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les Casablancais perplexes quant aux motivations des kamikazes
c
16 avril 2007 22:38
La vie a repris lundi son cours normal dans la grande métropole économique du Maroc mais les Casablancais continuent de s'interroger sur les motivations des kamikazes qui se sont donnés la mort en évitant de tuer des civils.

"Je suis inquiète sans vraiment l'être. J'ai un peu peur car les kamikazes n'ont pas de cibles précises mais en même temps je me sens rassurée car ils ne voulaient tuer personne. Ils voulaient épargner la population civile", affirme Inane Haïdar, une institutrice de 28 ans, qui vient de déposer ses deux enfants à l'école italienne, non loin du Consulat américain.

Samedi à 09H05 (locales et GMT), dans le quartier chic de Gauthier, Mohamed Maha, 32 ans s'est fait exploser à 40 mètres de l'entrée du Consulat général américain.

Son frère, Omar a continué sur le boulevard Moulay Youssef, puis il a actionné sa charge devant une école américaine privée, à 150 mètres du lieu du premier attentat.

"Ils n'ont pas le profil d'islamistes barbus et on ne peut pas dire qu'ils étaient d'Al-Qaïda car cette organisation ne respecte pas la vie des gens", ajoute-t-elle.

Les deux frères, qui habitaient un quartier modeste, étaient calmes et travailleurs, ne portaient pas de barbes et n'étaient pas fichés par la police comme des jihadistes.

Loubna Bennani, 25 ans, propriétaire d'une agence immobilière dans le quartier, n'arrive pas à expliquer leur attitude. "Ils ne voulaient tuer ni des civils, ni des policiers, car le samedi matin c'est plutôt désert. Ils auraient pu trouver d'autres quartiers beaucoup plus peuplés ou venir un autre jour. Ce qu'ils voulaient reste un mystère".

La police marocaine estime qu'il s'agit "d'un acte accompli en désespoir de cause après le coup de filet réussi ces dernières semaines par la police et la traque menée par les services de sécurité pour démanteler les cellules terroristes".

Mais, pour Mohamed Darif, professeur à l'université de Mohammedia, les terroristes visaient bel et bien les intérêts américains. "Ces kamikazes ne se sont pas fait exploser dans un lieu bondé de civils mais dans une zone peu fréquentée près du Consulat général des Etats-Unis", a-t-il dit à l'AFP.

Au café Bervely, près du consulat, le gérant pense que les kamikazes "veulent créer un sentiment de danger sans vouloir toutefois tuer des gens". Il en veut pour preuve les propos qu'auraient tenus, selon lui, Omar Maha, au gardien de l'American Language Center. "Je pourrais te tuer mais je ne le ferai pas", lui aurait-il dit avant de s'éloigner pour se faire exploser.

Ce témoin, 44 ans, qui ne veut pas donner son nom, avance ce qu'il considère comme une preuve supplémentaire. En face du consulat, il y a toute la semaine, sauf le week-end, une longue file d'attente de demandeurs de visa. "Imaginez vous le massacre qu'ils auraient pu commettre", dit-il.

Casablanca, la métropole avec ses contrastes de richesses et d'extrême pauvreté, de modernisme flamboyant et de conservatisme, a retrouvé son rythme effréné lundi.

"J'espère seulement que ces actes vont inciter l'Etat à s'interroger sur les raisons qui ont poussé ces gens vers la mort. C'est le désespoir et la pauvreté", assure Mohamed, technicien dans une fonderie.

"J'ai déjà été dans le bidonville de Sidi Moumen (d'où est originaire la grande majorité des kamikazes). Ses habitants sont des gens morts et c'est donc facile d'en faire des bombes humaines", assure-t-il.

[www.france24.com]
i
18 avril 2007 00:31
Pardon, crocotype, mais je n'ai pas prêtè attention à ton article, qui me semble par ailleurs,trés intéressant au plus haut point et surtout loin des supputations que certains se pressent d'y inclure une religion et délirer dans leur phantasmes.
J'avais dit,auparavant à monsieur AZL que je ne croyais pas à des attentats organisés concernant l'action de ces pauvres déséspérés et les temoingnages de ton article abordent dans ce sens.
A mon humble avis,il n'y a aucun appareil politico-idéologique derrière leur action sauf une désespérance envers leur situation précaire ,action dont le but est de suicider pour une bonne cause, c'est pour cette unique raison que leur cible aurait été la destruction symbolique d'un bâti rerésentative du mal , à savoir des équipements américaines.
Mais ce n'est que mon avis,et je le trouve plus cohérent que de rencherir sur un pseudo-débat religieux et suivre la mouvance européenne, comme le font certaints.Comme si on ne connait pas les marocains.

Néanmoins,je me sens moins en sécurité que s'il s'agissait d'une organisation terroriste, puisque un tel fait met en évidence qu' à casa ou ailleurs au MAROC,il y a beaucoup de déséspéré "potentiellemnt dangeureux".Alors espérons que ce cas ne devienne pas un exemple.

