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Carnage entre migrants sur un bateau au large de l'Indonésie
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19 mai 2015 18:13
Carnage entre migrants sur un bateau au large de l'Indonésie
19 Mai 2015, 11h23 | MAJ : 19 Mai 2015, 14h49

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Des migrants rohingyas se font enregistrer auprès de la police indonésienne dans le port de pêche de Kuala Langsa à Aceh, le 18 mai 2015

Le bilan est approximatif, mais des témoins évoquent 100 morts. Sur un bateau surchargé, en perdition au large de l'Indonésie, des migrants de Birmanie et du Bangladesh, affamés depuis des jours, se sont battu à coups de couteau, de machette et de barre de métal pour mettre la main sur des vivres en nette diminution.

Les survivants des deux camps ont été recueillis par des pêcheurs qui les ont ramenés sur la côte. Ils racontent des scènes d'horreur.

Ces candidats à l'immigration, refoulés de toute part et abandonnés en mer, paient le durcissement de la politique de la Thaïlande à l'égard des trafiquants d'êtres humains. Ils figurent parmi les quelque 3.000 Bangladais et Rohingyas - minorité musulmane vivant essentiellement en Birmanie - ayant touché terre ces derniers jours sur les rivages du Sud-Est asiatique. Epuisés, le corps bien souvent couvert de bleus et d'entailles, ils ont trouvé refuge dans les camps de la province d'Aceh, dans le nord-ouest de l'Indonésie.

Selon une rescapée, la bagarre à bord avait des allures de carnage. Plusieurs candidats à l'exil ont été tués à la machette, d'autres se sont jetés par-dessus bord pour échapper au carnage. «Les Bangladais ont surgi sur le pont supérieur du bateau et ont attaqué tous ceux qui se trouvaient là», raconte Asina Begun, une Rohingya de 22 ans, réfugiée à Langsa. «Ceux qui voulaient la vie sauve ont dû sauter à la mer mais mon frère n'a pas réussi à le faire. Lorsqu'ils l'ont trouvé, ils l'ont battu et ils l'ont massacré. Après quoi, ils l'ont jeté à l'eau», ajoute t-elle..

Mohammad Amih, un réfugié Rohingya, accuse les Bangladais d'avoir attaqué les membres de sa communauté alors qu'ils insistaient pour que l'on réserve l'eau restante aux enfants. Il raconte avoir tenté en vain de se cacher parmi les femmes présentes: «Ils m'ont frappé à la tête et m'ont jeté par-dessus bord. Après ça, j'ai nagé jusqu'aux bateaux de pêche».

«Beaucoup de désespérés se sont jetés à la mer»

Les Bangladais contestent cette version. Ils accusent les Rohingyas d'avoir reçu un traitement de faveur de la part du capitaine du vaisseau, qui ne parlait qu'une langue de Birmanie et leur donnait à tous de l'eau et de la nourriture. Ils prétendent avoir été attaqués par les Rohingyas auxquels ils mendiaient de quoi manger.

Un de ces Bangladais, Mohammad Murad Hussein, explique que tous les Rohingyas se trouvaient sur le pont supérieur et les Bangladais, qui constituaient l'essentiel des passagers, sur le pont inférieur. «Quand les affrontements ont éclaté, les Rohingyas tentaient d'empêcher les Bangladais de monter à l'étage en les attaquant avec des machettes et en les arrosant d'eau poivrée», détaille-t-il. «De là haut, ils nous arrosaient d'eau chaude, d'eau poivrée, tous ceux qui montaient prenaient des coups de hache», explique ce migrant âgé de 30 ans, dont le corps est recouvert de cicatrices.

«A la fin, nous nous sommes rendu compte que nous allions mourir. Alors, on a décidé de se battre et de les précipiter dans notre chute. Au fur et à mesure de l'escalade des violences, le bateau prenait l'eau et commençait à couler. C'est alors que beaucoup de désespérés se sont jetés à la mer», se rappelle-t-il.

Le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations Unies s'est alarmé mardi de cette situation, rappelant qu'au moins 2.000 migrants, dont des femmes et des enfants, sont pris au piège sur des embarcations au large de la Birmanie. Ils sont «bloqués sur au moins cinq bateaux près des côtes de la Birmanie et du Bangladesh depuis plus de 40 jours», a déclaré mardi Vivian Tan, porte-parole pour le HCR, ajoutant que des informations font état de «pénurie alimentaire, de déshydratation et de violence à bord».
 
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