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A Baudelaire « La balade sur le Nil ou l’ivrogne réprouvé »
10 juin 2014 11:48
A Baudelaire
« La balade sur le Nil ou l’ivrogne réprouvé »


(Essai de poésie imbriquée)


Les mucosités du cul qui ptose nous tiraillent
A frotter jusqu’aux sangs les restes des entrailles.

Les béliers ont perdu leurs cornes dans le beau val
Les rivières ont mortes, les mers épuisées.

Les tortues se sont écaillées sans les sables
Les poissons ne ‘bandent’ plus sur nos rives

Les pluies de slogans vantent les vents.
Les nuages voisins gâchent la couche d’ozone
.

Dans sa pauvreté, ce fils de grande famille,
Chômeur, ivrogne quand il trouve de quoi,
Eût un clair d’intelligence: un miracle sans foi !
Sissi, l’impératrice est devenue pharaonne.

Il ira mendier les voisins, les fils de nantis.
Fermiers, entrepreneurs, Crésus et rois.
Il les interpelle, à l’aide aux noms des aïeux !
Des séides, du prophète, des saints et de Dieu.



Rendez-moi mon tyran ! Sauvez-moi du Général.
C’est la géhenne du Printemps sur la place Tahrir

Ivre, tapis derrière le muret du portail
Il clame avec insistance, je veux boire !
Voisin, je te connais, tu es un bon médecin.
J’ai soif, ce n’est pas encore le Ramadan,
Apporte-moi un café, Sidi ou Moulay !

Ritournelle qui agace, ses échos m’interpellent.
Il chantonne en mendiant blotti sous la muraille.
Il me donne des sueurs, il est dangereux, ce gars.

Nos villes, nos prisons sont pleines de fous,
D’assassins, de notables froussards et de poux !
Même si je l’appelais, la police ne viendra pas.

Il est une armée qui délire pour ouvrir un bar
Il m’empêche de chanter dans la baignoire
De prier Dieu ou de faire des poèmes,
Cet énergumène, ce triste ‘bachar’ !


Au nom du ciel, je ne veux pas d’examen.
Je ne désire ni conseils ni médicaments
Juste un café noir, un bon et pas d’argent !
Ah, bon !

ô cœurs blancs, ô musulmans, je saigne.
Le monstre qui m’habite dévore mes os.
Mon estime pour moi, git tel un cadavre.

O cœurs blancs, ô musulmans, je saigne.
Qu’ai-je d’humain dans ce pays de haines?
Je n’ai pas choisi d’y naître ni d’y mourir.

Avatar, zombi, dans la poussière, je traine.
Je suis la honte qui vous attise et vous inspire, le trou.
La tombe, où vous devez gésir et geindre, ô frères !

Comme ces fosses des trottoirs où je bute,
Cet hôpital qui m’a d’une jambe amputé,
Ces chaussées révulsées, ô esprits étroits !

Ô cœurs arrogants des blessures écarlates !
Je suis l’homme fatal qui souvent vous interpelle.
Je suis le maréchal fatidique qui ne mourra jamais.
L’armée qui me guide est aux ordres de mes colères.
Je suis le Chaos ou la richesse et la paix, dans le travail.

Pieds nus, j’ai mal, sans chaussures ni sandales
Pour vous les riches, je suis un fou, un vilain,
Un mendiant malade, un gros scandale !

Une grande honte, qui ne doit pas exister au Caire.


Qu’ai-je demandé à ces pieux musulmans,
Démocrates viciés ou preux intégristes ?

La vie sauve, la santé, un livre, une pension ?


Non, rien, juste un café, de chagrins noir !
Noir avec du marc, pour vous voir dedans,
Voir votre avenir, si gros de mes colères !

J’admire vos villas, vos enfants, leurs écoles
Je vous sais en vacances, le cerbère me chasse.
Vous êtes en fêtes ? Dépensez mon argent !

Non le vôtre, le nôtre, c’est pareil !
Car, il ne me rapportera jamais rien.
Mais qu’il reste là, sans sortir des frontières !

