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Fès: Les cafés littéraires investissent la ville
t
24 août 2006 21:27
Fès: Les cafés littéraires investissent la ville


24.08.2006 | 20h50


Nés de l’envie de susciter des débats et des échanges autour de la littérature et de l’art, les cafés littéraires investissent peu à peu la ville de Fès. En l’absence d’espaces culturels, ces lieux publics, où l’on consomme des boissons en assistant ou en participant à des débats sur des œuvres ou avec des écrivains, attirent universitaires, hommes de lettres, intellectuels...
Au détour d’un vernissage, d’une dédicace, ou de la présentation d’une nouvelle pièce théâtrale, ils viennent souvent rencontrer auteurs, conférenciers et artistes.

A la Comédie, le plus célèbre café-théâtre et littéraire et le plus ancien de la ville, chaque jour ces passionnés de la culture et du théâtre viennent échanger, dans une ambiance conviviale, leurs impressions sur une pièce théâtrale, un livre, une exposition de peinture ou même un fait de société. Sur les murs de ce cadre chaleureux, on découvre quelques créations d’artistes de talent (photo, peinture, sculpture...). Pour Azelarab Kaghat, propriétaire de la Comédie et homme de théâtre et de cinéma, l’idée de créer un café-théâtre ne date pas d’aujourd’hui. «C’est un rêve qui remonte au début des années 80, mais les conditions n’étaient pas propices à l’époque pour une telle initiative alors je me suis contenté d’un simple café. «Etant moi-même comédien et passionné de théâtre et de cinéma, le café attirait souvent des comédiens et intellectuels. J’ai donc repris l’idée du café-théâtre en 2004. J’ai effectué les démarches administratives auprès des autorités de la ville et les réaménagements nécessaires, telle une petite scène avec éclairage et sonorisation, qui m’ont coûté quelque 600.000 DH», indique t-il. Et depuis, ce café propose pièces théâtrales, présentations de livres, expositions de tableaux et rencontres avec des écrivains et des styles de tous les horizons de la littérature, poètes et artistes de tout bord.

La Comédie propose aussi des spectacles montés en partenariat avec le Syndicat des professionnels du théâtre et des soirées de poésies et rencontres en partenariat avec l’Union des écrivains du Maroc et des soirées de malhoune. La projection de quelques courts-métrages est également prévue. «C’est une clientèle un peu spéciale. Elle est composée essentiellement d’artistes, d’intellectuels et d’étudiants qui viennent, à toute heure, prendre un café ou un thé et échanger leurs impressions et leurs passions sur l’art, le théâtre et la littérature. Ce n’est pas réellement un commerce, je n’arrive même pas à recouvrer mes investissements», ajoute-t-il.

Pour Mohamed Farah Al Aouam, comédien et animateur d’une émission sur le théâtre à la radio locale de Fès, «le café-théâtre pallie le manque de théâtre et d’espace d’art et de culture à Fès. On y vient souvent pour s’enquérir des nouveautés dans le monde de l’art, pour discuter mais aussi pour chercher des opportunités de travail puisqu’on y rencontre écrivains, scénaristes et réalisateurs. C’est un peu notre repère à Fès et un lieu incontournable pour les comédiens surtout qu’il est situé à proximité du complexe culturel Al Hourya». Pareil pour les autres cafés littéraires qui, malgré leur nombre très limité, arrivent au fil du temps à fidéliser une clientèle assoiffée de savoir, en proposant chaque année de nouvelles activités. Seul le manque de moyens les oblige parfois à suspendre certaines d’entre elles. Un manque qui risque d’ailleurs de handicaper à terme le développement et la pérennité de ces espaces qui demeurent le fait d’initiatives privées.

«Les cafés littéraires compensent le manque de bibliothèques, de théâtres, de cinémas et d’espaces de créativité dans une ville réputée être la capitale de la culture.

Il est important de les subventionner et les aider à se développer puisqu’ils représentent une bouffée d’oxygène pour bon nombre d’intellectuels», souligne Rachid Ben Omar, intellectuel habitué des cafés littéraires. Il ajoute que dans ces lieux d’expression et de débat en rapport avec la littérature, les passionnés de culture découvrent des auteurs et des livres et échangent leurs opinions et impressions en toute liberté puisqu’ils ne sont pas de simples spectateurs dans une conférence, mais ils sont impliqués dans le débat et souvent dans un langage terre à terre.

