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L ascetisme
2 avril 2013 22:26
C'est l'opposé de l'amour du bas-monde.

Définition

Sufyân al-Thawrî a dit : "L'ascétisme dans ce bas-monde c'est la diminution des aspirations, et non pas manger des nourritures peu agréables ou mettre des habits primitifs."

'Abdullâh Ibn Mubârak a dit : "C'est la confiance en Dieu avec l'amour de la pauvreté."

Un homme interrogea l'Imâm Ahmad sur une personne qui avait 1000 dinârs, est-ce qu'il peut-être un ascète [Zâhid] ?
- L'Imâm Ahmad répondit : "Oui c'est possible. Et la condition est qu'il ne se réjouisse pas lorsque cela [cet argent] augmente, et qu'il ne s'attriste pas lorsque cela diminue."

Ahmad Ibn Hanbal a dit : "L'ascétisme [az-Zuhd] comporte trois aspects :
- Le premier : C'est d'abandonner l'illicite [Harâm], et c'est l'ascétisme les gens du commun.
- Le deuxième : C'est d'abandonner le surplus en matière de licite [Hallâl], et c'est l'ascétisme des élus.
- Le troisième : C'est d'abandonner ce qui détourne de Dieu, et c'est l'ascétisme des gens [savants] des sciences spirituelles [Zuhd al-Ârifîn].

L'Imâm Ahmad a dit : "L'ascétisme dans ce bas-monde c'est la diminution de l'espérance."

Al-Djunayd a dit : "J'ai entendu Sarân dire : Certes Allâh a éloigné le bas-monde de Ses amis [Awliyâ], l'a chassé auprès de Ses élus et l'a soufflé des cœurs de ceux qui l'aiment parce qu'Il ne l'a pas voulu pour eux."

Al-Djunayd a dit : "L'ascétisme c'est que le cœur soit vide de ce qui ne se trouve pas dans la main."

Ruwayn a interrogé al-Djunayd sur l'ascétisme [az-Zuhd] ?
Il répondit : "C'est mépriser ce bas-monde et effacer ses traces dans son cœur."

Ibn Al-Qayyim (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit : "J'ai entendu chaykh al-Islâm Ibn Taymiyah (que Dieu lui fasse miséricorde) dire : "L'ascétisme [az-Zuhd] est le délaissement de ce qui est inutile dans l'au-delà. Et la crainte scrupuleuse [al-Wara'] : C'est le fait de délaisser ce qui peut causer du tort dans l'au-delà. Et cette définition est un des meilleurs dires sur l'ascétisme [az-Zuhd] et sur la crainte scrupuleuse [al-Wara']""

Selon Ibn Al-Qayyoum, l'ensemble des gens [savants] des sciences spirituelles [al-Ârifûn] disent que : "az-Zuhd", c'est le voyage [safar] du cœur de la nation de ce bas-monde, à la demeure de l'au-delà. (Madaradj as-Sâlikîn  2/14)

Ibn Khafîf a dit : "C'est [l'ascétisme] le détournement du cœur par rapport au bas-monde sans attachement aucun !"

Ibn al-Djalâ a dit : "L'ascétisme c'est le fait de voir ce bas-monde avec l'œil de l'éloignement : il devient infime à tes yeux, et tu peux ainsi facilement t'en détourner."

Institution

Dieu (le Très-Haut) a dit : {Ô hommes! La promesse de Dieu est vérité. Ne laissez pas la vie présente vous tromper, et que le grand trompeur (Satan) ne vous trompe pas à propos de Dieu.} (35/5)

Selon Abou Sa'd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) s'installa sur la chaire et ils s'assirent autour de lui. Il dit : "Parmi les choses que je crains pour vous après moi sont la fleur et la beauté de ce bas-monde dont on va vous ouvrir les portes". (Al-Boukhâri, Mouslim)

Hakim Ibn Hizem (que Dieu l'agrée) rapporte que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Ces biens (terrrestres) sont tendres (verts) et doux. Celui qui les prend sans cupidité, Dieu les lui bénit; et celui qui les prend avec avidité et gloutonnerie, Dieu ne les lui bénit point. Il est comme celui qui mange et reste toujours sur sa faim".
(Al-Boukhâri, Mouslim)

