Le président Bush a condamné avec vigueur l'assassinat du ministre libanais de l'industrie, Pierre Gemayel, et demandé l'ouverture d'une enquête détaillée. Il a également incité la communauté internationale à continuer d'apporter son soutien au gouvernement du premier ministre libanais, M. Fouad Siniora.
Lors de son arrêt à la base aérienne Hickam à Honolulu (Hawaï) le 21 novembre, il a déclaré : « Aujourd'hui, nous venons de voir de nouveau le visage barbare de ceux qui haïssent la liberté (.) Nous soutenons le gouvernement Siniora et sa démocratie et nous soutenons le peuple libanais dans son désir de vivre en liberté (.) Pour garantir la paix, le monde libre doit rejeter ceux qui portent atteinte aux jeunes démocraties et qui assassinent au nom de leur idéologie odieuse. »
Homme politique éminent de la communauté chrétienne maronite du Liban, Pierre Gemayel a été abattu par des inconnus alors qu'il était dans sa voiture, dans la banlieue de Beyrouth. Le parti phalangiste dont il était membre fait partie, au sein du gouvernement libanais, de la « coalition du 14 mars ». Cette coalition, qui s'est formée après l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic Hariri en février 2005, vise à réduire l'influence de la Syrie sur le pays.
Plusieurs hauts responsables des États-Unis ont également condamné l'assassinat de Pierre Gemayel et demandé à la communauté internationale de soutenir le gouvernement Siniora. La secrétaire d'État, Mme Condoleezza Rice, qui accompagnait le président Bush, a téléphoné à M. Siniora pour lui exprimer ses condoléances et pour lui faire part de nouveau du soutien des États-Unis.
Pour sa part, le sous-secrétaire d'État aux affaires politiques, M. Nicholas Burns, a déclaré à la presse à Washington : « Nous considérons cet assassinat comme un acte de terrorisme et nous estimons qu'il incombe à tous les pays d'apporter leur soutien au gouvernement Siniora et de s'opposer à ceux qui tenteraient de diviser le Liban ou de réintroduire la violence dans la vie politique au Liban.
« Depuis un an et demi, a-t-il ajouté, nous estimons que la coalition du 14 mars représente ce qu'il y a de bien au Liban, les politiciens, les dirigeants politiques qui sont en faveur de la démocratie et qui veulent que le Liban retrouve sa souveraineté intégrale et qu'il soit libéré de l'influence de la Syrie et de la politique caractérisée par la violence et par les assassinats. »
De son côté, le porte-parole adjoint du département d'État, M. Tom Casey, s'est refusé à émettre des conjectures au sujet de l'identité des assassins de Pierre Gemayel. Il a cependant dit : « À la lumière de l'histoire que nous avons observée au Liban, de l'assassinat de Rafic Hariri et d'autres actes de violence d'ordre politique, il est clair (.) qu'il ne s'agit pas d'un acte criminel commis au hasard. »
Fils de l'ancien président de la République libanaise, M. Amine Gemayel, Pierre Gemayel est la cinquième personnalité libanaise antisyrienne à être assassinée en l'espace de deux ans. « Ce sont certainement des faits inquiétants, a dit M. Casey. Qu'il faille en tirer des conclusions quant aux auteurs de ce dernier assassinat, c'est là quelque chose à mon avis que nous devons laisser les autorités libanaises étudier. »
Par ailleurs, le président Bush a déclaré que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait achever de mettre en place le tribunal destiné à traduire en justice les auteurs présumés de l'assassinat de Rafic Hariri. « J'estime que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait agir dès aujourd'hui », a-t-il dit.
À l'ONU, le représentant permanent des États-Unis, M. John Bolton, a déclaré que l'assassinat de Pierre Gemayel montrait clairement que la communauté internationale devait soutenir les forces démocratiques au Liban contre les assassinats d'origine politique.
Cet assassinat, a-t-il dit, « montre pourquoi il faut que ce tribunal soit mis en place dès que possible (.) et pourquoi il doit avoir la souplesse nécessaire pour juger les auteurs d'autres assassinats politiques au Liban ».
L'assassinat de Pierre Gemayel a eu lieu alors que le gouvernement libanais délibère à propos du projet d'accord de l'ONU sur la création d'un tribunal international compétent pour juger les auteurs présumés de l'assassinat de Rafic Hariri.