Ça m’apprendra de voter pour vous !
Vos images analphabètes, vos tests infraliminaires.
Rien que pour ça, je ne veux pas mourir,
Afin de vous voir éloignés de mes quartiers.

Déchus des milliards volés aux hères, mes pairs.
Pendu, son peuple éclaté, comme d’un chien les viscères
Vous sentir au cachot, loin d’Egypte, en exode, sans compères.
Dans une tombe, crevé, sans Coran ni prières, au Désert.
En exil à vie, une vipère au cou, un carcan sans fers.
Sans jugement ni défense dans quelques odieux enfers.
Ou coulé dans le ciment, sans stèle, jeté en mer.
Comme ce funeste idiot qui vous haïr les Frères.




Qui mettrais-je à votre place, si je reste déçu ?
Les guides de pacotille, les zélés éternels ?
M’abaisser, ployer la tête, courber de l’échine,
Je ne sais dire que oui, j’ai appris à le faire !

Les maîtres des émules, les bergers des ânes,
M’inspirent la crainte, me serrent et me réconfortent !
J’ai appris à les chérir, je les adore, je hihane.

Syndrome de Münchhausen ?
Doublé d’un Syndrome de Stockholm !


Ils sont ma défense et mes premiers amours.
Je les respecte, je les vénère, mes Saigneurs.

Seigneur !


Quand les serpents ou le moindre des crocodiles,
Me font aimer les démons et craindre les lémures,
Les hérauts, leurs slogans, leurs lois me sont pires.

Où sont ces chanteuses du passé, ces légendes vivantes ?
Ces voix musquées, leurs parfums langoureux ?

Amon Ra veille sur le Delta et brille par delà la Sphère !
Les vivats rendent les puissants, déifiés, immortels !


Elles sont mortes, décapitées, kaput, bah !
Comme moi, corps sans autre âme, que les cris,
Et ces hurlements internes, des pleurs sans larmes.

Le monde s’est tu, sans cet Orient
Des cultures mystiques, des légendes et des rêves.
Les manœuvres ordurières, continuent sanguinaires,
Explosives, impérialistes, sécessionnistes, racistes, ordinaires,
Orfèvres militaires, lobbies de la Suprématie, s’activent et s’acharnent,
Sans démocratie aucune, pour autrui, ni libertés réelles.


Hypocrites pervers, sordides menteurs
Quelles odieuses misères !

Demandez au fou de vous dire son mystère.
Les pyromanes nous regardent sombrer dans l’ire réelle
Alors que là, non loin de là chez les voisins, on entend dire…

Du bas de ces pyramides,
Un air s’envole et vous chante.
Pour me réveiller du rêve qui me hante.


Comment diable?

Je veux juste un café, un café noir, sans rien.

Si, si, Sissi, cessez, cessez de dépenser mes biens,
Pour vous construire des pyramides, mais redressez la pente,
Afin me redonner des forces et me rendre mes espoirs.


Je suis revenu, excuse-moi, pour hier !
Tu t’es caché de moi ? Dis, Docteur ?
Le toubib de l’impasse aux chiens, me l’a dit.

Que veux-tu, ô Cherif ?


Tu le sais bien, Si Toubib.
Je n’ai pas besoin de le dire !

Ton silence et à ton honneur, le Sage.
La dignité n’as pas manqué chez le commandeur.


Moi, quémandeur, hachouma de dire ça, Doc!
Je demande, j’exige de toi, une partie de mon bien !

Tiens, tiens !
Tiens , va et cesse de fumer par la même !

Quelle horreur !
Et ton frère ?


Tu es le plus sympa des hommes, Mon Doc !
Mon frère, Merci ! Il dit de toi……

Amen ! Assez, ça va ! Je suis occupé...


B’la leâqa ma t’knoune m’haba, ya h’bybi.

Dr Idrissi My Ahmed, Kénitra, le 08 Juin 2014




Modifié 2 fois. Dernière modification le 10/06/14 20:32 par maidoc25.
 
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