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Assez de ce détournement de l’Histoire !
C
24 novembre 2008 22:43
La monarchie n’a pas arraché, seule, l’indépendance du Maroc. Assez de ce détournement de l’Histoire !


Cette année, nous avons encore été témoins de la même fable : la commémoration de la fête de l’indépendance le 18 novembre, en référence à l’année 1955. On sait pourtant que le Maroc (et encore, uniquement sa partie centrale) n’a accédé à l’indépendance que le 2 mars 1956 – date de signature de la convention abrogeant le protectorat français. Pourtant, cette date n’est ni fériée ni

commémorée. Il n’y en a que pour le 18 novembre, “jour de la proclamation de l’indépendance par feu Mohammed V le Libérateur”, selon Le Matin du Sahara.

Répétons-le : c’est un mensonge éhonté. Le 18 novembre 1955, Mohammed V, de retour d’exil depuis deux jours, n’a fait que délivrer un discours. Un discours certes historique, mais dont l’objet était seulement d’annoncer l’ouverture de négociations avec la France, en vue, selon les propres mots du souverain, de “définir le cadre et le contenu de l’indépendance de notre pays (sachant qu’) au terme des négociations, le régime du protectorat prendra fin”. Ces négociations, entamées durant l’été 1955 à Aix-les-Bains pendant que Mohammed V était toujours en exil, avaient été menées côté marocain par des cadres du mouvement national (Istiqlal et Choura). Et si elles ont abouti sur l’indépendance, le 2 mars 1956, c’est avant tout parce que la France s’y était retrouvée acculée, après plusieurs années de résistance acharnée et des centaines de morts au champ d’honneur. Des Mohamed Zerktouni, des Allal Ben Abdellah, des Ahmed Rachidi, des Houmane Fetouaki, des Abdellah Chefchaouni… De ces héros marocains, on ne trouve aucune trace dans les manuels d’histoire.

Selon Le Matin, qui seul donne le “la” de l’histoire officielle, “Mohammed V a défait le protectorat en novembre 1955, en faisant signer à Antoine Pinay la déclaration finale de l’indépendance”. Comment peut-on mentir aussi effrontément ? Mohammed V et Pinay n’ont rien signé du tout. À peine ont-ils eu, 10 jours avant le retour d’exil du roi (lui-même arraché grâce à l’insistance des nationalistes) un entretien cordial, durant lequel le président du Conseil français a réaffirmé la disposition de son gouvernement à poursuivre les pourparlers entamés à Aix-Les-Bains. Quant aux nationalistes auteurs des pourparlers, c’est à peine si Le Matin les cite au détour d’un paragraphe – et uniquement pour dire que Mohammed V était leur “chef de file” (mensonge, là encore. Le roi avait certes un fort statut symbolique, mais pendant son exil malgache, il n’était même pas au courant de ce qui se tramait au Maroc). Les faits d’armes de la résistance ? Gommés ! L’insurrection héroïque de Abdelkrim Khattabi ? Rien de plus qu’une “guérilla dans le Rif”. Les quelque soixante courageux signataires du manifeste de l’indépendance, qui ont mis leur vie en péril pour clamer leur patriotisme ? Rien n’est dit d’eux, sinon qu’il s’agissait d’un vague “collectif national” qui ne mérite d’être cité que pour rappeler le “soutien total” que lui a apporté Mohammed V (ce qui est à moitié faux – au mieux pouvait-on interpréter les atermoiements du sultan, à l’époque de la publication du manifeste, comme une inclination à ne pas désavouer frontalement ses auteurs…)

Pourquoi ce hold-up sur l’Histoire ? Pour affirmer qu’il n’y a qu’une seule légitimité qui vaille au Maroc, celle conférée par le sang royal ? On peut encore admettre que ce positionnement mémoriel frauduleux ait été utile à Hassan II pour terrasser ses adversaires du mouvement national. Mais aujourd’hui, plus d’un demi-siècle plus tard, quel est l’intérêt de perpétuer le mensonge ? Le trône est solidement installé, plus personne ne le menace. Mohammed VI a, dit-on, l’avenir démocratique du Maroc à cœur. Mais aucun avenir serein ne se bâtit sur un passé tronqué. Un réexamen de l’Histoire officielle serait, plus que bienvenu, nécessaire. Ne plus empêcher l’émergence d’autres héros serait pour la monarchie un signe de maturité. Continuer à le faire est, au contraire, révélateur de sa faiblesse. Quand on sait le pouvoir absolu qu’elle détient, c’est pour le moins un piteux paradoxe.