Les adeptes des cafés littéraires aspirent à la multiplication de ce concept et au développement d’une programmation diversifiée sur toute l’année à l’instar de ce qui se fait sous d’autres cieux. Ce qui ne manquera pas d’attirer le grand public et réveiller chez lui le goût de la lecture...

Projets en instance
Le concept des cafés littéraires est appelé à se développer à Fès. Outre les initiatives privées de quelques passionnés de l’art et de la culture, le complexe culturel Al Hourya projette d’abriter prochainement un café littéraire.

Le Programme de développement régional du tourisme (PDRT) prévoit aussi, pour l’animation culturelle et artistique à Fès, la reconversion de «fondouks» en cafés thématiques (café-théâtre, café-concert, café littéraire, etc.) ou en espaces d’exposition (musée des arts religieux et fondouk de l’artisanat). Ce qui ne manquera pas d’apporter un nouveau souffle à la vie culturelle de la ville et mettre la connaissance à la portée de tous.

Aussi, dans le cadre du programme national du «Temps du livre», initié par le secrétariat d’Etat chargé de le Jeunesse, il est prévu la création d’un réseau national de cafés littéraires dédiés à des activités culturelles et artistiques, notamment des rencontres régulières avec des intellectuels, des écrivains et des créateurs. Le département a appelé d’ailleurs les propriétaires des cafés à adhérer à ce concept tout en s’engageant à assurer l’animation et l’encadrement nécessaires. Mais il semble que cet appel n’a pas trouvé grand écho auprès d’eux.

Rachida Bami
Source : L'Economiste
c
24 août 2006 21:34
C'est très encourageant, la société marocaine est revitalisée, elle renoue avec une longue tradition des débats culturels et philosophiques. Très intéressant.
24 août 2006 21:41
Excellent ! Vraiment
"Avec un H majuscule"
a
24 août 2006 21:43
bon alors les autres il n y arien de mal a dire sur cette initiative?
c
24 août 2006 21:53
Antitout, ghir belati, kaï khememmou ach ghaï goulou, sber 3lihoum, rah mkelkhin
a
25 août 2006 22:04
Citation
chelhman a écrit:
C'est très encourageant, la société marocaine est revitalisée, elle renoue avec une longue tradition des débats culturels et philosophiques. Très intéressant.

(tm) en espaces d’exposition (musée des arts religieux et fondouk de l’artisanat)(tm). Ce qui ne manquera pas d’apporter un nouveau souffle à la vie culturelle de la ville et mettre la connaissance à la portée de tous.

(tm) Mohamed Hassan ALJOUNDI
Acteur, Metteur en scène et Secrétaire Général du Syndicat Marocain du Théâtre(tm)c'est pour rappeller qui est le president du syndicat des "théatreux" (tm)et pour vous mettre sur la voie (tm) je suis a fond pour(tm)



Modifié 2 fois. Dernière modification le 26/08/06 00:45 par asislimane.
r
26 août 2006 19:05
ca c'est lkhbirates d'elhkair; une bonne culture fonde des societes solides.
w
26 août 2006 19:08
J'éspère que c'est un début de chemin pour que cette ville reprend ce privilège de capitale de culture, d'influence littaire et artistique.
w
26 août 2006 23:44
pardonnez moi pour la faute (littéraire) et non littaire
t
28 août 2006 14:48
Maintenant la ville de Fès s´ organisent petit à petit, il ya une strategie pour faire developper cette belle ville.
m
28 août 2006 15:42
On assiste donc au début de la révolution culturelle à la marocaine. Le tout est arrosé avec le thé à la menthe et qlq briouattes. Naaama Sidi
m
28 août 2006 23:12
Bonsoir,

voilà de bonnes nouvelles qui réconfortent.

mag3
m
28 août 2006 23:44
Bonsoir,

la culture est une ouverture. Elle est justement assimilée à un dialogue avec des personnages lointains.

