>> Le 4 septembre, jour de rentrée de la plupart des élèves de ce pays, >> il y aura des chaises vides dans les classes. Celles des enfants des >> familles qui ont été expulsées cet été (une famille roumaine de >> Chateauroux et son fils Nino NAECSU le 12 juillet et la famille >> KOSTYUBA, ukrainienne avec un enfant Vladislav, 3 ans1/2, en août) et >> celles des quatre lycéens que Monsieur Sarkozy a banni pour l’exemple >> : Abdallah BOUJRAF vers le Maroc, Aminata DIALLO et Aminata SAMBOU >> vers le Mali et Jeff Babatunde SHITTU vers le Nigeria. Sept chaises >> vides, sept vies de gamins ou de tout jeunes adultes dévastées, leurs >> études bousillées, perdus pour leurs copains et leur milieu. Sept >> drames personnels qui, pourtant, ne constituent qu’un trop maigre >> tableau de chasse aux yeux du ministre. >> La reconduite en Ukraine de la famille KOSTYUBA le 13 août et >> l’expulsion de plus de 500 personnes du squat de Cachan le 17 aux >> fins affichées d’arrêter les sans papiers ont marqué l’ouverture de >> la saison d’automne. Depuis 15 jours, les refus de régularisation >> dans le cadre de la circulaires du 13 juin pleuvent, les APRF >> tombent, les arrestations, y compris en famille, se multiplient. >> Toute une famille malgache de Soissons, les deux parents et leurs >> trois enfants (Valéria, 17 ans, qui devait entrer en 1ère S au Lycée >> Léonard de Vinci, Dominique, 14 ans, qui devait entrer en 4eme au >> Collège Gérard Philipe, et Diana 8 ans, qui devait entrer au CE2 à >> l'Ecole Tour de ville) a finalement été libérée après plusieurs jours >> en rétention à Rouen. >> A Toulouse, un couple kurde, demandeurs d’asile (le mari a été >> plusieurs fois arrêté et torturé en Turquie) est en rétention avec >> leur petite fille d’un an, Olivia. Madame Yilmaz a fait une tentative >> de suicide en rétention le 1er septembre. Son mari a été traduit seul >> devant le juge des libertés et de la détention pendant qu’elle était >> hospitalisée à Purpan. >> A Besançon, la famille Benhammouda est toujours menacée. Elle a >> failli être embarquée pour un vol pour Constantine au départ de Bale >> Mulhouse vendredi 25 août 15h30. RESF 68 a été alerté, un recours a >> été introduit et quelques jours ont pu être gagnés. Mais la menace >> est toujours imminente pour Ahmed et Rabia, les parents et leurs 3 >> enfants, Abdelghani, 6 ans, scolarisé à l'école maternelle Saint >> Exupéry (Besançon) et inscrit en CP à l'Ecole primaire Ile de France >> de Besançon, Louisa, 3 ans, est inscrite en maternelle à l'Ecole >> Maternelle Ile de France de Besançon et Yousra, six mois. >> A Cachan, la famille Dumbia a été littéralement piégée. Expulsé du >> squat le 17 août, elle accepte son hébergement provisoire à l’hôtel >> Ibis d’Orly malgré l’absence de transports, l’impossibilité de >> cuisiner, de faire des courses, de laver du linge, etc et les >> fréquents contrôles de la police qui pénètre dans les chambres, même >> en pleine nuit). Le 31 août, en dépit des engagements du préfet, six >> personnes sans papiers sont arrêtées dans l’hôtel, prises au piège. >> Parmi elles, les parents Dumbia et leur petit garçon de deux ans et >> demi. Les parents sont expédiés au centre de rétention du >> Mesnil-Amelot, l’enfant est confié à l’ASE et placé dans un foyer à >> Vitry. >> A Chanas (Isère), la police se livre à un chantage sur trois familles >> macédoniennes : soit vous acceptez l’aide au retour, ou on place >> immédiatement les pères en rétention à Lyon Satolas. Il s'agit de 3 >> familles de Roms : les Mustafovski avec 5 enfants dont 4 scolarisés >> (du lycée à la maternelle), les Idrissuski (sans garantie pour >> l'orthographe) avec 4 enfants scolarisés et les Hamet Turkyan avec 3 >> enfants scolarisés. >> Dans les Pyrénées Atlantiques, au moment même où le préfet recevait >> une délégation du RESF64, il faisait procéder à l'arrestation d'une >> famille azerbaïdjannaise pour laquelle, entre autres, le RESF était >> en train de se battre sur l'application de la circulaire. Cette >> famille est composée d'une grand-mère de 65 ans, de son fils (une >> quarantaine d'années), de sa petite-fille de 5 ans, scolarisée. Le >> reste de la famille (l'autre fils et sa femme, leurs deux enfants, >> dont un mineur de 17 ans, tous deux scolarisés) à réussi à échapper à >> la police, et se retrouve donc clandestine. >> Enfin, symbole de la lutte pour les enfants de sans papiers >> scolarisés, Barbe Makombo (la mère de Rachel et Jonathan qui >> s’étaient enfuis pour bloquer l’expulsion de leur mère) est menacée >> de n’être pas régularisée. Décision personnelle, semble-t-il, de >> Monsieur Klarsfeld qui n’a pas hésité pour justifier sa volonté >> d’expulser Barbe et ses enfants, à colporter des ragots trouvés dans >> les poubelles et à en exhiber le contenu comme un trésor. On a honte >> pour lui. >> Le ministre de l’Intérieur traque et pourchasse les familles et les >> enfants. Il fait rire ses amis du Medef de la situation des expulsés >> de Cachan. Il nourrit sa campagne électorale de son inhumanité. Même >> pendant les vacances scolaires, des enseignants, des parents, des >> particuliers et des militants se sont dressés pour dire non. Des >> expulsions ont été empêchées, des régularisations arrachées. A aucun >> moment le silence ne s’est fait. >> Lundi, ce sera la rentrée. Le RESF s’adresse aux enseignants et à >> leurs organisations syndicales, aux parents d’élèves et à leurs >> fédérations, aux particuliers et aux organisations attachées à la >> défense des droits de l’homme pour que, dans tous les établissements, >> les familles et les élèves menacés soient connus et placés sous la >> protection des écoles. >> C’est la rentrée, le combat pour le droit aux études des enfants et >> la régularisation de leurs parents continue. Il doit s’amplifier. A >> ce jour, tous les reculs obtenus (les circulaires d’octobre 2005 et >> de juin 2006) et les régularisations arrachées (celle de Mariam Sylla >> à Orléans ces derniers jours) l’ont été par la lutte. On continue.