La banque marocaine Attijariwafabank a pris, récemment, le contrôle de la Banque sénégalo-tunisienne (BST) en déte-nant désormais près de 67% du capital.
Entamé depuis plusieurs mois, le rapprochement est devenu effectif avec cette opération de rachat qui scelle définitive-ment le sort de la BST longtemps à la recherche d'un parte-naire stratégique de référence pour se repositionner sur l'échiquier bancaire du Sénégal.
Créée en 1986, la BST a connu des débuts laborieux en dépit de la qualité de son portefeuille d'alors, les aléas conjoncturels ayant anéanti les efforts consentis, amèneront plus tard la Commission bancaire à décider de l'arrêt de ses activités faute d'un recapitalisation conséquente.
Une solution est trouvée très rapidement grâce à l'entregent du banquier sénégalais Abdoul Mbaye qui parvient à convaincre l'industriel des BTP Alioune Sow pour une prise de participation majoritaire, faisant ainsi éviter à son établissement la prolonga-tion de la mise en administration provisoire.
«La BST se heurtait à des limites objectives», précise Abdoul Mbaye , ancien direc-teur général de la Banque et nouveau président du Conseil d'administration de la nouvelle entité bancaire qui évoluera incessamment sous les couleurs et l'identité visuelle de Attijariwafabank , banque leader au Maroc et huitième au plan africain.
Les dirigeants actuels se donnent un semestre pour conduire les changements et avec l'appui d'un cabinet conseil, procéderont au basculement des actifs et à une réaffectation de la clientèle. Les artisans du rapprochement privilégient une approche de «mutualisation des savoirs et des expériences acquises départ et d'autre» pour piloter la transformation qui devrait s'achever au cours du second semestre de l'année 2007.
Les effectifs seront maintenus quoique susceptible de réaffectation suivant le nou-veau plan de développement stratégique mis en œuvre dans un contexte de faible taux de bancarisation évalué à moins 20%.
Selon des avis concordants d'experts, les banques sénégalaises souffrent de pro-blèmes de ratios prudentiels qui obèrent la stabilité des dépôts et les fragilisent lors-qu'elles sollicitent des crédits d'investissement.
L‘économie s'internationalise et la taille critique est indispensable à toute banque qui prétend compéter à cette échelle avec de solides arguments techniques et finan-ciers. La banque marocaine revendique ce statut avec un total bilan chiffré à plus de 14 milliards d'euros et dix milliards d'euros de dépôts.
Son expertise financière «multi métiers» la prédisposent à jouer la carte de la proxi-mité pour étendre son réseau à une aire géographique sous l'emprise des filiales françaises. Par ce rapprochement, Attijariwafa poursuit son implantation au Sénégal, perçu comme «la tête de pont» d'une pénétration en Afrique de l'Ouest, voulue et défendue pour les opportunités que recèle cette région très convoitée par les détenteurs de capitaux en quête d'investissement.
L'objectif poursuivi est de «devenir un groupe bancaire de référence en Afrique de l'ouest», a annoncé Boubker Jal , en charge des filiales du Groupe bancaire maro-cain, qui ambitionne de contribuer à une «bancarisation plus poussée de l'économie sénégalaise» et rendre possible l'accès aux services financiers adaptés aux besoins qui s'expriment.
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