Yves Leterme, chargé de former le futur gouvernement belge, a confondu la Marseillaise avec l'hymne belge
Le leader flamand Yves Leterme a provoqué l'émoi dans son pays ce week-end en entonnant la Marseillaise alors qu'on lui demandait de chanter les premières mesures de l'hymne national, la Brabançonne.
Ce démocrate-chrétien a assisté samedi au Te Deum, donné à la cathédrale de Bruxelles à l'occasion de la fête nationale du 21 juillet.
Tandis qu'il escaladait les marches de la cathédrale, un journaliste de la télévision francophone RTBF a interrogé le futur premier ministre sur ce que commémorait la fête nationale belge. Ce dernier a répondu "la proclamation de la constitution" belge. Mauvaise réponse ! C'est en réalité la commémoration de la prestation de serment de Léopold Ier comme roi des Belges le 21 juillet 1831.
Qu'il se rassure, Yves Leterme n'est pas le seul à ignorer la réponse puisque selon un sondage un Belge sur cinq ne le sait pas non plus.
Deuxième question, plus dure cette fois, "Connaissez-vous les paroles de la Brabançonne ?" (l'hymne national belge). "Un peu" a répondu Yves Leterme, chose rare a-priori en Belgique, pays où la fibre nationale est quasi inexistante.
Pourtant, lorsque celui-ci a entamé la chanson, ce sont les paroles de la Marseillaise "Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé" qui sont sorties de sa bouche... "C'est vraiment la Brabançonne ça ? " lui a rétorqué le journaliste. "Oh je ne sais pas" a répondu Leterme avant d'entrer dans la cathédrale.
Comme si cela ne suffisait pas pour choquer les téléspectateurs belges, le leader flamand en a rajouté une couche en téléphonant pendant le Te Deum (un comble pour un catholique pratiquant venant d'un parti marqué par la religion).
Une "bourde" sur fond politique L'affaire n'aurait sans doute pas provoqué autant d'émoi si Yves Leterme n'était pas devenu la bête noire de nombreux francophones, qui lui reprochent son militantisme flamand.
Il dit souvent, en effet, que Flamands et Wallons n'ont en commun que la monarchie, la bière et l'équipe nationale de football. Pour lui, la Belgique, en tant que telle, ne doit exister que si elle apporte une "plus-value" aux Flamands.
Le futur chef du gouvernement s'est excusé de sa "faute" en assurant qu'il connaissait les paroles de la Brabançonne, mais en néérlandais, et "comme on m'a demandé de la chanter en français, les circonstances ont fait que je me suis trompé. Je reconnais malgré tout, que c'est une erreur, une faute mais ce n'était pas voulu et je regrette les conlusions que certains ont voulu en tirer".
Le mea culpa de M. Leterme ne signifie cependant pas qu'il a abandonné ses préventions bien connues contre ses concitoyens francophones, qu'il a jugés un jour dans les colonnes du journal Libération "apparemment pas en état intellectuel" d'apprendre le néérlandais.
Cet impair inopportun lui a valu la Une des journaux nationaux du lundi : "Leterme chante faux", titrait le quotidien francophone Le Soir, "Leterme : trop c'est trop" affirmait le populaire La dernière heure.
Du coup, ces bévues en série ont largement éclipsé l'annonce faite dimanche par Yves Leterme sur la mise au point d'un document devant servir de base de négociations en vue de constituer une coalition démocrate-chrétienne/libérale.
Suite aux élections du 10 juin où son parti le CDV a remporté 30 des 150 sièges de la Chambre des représentants, Yves Leterme a été chargé le 15 juillet par le roi Albert II de former le gouvernement. Il entame cette semaine des négociations difficiles qui risquent de buter sur les aspirations des néerlandophones à un nouveau transfert de pouvoirs en faveur de la Flandre auquel les francophones de Bruxelles et de Wallonie sont a priori hostiles.
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