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Un artiste à part entière: Moha Mallal
P
12 octobre 2006 12:22
Moha est né en 1965 à Tamlalt, un très beau village perché dans la vallée de Boumalen n Dadès dans le Sud-Est de Tamazgha occidentale. Professeur des arts plastiques à Warzazat, Il a réussi à développer, durant des années de persévérance, plusieurs expressions artistiques amazighes : poésie, chanson, caricature et peinture.
L’attachement de Moha à l’art dans sa généralité remonte à sa tendre enfance passée à Tamlalt. "J’ai fait mes premiers dessins à l’âge de quatre ans. Ma première aventure était de dessiner les traits de ma généreuse mère", m’a t-il confié.
Enfant, dans son magnifique village, il fabriquait tous les jouets de ses amis. A l’école, il reproduisait toutes les photos accrochées aux quatre murs de la classe. Le plaisir de dessiner et de crayonner dépassait son âge.
L’aide de son père et de toute sa famille l’ont poussé à persévérer, à redoubler d’efforts et à côtoyer plusieurs grands artistes à l’école des arts de Grenoble en France où il a passé plusieurs mois en 1991.
A L’université, Moha avait étudié l’Histoire. Il découvre l’ampleur du mensonge. "Les descriptions faites des Imazighen dans les livres d’Histoire officielle écrite par les Arabes ont aiguisé ma curiosité de chercheur". Révolté, il quitte l’université pour étudier les arts plastiques et consacrer sa vie à défendre son identité amazighe.
Depuis, son combat pour la dignité continue et prend plusieurs formes.
En 1982, il compose ses premières chansons. Il monte sur scène en 1984 armé d’une petite guitare que son père lui a acheté en 1980. Il enregistre dans un vieux magnétophone ses compositions qu’il chante chaque nuit avec ses amis au bord de la rivière de son village. Il rendra d’ailleurs hommage à ce lieu magique dans son premier album "Asif n Dads". Une rivière qui apporte le bonheur et la prospérité aux habitants de la plus belle vallée de tout le Sud-Est.

Plusieurs années après, c’est à l’Association Tilelli de Tizi n Imnayen qu’il chantera, pour la première fois, devant un public conscient de la cause amazighe.
Moha adopte la guitare, il la dompte même si elle est peu utilisée dans le Sud-Est. Il en fait une arme pour revendiquer la liberté et l’amazighité, dénoncer le mensonge, chanter la trahison, la terre, la montagne qui l’avait vu naître et la justice sociale.
Il écrit, crayonne et chante sans arrêt. En 9 ans, il écrit une centaine de poèmes, organise plusieurs expositions de ses œuvres et enregistre cinq albums : Asif n Dads en 1997, Sellagh Sellagh (j’ai entendu la liberté) en 1999, Timlellay (vertiges) en 2001, Atwareg (le Touareg) en 2003 et Azmul (cicatrice) en 2005.


« L’ouverture de ma famille m’a énormément aidé à aller de l’avant. Enfant, j’ai lu des centaines de BD que mon père emmène de son travail. Par la suite, la guitare m’a fasciné. Au Sud-Est, nous n’avons que "allun". L’introduction d’un autre instrument pour accomplir le chant est indispensable. J’ai alors opté pour la guitare afin d’universaliser notre voix », me dit Moha.
Conscient des problèmes rencontrés par les jeunes artistes berbères engagés pour enregistrer leurs œuvres, il fonde en 2003 "Izli Production".

« Pour enregistrer mes chansons, j’ai rencontré beaucoup de problèmes. C’est pourquoi mes trois premiers albums sont gâchés. J’aimerai aussi sauvegarder les chants traditionnels amazighs qui sont entrain de se perdre, d’où la nécessité de leur enregistrement ».
Moha ne s’arrête pas. Il s’investit dans la caricature et la peinture. « Mes premières caricatures sont apparues dans la revue du collège de Boumalen n Dadès "an-nbedd" (Nous nous mettrons debout/ deux numéros parus). Plusieurs autres seront publiées plus tard dans plusieurs journaux amazighes.
Durant des années, Mallal sillonne le pays pour prendre part à des activités culturelles. Il chante, écrit et peint sans arrêt. Le quotidien de son peuple et sa souffrance dans sa lutte pour la dignité est son principal thème.

Infatigable, Il s’attelle aussi à la préparation d’un recueil de poèmes en tamazight traduits en français ainsi que d’un nouvel album regroupant des chansons sur les conditions de vie de la femme amazighe qui paraîtra en juillet prochain.
Il espère aussi élargir le Festival de la chanson de Tamlalt qu’il a créé en 2003 qui a lieu les 12 et 13 août de chaque année. Moha prépare aussi un livre sur la peinture moderne amazighe.

Et la résistance continue.

Il serait fou, me dit Moha, d’obliger un oiseau à ne pas chanter.


Source : A. Yafelman, Tamazgha.fr
Lien direct : [www.tamazgha.fr]
e
12 octobre 2006 14:53
Bravo à cet artiste libre et qui revendique la liberté.
s
13 octobre 2006 22:04
je comprends mieuxsmiling smiley
 
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