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Les articles qui gênent
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12 octobre 2011 22:52
Il y a des articles que la presse opposante sensée objective même électronique ne reprend pas et ne diffuse pas, alors que ce sont des articles qui appellent un chat un chat. Il faut être logique, la révolution on est pour mais on a besoin de comprendre d'abord. A vous cet article:


Par Younes Fennich
Le 10/10/2011

Royaume du Maroc : Analyse démocratique...

Mesdames et messieurs une petite mise au point se révèle nécessaire maintenant que les partisans de l'exception marocaine par rapport au printemps arabe semblent avoir eu gain de cause.

L'on a appris par la presse électronique qu'à Marrakech la sortie du dimanche a été annulée par le comité dirigeant du Mouvement du 20 février. Et auparavant, quelques discordes semblent avoir divisé les organisateurs des sorties du dimanche concernant certains slogans ou revendications scandées pendant les manifestations. Pour être clair, l'on reprocherait aux militants de « Justice et Spiritualité » de dépasser le seuil des revendications admises pendant les sorties du dimanche. Le Mouvement du 20 février affronterait un dilemme terrible à savoir se retrouver avec des sorties animées par quelques ‘’neuf à dix personnes’’, en guise de manifestants dans chaque ville, respectueuses à la lettre des recommandations du comité dirigeant du Mouvement du 20 février ou permettre à « Justice et Spiritualité » de récolter tous les fruits en continuant à exhiber sa force populaire tous les dimanches au nom du 20 février.

Pour barrer la route à « Justice et Spiritualité » le comité directeur du 20 février devrait donc stopper les sorties du dimanche. Or dans ce cas là ce serait en finir avec les manifestations dans l'espace public tout simplement, puisque durant les sept derniers mois ce sont surtout ou essentiellement les partisans de l'association « Justice et Spiritualité » qui ont prouvé leur discipline, leur présence, leur altruisme et leur dévouement, de même qu'ils semblent franchement infatigables.

Il semblerait donc qu'il est pratiquement impossible que l'INDH, Annahj et le PADS acceptent que Justice et Spiritualité récolte les fruits de "leur" action et leur ‘’vole’’ ainsi la vedette au sein du Mouvement du 20 février, un mouvement qui se serait révélé totalement pro-occidental, laïc intolérant, sans concession aucune. D'où la question fatidique qui taraude les esprits en ce moment: Le Mouvement du 20 février lutte-il vraiment uniquement contre la corruption et la gabegie publique ou est-ce qu'à l'origine c'est un mouvement politique mûrement réfléchi mais qui s'est révélé, en tant que mouvement laïc, sans représentativité populaire valable, vu que les Marocains sont allergiques au communisme et à tout ce qui s'y apparente comme notions à savoir la laïcité, l'athéisme etc.

L'association « Justice et Spiritualité » semble avoir réussi à transmettre un message clair par les actes et sans paroles: "La révolution sans moi est impossible! La preuve, sans moi, les sorties du dimanche sont un fiasco retentissant"... Or, il est clair que les adeptes de « Justice et Spiritualité » sont de loin les plus nombreux...Et l’on n’a pas encore oublié un certain dimanche, juste après Ramadan, où la sortie du dimanche du 20 février s’est révélée bien menue car les adeptes disciplinés de « Justice et Spiritualité » avaient reçu comme consigne de rester chez eux histoire de prouver, peut être, qui a le plus de poids dans la rue marocaine…

Maintenant, si nous revenions aux origines du Mouvement du 20 février tel qu'applaudi par les gens, nous verrions qu'il s'agit là d'un mouvement altruiste dont les ‘’dirigeants’’ ne veulent pas devenir ministres, un mouvement spontané né du désir de mettre fin à la corruption trop insolente etc., d'où une certaine sympathie populaire bien que passive puisque très rares sont les gens sans affiliation politique qui participent aux sorties du dimanche qu'ils soient pauvres, riches ou issus de la classe moyenne.