Selon 'Amr Ibn 'Awf Al Ansàri (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) envoya une fois Abou 'Oubayda Ibn Al-Jarrah au Bahrayn pour lui rapporter leur impôt de capitation. Les Ansàrs apprirent le retour de Abou 'Oubayda. Ils prirent part à la prière de l'aube avec le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Quand le Messager de Dieu eut terminé sa prière, il s'en alla. Ils lui barrèrent alors le chemin. Il sourit en les voyant puis leur dit : "Je crois que vous avez appris le retour de Abou 'Oubayda porteur de quelque chose du Bahrayn?"
Ils dirent : "Oui, ô Messager de Dieu!"
Il dit : "Soyez contents et ayez bon espoir en ce qui va vous remplir de joie. Par Dieu, ce n'est pas la pauvreté que je crains désormais pour vous mais je crains plutôt qu'on étende sur vous les largesses de ce bas-monde comme on les a étendues sur vos prédécesseurs puis que vous vous querelliez alors à leur sujet comme ils se sont querellés et vous péririez comme ils ont péri". (Al-Boukhâri, Mouslim)

'Abdullàh Ibn Ach-chikhkhir (que Dieu l'agrée) rapporte : "Je me rendis auprès du Prophète alors qu'il récitait {La course aux richesses vous distrait}. Il dit : "Le fils d'Adam dit : "Mes biens! Mes biens!" Or qu'as-tu d'autre, ô fils d'Adam! de tes biens si ce n'est ce que tu as mangé et que tu as ainsi épuisé; ou ce que tu as porté comme vêtements que tu as ainsi usés; ou ce dont tu as fait aumône et que tu as fait parvenir à ses ayants-droit". (Mouslim)

Selon Abou Sa'id Al Khoudrî (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Ce bas monde est doux et tendre (mot à mot : vert). Dieu va vous en donner la lieutenance afin de voir votre comportement. Méfiez-vous de ce bas monde ainsi que des femmes car c'est à travers les femmes que les fils d'Israël connurent leur première tentation". (Mouslim)

Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Ce monde est la prison du Croyant et le Paradis du Mécréant". (Mouslim)

'Othman Ibn Affan (que Dieu lui accorde Sa satisfaction) a dit sur la richesse de l'âme: "La richesse de l'âme met l'âme au-dessus de tout besoin, quand même la pauvreté la mord en lui faisant mal".

Les mérites de l'ascetisme

Selon Ousàma Ibn Zayd (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Je me suis tenu devant la porte du Paradis et voilà que la majorité de ceux qui y entraient étaient les miséreux, alors que les riches étaient retenus à l'extérieur; et pourtant les gens voués à l'Enfer étaient déjà entrés en Enfer". (Al-Boukhâri, Mouslim)

Selon 'Imràn Ibn Al Housayn (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "J'ai promené mon regard au-dessous de moi dans le Paradis et j'ai vu que la majorité de ses habitants étaient les pauvres". (Al-Boukhàri)

Iyâs Ibn Tha'iaba Al Ansàri (que Dieu l'agrée) a dit : "Un jour les compagnons du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) parlèrent en sa présence de ce bas-monde. Il leur dit : "M'entendez-vous bien? M'entendez-vous bien? La modestie de l'extérieur fait partie de la foi. La modestie de l'extérieur fait partie de la foi". (Abou Dâwoud)

Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Les pauvres entreront au Paradis cinq cents ans avant les riches". (At-Tirmidhi)

Sahl Ibn Sa'd As-sâ'idi (que Dieu l'agrée) rapporte : "Quelqu'un vint dire au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) : "Ô Messager de Dieu! Indique-moi une œuvre, qu'en la faisant, je sois aimé de Dieu, et je sois aimé des autres".
Il lui dit : "Renonce aux biens de ce monde et Dieu t'aimera. Renonce aux biens des gens et les gens t'aimeront". (Ibn Mâja et d'autres avec une bonne chaîne)

Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "A celui qui se lève le matin plein des soucis du bas-monde, Dieu disperse son affaire, éparpille son occupation, place sa pauvreté entre ses yeux, et il n'aura, des biens du bas-monde, que ce qui lui est prédestiné. A celui qui se lève le matin en n'ayant pour souci la vie future, Dieu rassemble pour lui son souci, préserve pour lui son occupation, place sa richesse dans son cœur, et le bas-monde viendra malgré lui vers cet homme". (Ahmad, et Ibn Mâja, authentifié par al-Albânî)

Al-Hassan al-Basrî (رحمه الله) a dit : "Les gens ressusciteront nus [le Jour Dernier] à l'exception des gens de l'ascétisme [Ahl az-Zuhd]".