Tel Quel
i
24 novembre 2008 23:14
Citation
Cafard du Bled a écrit:
La monarchie n’a pas arraché, seule, l’indépendance du Maroc. Assez de ce détournement de l’Histoire !


Cette année, nous avons encore été témoins de la même fable : la commémoration de la fête de l’indépendance le 18 novembre, en référence à l’année 1955. On sait pourtant que le Maroc (et encore, uniquement sa partie centrale) n’a accédé à l’indépendance que le 2 mars 1956 – date de signature de la convention abrogeant le protectorat français. Pourtant, cette date n’est ni fériée ni

commémorée. Il n’y en a que pour le 18 novembre, “jour de la proclamation de l’indépendance par feu Mohammed V le Libérateur”, selon Le Matin du Sahara.

Répétons-le : c’est un mensonge éhonté. Le 18 novembre 1955, Mohammed V, de retour d’exil depuis deux jours, n’a fait que délivrer un discours. Un discours certes historique, mais dont l’objet était seulement d’annoncer l’ouverture de négociations avec la France, en vue, selon les propres mots du souverain, de “définir le cadre et le contenu de l’indépendance de notre pays (sachant qu’) au terme des négociations, le régime du protectorat prendra fin”. Ces négociations, entamées durant l’été 1955 à Aix-les-Bains pendant que Mohammed V était toujours en exil, avaient été menées côté marocain par des cadres du mouvement national (Istiqlal et Choura). Et si elles ont abouti sur l’indépendance, le 2 mars 1956, c’est avant tout parce que la France s’y était retrouvée acculée, après plusieurs années de résistance acharnée et des centaines de morts au champ d’honneur. Des Mohamed Zerktouni, des Allal Ben Abdellah, des Ahmed Rachidi, des Houmane Fetouaki, des Abdellah Chefchaouni… De ces héros marocains, on ne trouve aucune trace dans les manuels d’histoire.

Selon Le Matin, qui seul donne le “la” de l’histoire officielle, “Mohammed V a défait le protectorat en novembre 1955, en faisant signer à Antoine Pinay la déclaration finale de l’indépendance”. Comment peut-on mentir aussi effrontément ? Mohammed V et Pinay n’ont rien signé du tout. À peine ont-ils eu, 10 jours avant le retour d’exil du roi (lui-même arraché grâce à l’insistance des nationalistes) un entretien cordial, durant lequel le président du Conseil français a réaffirmé la disposition de son gouvernement à poursuivre les pourparlers entamés à Aix-Les-Bains. Quant aux nationalistes auteurs des pourparlers, c’est à peine si Le Matin les cite au détour d’un paragraphe – et uniquement pour dire que Mohammed V était leur “chef de file” (mensonge, là encore. Le roi avait certes un fort statut symbolique, mais pendant son exil malgache, il n’était même pas au courant de ce qui se tramait au Maroc). Les faits d’armes de la résistance ? Gommés ! L’insurrection héroïque de Abdelkrim Khattabi ? Rien de plus qu’une “guérilla dans le Rif”. Les quelque soixante courageux signataires du manifeste de l’indépendance, qui ont mis leur vie en péril pour clamer leur patriotisme ? Rien n’est dit d’eux, sinon qu’il s’agissait d’un vague “collectif national” qui ne mérite d’être cité que pour rappeler le “soutien total” que lui a apporté Mohammed V (ce qui est à moitié faux – au mieux pouvait-on interpréter les atermoiements du sultan, à l’époque de la publication du manifeste, comme une inclination à ne pas désavouer frontalement ses auteurs…)

Pourquoi ce hold-up sur l’Histoire ? Pour affirmer qu’il n’y a qu’une seule légitimité qui vaille au Maroc, celle conférée par le sang royal ? On peut encore admettre que ce positionnement mémoriel frauduleux ait été utile à Hassan II pour terrasser ses adversaires du mouvement national. Mais aujourd’hui, plus d’un demi-siècle plus tard, quel est l’intérêt de perpétuer le mensonge ? Le trône est solidement installé, plus personne ne le menace. Mohammed VI a, dit-on, l’avenir démocratique du Maroc à cœur. Mais aucun avenir serein ne se bâtit sur un passé tronqué. Un réexamen de l’Histoire officielle serait, plus que bienvenu, nécessaire. Ne plus empêcher l’émergence d’autres héros serait pour la monarchie un signe de maturité. Continuer à le faire est, au contraire, révélateur de sa faiblesse. Quand on sait le pouvoir absolu qu’elle détient, c’est pour le moins un piteux paradoxe.