Nous sommes l'un des rares pays à conserver cette attitude, je dirais cette tradition orale...cette manière de conter. La Noukta marocaine en fait partie.

Nous avons encore des conteurs qui animent les Halkas populaires. Ce sont de très bons pédagogues parce qu'ils poussent à la réflexion, transmettent des informations, parlent avec des sous-entendu ce qui n'est pas donné à tout pour comprendre les métaphores, les comparaisons et les hyperboles...

Cette manière de faire perpétue une tradition d'où un savoir populaire.

Le Marocain aime parler mais surtout aime écouter.

Il aime être bercé par les mots pour remédier aux maux.

Le Marocain est de culture orale et c'est de cette manière qu'il s'abreuve. Songez aux moments passés entre Ouled Addarb. Un seul lit le journal et met au parfum les autres. Un lit et les autres sont informés.

Les réunions culturelles de Fes doivent se propager pour couvrir le royaume, elles viennent dans un moment où les Marocains doivent parler parce qu'ils étaient longtemps muselés.

Ils doivent s'entretenir avec des hommes d'un autre temps qui nous ont tout le temps parlé et que nous tentions d'occulter mais ils doivent aussi parler avec des hommes de notre temps pour finalement décider et très vite concrétiser.

La culture passe donc pour un regard ouvert sur les autres, les anciens, mais aussi les nôtres, nos contemporains.

Ce n'est que comme cela qu'elle deviendra le signe d'un intérêt...désintéressé...

mag3
B
29 août 2006 00:38
Citation
mag3 a écrit:
Bonsoir,

la culture est une ouverture. Elle est justement assimilée à un dialogue avec des personnages lointains.

Nous sommes l'un des rares pays à conserver cette attitude, je dirais cette tradition orale...cette manière de conter. La Noukta marocaine en fait partie.

Nous avons encore des conteurs qui animent les Halkas populaires. Ce sont de très bons pédagogues parce qu'ils poussent à la réflexion, transmettent des informations, parlent avec des sous-entendu ce qui n'est pas donné à tout pour comprendre les métaphores, les comparaisons et les hyperboles...

Cette manière de faire perpétue une tradition d'où un savoir populaire.

Le Marocain aime parler mais surtout aime écouter.

Il aime être bercé par les mots pour remédier aux maux.

Le Marocain est de culture orale et c'est de cette manière qu'il s'abreuve. Songez aux moments passés entre Ouled Addarb. Un seul lit le journal et met au parfum les autres. Un lit et les autres sont informés.

Les réunions culturelles de Fes doivent se propager pour couvrir le royaume, elles viennent dans un moment où les Marocains doivent parler parce qu'ils étaient longtemps muselés.

Ils doivent s'entretenir avec des hommes d'un autre temps qui nous ont tout le temps parlé et que nous tentions d'occulter mais ils doivent aussi parler avec des hommes de notre temps pour finalement décider et très vite concrétiser.

La culture passe donc pour un regard ouvert sur les autres, les anciens, mais aussi les nôtres, nos contemporains.

Ce n'est que comme cela qu'elle deviendra le signe d'un intérêt...désintéressé...

mag3

je partage votre enthousiasme "quoique, l'hirondelle..." et vous avez tous vu juste en mentionnant chacun à sa façon cette notion de renouer.
espérons que ces gens ayant pris cette initiative, feront en sorte que ce rayonnement culturel profite à tout le monde, ça semble dur puisque le but de départ est aussi vénal "à juste titre d'ailleurs" !
Il serait préférable que ces cafés littéraires s'ouvrent sur l'environnement (que ça ne reste pas affaire elitiste).Inviter alkerrate, zerwali, joundi, al3arwi... c'est une bonne chose, une très bonne choses même.Mais l'école et la famille sont loin de jouer leur rôle comme il faut pour inculquer de telles pratiques chez nos écoliers, nos lycéens, nos universitaires ; le département de tutelle, pfffffffff j'ai envie de rire .

