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Le cessez-le-feu n’est pas dans l’intérêt d’Israël » selon le...
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22 septembre 2006 12:45
Le cessez-le-feu n’est pas dans l’intérêt d’Israël » selon le Pentagone

Armes israéliennes
Xavière Jardez AFI - Flash n°64

Armes israéliennes :

« Le cessez-le-feu n’est pas dans l’intérêt d’Israël » selon le Pentagone C’est avec une insistance malsaine que les médias français et autres ont souligné et soulignent toujours l’origine syrienne et iranienne des armes du Hezbollah, armes qui ne se comparent en rien à l’arsenal israélien (voir encadré), le Hezbollah ne disposant d’aucune capacité de défense aérienne, et qu’un silence de plomb sur l’origine US des armes d’Israël a été respecté.

La dépendance vis-à vis de l’Iran des chefs de la résistance libanaise est bien moindre que celle des politiciens israéliens vis-à-vis des Etats-Unis où un lobby pro-israélien a tous les pouvoirs ou celle de la communauté juive à l’étranger vis-à-vis d’Israël.

Toutes les armes qui équipent l’armée israélienne, et qu’elle utilise dans ses attaques contre les populations, palestinienne et libanaise, pour ses assassinats ciblés, dans ses démolitions de maisons ( bulldozer Caterpillar ), etc… comme le rapportent les documents du Département d’Etat sur les droits de l’homme de 2003, 2004 et 2005 proviennent dans leur grande majorité des Etats-Unis. Il peut y avoir quelques avions de chasse français, mais ses F-16 produits à Forth Worth, ses hélicoptères Apache , ses missiles Sparrow et Sidewinter , tout cela vient des Etats-Unis. Et l’usage qu’en fait l’Etat sioniste est en complète violation de la loi américaine sur le contrôle de l’exportation d’armes (Arms Export Control Act) : les armes d’origine US ne peuvent être utilisées que pour une défense légitime et la sécurité intérieure.

L’aide militaire à Israël, via le Foreign Military Financing , qui en a été le bénéficiaire le plus important de tous temps, a largement augmenté depuis 2001 et les ventes d’armes à ce pays ont atteint des sommets vertigineux par rapport à sa population qui est de 0 ;01% de la population mondiale !!! Elles se chiffrent à 3 milliards de dollars par an pour l’aide militaire, un total 10.5 milliards de dollars – soit 500 dollars pour chaque Israélien - et 6,3 milliards de dollars pour les ventes d’armes, depuis la venue de l’administration Bush au pouvoir*. Pour 2007, Bush a demandé au Congrès une rallonge budgétaire pour Israël de 2,24 milliards de dollars.

Traitement privilégié

Mais les relations d’Israël avec les Etats-Unis sont aussi uniques en ce sens que les Etats-Unis fournissent 20% du budget militaire israélien annuel. 70% de cette somme sont dépensés directement par Israël en armes auprès des sociétés suivantes, Lockheed Martin, Boeing ( pour les F-18 et F 14), Raytheon (pour les missiles Tomawak, Sidewinder, autres missiles de haute technologie ) sans qu’Israël ait à débourser un centime. Récemment, Lockeheed Martin et l’industrie militaire israélienne ont signé directement un accord pour la production conjointe d’une version du F-16 appelé Sufa qui sera construit en partie à Tel Aviv et terminé à Fort Worth, Texas, d’une valeur de 4,5 milliards de dollars. On assiste là au développement de relations supranationales entre des multinationales de l’armement et un Etat, sans que le ministère de la Défense américain n’intervienne. Aucun autre pays désirant acheter du matériel US ne connaît un tel privilège d’autant que toute commande d’armement doit dépasser 100 000 dollars, sauf pour Israël.

Par ailleurs, Israël reçoit du Economic Support Funds des fonds d’un montant, pour 2006 ; de 273 millions de dollars en une seule fois et non par trimestre, forçant ainsi les Etats-Unis à payer de 50 à 60 millions d’intérêt pour les sommes qu’ils empruntent à cette fin. Ou abandonnent le remboursement de prêts consentis pour des besoins militaires.

Les Etats-Unis garantissent aussi les recherches et les applications militaires en Israël. Ils ont contribué des milliards de dollars au développement du tank Merkava et de l’avion d’attaque au sol Lavi. Depuis 1995, les Etats-Unis et Israël ont activement développé une arme à infra rouge avancée, dans le cadre d’un programme commun anti missile, programme connu sous le nom de Tactical High Energy Laser (THEL) . Le THEL est une arme laser chimique mobile et déployant une grande quantité d’énergie. Ce programme commun, « Nautilus », a permis la mise au point de systèmes d’armements laser. Sont impliquées les sociétés israéliennes d’armement aérospatiales Rafael, Israël Aircraft Industries (IAI ) et Tadiran 6.

