Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Les biocarburants : une vraie-fausse solution ?
L
14 octobre 2006 20:12
C'est maintenant une certitude : l'ère du pétrole à bas prix a bel et bien pris fin. Avec l'imminence du pic d'extraction du pétrole et la déplétion de production qui s'ensuivra, il est urgent de trouver des alternatives.

C'est pourquoi de plus en plus de pays prennent des mesures pour favoriser l'utilisation de ce qu'on appelle les biocarburants. La France a prévu de se doter dès 2007 de plus de 500 pompes distribuant du "bio-ethanol". Les biocarburants sont le plus souvent des alcools ou des huiles d'origine végétale qui sont soit utilisés purs, soit ajoutés à l'essence ou au gazole.

Le Brésil et les Etats-Unis détiennent une très large majorité des cultures mondiales destinées à la production de biocarburants. La Comission Européenne prend actuellement des décisions relatives à l'augmentation de la proportion de biocarburants dans les dépenses énergétiques des pays membres.

L'idée de remplacer progressivement le pétrole par ces carburants "verts" paraît fort alléchante au premier abord. Ca y est, on a trouvé une solution pour l'après-pétrole !

Certes, l'utilisation des biocarburants permet de réduire la pollution directe, car les rejets de gaz a effet de serre et de particules sont bien moindres que pour des carburants classiques. En revanche, les problèmes sociaux et environnementaux posés en amont ne sont pas négligeables.

La production d'éthanol ou de diester nécessite de cultiver des milliers et des milliers d'hectares de canne a sucre, de colza, de palmiers à huile, le plus souvent à grands renforts d'engrais et de pesticides. En France, cette culture est mise en place sur des terrains en jachère. Mais dans les pays du Sud, elle est soit la cause de l'aggravation de l'expulsion des paysans pauvres comme c'est le cas au Brésil (qui se sont organisés pour résister avec le mouvement des paysans sans terre), soit la cause d'une déforestation massive comme en Indonésie par exemple. Dans tous les cas, cette culture se fait à grands renforts d'engrais et de pesticides, extrêmement nocifs pour l'environnement.

Ainsi, pour alimenter les moteurs de nos voitures, on affame toujours plus les populations les plus vulnérables, et on pille toujours plus les ressources naturelles. Le passage du pétrole aux biocarburants ne fait que déplacer les problèmes. D'autant plus que le remplacement total du pétrole par les biocarburants est physiquement impossible, puisqu'il faudrait des surfaces de production végétale équivalant à six fois la surface terrestre.

Les solutions ne semblent pas pouvoir provenir uniquement des alternatives au pétrole (car il y en a d'autres, certes polluantes, comme le charbon liquéfié), mais également et surtout de la réduction drastique des transports partout dans le monde. Cela impose notamment des changements radicaux de nos modes de vie, qui vont de l'optimisation de nos déplacements quotidiens à la relocalisation de l'économie.

Plus globalement, si l'on aborde le problème de l'énergie en général (et non plus seulement celle nécessaire aux transports routiers), on s'aperçoit rapidement de l'aberration de remplacer les énergies fossiles par des énergies issues des plantes et des animaux. En effet, le biologiste Jeffrey Dukes a calculé en 2003 que chaque année, sur Terre, nous brûlons en énergies fossiles l'équivalent de 400 ans de production biologique de la planète... Encore une fois, il ne s'agit pas de chercher d'utopiques solutions dans d'autres sources d'énergies que celles que nous connaissons actuellement, mais bien de réduire drastiquement nos dépenses énergétiques à l'échelle mondiale. Il ne s'agit plus seulement de remonter la climatisation de 2° en été, comme le préconise le site officiel du film "Une vérité qui dérange" d'Al Gore, mais bien de ne plus utiliser du tout de climatisation (par ailleurs, le site dispense un certain nombre de conseils réellement utiles). Il ne s'agit plus seulement d'éteindre la lumière lorsqu'on quitte une pièce ou remplacer les ampoules classiques par des fluocompactes, mais bien de réfléchir à l'utilité de tous nos appareils électriques, polluants à fabriquer, polluants à faire fonctionner, polluants à recycler ou éliminer. Et la liste est encore longue pour toutes les économies réalisables individuellement. D'autres questions se posent aussi au niveau des transports de marchandises : est-il bien nécessaire de transporter des pommes de terre de Hollande en Italie, de les y transformer en chips, et de transporter les chips ainsi obtenues jusqu'en Hollande ? Etc...


j'adore evil
--------------------------------------------------------------------------------
l
14 octobre 2006 20:47
aucun politique ne veut aborder ces questions. ils font comme de si de rien n'était, s'extasiant sur la "croissance". peut etre au pied du mur, certains changeront. mais c'est lojn d'etre sur.
c
14 octobre 2006 21:06
Très juste l'européen, les gouvernements successifs se refilent la patate et elle devient de plus en plus chaude à chaque législature.
Vu ce qu'ils pompent sur le litre de carburant, comment expliquer que les états vont se retrouver avec un trou béant dans leurs budgets et qu'on ne pourra pas autant taxer les "néocarburants" pour rattraper le coup.
C'est toute la chaîne économico-sociale qui est en danger, plus d'état providence, remise en question du paiement des retraites, l'enseignement qui est déjà mal en point va s'enfoncer encore plus...etc
Evidemment, dire ça aux électeurs et y remédier, demandent des hommes d'états, race disparue depuis longtemps.
L
14 octobre 2006 21:09
Citation
l'européen a écrit:
aucun politique ne veut aborder ces questions. ils font comme de si de rien n'était, s'extasiant sur la "croissance". peut etre au pied du mur, certains changeront. mais c'est lojn d'etre sur.

pour se faire il faut remettre en questions les aspects économiques et géostratégiques !!

dur dur pour les extrapolatiosn économiques à dimension mondial

le biocarburant ou biodiesel ou je ne sai plus ne peuvent pas être considérés comme une solution à long terme.

il faudrait des surfaces de production couvrant 6 fois la surface terrestres si l'on voulait remplacer tous les carburants en place par des biocarburants eye rolling smiley

donc techniquement impossible
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook