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Bouteflika ranime la polémique sur la colonisation française
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3 juillet 2006 15:09
Source JEUNE AFRIQUE

Bouteflika ranime la polémique sur la colonisation française

ALGÉRIE - 3 juillet 2006 - AFP

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a de nouveau ranimé la polémique avec la France en qualifiant dimanche la colonisation française en Algérie d'"une des formes les plus barbares de l'Histoire" tout en réitérant son souhait d'une "repentance" de l'ancienne puissance coloniale.

La colonisation française en Algérie (1830-1962) est "l'une des formes de colonisation les plus barbares de l'Histoire", a affirmé le président Bouteflika dans un message adressé aux participants d'un colloque international à Alger.

Il a expliqué que cette "barbarie" était "caractérisée par la destruction et les violations flagrantes des droits naturels et civiques les plus élémentaires du peuple algérien", dans ce message lu en son nom à ce colloque dont le thème était "le colonialisme: entre vérité historique et polémique politique".

M. Bouteflika n'a fait aucune allusion au traité d'amitié entre la France et l'Algérie dont la signature, prévue avant fin 2005, est renvoyée aux calendes grecques en raison de la polémique suscitée par la loi du 23 février 2005, dont un article, par la suite abrogé à l'initiative du président Jacques Chirac, mentionnait "le rôle positif" de la colonisation.

Il avait, par le passé, posé comme condition à la signature de ce traité, la "reconnaissance" par la France de ses "crimes" durant la colonisation, des "excuses officielles" ou encore une "repentance".

Le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, s'était rendu à Alger début avril pour tenter, sans succès, de relancer ce traité, annoncé en 2003 par MM. Bouteflika et Chirac qui s'étaient alors engagés à "renforcer la coopération politique, économique, culturelle et scientifique" pour instaurer un "partenariat d'exception" entre les deux pays.

En des termes très durs comme "crimes odieux", "pratiques abjectes" "barbarie", "brutalité", il a dénoncé dans son message la colonisation de son pays tout en évoquant, comme une sorte d'exemple à suivre "la repentance de nombreux anciens colonisateurs et leur reconnaissance officielle de leurs crimes contre les peuples colonisés".

M. Bouteflika avait déjà affirmé, en août 2005, que les Français "n'ont pas d'autres choix que de reconnaître qu'ils ont torturé, tué, exterminé de 1830 à 1962 (...) qu'ils ont voulu anéantir l'identité algérienne". "La colonisation a réalisé un génocide de notre identité, de notre histoire, de notre langue, de nos traditions", avait-il également déclaré.

Le chef de l'Etat algérien a, cependant, concédé, que "l'écriture de l'Histoire relève de la seule compétence des historiens, des enseignants spécialisés et des chercheurs" rejoignant une position exprimée par la France. "Il appartient aux historiens et aux chercheurs de se pencher sur le passé" car "ce n'est pas à une lecture officielle de l'histoire que l'on doit procéder", avait estimé, en mai, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. Il avait ajouté que Paris "veut travailler au renforcement des relations bilatérales" et "conserve l'objectif de conclure un traité d'amitié" entre les deux pays.

"Laissons aux historiens le soin d'écrire l'Histoire et laissons au temps celui d'apaiser les douleurs" avait, pour sa part, déclaré la ministre française déléguée aux Affaires européennes, Catherine Colonna, estimant que le rôle de Paris et d'Alger devait se limiter à "faciliter" le travail des historiens.
 
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