malgré une répression implacable, le peuple syrien resiste toujours.......
BEYROUTH (AP) — Brandissant des branches d'olivier et scandant des slogans pour réclamer la fin du régime de Bachar el-Assad, des centaines de milliers de Syriens se sont rassemblés vendredi à Hama, ville-symbole de la répression menée par Damas, où les avaient rejoints les ambassadeurs de France et des Etats-Unis, soutien de poids au mouvement de contestation.
D'autres manifestations de masse se déroulaient dans le même temps dans tout le pays, dont la répression par les forces de l'ordre a fait au moins 13 morts et plus de 40 blessés, selon les militants des droits de l'homme.
Hama, dans le centre du pays, est devenue un point central de la contestation. Elle a connu les manifestations les plus importantes depuis le début du mouvement il y a près de quatre mois.
Selon un militant, la foule était encore plus importante que vendredi dernier: la manifestation avait alors rassemblé environ 300.000 personnes.
Selon un témoin racontant la scène par téléphone, sous le couvert de l'anonymat par crainte de représailles, "les gens scandent: 'nous ne nous agenouillons que devant Dieu'".
"Il n'y a pas de violences. Tant qu'il n'y a pas de forces de sécurité, il n'y a pas de violences", a renchéri le militant, lui aussi sous couvert de l'anonymat.
Hama est une ville-symbole dans l'imaginaire et l'histoire syriens. En 1982, la répression menée par le régime de Hafez el-Assad, père de l'actuel président, contre le soulèvement dirigé par les fondamentalistes sunnites avait fait entre 10.000 et 25.000 morts.
Jeudi, les ambassadeurs des Etats-Unis et de France se sont rendus à Hama, qu'ils ont quittée vendredi avant le début de la manifestation, ont fait savoir leurs chancelleries respectives à Washington et Paris. La présence de l'ambassadeur Robert Ford à Hama a suscité une violente condamnation de la parti du gouvernement syrien, qui y voit une incitation au soulèvement.
Cette présence "sans autorisation préalable du ministère des Affaires étrangères (...) est une preuve claire de l'implication américaine dans les événements en cours en Syrie", rapporte l'agence de presse officielle syrienne, citant des sources officielles au ministère. Les Etats-Unis cherchent à "aggraver les situations qui déstabilisent la Syrie", poursuit l'agence.
Un peu plus tard, des militants pro-gouvernementaux ont appelé à une manifestation devant l'ambassade américaine à Damas pour protester contre ce déplacement à Hama, que la porte-parole du Département d'Etat présentait comme l'expression de "notre profond soutien au droit du peuple syrien à se réunir pacifiquement et à s'exprimer".
Le gouvernement syrien n'a en revanche pas commenté la visite à Hama de son collègue ambassadeur de France Eric Chevallier, venu porter témoignage de "l'inquiétude" de Paris" pour la population syrienne et sa dénonciation de la violence, de la poursuite des arrestations arbitraires, et de l'absence de tout engagement crédible des autorités de Damas envers un processus de réformes politiques. AP
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