Al-Fudayl Ibn 'Iyâd (رحمه الله) a dit : "Tout le mal a été placé dans une pièce et sa clef [Miftah] fut l'amour du bas-monde. Tout le bien a été placé dans une pièce et sa clef fut le délaissement de ce bas-monde".

La description du bas-monde

Dieu (le Très-Haut) a dit : {La vie présente est comparable à une eau que Nous faisons descendre du ciel et qui se mélange à la végétation de la terre dont se nourrissent les hommes et les bêtes. Puis lorsque la terre prend sa parure et s'embellit, et que ses habitants pensent qu'elles est à leur entière disposition, Notre Ordre lui vient, de nuit ou de jour, c'est alors que Nous la rendrons toute moissonnée, comme si elle n'avait pas été florissante la veille. Ainsi exposons-Nous les preuves pour des gens qui réfléchissent.} (10/24)

Dieu (le Très-Haut) a dit : {Et propose-leur l'exemple de la vie ici-bas. Elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel; la végétation de la terre se mélange à elle. Puis elle devient de l'herbe desséchée que les vents dispersent. Dieu est certes Puissant en toutes choses! Les biens et les enfants sont l'ornement de la vie de ce monde. Cependant, les bonnes oeuvres qui persistent ont auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et [suscitent] une belle espérance.} (18/45-46)

Dieu (le Très-Haut) a dit : {Cette vie d'ici-bas n'est pas qu'amusement et jeu. La Demeure de l'au-delà est assurément la vraie vie. S'ils savaient!} (29/64)

Dieu (le Très-Haut) a dit : {Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants. Elle est en cela pareille à une pluie : la végétation qui en vient émerveille les cultivateurs, puis elle se fane et tu la vois donc jaunie; ensuite elle devient des débris. Et dans l'au-delà, il y a un dur châtiment, et aussi pardon et agrément de Dieu. Et la vie présente n'est que jouissance trompeuse.} (57/20)

Selon Jàbir (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) traversa le marché plein de gens sur ses deux côtés. Il passa devant un chevreau mort, ayant de petites oreilles (signe de mauvaise race). Il le saisit par l'une de ses oreilles et dit : "Qui de vous voudrait payer un dirham pour ce chevreau?"
Ils lui dirent : "Nous n'en voulons pas même pour rien. A quoi donc nous servirait-il?"
Puis il dit : "Voulez-vous qu'il soit à vous?"
Ils dirent : "Par Dieu, s'il était vivant, il serait déjà une honte avec ses petites oreilles. Qu'est-il maintenant alors qu'il est mort?"
Il dit : "Par Dieu, ce bas-monde est certainement plus méprisable que ne l'est pour vous ce chevreau". (Mouslim)

Selon Al Moustawrid Ibn Shaddàd (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "L'image de ce bas-monde en comparaison de l'autre n'est que telle que celui d'entre vous qui plonge son doigt dans la mer : qu'il voie donc ce qu'il en retire avec son doigt!". (Mouslim)

Sahl As-Sà'idi (que Dieu l'agrée) rapporte : "Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Si ce bas-monde avait aux yeux de Dieu le poids de l'aile d'un moustique. Il n'aurait pas consenti au Mécréant une seule gorgée d'eau"". (At-Tirmidhi)

Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Attention! Ce bas-monde est maudit, maudit tout ce qu'il contient sauf l'évocation de Dieu et ce qui s'ensuit, de même qu'un savant et un étudiant". (At-Tirmidhi)

Manières d'augmenter son ascétisme

Ne pas regarder ceux qui ont plus de richesse, mais regarder les plus démunis que soit

Dieu (le Très-Haut) a dit: "Et ne tends point les yeux vers ce dont Nous avons donné jouissance temporaire à certains groupes d'entre eux, comme décor de la vie présente, afin de les éprouver par cela. Ce qu'Allâh fournit (au Paradis) est meilleur et plus durable." (20/131)

Apprendre la science

Ibn Al-Mubârak prit conscience du caractère sacré et noble du savoir religieux. Il disait : “Nous avions appris le savoir pour l’ici-bas, mais il nous apprit à nous détourner de l’ici-bas”. Il disait aussi : “Je m’étonne de l’étudiant en quête de savoir. Comment son ego l’appelle à aimer l’ici-bas, alors qu’il croit en la science qu’il porte”. Il pensait par ailleurs qu’“une condition nécessaire pour le savant stipule que l’amour de l’ici-bas n’effleure pas son esprit”.

