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Attentats de Casablanca : 9 ans après, « l’Emir aux yeux bleus » extradé...
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16 mai 2012 17:10
Attentats de Casablanca : 9 ans après, « l’Emir aux yeux bleus » extradé vers la France
Alexis Mehdi Mantrach


Condamné à la perpétuité pour son implication dans les attentats de Casablanca de 2003, Richard Robert, alias « L’Emir aux yeux bleus », demandait depuis 2007 à être extradé vers la France. Après un long silence, les autorités marocaines viennent finalement de céder à sa requête. Son transfert vers la France s’est déroulé dans la matinée.
Impliqué dans les attentats de Casablanca de 2003, Richard Robert vient d'être extradé en France
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour son implication dans les attentats de Casablanca, « l’Emir aux Yeux Bleus », Richard Robert, vient d’être extradé vers la France. C’est ce qu’annonce, ce matin, un bulletin d’information publié sur le site web de la radio RFI (Radio France International).
« Il est dans l'avion et a peut-être même déjà atterri », indique Me Vincent Courcelle-Labrousse, son avocat, dans une interview accordée à l’AFP. L’avocat précise détenir cette information de la famille de Richard Robert qui aurait été, selon lui, prévenue « par les autorités consulaires françaises au Maroc ».
Le transfert du français fait suite à des demandes d’extradition répétées de la part de son avocat et de sa famille auprès des autorités marocaines ; des demandes restées jusque là en suspend. Dans une interview accordée au magazine l’Express en 2011, le fondateur du comité de soutien à Richard Robert en France, le Lepéniste François-Xavier Gicquel, déclarait d’ailleurs que « la première demande d’extradition avait été faite en février 2007, [mais qu’elle] était jusque là restée lettre morte ».
Hier, Rabat a apporté la réponse que le détenu, sa famille et son avocat attendait depuis si longtemps, honorant ainsi la convention d’extradition bilatérale signée par la France et le Maroc en 1981.
« C'est une grande victoire, une très bonne décision des autorités marocaines », s'est réjoui Me Courcelle-Labrousse auprès de l’AFP. « Je m'étais promis qu'il reviendrait » a-t-il ajouté.
Cela faisait neuf ans que « L’Emir aux Yeux Bleus », surnommé ainsi par ses comparses salafistes du temps de sa radicalisation idéologique, commuait sa peine à la prison de Salé, au Maroc. Il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir participé à l’organisation des camps d’entrainement djihadistes de la Salafia Jihadiya dans le Nord du Maroc. C’est dans ces camps qu’avaient été formés plusieurs des terroristes impliqués dans les attentats-suicides de Casablanca.
Repenti, le français de Saint-Etienne avait choisi de définitivement tourner le dos à l'Islam radical durant son séjour en prison et de se convertir au catholicisme. L'objet de sa conversion visait pour lui « à réfléchir sur l'Islam » pour mieux comprendre ce qui l'avait poussé à organiser les attentats meurtriers du 16 mai 2003.
Rappelons qu'aujourd’hui, jour de son extradition, se fêtent les neufs ans de ce triste anniversaire.
g
16 mai 2012 17:52
Je pense surtout que ce sioniste déguisé en "extrémiste" islamiste a fini son travail et rentre chez son maitre pour chercher l'os qu'il a bien mérité.
Toutes les techniques sont bonnes pour discréditer notre religion, il n'y a que les va-nus-pieds et les faibles d'esprit qui peuvent croire à ce genre de mauvais scénario holywoodien.
c
18 mai 2012 17:30
Extradition de Richard Robert : L'émir aux yeux bleus, un agent double ?
18.05.2012 Propos recueillis par Mohammed Jaabouk


Driss Ganbouri est spécialiste des mouvements islamistes. C’est l’auteur du livre « Un Salafiste français au Maroc : le voyage errant d’un émir de Pechawar à Tanger », fruit d’une série d’entretiens avec Richard Robert. Sur cette interview, Ganbouri revient sur l’extradition de l’émir aux yeux bleus, sa relation avec les autres détenus salafistes, sa tactique pour rentrer en France et les sur les relations présumés de Rabert avec les services secrets français.