La dépendance d’Israël à l’égard de Washington s’étend aussi à l’accès au renseignement militaire, à la maintenance et à l’assistance technique pour une performance optimale, qui s’élève à 629 millions de dollars. Mais, en cas d’urgence les Etats-Unis sont prêts à l’épauler. Ainsi le 14 juillet, les Etats-Unis ont décidé de vendre pour 120 millions de carburant d’avions à l’armée israélienne « pour promouvoir la paix et la sécurité dans la région » selon la formulation de la Defence Security Cooperation Agency . Ou encore, la livraison anticipée de bombes laser et à guidage de précision ( bombes anti-bunkers GB 4 28, construite par Lockheed pendant la guerre d’Irak en 1991), dans le cadre d’une vente d’armes dans lequel Israël peut puiser à volonté, considérée par des responsables du Pentagone comme « inhabituelle ». Cette pratique n’est pas nouvelle puisque après la première Intifada, Israël avait demandé la livraison additionnelle d’hélicoptères Black Hawk et Apache et en 2001, celle de 50 d’avions de combat F-16. A l’époque, Israël n’était pas engagé militairement à l’extérieur de ses frontières !

On a fait beaucoup de cas des missiles lancés sur le nord d’Israël par le Hezbollah prétendument sur des zones civiles. Peut-être que quelque mille missiles Fafjr 3 d’origine iranienne ou syrienne avec un rayon d’action de 50 kms ont touché cette région avec des pertes civiles se montant à 30 ou 40 personnes. Qui peut croire que cette zone du pays n’était pas une zone d’activité militaire avec ses arsenaux, ses usines de production d’armes, etc… ? Mais on oublie d’annoncer que l’arsenal israélien de ce type d’armes est plutôt impressionnant : 1000 missiles Redeye , 400 missiles terre-air, 400 missiles de défense portables Stinger , 444 missiles Harpoon .

Armes interdites

La liste ne s’arrête pas à l’armement lourd. On y trouve aussi des bombes à fragmentation ( cluster bomb ). Inventées au moment de la guerre du Vietnam, fournies à Israël, elles ont été largement disséminées au Liban où 249 localités sont un foyer de bombes non-explosées notamment de type M 42 spécialement conçues pour les personnes et de type M 77, venant vraisemblablement des Etats-Unis. C’est ce devrait déterminer une enquête en cours à Washington, lancée pour des motifs de relations publiques

Au Liban, la découverte de corps présentant des caractéristiques inconnues – brûlures sans être brûlé, odeur nauséabonde, membres tordus - ont conduit des médecins et l’OMS à ouvrir une enquête pour déterminer si Israël a eu recours à des armes chimiques ou biologiques ( bactériologique ou virale ) . Leurs effets se comparent à ceux des pesticides car ils paralysent le système nerveux, bloquent la respiration et provoquent des hémorragies internes. L’armée libanaise évoque l’utilisation de bombes emplies d’un produit spécial, totalement interdites par les Conventions de Genève. Il pourrait s’agir d’une « Emptying bomb ». Ces bombes vident le corps de son air, entraînant la mort par asphyxie et arrêt du cœur. N’oublions pas qu’Israël n’a jamais ratifié la Convention sur les Armes chimiques tout comme il n’a pas ratifié le Traité de non-prolifération et n’a jamais soumis ses installations nucléaires à une quelconque inspection. Des rumeurs circulent sur l’existence d’un programme d’armes chimiques qui serait installé à Israel Institute for Biological Research à Ness Ziona.

L’agression israélienne au Liban et la faible performance, en apparence, de l’armée israélienne vont conduire, selon Shimon Péres, à l’émergence d’une nouvelle catégorie d’armes « armes miniaturisées » ou « robots télécommandés » ou même d’ armes basées sur les nanotechnologies. On peut concevoir que les Etats-Unis pousseront Israël à parfaire et expérimenter sur le terrain une arme nouvelle testée en Irak, le « Rayon de la Mort » qui consiste en l’envoi sur une personne d’ondes courtes électro-magnétiques semblables à celles du micro-ondes. La chaîne italienne Ray News 24 a présenté, en mai dernier, un reportage de journalistes irakiens à ce sujet qui fait l’objet d’une investigation par le Strategic Research Institute de Californie.

Vu l’arsenal israélien – peut-être la 4 ème armée du monde pour reprendre une comparaison à la mode pour l’Irak- ! – on aurait pu penser qu’Israël se suffisait de son partenaire américain. Mais, non. La France, l’Allemagne et la Grande Bretagne concourent pour le sauver. Depuis mars 2006, la coopération entre EADS et l’IAI ( Israeli Aircraft Industries ) en matière de production de drones a débouché sur la constitution d’un véritable partenariat intégré, situé en Israël même, dont la première conséquence est le soutien économique français de plusieurs centaines de millions de dollars à l’effort de guerre israélien et le transfert de technologie et de compétences militaires de la France vers Israël utilisées pour affamer et massacrer Palestiniens et Libanais.