...

Yahya Ibn Mu'âdh a dit : "Nul n'atteindra le véritable ascétisme s'il ne possède pas trois qualités : Des actions sans attache [à ce bas-monde], des paroles sans convoitise, et une célébrité sans domination."

Des exemples dans l'ascetisme

Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)

Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : "Seigneur Dieu! Faites que la subsistance de la famille de Mohammad se limite à leur faim". (Al-Boukhâri, Mouslim)

'Aïcha (que Dieu l'agrée) rapporte : "La famille de Mohammad (paix et bénédiction de Dieu sur lui) n'a jamais mangé à sa faim du pain d'orge deux jours consécutifs jusqu'à sa mort". (Al-Boukhâri, Mouslim)

'Amr Ibn Al Hàreth , frère de Jouwayriya Bint Al Hàreth, la mère des Croyants (رضي الله عنهما) a dit : "A sa mort, le Messager de Dieu n'a laissé ni dinar, ni dirham, ni esclave, ni servante, ni rien d'autre si ce n'est sa mule blanche qui lui servait de monture ainsi que ses armes et quelques terres qu'il avait léguées aux étrangers de passage". (Al-Boukhâri)

Sahl Ibn Sa'd (que Dieu l'agrée) rapporte : "Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) n'a jamais vu de pain blanc depuis que Dieu le Très-Haut l'a suscité comme Messager jusqu'à ce qu'il lui reprît son âme".
On lui demanda : "Aviez-vous, du temps du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) des tamis pour séparer le son de la farine?"
Il dit : "Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) n'a jamais vu ces tamis depuis que Dieu le Très-Haut l'a suscité comme Messager jusqu'à ce qu'il lui reprît son âme"
On lui dit : "Comment pouviez-vous manger l'orge avec du son?"
Il dit : "Nous soufflions dans sa farine pour faire voler ce qu'on pouvait de son et nous pétrissions le reste". (Al-Boukhàri)

Selon Anas (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) n'a jamais mangé sur une table jusqu'à sa mort. Il n'a jamais mangé de pain blanc jusqu'à sa mort. (Al-Boukhàri)

Dans une autre version d'Al-Boukhâri : "Il n'a jamais vu de ses yeux un agneau épilé à l'eau bouillante puis rôti".

Abou Mousa Al Ash'ari (que Dieu l'agrée) rapporte : "'Aïcha (رضي الله عنها) nous sortit une tunique et un pagne de tissu grossier. Elle dit : "Voilà ce que portait le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) à sa mort"". (Al-Boukhâri, Mouslim)

'Aïcha (رضي الله عنها) a dit : "Le Messager de Dieu est mort sans que je n'aie à la maison aucune bête d'élevage. J'avais seulement un peu d'orge dans une caisse de bois dont j'ai mangé durant un temps que j'ai trouvé bien long. Il a suffi que je mesure ce qui en restait pour qu'il n'en restât plus rien". (At-Tirmidhi)

Selon 'Abdullàh Ibn Mas'ùd (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu s'est couché sur une natte. A son réveil ses côtés portaient les traces de la natte.
Nous dîmes : "Ô Messager de Dieu! Que dirais-tu si nous t'achetions un tapis?"
Il dit : "Qu'ai-je à faire avec ce bas-monde? Je n'y suis que comme un cavalier qui se mit à l'ombre d'un arbre puis partit en le laissant". (At-Tirmidhi, Al-Albâni a jugé ce hadîth faible)

Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils)

Un jour, un de ses bons amis de Khorasân lui rapporta un habit fait d'une étoffe fine et élégante : "J'ai ramené cette tunique pour toi, dit-il, afin qu'elle rafraîchisse tes yeux. Enlève donc ces vêtements grossiers que tu portes et mets cette ravissante tunique !
- Montre-la moi, lui dit 'Abdoullâh et en la touchant, il demanda : Est-ce de la soie ?
- Non, du coton, répondit son ami."
Pendant un moment, 'Abdoullâh fut content. Puis, de sa main droite, il repoussa la tunique et dit : "Non, j'ai peur pour moi-même. Je crains que cela ne me rende arrogant et vantard. Et Dieu (Exalté soit-Il) n'aime pas les vantards arrogants ! "

Maymûn Ibn Mahran raconta l'anecdote suivante : "J'entrai dans la maison d'Ibn 'Omar. Je regardai tout ce qu'il y avait dedans, son lit, sa couverture, son tapis et tout le reste et l'estimai à 100 dirhams à peine".