Yabiladi : Neuf ans après sa condamnation à perpétuité, Richard Robert est extradé vers la France, pourquoi maintenant ?
DG : L’extradition de Richard Robert entre dans le cadre de la convention franco-marocaine du 10 août 1981 sur le transfèrement des personnes condamnées des deux pays. L’avocat et la famille de Robert, résidente à Saint Etienne, avaient présenté, en 2006, une requête en ce sens. Maintenant qu’il est en France, la question qui se pose est de savoir s’il va passer la totalité de sa peine c’est à dire la perpétuité ou est-ce qu’il y aura un allègement voire même une libération.
L’arrivée des socialistes au pouvoir est un élément qui aurait favorisé le transfèrement de Robert, un geste de bonne volonté de la part des autorités française au nouveau locataire du palais de l’Elysée
Richard Robert était-il, réellement, un agent des services secrets français ?
Je ne pourrais ni affirmer ni infirmer ces informations. Il n’y a que trois intervenants qui détiennent réellement la réponse à cette question : les services secrets français, marocains et Richard Robert lui même.
Dans mon livre « Un Salafiste français au Maroc : le voyage errant d’un émir de Pechawar à Tanger », une série de dialogue avec Robert, j’ai évoqué ses déclarations au tribunal faisant état de ses liens présumés avec les renseignements français, chose qu’avait fortement démenti ces-derniers, ultérieurement.
Robert avait, également, parlé d’un ressortissant français appelé « Luc » qu’il aurait rencontré en 1998, avant la coupe du monde de cette année, et qu’il lui aurait demandé d’infiltrer les milieux islamistes algériens en France et en Belgique en échange de rémunérations.
Tous ses dires sont à prendre avec une extrême précaution. Et pour cause, lorsque les juges lui ont demandé si les services secrets français étaient au courant de son voyage au Maroc, il avait refusé de répondre à la question sous prétexte qu’il ne pourrait violer un secret défense.
Au lendemain des attentats du 16 mai 2003, c’était difficile de reconnaître que Richard Robert était réellement un agent double, ça aurait nui aux relations entre Paris et Rabat. Et il se pourrait, aussi, qu’il avait juste brandi cette carte uniquement pour contraindre les autorités françaises à lui en venir en aide et le protéger.
Dans votre livre sur Richard Robert vous avez évoqué qu’en prison, il avait opéré une révision de ses idées ? Quelle était sa relation avec les autres détenus islamistes ?
C’est vrai. Des changements, qu’il a, d’ailleurs, lui même reconnus lors de nos réunions. Au début, il a commencé par s’éloigner des autres détenus salafistes, un message qu’il voulait adresser à la direction de la prison de Salé qu’il n’était plus un intégriste, puis il a augmenté la cadence avec la cigarette pour consacrer la rupture avec ses anciens camarades. Il savait que de nombreux salafistes estimaient que fumer est illicite. En 2009, il a renoncé à la religion musulmane et a clamé son retour au christianisme catholique. Est-ce une simple tactique ou une réelle volonté de sa part de renouer avec ses origines ? Difficile de donner une réponse exacte. Il n’en demeure pas moins qu’il avait réussi à convaincre un prêtre à Rabat de plaider son cas auprès des autorités françaises.
Avec cette extradition et la libération des chioukhs de la salafia jihadia, que reste-t-il de ce mouvement, qualifié par les autorités marocaines d’être l’auteur des attentats du 16 mai 2003 ?
En neuf ans, le courant de la « salafiya jihadia » a subi des changements. L’armée des Etats-Unis s’est retirée de l’Afghanisatn et de l’Irak. La crise dans ce pays arabe n’est plus liée à la colonisation mais au conflit entre les Chiîtes et les Sunnites. Dans les pays du Golfe, la guerre contre le terrorisme islamiste a cédé la place à la lutte contre la puissance iranienne.
Le contexte mondial a changé, les salafistes marocains, également. Ces têtes d’affiches ont entrepris une révision de leurs anciennes idées, les conditions de détentions y sont beaucoup dans cette opération. Accepter la grâce royale est une reconnaissance de l’autorité religieuse du roi.
Nous vivons actuellement une forme de normalisation entre les salafistes et l’Etat. Une donne qui va ouvrir à ce courant la porte grande ouverte pour jouer des rôles politiques non pas en tant qu' « ennemi » mais en sa qualité de « composante » du paysage politique marocain.
 
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