La Grande Bretagne, elle, a cherché à améliorer la force de frappe des F-16 en vendant des composants à l’Etat sioniste via Lockheed Martin, le 7 juillet dernier en contravention avec la législation interdisant l’exportation d’armes s’il existe « un risque clair que le récipiendaire utiliserait le produit…de manière agressive contre un pays tiers…ou (pour) une revendication territoriale avec usage de la force ».

Quant à l’Allemagne, elle permettra, avec la construction de deux sous-marins nucléaires U 212 de type Dolphin , pour une valeur de 1,27 milliards de dollars, dont un tiers financé par l’Allemagne, d’accroître la capacité nucléaire d’Israël. Ces deux bâtiments s’ajouteront aux trois autres déjà construits et payés par l’Allemagne dans les années 90 qui sillonnent en permanence l’un, la Mer rouge et le Golfe Persique, l’autre, la Méditerranée. Ils seront équipés pour permettre le lancement de missiles porteurs de charges nucléaires ayant un rayon d’action de 4500 kms sans être repérés et peuvent atteindre un objectif situé à 1500 kms.

Israël, 3ème pays exportateurs d’armes.

La loi du plus fort

Israël a une armée forte de 163 500 hommes plus 425 000 réserviste et 8000 garde-frontières. L’Autorité Palestinienne n’a pas d’armée, au plus 35 000 paramilitaires. L’armée israélienne dispose de 3 930 chars lourds, les Palestiniens aucun et n’ont rien pour faire face aux 855 canons automoteurs (calibre 155 et plus) de « Tsahal », rien face aux 520 canons tractés (calibre 105 et plus), rien face aux 198 lance-roquettes (calibre 122 mm et plus), rien face aux 770 mortiers de 120 mm et plus, rien face aux 1300 missiles ( Stinger, Redeye et Chaparral). La marine israélienne aligne trois sous-marins et 47 bâtiments. Aucune vague pour les Palestiniens. L’aviation israélienne dispose de 446 avions de combat et 250 en réserves dont 98 F-15 et 237 F-16 et 133 hélicoptères. Côté palestinien, le déséquilibre est abyssal : un avion militaire aussi avion de transport et 4 hélicoptères cloués au sol.

Il ne reste aux Palestiniens que les pierres comme lors de la première bataille du Prophète.

Source : Le Débat Stratégique n° 61- mars 2002

Israël, marchand d’armes, pourrait paraître un paradoxe pour un pays dit « démocratique » et sur la défensive. Les ventes d’armes, hors du processus officiel (Défense, Mossad, armée ), très secret ( v. Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), sont un secteur très peu régulé et cette activité lucrative des trafiquants d’armes israéliens a lieu au grand jour. Elle est bien connue des services du ministère de la défense israélienne, qui l’encourage et la soutient, des officiers de l’armée israélienne et de toute personne familière avec l’industrie de l’armement du pays. C’est après la guerre du Ramadan, en 1973 que les fabricants d’armes pour la Défense israélienne ont conquis les marchés internationaux et permis la survie de l’Etat sioniste même. En 2001, les exportations d’armes ont rapporté quelque 2.6 milliards de dollars et en 2002, elles ont augmenté de 40%, plaçant Israël, pour certains, juste derrière les Etats-Unis et la Russie.

Il n’y a pratiquement pas un seul conflit militaire, confrontation ethnique ou guerre civile, passé ou présent ( Sierra Leone Libéria, Côte d’Ivoire, Sri Lanka, Philippines, Népal où les armes israéliennes ont été commandées pour les partisans du roi par l’ambassadeur US, l’Afrique du Sud de l’apartheid, le Chili de Pinochet, le cartel de la drogue colombienne, Rwanda au plus fort du génocide ) qui n’ait été le destinataire d’armement israélien et le champ d’opération de trafiquants d’armes, de consultants en sécurité, d’instructeurs, et d’unités de protection indépendants qui lavent Israël de toute opprobre en cas de publicité embarrassante.

Ce qui précède n’est qu’un faible aperçu de la puissance militaire d’Israël au service de la défense des « intérêts stratégiques » des Etats-Unisau Moyen Orient. Israël a aidé ces derniers à « l’anéantissement des mouvements nationalistes radicaux » et à « tester les armes américaines ». De plus, les agences de renseignements de deux pays ont « collaboré » et « Israël a drainé vers des pays tiers les armes que les Etats-Unis ne pouvaient envoyer directement » ( ex : l’Irangate ). écrit le professeur Zunes de l’Université de San Francisco, citant un analyste israélien « C’est comme si Israël était devenu une autre agence fédérale qu’il est utile d’utiliser quand vous désirez faire quelque chose en toute discrétion ».

* L’administration US a à peine réussi à donner 320 millions de dollars pour la lutte contre le Sida

Sources : World Policy Institute : US military assistance and Arms Transfer to Israel : US Aid, companies Fuel Israeli Military 20 juillet 2006- Il Manifesto, 26 aoûtt 2006—Nada Sayad, Global Research, 23 août 2006- Loubnan ya Loubnan : La France, Israël et le marché de l’armement ,août 2006 ; [www.arcuk.org]
 
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