Un jour un ami lui donna un récipient rempli, comme cadeau. Ibn Omar lui demanda qu'est-ce que c'est ? Il lui répondit : "C'est un remède je te l'ai apporté de l'Irak". Et Ibn Omar de répliquer : "A quoi peut servir ce médicament ?". L'ami rétorqua : "Pour bien digérer". Ibn Omar sourit et dit à son compagnon : "La digestion ? Je n'ai jamais mangé à satiété depuis quarante ans."

Abou Hourayra (que Dieu l'agrée)

D'après Abou Sa'id Al Maqbouri, Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) passa une fois devant des gens qui avaient devant eux un agneau rôti. Ils l'invitèrent à en manger avec eux, mais il refusa en disant : "Le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) sortit de ce monde sans avoir jamais mangé à satiété du pain d'orge". (Al-Boukhàrî)

Selon Mohammad Ibn Sirin, Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : "Je me suis effectivement étendu entre la chaire du Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et la chambre de 'Aïcha (رضي الله عنها) sans connaissance. Il arrivait que quelqu'un qui venait me posât le pied sur le cou pensant que j'étais possédé alors qu'en réalité je ne l'étais pas mais je ne souffrais que de la faim". (Al-Boukhâri)

Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) rapporte : "Par Dieu qui n'a pas d'autre dieu avec Lui, j'appuyais mon foie sur la terre tellement j'avais faim et j'attachais une pierre sur mon ventre pour la même raison". (Mouslim)

Mous'ab Ibn 'Oumayr (que Dieu l'agrée)

Khabbâb Ibn Al-Arat rapporte : "Nous nous sommes exilés avec le Messager de Dieu à la recherche de la pleine satisfaction de Dieu le Très-Haut. Notre salaire incomba donc à Dieu. Parmi nous il en est qui est mort sans avoir rien mangé de son salaire, tel Mous'ab Ibn 'Oumayr qui fut tué à la bataille de Ouhoud. Il laissa pour tout héritage un manteau. Quand on lui en couvrait la tête on lui découvrait les pieds et quand on lui couvrait les pieds on découvrait sa tête. Le Messager de Dieu ordonna alors de lui en couvrir la tête et de mettre de l'herbe sur ses pieds. Il en est par contre parmi nous qui ont vu leur salaire porter ses fruits qu'ils cueillirent à volonté". (Al-Boukhâri, Mouslim)

Sa'd Ibn Abi Waqqâs (que Dieu l'agrée)

Sa'd Ibn Abi Waqqàs (que Dieu l'agrée) a dit : "Je suis certainement le premier Arabe à avoir tiré une flèche au service de Dieu. Nous entreprenions des campagnes militaires avec le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) n'ayant pour manger que les feuilles des arbres. Si bien que l'un de nous avait des selles pareilles à la fiente des brebis (petites boules dures à force de constipation)". (Al-Boukhâri, Mouslim)

Les gens de la Souffa

Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) rapporte : "J'ai vu effectivement soixante-dix des gens de la Souffa dont pas un ne portait un vêtement complet. Ils n'avaient qu'un seul morceau d'étoffé pour se couvrir qu'ils nouaient à leur cou. Chez certains l'étoffé arrivait à la mi-jambe et chez d'autres jusqu'à la cheville. Ils en tenaient les deux bords avec leur main de peur de se découvrir". (Al-Boukhâri)

Selon Fadàla Ibn 'Oubayd (que Dieu l'agrée), quand le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) présidait à la prière des gens, il y avait parmi les orants des hommes qui s'effondraient à terre de leur position debout tellement ils avaient faim (c'étaient les gens de la Soffa). Si bien que les Bédouins disaient d'eux qu'ils étaient possédés".
Quand le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait terminé la prière, il se dirigeait vers eux et leur disait : "Si vous saviez ce que Dieu le Très-Haut vous réserve auprès de Lui, vous souhaiteriez encore plus de pauvreté et d'indigence". (At-Tirmidhi)

Salmân Al-Fârisi (que Dieu l'agrée)

Quand Salman voulut bâtir cette maison qui pouvait à peine être considérée comme maison, il demanda au maçon comment allait-il la construire?
Le maçon était intelligent, savait que Salman était pieux et ascète.... Il répondit : "N'aie crainte.. C'est une maison qui empêche la chaleur et le froid, si tu t'y mets debout la tête touche le plafond, et si tu t'y allonge les pieds touchent le mur.." !!
Salman lui dit : "Oui, fais ceci !!"

