Baisse de la dette extérieure de 65 milliards de DH
17.10.2006 | 13h55
Le poids de la dette extérieure du Trésor continue de s'alléger, puisque l'encours à fin juillet est estimé à 65,2 milliards de DH contre 69 milliards de DH un an auparavant, soit une baisse de 5,6%, selon le point de conjoncture de la Direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE).
L'encours de la dette intérieure a enregistré, quant à lui, une augmentation de près de 7,7 milliards de DH ou 2,9% atteignant 266,2 milliards de DH à fin juillet 2006 contre près de 258,6 milliards de DH à fin décembre 2005. Ce qui fait que l'encours de la dette totale du Trésor a atteint, selon la DTFE, près de 331,4 milliards de DH, en hausse de près de 4 milliards ou 1,2% par rapport à un an auparavant. Ce stock revient au marché des adjudications à hauteur de 78%.
La totalité de la dette extérieure est à échéance moyen et long terme, selon les données relatives au second semestre de l'année en cours. La répartition par monnaie fait ressortir que la monnaie européenne s'accapare une grande part de cet encours, avec 39,37 milliards de DH, en léger recul de 0,7%, suivie du dollar US, avec 16,21 milliards de DH (-5,3%), du yen japonais (2,97 milliards de DH, soit +0,1%). Le reste est réparti entre les autres monnaies, avec 6,63 milliards de DH (-2,6%). Cette répartition montre que le processus d'amélioration de la structure de la dette en devises se poursuit avec le renforcement de la part de l'euro au détriment du dollar.
L'encours de la dette garantie à fin juin 2006 est de 48,79 milliards de DH, en évolution de 2,4%. Par ailleurs, ces données indiquent que le Maroc confirme sa politique adoptée depuis plus d'une décennie, visant à maîtriser la dette extérieure et préférant le recours en cas de besoin à la dette intérieure. Cette résorption de la dette extérieure s'appuie notamment sur la conversion - toutefois limitée - de la dette onéreuse.
En tout cas, on doit s'attendre à une accentuation de cette tendance dans les années à venir. En effet, selon les projections de la Direction du Trésor, le total du service de la dette devrait atteindre 17,5 milliards de DH en 2006 dont 13,5 milliards au titre des amortissements et 4 milliards en intérêts. Le service de la dette extérieure reculerait nettement à partir de 2010. A partir de cette échéance, elle devrait descendre en dessous de la barre des 10 milliards de DH, pour atteindre 8 milliards en 2012.
Désormais, comme cela se dégage des différentes déclarations des officiels, le recours au marché international ne viendra qu'en dernier ressort, en privilégiant, de surcroît, les prêts des institutions multilatérales comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement. Il est à rappeler que le Maroc a remboursé près de 10 milliards de DH en 2005. Ces sorties de capitaux, au titre de la dette extérieure, sont couvertes par des ressources mobilisées sur le marché domestique, notamment des adjudications.
Car, pour faire face à ses engagements, le Trésor continue de recourir à ce marché dans un contexte caractérisé par la baisse continue des taux d'intérêt sur les maturités à moyen et long termes. L'encours des Bons émis par adjudication enregistre une augmentation de 8,3 milliards de DH, à fin juillet 2006, résultant d'une hausse du recours du Trésor au système non bancaire de 11,2 milliards de DH et d'une baisse auprès du système bancaire de près de 3 milliards de DH.
La situation des charges et ressources du Trésor dégage, ainsi, un excédent budgétaire de 4,2 milliards de DH au terme des sept premiers mois de 2006 grâce aux performances réalisées par les recettes ordinaires (+7,6%) imputables notamment à la hausse des recettes fiscales (12,3%). Diminué d'un montant de 410 MDH relatif à la réduction du stock des arriérés de paiement, l'excédent de financement du Trésor ressort à 1,4 milliard de DH.
De même, les créances nettes sur l'Etat ont marqué un repli de 12,4%, suite à l'amélioration de la position nette du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib de 4,2 milliards et à la baisse de ses recours aux banques de 5,3 milliards.
De leur part, les crédits à l'économie se sont fortement accrus de 24,6 milliards de DH ou de 8,4% attribuables, principalement, à la hausse des facilités de trésorerie de 12 milliards de DH, des prêts immobiliers de 8,6 milliards et des concours aux sociétés de financement de 4 milliards de DH.
Lahcen OUDOUD | LE MATIN
Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/10/06 16:52 par auscasa.
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