Et prions surtout que si cela arrive, le futur suicidé aura la clairvoyance d'OMAR MAHA.Je cite sa dernière phrase, d'après l'article:

"Je pourrais te tuer mais je ne le ferai pas", lui aurait-il dit avant de s'éloigner pour se faire exploser.
georges orwell
E
18 avril 2007 00:32
Elinsan perpléxe quant aux manque de réactions sur ce sujet.
b
18 avril 2007 02:06
Il faudrait faire une manifestation gigantesque dans tout le maroc pour encore plus taper sur ces crétins barbares, en leur disant la pauvreté n'est pas une raison de faire ça, se n'est pas le méssage de la religion, que nous méprisons la violence sous n'importe qu'elle forme ainsi que la terreur, et que nous voulons pas d'eux.
i
18 avril 2007 20:29
UP
juste pour qu'un tel article ne passe pas inaperçu.
georges orwell
c
18 avril 2007 21:39
Une vrai enigme ces kamikazes, simples d'esprits, faciles à manipuler, des delinquents bref les ingredients pour faire d"eux une arme redoutables.
Les cibles n'ont pas eté faciles? accesibles comme le pensait ou desistement de dernniere minute, suivit d'un suicide pour ne pas se faire passer pour un lache vis à vis de ses recruteurs
c
18 avril 2007 21:41
« Suicidez-vous plutôt que de vous laisser passer les menottes »
Maroc les kamikazes du troisième cercle
Avec ses bidonvilles et ses quartiers déshérités, la ceinture de pauvreté qui entoure Casablanca fournit la matière première explosive. Mais c'est l'idéologie djihadiste qui constitue le détonateur du terrorisme suicidaire

Ne vous fiez pas à la maladresse avec laquelle les terroristes de Casablanca ont mis fin à leurs jours, affirme un expert européen en matière de sécurité, basé au Maroc. Ce groupe préparait une très grosse opération. Il suffit de regarder la quantité d'explosifs qu'ils avaient entreposés et le nombre de kamikazes recrutés. Heureusement, un grain de sable a évité la catastrophe.» Le cataclysme dont parle ce spécialiste aurait pu être une réédition - peut-être en pire - des cinq attentats, perpétrés par douze kamikazes, qui avaient frappé Casablanca le 16 mai 2003, faisant trente-trois morts et une centaine de blessés. Les enquêteurs ont en effet retrouvé dans les caches des terroristes raflés ou tués par leurs bombes plusieurs litres de TATP, un explosif très puissant fabriqué avec de l'eau oxygénée, de l'acétone et de l'acide chlorhydrique ou sulfurique, produits en vente dans toutes les drogueries. C'est le même mélange, instable mais redoutable, qui a été utilisé dans la quasi-totalité des opérations suicides au Liban et en Palestine dans les années 1990 ainsi qu'à Casablanca en 2003.
Les premières investigations ont montré que les terroristes préparaient leur opération depuis des mois dans le plus grand secret, en s'efforçant de se fondre dans la population.Frères ou amis d'enfance, tous se connaissaient depuis longtemps. La plupart étaient originaires de Douar Skouila, un bidonville géant qui a poussé en lisière de la ville au début des années 1960, nourri par l'exode rural. Mais, sachant que ce cloaque surpeuplé était sous surveillance depuis qu'il avait fourni les djihadistes suicidaires de 2003, les terroristes avaient préféré trouver des planques en ville.Mohamed Rachidi, le premier kamikaze du 10 avril, louait ainsi depuis deux mois un deux-pièces au rez-de-chaussée d'un immeuble du quartier populaire de Hay Farah. Pour ne pas attirer l'attention, il s'y était installé en famille et payait sans discuter le loyer de 1 300 dirhams (120 euros) par mois.

«Il m'a expliqué qu'il venait du bled, confie Saadiya, la propriétaire. J'aurais dû exiger immédiatement ses papiers, mais il s'est présenté avec sa femme et sa fille, alors je lui ai fait confiance.» Agé de 37 ans, Rachidi était recherché depuis 2003 pour complicité dans le meurtre d'un gendarme. Les trois autres djihadistes du 10 avril, qui se sont suicidés en tuant un policier et en faisant plusieurs blessés, n'habitaient pas l'appartement où étaient stockés les explosifs et les détonateurs, mais ils venaient souvent dans cette planque dont les fenêtres avaient été obstruées avec des cartons.
Ce n'était pas la seule cache. Celui qui est présenté par la police comme le chef du groupe et son adjoint, également originaires de Douar Skouila, avaientpris eux aussi, depuis plus d'un mois, une chambre dans un appartement d'un autre quartier populaire, celui d'Annassim, dans le sud-est de Casablanca. Là encore étaient entreposés des explosifs, des documents et du matériel de communication. Quelle opération préparaient ces clandestins ? On ne le saura sans doute jamais car, le 11 mars, un grain de sable imprévu a enrayé le mécanisme terroriste dont ils étaient les rouages. Ce jour-là, peu après 21 heures, deux jeunes hommes entrent dans le cybercafé de Mohamed Faïz, à Casablanca. L'un, Abdelfettah Raydi, est un djihadiste chevronné qui a déjà été condamné à deux ans de prison après les attentats de 2003. L'autre est une jeune recrue, Youssef Khoudri, inconnu des services de police.

La suite [hebdo.nouvelobs.com]
 
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