La sympathie populaire passive, jusque là, à l'égard du Mouvement du 20 février avait donc fait l'objet d'une proposition de contrat tacite en vertu duquel ce mouvement ou ses dirigeants effectifs ne viseraient jamais le pouvoir et ne se présenteraient jamais, tout un chacun, en alternative politique via quelques combines que tolère la démocratie. Parce que, déjà, les Marocains n’ont jamais vraiment accepté, volontiers, les processus électoraux ou ces élections démocratiques législatives ou communales où les candidats se vantent d’abord d’être les meilleurs, les plus honnêtes, les plus intelligents etc. pour demander enfin aux gens de voter pour eux... Car en Islam la piété recommande d’être discret par rapport à ses bons actes et à ses bonnes qualités et de ne jamais s’en vanter. Cela veut dire que les Marocains considéreraient que les candidats qui mènent campagne pour se faire élire sont des personnes osées car elles se croiraient meilleures que les autres et par conséquent elles ne seraient pas crédibles d’emblée parce que très peu modestes et opportunistes…Comme cet ex candidat du PAM qui se serait converti au PJD soudainement et qui se serait déjà lancé dans une campagne électronique pour vanter ses propres mérites, sans pareil au monde ou presque, du temps qu’il relevait du PAM, pour briguer un poste de parlementaire lors des prochaines élections avec les couleurs du PJD !

Bref, l’on sentirait que la démocratie, tel qu’appliquée en occident en tout cas, ne convient pas tellement au Maroc et aux Marocains, autrement l’abstention ne serait pas si importante au Maroc…

Les gens politiquement neutres ne sont pas descendus dans la rue ni le jour du 20 février précisément, ni plus tard pour animer les sorties du dimanche, en attendant d'y voir plus clair. Aujourd'hui, ces gens politiquement neutres se rendent compte qu'ils avaient raison de ne pas aller vite en besogne car il s'avèrerait que le Mouvement du 20 février n'est pas uniquement dirigé contre la corruption institutionnalisée et la gabegie publique mais aurait un agenda politique qui semblerait imposé par l'extérieur puisque ce mouvement ne tolèrerait pas les islamistes quitte à transformer les manifestations en pique-nique dominical très restreint en attendant Godo. Or, les sympathisants passifs d'un jeune mouvement, quel que soit-il, sont toujours les plus nombreux et ce sont eux, et uniquement eux, qui peuvent faire la différence...

Simplement dit, au Maroc, revendiquer l'honnêteté, la lutte contre la corruption, la justice, la démocratie, l'égalité, la liberté, est parfaitement admissible par le Peuple, voire recommandé, mais utiliser tant de mots magiques pour lutter contre les islamistes c'est tout simplement impossible au Maroc. Conclusion: Pas de Mouvement du 20 février sans les islamistes.

Les islamistes du PJD n'auraient pas participé au 20 février pas désir de prouver leur docilité à un système méfiant et suspicieux. Mais, si le PJD avait participé à ce mouvement dès le début spontanément et sans langue de bois, il aurait pu contribuer dans une certaine mesure à la régulation de ce mouvement de l'intérieur sans que le système ne soit trop inquiété...

Aujourd'hui, le 20 février semble être devenu indispensable pour tout le monde, et pour le système qui y voit un moyen de permettre aux gens de se défouler, de respirer et de se dégourdir les jambes tous les dimanches librement, et pour les opposants de la gauche qui y voient un moyen de prouver enfin qu'ils existent, en se mêlant à la foule...

Or, que vaut le mouvement du 20 février, vraiment, sans la contribution de « Justice et Spiritualité », les islamistes du PJD s'étant auto exclus dès le départ sans possibilité de rattrapage crédible...? Bien.

Des intervenants, académiciens, intellectuels indépendants ou professionnels objectifs, commencent à parler de la nécessité d'entamer le dialogue avec « Justice et Spiritualité » étant donné que cette association non reconnue par l'Etat est reconnue dans les faits et occupe même une place principale dans le champ médiatique et politique. Ce serait donc une aberration de continuer à nier l'existence de cette association alors qu'aucun politicien sérieux ne peut prendre aucune décision importante sans penser automatiquement à la position de « Justice et Spiritualité » sur la carte politique et à son influence au sein de la société.

La partie d'échec a duré beaucoup trop longtemps et il serait temps de passer à autre chose, il serait peut être temps de réfléchir sérieusement, en dehors de tous les jeux, par exemple, à la possibilité de quitter le sous développement une bonne fois pour toute au Maroc...

Dialogue ? Oui, mais sur quelles bases? Simple pour les gens simples, les gens modestes... Il suffirait de charger officiellement de ce dialogue pour le compte du Pouvoir un érudit qualifié et surtout crédible du genre Ahmed Rissouni, par exemple…

Source: [complotpacifiquecontrelesousdeveloppement.blogs.nouvelobs.com]
 
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