Hasan Al-Basri (que Dieu lui fasse miséricorde)

Ibn Al-Jawzi (que Dieu lui fasse miséricorde) mentionne qu'al-Hassan laissa un manteau blanc (joubba) en laine, c'est le seul vêtement qu'il avait revêti au cours des vingt-cinq dernières années de sa vie, en été comme en hiver, et que lorsqu'il mouru, il était d'une impeccable beauté, propre, et de bonne qualité. (Adab al-Chaykh al-Hassan Ibn al-Hassan al-Basri)
[color=#3300FF][b]Aimes pour on frere ce que tu aimes pour toiNe fais pas a autrui ce que tu n aimerai pas qu on te fasse[[/b]/color]
3 avril 2013 20:02
Salam aleykoum

BarakaLlah o fiki, je l'avais lu récemment. J'en profite pour mettre la position nuancée d'ibn al Jawzi ra sur ce qu'il appelle l'ascétisme factice.


Il m’est parvenu qu’on a présenté de la nourriture à un ascète de notre époque et qu’il a dit : « Je n’en mange pas ! ». On lui en demanda la raison et il répondit : « Parce que mon âme le désire et que, depuis des années, je ne lui ai rien accordé de ce qu’elle désirait ». Cet homme n’a pas trouvé la voie de la justesse de deux points de vue, et cela en raison de son manque de science :


Le premier est que ni le Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam) ni ses Compagnons ra n’ont agi ainsi. Le Prophète sws mangeait du poulet et aimait les sucreries et le miel.

Farqad as Sabakhi entra chez al Hassan qui mangeait un gâteau au miel. Al Hassan lui dit : « Que dis-tu de ceci ? » Il répondit : « Je n’en mange pas et je n’aime pas ceux qui en mangent ! » Al Hassan lui dit alors : « Du suc d’abeilles, de la pulpe de froment, et du beurre rance de vache, un musulman peut-il critiquer cela ? »

Un homme vint trouver al Hassan et lui dit : « J’ai un voisin qui ne mange pas de gâteau de miel ? – Pourquoi ? – Il dit qu’il ne saurait être suffisamment reconnaissant pour cela. – Ton voisin est un ignorant ! Est-il suffisamment reconnaissant pour le bienfait de l’eau fraiche ? »

Sufyan at Thawri emportait en voyage des gâteaux de miel et de l’agneau roti, et il disait : « Si on est bon avec la monture, elle travaille ».

Ce qui est arrivé aux ascètes à ce sujet est inspiré de la vie monastique et moi, je crains la Parole d’Allah : « Ne déclarez pas illicites les bonnes choses qu’Allah vous a rendues licites. Et ne transgressez pas » [Al Ma’idah, V3].

On a rien rapporté a ce sujet des premiers pieux prédécesseurs parmi les Compagnons, sauf pour des motifs déterminés. Ainsi, on rapporte que ibn Umar désira une chose mais préféra la donner a un pauvre. De même, il affranchit sa servante Rumaythah en disant « Elle est la personne que j’aime le plus ». Cette manière d’agir, ainsi que d’autres similaires, est bonne, car il s’agit ici de donner prédilection à ce qui est plus précieux pour l’âme. Si cela se produit de temps a autre, cela brise la véhémence des passions en lui accordant tout ce qu’elle désire. Mais celui qui s’oppose constamment à elle aveugle le cœur, abêtit les pensées, disloque les volontés : il lui fait plus de mal que de bien.

