L'enfant des pierres a peur Des larmes roulent sur ses joues grises Des sillons d'eau salée dessinent des courbes graciles Il est fier de ses peintures de guerre
L'enfant des pierres est gris de poussière Ses cheveux anthracite ne sont plus qu'un pâle reflet Dans les vitres cassées Image d'un ange déchu sur cette terre aride et pauvre
L'enfant des pierres est fou Les hommes de l'étoile bleue le poursuivent La guerre oublie l'âge de ses fils Pour mieux les broyer
L'enfant des pierres est seul Perdu dans un monde qui n'est pas à sa taille Il flotte entre les hommes baignés du sang des justes Enclin à la sauvagerie des sentiments de celui qui n'a plus rien
L'enfant des pierres a mal Rouges sont ses yeux mais son sang est bleu Comme un ciel sans nuages peuplé d'oiseaux d'argent à cocardes Un ciel qui brûle sous les vagues des étoiles de la mort
L'enfant des pierres a soif La course dans la médina l'a abreuvé de poussière et d'humeurs Mais pour étancher son appétit de justice Et revendiquer ses racines il va devoir attendre
L'enfant des pierres a du désir Cette onde froide lui traverse l'estomac dés que sa belle apparaît Une langueur lui fait baisser les yeux au lieu de lui parler Une envie de la prendre dans ses bras pour lui parler de paix
L'enfant des pierres a de l'amour Pour cette terre meurtrie ensemencée de trop de sang Pour ce ciel bleu où jadis les colombes planaient en corolle Pour ce peuple déraciné volé perdu mais toujours fier
L'enfant des pierres a peur Les balles sifflent et claquent dans le béton froid Les chiens aboient et reniflent sa piste Les hommes crient et tirent tirent tirent
L'enfant des pierres est mort Assis contre le rideau de fer du marchand de fèves Ses yeux blancs face au grand large Il semble s'être assoupi peut-être rêve-t-il toujours de son pays
L'enfant des pierres est pleuré Dans un long cortège qui s'étend jusqu'à la mer Flottent les drapeaux noirs les drapeaux verts Psalmodient les chants exhortent les martyrs
A l’occasion de la journée internationale des Femmes, voici ce poème reçu de Gaza " La femme palestinienne " écrit par Ziad Medoukh, professeur de français à l’université Al-Aqsa-Gaza
A toutes les femmes palestiniennes qui luttent contre l’occupation et pour avoir une place importante dans la société palestinienne. Nos femmes qui fêtent le 8 mars avec des larmes, du sang, de la résistance, mais surtout avec de l’espoir.
Tu es l’origine de notre savoir Tu es le chant de notre espoir Tu es le garant de notre avenir Tu es notre défi contre la peur Tu es la femme palestinienne.
Tu es la bougie de notre mémoire Tes yeux racontent notre histoire Tu gardes nos valeurs Tu nous touches par ta grandeur Tu es la femme palestinienne.
Tu nous enseignes l’histoire Tu éduques une génération future Tu fais toujours ton devoir Tu luttes contre le désespoir Tu milites pour nos valeurs Tu es la femme Palestinienne.
Tu nous fais oublier les douleurs Tu nous demandes de penser aux jours meilleurs Tu nous encourages de se défendre contre les occupants et les nuits sombres Tu es la femme palestinienne.
Tu es la mère de nos martyrs Tu es le remède de nos blessures Tu es la richesse de notre terre car tu donnes avant tout l’amour Tu es la femme Palestinienne.
Tu nous fais penser à la paix et pas à la guerre Tu nous donnes des leçons du courage et d’espoir Tu offres à la Palestine des héros Tu manifestes contre les occupants et les oppresseurs Tu es la femme palestinienne.
Tu crois toujours en l’avenir Tu défies le silence par ton sourire Tu nous cherches le bonheur Tu restes pour nous une mémoire Tu es la femme palestinienne.
Malgré la fatigue, tu continueras ta résistance contre les déchirures car tu es l’ange de notre histoire et tu resteras dans nos cœurs Tu es la femme palestinienne.
Tu nous apprends la tolérance et l’espoir Tu possèdes un grand pouvoir Tu luttes contre tous les murs dans une grande Palestine de grandeur Tu es la femme palestinienne.
Nous sommes de toi solidaires Nous t’offrons une fleur plantée sur ta terre la terre de nos ancêtres la terre de nos souvenirs la terre de notre femme palestinienne.
La femme palestinienne c’est notre espoir La femme palestinienne c’est notre valeur La femme palestinienne c’est notre avenir La femme palestinienne c’est notre gloire Et la femme palestinienne, c’est notre paix et notre amour.