de se préparer à une guerre d'usure, et de réinvestir le "terrain" pour mettre en chantier des enquêtes au long cours, les voilà qui se laissent entraîner dans le champ miné d'une polémique à courte vue. C'est du moins ce que donnent à penser les deux volumes parus simultanément aux éditions La Découverte : un petit livre publié sous la direction de Véronique Le Goaziou et Laurent Mucchielli (Quand les banlieues brûlent... Retour sur les émeutes de novembre 2005, "Sur le vif", 160 p., 8,5 €) et un numéro de la revue Mouvements ("Emeutes, et après ?", n°44, 200 p., 13 €).


EMBALLEMENT MIMÉTIQUE


Certes, on y trouvera quelques contributions intéressantes : celle de Patrick Simon, par exemple, intitulée "Discriminations négatives. Pour une politique contre le délit de faciès". Celle de Marwan Mohammed et Laurent Mucchielli, aussi, consacrée à l'action policière dans les quartiers "sensibles". Mais dans l'ensemble, la faiblesse de ces publications vient de ce qu'elles ne reposent sur aucune investigation réelle, aucun apport comparable à ce qu'avaient pu réaliser Stéphane Beau et Michel Pialoux avec leur enquête sur la ZUP de Montbéliard dans Violences urbaines, violence sociale. Genèse des nouvelles classes dangereuses (Fayard, 2003), pour ne citer que ce seul exemple.

Où est la voix des émeutiers ? On n'en perçoit ici que de vagues échos, hâtivement utilisés. Le point de vue des policiers, celui des pompiers ? Faute de recherches empiriques, beaucoup de textes cèdent à une double facilité : d'un côté, l'énoncé de causalités mille fois ressassées (pauvreté, discriminations...) ; de l'autre, la polémique contre la "doxa" sécuritaire et la "lecture "unique obligatoire" susurrée par les politiques et confirmée par les médias".

Derrière les pétitions de principe "scientifiques", on distingue les dégâts d'un emballement mimétique aussi navrant que périlleux : à force de se renier elle-même, une certaine sociologie "militante" en vient à reproduire le plus paresseux des discours médiatiques. La crise de novembre exige à la fois moins de précipitation et plus d'audace. Elle attend d'autres "travaux" que ceux-là.



Jean Birnbaum
Article paru dans l'édition du 14.04.06
h
21 avril 2006 09:57
Critique
Quand la "racaille" fait bande à part
LE MONDE DES LIVRES | 13.04.06 | 17h36 • Mis à jour le 13.04.06 | 17h36


Lancé en janvier 2005, l'appel des "indigènes de la République" a donné naissance à une galaxie militante aux contours incertains, dont l'hétérogénéité même constitue et la force et la faiblesse : "Nous, descendants d'esclaves et de déportés africains, filles et fils de colonisés et d'immigrés...", écrivaient les signataires de ce texte préparatoire à des "assises de l'anticolonialisme postcolonial".



Sans vouloir se poser en porte-parole de ce "nous" précaire, Sadri Khiari propose ici quelques pistes susceptibles de fournir un débouché au mouvement, comme de "contribuer à l'émergence d'une expression politique et organisée de la colère des populations issues de l'immigration".

Sous sa plume, la tâche essentielle se résume d'un mot : autonomie. Membre de l'opposition démocratique tunisienne, récemment installé en France, l'auteur puise dans les héritages théoriques de Frantz Fanon et de Malcolm X pour affirmer la nécessaire auto-organisation de la lutte "indigène". C'est-à-dire son émancipation absolue vis-à-vis d'autres combats souvent présentés comme plus "urgents" (syndicaux, féministes, écologistes...).

Aussi Khiari procède-t-il à la critique impitoyable d'une gauche française qui demeurerait prisonnière de son "idéologie nationale-républicaine" et assimilationniste : "Parce qu'elle est le partenaire indispensable des indigènes, la gauche est leur adversaire premier", note-t-il. D'où également la charge contre SOS-Racisme, accusé d'avoir instrumentalisé la mobilisation des beurs pour la "projeter dans le plan politique blanc".


SPECTRES COLONIAUX


Car l'auteur n'hésite pas à le proclamer : l'urgence, désormais, serait de dénoncer une société tout entière "fondée sur les discriminations ethniques", et dominée par ce qu'il nomme des "partis blancs", comme d'autres disent des "partis bourgeois"...

Depuis les politiques urbaines jusqu'à la répression des émeutes de banlieues, en passant par la construction de "l'islam de France", tout l'inconscient étatique serait donc habité par les spectres coloniaux : "Le "régime de l'indigénat" hante continûment institutions, pratiques et idéologies", écrit Sadri Khiari.

Page après page, son texte marque ainsi la structuration théorique et la radicalisation militante d'un mouvement en rupture avec l'universalisme de la gauche traditionnelle, toutes tendances confondues : "Les indigènes n'ont que faire de la "solidarité antiraciste" des Blancs. Nous ne sommes pas sympathiques. Je hais le paternalisme encore plus que la haine", conclut-il.


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POUR UNE POLITIQUE DE LA RACAILLE. Immigré-e-s, indigènes et jeunes de banlieues de Sadri Khiari. Textuel "La discorde", 176 p., 17 €.



Jean Birnbaum
Article paru dans l'édition du 14.04.06
 
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