Ibrahim ibn Ad-ham a dit : « Lorsque le cœur est contraint, il devient aveugle ». Ses propos cachent un secret subtil qui est qu’Allah a créé la nature humaine sur un principe étonnant qui est qu’elle choisit en fonction de ses désirs ce qui lui convient, et c’est par son choix qu’elle apprend si cette chose est bonne et qu’elle lui convient réellement. Les grands médecins ont dit qu’il fallait laisser à l’âme la liberté de choisir la nourriture qu’elle désirait, même si cela contient une forme de nocivité, car elle ne choisit que ce qui lui convient. Si l’ascète veut la réprimer en cela, il nuira a son organisme, et sans les attractions intérieures et naturelles de l’homme, son corps ne subsisterait plus. L’appétit surgit et lorsque la satiété arrive, le désir s’estompe.

Le désir est à la fois disciple et guide, et il est un excellent stimulant pour la santé du corps. Mais si le désir est exagéré, les maux surviennent. Si on refuse totalement tout ce qui est désiré, tout en étant préservé de conséquences fâcheuses, cela perturbe l’état de l’âme, provoque un affaiblissement de l’organisme et prépare le terrain à la maladie qui finira par détruire l’ensemble. Comme celui qui refuse la boisson lorsque la soif est intense, la nourriture lorsque la faim est grande, les rapports charnels lorsque le désir est fort ou le sommeil quand il nous gagne. De même l’homme éploré meurt de chagrin s’il ne peut se soulager des plaintes.

C’est par principe qui, s’il est compris par l’ascète, lui apprendra qu’il s’est écarté de la voie du Messager (salla Allahou ‘alayhi wa salam) et de ses Compagnons ra pour ce qui est des Textes, et qu’il s’est écarté de la sagesse d’une manière générale. Si on objecte : « Comment s’assurer la pureté de la nourriture ? » Cela n’est pas considéré, car si on ne peut s’assurer de sa pureté, la délaisser sera un acte de retenue (war’), alors que nous parlons de la nourriture qui ne comporte rien de préjudiciable de ce point de vue. Ce que je viens d’exposer ici est une réponse à celui qui dit : « Je n’accorde à mon âme rien de ce qu’elle désire ».


Le deuxième point de vue est que je crains que, chez l’ascète, le désir ne soit reporté sur le renoncement et qu’il n’en soit venu à désirer se priver. C’est une ruse imperceptible de l’âme, et une ostentation subtile. Même si elle est préservé de l’ostentation, la faute viendra de son attachement à cette pratique et le gout pour celle-ci en son for intérieur. C’est là un danger et une erreur.

Un ignorant pourrait objecter : « Il veut empêcher les gens de pratiquer le bien et l’ascétisme ! » Il n’en est rien, car il est authentiquement rapporté que la Prophète a dit : « Quiconque accomplit un acte sur lequel il n’y a pas notre ordre verra son acte rejeté ». Il ne faut pas être trompé par l’adoration de Jurayj ou la piété de Dhul Khuwaysirah.

Les ascètes ont emprunté des voies que ni le Messager ni ses Compagnons n’ont empruntés, en feignant une humilité excessive, en portant des vêtements exagérément rustres, ou d’autres pratiques que les gens du communs trouvent bonnes et qui sont devenus pour certains un moyen de subsistance dont ils cueillent les fruit, parmi lesquels le baisemain, les marques de vénération, l’observation de la respectabilité ! Alors que la plupart d’entre eux sont, dans leur solitude, différents de qu’ils sont en public ! Ibn Sirin riait aux éclats en public, mais lorsqu’il se retrouvait seul la nuit, on aurait dit qu’il avait assassiné tous les habitants d’un village.

Nous demandons à Allah une science utile, car c’est le fondement, et lorsqu’elle arrive, elle entraine la connaissance de l’Etre adoré et pousse à L’adorer conformément à ce qu’Il a légiféré et ce qu’Il aime, et elle conduit celui qui la détient sur la voie de la sincérité. Le fondement de tous les fondements est la science, et la science la plus utiles est d’étudier la vie du Messager et de ses Compagnons : « Voilà ceux qu’Allah a guidés. Suis donc leur direction » [Al An’am, V90].
3 avril 2013 20:27
Salam aleika

Ma sha allah barakallah oifik pour ton partage

Il faut trouver un juste milieu afin de se satisfaire du minimum sans se passer de ce qui est vital pour vivre


Allahou alhem
[color=#3300FF][b]Aimes pour on frere ce que tu aimes pour toiNe fais pas a autrui ce que tu n aimerai pas qu on te fasse[[/b]/color]
 
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