Tel Quel
Et pour quand l'indépendance culturel et linguistique???
18 novembre 19055???
a
25 novembre 2008 13:48
Mohamed V a signé le manifeste de l'indépendance en 1944. Il y a eu aussi le discours de Tanger en 1947 qui a eu un retentissement notable et cela à l'échelle Nord Africaine.

Si Mohamed V etait si insignifiant dans l'indépendance du Maroc pourquoi donc a t-il été exilé?

Mohamed Zerktouni est l'un des plus grand bd de Casablanca. De même que Roudani.

Par ailleurs la production historique est libre à ceux qui souhaitent apporter leurs éclairages. Des livres autrement plus audacieux que cet article maladroit sont placés dans les vitrines des librairies marocaines.
l
25 novembre 2008 16:18
Bonjour à toutes et à tous,

Cher monsieur, si vous habitez au Maroc, demandez donc à n'importe quel jeune marocain qui est roudani ou zerktouni, je ne pense pas qu'il y en ait des masses qui sauraient vous répondre.
Par ailleurs, vous ne pouvez arguer que n'importe qui pourrait écrire l'histoire enseignée à l'école. Il s'agit d'intégrer la vérité historique dans les manuels scolaires qui dépendent du ministère de l'éducation, lui-même dépendant in fine du sacré en personne, Alors, arrêtons avec la langue de bois et regardons la réalité en face.
Depuis longtemps, je ne cesse d'écrire qu'il faut que notre histoire se débarrasse des mensonges de Hassan 2 perpétués par son fils aujourd'hui. Plus que cela encore, je ne cesse de demander que les années de plombs soient enseignées dans leur pure vérité à l'école. On ne batit pas une citoyenneté et une idéntité sur du mensonges et des inexactitudes. Le régime ne cesse de s'opposer à tout cela. Les dar moulay chrif, tazmamart, kelaat maggouna et j'en passe doivent être ouverts au public avec des inscriptions clairs sur les horreurs qui s'y sont passées pour que tous ces innocentes et innocents qui nos soeurs et nos frères ne soient pas morts et n'aient pas souffert pour rien. Or, ce que nous constatons, c'est que le roi des pauvres n'est rien d'autres que le fils du dictateur sanguinaire et qu'aujourd'hui, lui aussi a beaucoup de sang d'innocents sur les mains.
Je pose la question : jusqu'à quand ?
Pour revenir à l'indépendance du Maroc spoliée par le palais, comme tout le reste d'ailleurs, doit être largement revisitée, nettoyée des versions officielles éhontées et doit réhabiliter les cheikhs al arabe et tous ceux que le palais a assassiné en salissant leur mémoire. Il faut avouer que Mohammed 6 m'a bluffé et je ne suis pas le seul dans ce cas. Il l'a vraiment joué fine et beaucoup, pour ne pas dire la quasi totalité a cru dans sa bonne foi. La réalité est criarde aujourd'hui. Il n'est rien d'autres qu'un petit Hassan 2 qui prend de l'assurance de jour en jour en nous ayant déjà préparé un Hassan 3,

Cordialement

A. EL FEHLI


Citation
axis7 a écrit:
Mohamed V a signé le manifeste de l'indépendance en 1944. Il y a eu aussi le discours de Tanger en 1947 qui a eu un retentissement notable et cela à l'échelle Nord Africaine.

Si Mohamed V etait si insignifiant dans l'indépendance du Maroc pourquoi donc a t-il été exilé?

Mohamed Zerktouni est l'un des plus grand bd de Casablanca. De même que Roudani.

Par ailleurs la production historique est libre à ceux qui souhaitent apporter leurs éclairages. Des livres autrement plus audacieux que cet article maladroit sont placés dans les vitrines des librairies marocaines.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/11/08 19:22 par le_marocain.
 
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