Et si ces petites places, au lieu de se cloisonner allaient envers cette population ? et si c'était les premières graines pour relooker notre capital culture et littérature ?
comment ? si c'est un accés contrôlé avec le vigile au visage impassible qui fait dire à Monsieur tout le monde : "ce n'est pas un coin pour moi" le troquant ainsi pour un café à 0.5 euros la conso, grille de mots fléchés où l'on remplit toujours les même cochonneries, si c'est comme ça, l'écho restera limité !
mag3 a révélé uune autre facette de notre littérature hélàs en détérioration ! c'est une très bonne idée que d'intégrer la culture orale dans ces "salons" ! je me souviens une fois j'étais au Maroc, et j'ai vu à la télé une école qui ont invité un de ces monsieurs un vieil homme respactable, longue barbe sel et poivre ! j'étais doublement ébloui : par le récit artistique de ce monsieur ! mais surtout surtout par ces enfants autour de lui bouche baie ! ouvrant de grands yeux ! dévorant les mots à leur sortie des lèvres du "fabuliste" (prenez le terme dans son accéption littéraire) ! vous auriez dû les voir ces mômes ! c'était merveilleux!
m
29 août 2006 10:53
Bonjour Boussati,

J'ai également suivi cette émission et le personnage dont tu parles a attiré mon attention. J'étais fort heureux de constater que certrains pédagogues Marocains n'occultent guère notre culture orale.

J'appartiens au monde de l'éducation. J'ai donné un quart de siècle de dur labeur aux générations marocaines depuis l'école primaire jusqu'au secondaire.

Je continue dans le même domaine en Europe. J'ai toujours mis en valeur notre culture. Je pourrais t'expliquer comment ? Si tu le désirais parce que je crois en Idéal c'est que le jour où nous rejetons l'acquis de nos aïeux, il nous arrivera le même sort que celui subi par les Andaloux an Andalousie.

Les cafés littéraires pourquoi pas ?

C'est mieux que les cafés haschisch ou la mode ridiculement importée du Moyen-Orient : Café chicha...

Je suis heureux de constater qu'il y a des intervenants qui manifestent leur joie pour de pareils initiatives.

Content de t'avoir lu Boussati_KAC

mag3
e
29 août 2006 11:56
j'ai passé un mois à fes , personne n'en parle

à part les travaux au boulevard ( en préparation des election ), rien ne se fait

même la médina , ça fait peur d'y circuler ( renforcée avec des planches en bois )

cette ville a du mal à rebondir.
J'ai demandé à ce qu'on me banisse, et on l'a fait , et je remerci celui qui l'a fait. si vous voulez me contacter cherchez ( elma3ti ) sur bladi.net
B
29 août 2006 15:26
mag3
ça me fait plaisir de me dire davantage de ton expérience et de la façon de t'y prendre pour faire l'ambassadeur de notre culture ! je le serais également si tu me parlais de ton expérience riche en éducation et de ce revirement vers le vieux continents, ici ou en MP si tu veux
merci et tout le plaisir est pour moi !
m
29 août 2006 17:06
Boussati_KAC,

Je te contacte en MP c'est mieux !

mag3
m
29 août 2006 17:30
Bonjour,

À propos de culture, voci ce que dit Alain (dans Préliminaires à la mythologie) :

"Dans culture il y a culte et toute culture est une manière de piété. L'esprit humain se forme à accepter, non à décider si une oeuvre est belle mais à réfléchir sur l'oeuvre belle."

Il dit aussi : "La culture est cette vaste enquête sur l'homme conduite d'après une longue contemplation de ses ouvrages"

Fontenelle dit :" Un bon esprit cultivé est pour ainsi dire composé de tous les esprits des siècles précédents"

Amiel dit : " qu'est-ce qu'un esprit cultivé ? C'est celui qui peut regarder d'un grand nombre de points de vue"

Cela ne vous rappelle-t-il pas "OUTLOUBOU AL ILMA MINA AL MAHDI ILA ALLAHDI" ou encore "OUTLOUBOU AL ILMA WA LAW BI ASSIN"

mag3
l
1 septembre 2006 00:34
Un débat dans un café littéraire au Maroc autour de "Ali baba et les 40 menteurs" de Younes Fennich est-il possible..? C'est juste une question..parceque les débats sur des trucs comme "Le Maroc possible" une "étude" dirigée par le conseiller royal Belfquih et écrit par 100 auteurs ce n'est pas toujours passionant, non..?!
 
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